equivalent `a trouver une paire de domainesω et ˜ω minimisant (5.4). Deux structures naturelles ont ´et´e sugg´er´ees. Consid´erons d’abord
βrad= inf u∈Mrad
ϕ(u)
o`u Mradest le sous ensemble deMconstitu´e des fonctions radiales. L’on peut montrer que βrad est atteint par une solution radiale v de (5.1) qui poss`ede exactement deux domaines nodaux (voir [4]). Les domaines nodaux de v sont une boule et un anneau. Maintenant soient B± =
{x∈B;±xN >0}des demi-boules et notonsMh le sous ensemble deMform´e des fonctions qui sont positives dansB+et negatives dansB−. L’infimum deϕsurMh, not´eβh, est atteint et nous avons
βh= p2−p2Sp(B+)p−p2 +q2−q2Sq(B−)q−q2.
Lorsqueq=petB est remplac´e par un anneau il est d´emontr´e dans [4] queβ≤βh< βradsipest suffisament proche de 2∗. Nous voulons ´etudier ce type d’in´egalit´e dans le cas du probl`eme (5.1). Th´eor`eme 24. Soientβh etβradcome ci-dessus.
1. SupposonsN ≥2. Si pest suffisament proche de2 et siq est suffisament proche depalors βh< βrad. En particulier siq=pest proche de2 alors la conclusion est vraie.
2. SupposonsN ≥3. Soit pfix´e avec2 < p <2∗. Si q est suffisament proche de 2 ou si q est suffisament proche de 2∗ alorsβrad< βh.
Une propri´et´e similaire `a la deuxi`eme affirmation est vraie lorsque qest fix´e etpvarie.
Un r´esultat similaire au th´eor`eme 24 est vrai lorsque la condition de Dirichlet dans (5.1) est remplac´ee par une condition de Neumann homog`ene ∂u
∂ν = 0. Le probl`eme de Neumann est ´etudi´e en plus de d´etails dans la section 5.3.
5.2 D´emonstration du r´esultat principal
Afin de d´emontrer le th´eor`eme 24 nous rappelons quelques caract´erisations des minima consid´er´es. Introduisons d’abord quelques notations. Soitω⊂Bun ouvert non vide contenu dansBet notons
Sp(ω) = inf u∈H1 0(ω) R ω|∇u|2dx R ω|u|pdx2p (5.5)
la meilleure constante de Sobolev pour l’injectionH01(ω),→Lp(ω) avec 2≤p≤2∗. Lorsqueωest un domaine radial nous notonsSrad
p (ω) l’infimum (5.5) pris sur les fonctions radiales. Notons que siωest une boule alorsSrad
p (ω) =Sp(ω) tandis que siω est un anneau alors ce n’est pas toujours vrai. NotonsAl’ensemble des couples (ω,ω) o`˜ uωet ˜ωsont des ouverts non vides disjoints contenus dansB. Soit r∈]0,1[. NotonsBr la boule ouverte de rayonrcentr´ee `a l’origine etAr=B\B¯r l’anneau de rayon ext´erieur unit´e et de rayon int´erieur r.
Proposition 25. Soit2< p, q <2∗. Alors nous avons les caract´erisations suivantes. β= min (ω,ω˜)∈A p−2 2p Sp(ω)p−p2 +q2−q2Sq(˜ω)q−q2, (5.6) βh= p2−p2Sp(B+)p−p2 +q2−q2Sq(B−)q−q2, (5.7) βrad= min 0<r<1minnp2−p2Sp(Br)p−p2 +q2−q2Srad q (Ar)q−q2; p−2 2p Sprad(Ar)p−p2 +q2−q2Sq(Br)q−q2 o . (5.8)
De plus le minimum dans (5.6) est atteint si et seulement si ω et ω˜ sont les domaines nodaux d’un minimiseur u pour β. De mˆeme les minima dans (5.8) sont atteints, et ce uniquement par les domaines nodaux d’un minimiseur pourβrad.
D´emonstration. Nous prouvons seulement (5.6) car (5.7) et (5.8) se d´emontrent de mani`ere simi-laire. Il est facile de v´erifier queβ d´efini par (5.3) poss`ede la caract´erisation
β = min (ω,ω˜)∈Ac(ω) +c(˜ω), (5.9) o`u c(ω) = inf u∈N(ω) ϕ(u) et N(ω) = u∈H01(ω) ; u >0,hϕ0(u), ui= 0
pour tout ouvert non videω⊂B. De plus le minimum dans (5.9) est atteint si et seulement siω et ˜ω sont les domaines nodaux d’un minimiseurudeβ. Remarquons queN(ω) est une vari´et´e de Nehari. L’on sait que
c(ω) = p2−p2Sp(ω)p−p2 et c(˜ω) = q2−q2Sq(˜ω)q−q2. La formule annonc´ee en d´ecoule.
Nous utilisons le lemme suivant dans le preuve du th´eor`eme 24 (ce lemme nous a ´et´e communiqu´e par Michel Willem).
Lemme 26. Soit1< p <2∗ et soientBr etAr comme ci-dessus avec0< r <1. Alors lim
r→0Sprad(Ar) =Sp(B).
D´emonstration. Soituun minimiseur pourSp(B). L’on sait queuest une fonction radiale. Soit v ∈ C∞(R) tel que 0 ≤ v ≤1, v(r) = 0 pour 0 ≤r ≤ 1 et v(r) = 1 pour r ≥ 2. D´efinissons un(x) =v(n|x|)u(x) pourx∈B. Nous avonsun →uet vn(n|x|) ∂u
∂xk → ∂u
∂xk dans L2(B) pour tout 1≤k≤N. D’autre part, par l’in´egalit´e de Hardy nous avons
nu(x)v0(n|x|) = u(x) |x| n|x|v 0(n|x|) ≤2|v0|∞ u(x) |x| ∈L 2(B).
