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Chapitre 1 Contexte Général de la gestion de la chaîne logistique

2 Analyse du contexte et grandes étapes du projet :

2.2 Les enjeux de la chimie

Pour l'industrie chimique française, 2001 a été une année fatale, avec notamment la tragédie liée à l'explosion de l'usine AZF le 21 septembre 2001, à Toulouse. Parallèlement à cet événement dramatique, la hausse du coût des matières premières et le ralentissement de la demande ont accentué les difficultés de ce secteur.

Une décroissance de -1,3% du volume des ventes de la chimie a été la conséquence de ces différents événements en 2001 contre une croissance de +4,4% en 2000. Il y a également des

facteurs externes qui expliquent la fragilité du secteur de la chimie. Les fluctuations des prix des matières premières et notamment du pétrole, qui reste la première ressource utilisée dans la production, ont impacté de manière importante l’industrie chimique. A ceci s'ajoute la répercussion difficile des hausses de prix auprès des clients, souvent également de grands industriels. De plus, une concentration progressive des acteurs autour de quelques grands géants européens ou mondiaux, la standardisation inéluctable des produits et la fin de vie de certains brevets ont permis, ces dernières années, l'apparition de nouveaux compétiteurs à moindre coût, comme par exemple des acteurs chinois qui viennent encore augmenter la pression sur les marges fragiles de la chimie. Enfin, l'industrie chimique est aussi une industrie à risque, à la fois pour les hommes et pour l'environnement. Il existe une régulation stricte qui impose des restrictions et des normes de plus en plus contraignantes sur les méthodes et les outils de production du secteur de la chimie. Il y a par exemple les lois des nouvelles régulations économiques (NRE) et leur volet d'obligation de transparence sur l'impact environnemental de leurs activités et le risque lié à l'amiante. Puis, il y a des règlements au niveau du transport des produits chimiques et de leur retraitement. L’objectif de cette régulation est l’amélioration de la mesure et de la gestion de ces risques.

2.2.1 Les risques dans le secteur de la chimie2

Le secteur de la chimie fait face à de nombreux risques génériques (dommages…) mais aussi à des risques propres au secteur chimique. On peut distinguer un certain nombre de risques :

Les risques « traditionnels » : Ce sont les risques liés aux actifs, aux outils industriels, aux

employés, aux réseaux informatiques et à la responsabilité des cadres dirigeants.

Les risques pesant sur les biens matériels : Ce sont les risques concernant la capacité de

production (usines, réacteurs, sites de stockage...) car elle représente un actif clé dans la bonne marche de l'entreprise. Il y a par exemple le risque catastrophique d'origine naturelle (inondation, tremblement de terre) ou d’origine humaine (acte de sabotage ou de terrorisme) qui affecte fortement et durablement les résultats d'une entreprise.

2 Source Cabinet de conseil en gestion des risques :

La dangerosité des produits chimiques : Il y a un certain nombre de risques pour

l'environnement (pollution), pour les employés (risque d'accidents du travail) ou pour les clients (dans le maniement ou l'utilisation du produit) car beaucoup de produits chimiques peuvent potentiellement être dangereux.

Les risques pesant sur les actifs immatériels : Il s’agit ici de la protection des brevets sur

les produits et les procédés qui constituent également un enjeu important pour les acteurs de la chimie. Les risques liés aux actifs immatériels concernent souvent la chimie de spécialité et la chimie fine où les marges restent protégées par ce type de barrières).

Les risques politiques : La stabilité du pays d'accueil présente également des risques pour

des sites de production délocalisés et pour des nouveaux débouchés car il peut y exister des risques de coup d'état, de nationalisation des biens, d’émeutes, etc. ceci inclut également les risques à la solvabilité d'un débiteur dans un pays émergent.

Les risques liés au coût des matières premières : La hausse du prix du baril constitue un

facteur de risque important dans le secteur de la chimie car elle affecte directement la rentabilité de cette industrie.

Les risques portés par les opérations de fusions et acquisitions : Des sinistres qui

dégradent l'environnement peuvent survenir après la date de clôture d'une fusion ou acquisition. Ils sont alors à la charge de l'acheteur, ou du vendeur si ce dernier a auparavant signé une garantie de passif. S’il y a assurance, il peut lui être transféré.

2.2.2 Les évolutions récentes du secteur de la chimie

Pour répondre aux différents enjeux du secteur de la chimie, d’importantes restructurations ont eu lieu. Le secteur a connu tout d'abord un grand nombre de scissions, fusions ou acquisitions afin de recentrer les différentes activités sur des segments clés de la chimie afin d’atteindre une taille critique de survie (plus le produit est standardisé, plus l'effet-taille apparaît crucial pour la compétitivité). D’autres restructurations, comme l’optimisation des achats, des flux logistiques, la saturation et rationalisation des outils de production, la délocalisation, etc. ont vu le jour. Une recherche pour de nouveaux débouchés, par exemple sur de nouvelles applications, et des expansions géographiques vers des zones à fort développement (Asie, Brésil…) ont également eu lieu ainsi que le développement des pôles

de chimie à plus forte valeur ajoutée (spécialités permettant des marges plus confortables, stratégies de niche, signatures de partenariats de développement avec le client, etc.).

Le processus de restructuration de l’industrie chimique est encore loin d’être fini car toutes les grandes entreprises chimiques sont continuellement soumises à des changements. La lutte pour figurer parmi les dix premières entreprises au classement mondial fait rage et les stratégies employées par ces dernières pour tenir ou améliorer leur position ont de multiples apparences.

Dans le futur, nous pouvons nous attendre à d’autres fusions dans le secteur de la chimie car celui-ci se trouve dans une grande phase de réorganisation qui est encore loin d’être terminée. Il est aujourd’hui impossible de prévoir les directions qui seront prises ou de dire quand ces restructurations prendront fin.