Doncnv0(n|x|)u(x)→0 dansL2(B). Il s’ensuit que un →udansH01(B).
MaintenantSp(B)< Sprad(Ar) carAr B pour tout 0< r <1. D’autre part sir=n1 alors
Sprad(Ar)≤ R B|∇un|2dx R Bupndx2/p etRB|∇un|2dx/ RBupndx2/p→Sp(B) lorsquen→ ∞.
D´emonstration du th´eor`eme 24. Premi`ere affirmation. Soit λr la deuxi`eme valeur propre radiale du Laplacien et soient Br0 etAr0 les domaines nodaux d’une fonction propre associ´ee. Alors l’on sait queλr=S2(Br0) =S2(Ar0). Soitλ2(B) la seconde valeur propre du Laplacien. Nous savons que les domaines nodaux d’une fonction propre associ´ee sont exactement deux demi-boules, donc λ2(B) = S2(B+) =S2(B−). Puisque λ2(B) < λr nous avons S2(Br0) > S2(B+) et S2(Ar0) > S2(B−). Consid´erons d’abord l’in´egalit´eS2(Br0)> S2(B+). Par continuit´e il existeδ >0 etc >1 tels que Sp(Br0) > cSp(B+) pour tout p ∈ [2,2 +δ]. Donc si δ > 0 est suffisament petit nous avons Sp(Br0) Sp(B+) p−p2 >2, ∀p∈]2,2 +δ]. De fa¸con similaire,
Sp(Ar0) Sp(B−)
p−p2
>2, ∀p∈]2,2 +δ]. En utilisantS2(B+) =S2(B−) nous avons
p−2
2p Sp(Br0)p−p2 > p2−p2Sp(B+)p−p2 +p2−p2Sp(B−)p−p2, ∀p∈]2,2 +δ]. Maintenant par continuit´e,
p−2
2p Sp(Br0)p−p2 > p2−p2Sp(B+)p−p2 +q2−q2Sq(B−)q−q2,
pour tout p ∈ ]2,2 +δ] et pour tout q ∈ [p−δp, p+δp] pour un 0 < δp < δ qui d´epend de p. PuisqueSp(Br)> Sp(Br0) lorsquer < r0, nous avons
inf
0<r<r0 p−2
2p Sp(Br)p−p2 +q2−q2Sq(Ar)q−q2 >p2−p2Sp(Br0)p−p2
>p2−p2Sp(B+)p−p2 +q2−q2Sq(B−)q−q2, pour toutp∈]2,2 +δ] et pour toutq∈[p−δp, p+δp].
De mani`ere similaire, en utilisant le fait que S2(Ar) > S2(Ar0) lorsque r > r0, nous pouvons obtenir que
inf r0<r<1
p−2
2p Sp(Br)p−p2+q2−q2Sq(Ar)q−q2 > p2−p2Sp(B+)p−p2 +q2−q2Sq(B−)q−q2,
pour toutp∈]2,2 +δ] et pour toutq∈[p−δp, p+δp]. En combinant ces in´egalit´es nous obtenons inf
0<r<1
p−2
2p Sp(Br)p−p2 +q2−q2Sq(Ar)q−q2 > p2−p2Sp(B+)p−p2 +q2−q2Sq(B−)q−q2
=βh,
pour toutp∈]2,2 +δ] et pour toutq∈[p−δp, p+δp]. Il est clair que nous pouvons ´echangerp etq dans cet in´egalit´e. Cela prouve la premi`ere affirmation.
Deuxi`eme affirmation. Soitpfix´e avec 2< p <2∗. Nous consid´erons d’abord le cas o`uqest proche de 2. Nous avons
S2(B+)> S2(B) =λ1(B) =j2N
2−1,1, o`u λ1(B) est la premi`ere valeur propre du Laplacien, etjN
2−1,1 est le premier zero de la fonction de Bessel du premier type et d’ordre N
2 −1. D’apr`es [17] nous avonsS2(B)> j2 0,1+ N
2 −12
>1. Par continuit´e il existeδ >0 etc >1 tels que
Sq(B+)> cSq(Br)>1, (5.10) pour unr >0 fix´e suffisament proche de 1 et pour toutq∈[2,2 +δ]. Posons maintenant
α= p−2 2p Srad p (Ar)p−p2 −p2−p2Sp(B−) p p−2 . Il d´ecoule de (5.10) que siδ >0 est suffisament petit alors
Sq(B+)q−q2 > Sq(Br)q−q2 +αq2−q2, pour toutq∈]2,2 +δ]. Donc
βh = q2−q2Sq(B+)q−q2 +p2−p2Sp(B−)p−p2
> q2−q2Sq(Br)q−q2 +p2−p2Srad p (Ar)p−p2
≥βrad.
Consid´erons `a pr´esent le cas o`uqest proche de 2∗. PuisqueB+ B nous avonsSp(B+)> Sp(B). Par le lemme 26 nous avons limr→0Srad
p (Ar) = Sp(B), donc nous pouvons fixer r > 0 petit tel que p−2 2p Sp(B+)p−p2 >p2−p2Srad p (Ar)p−p2. D’autre part q−2 2q Sq(Br)q−q2 → 1 NSN2 et q2−q2Sq(B−)q−q2 → 1 NSN2,
lorsque q → 2∗, o`u S est la constante de Sobolev critique. Par cons´equent, si q est suffisament proche de 2∗alors
βh = p2−p2Sp(B+)p−p2 +q2−q2Sq(B−)q−q2
> p−p2Sprad(Ar)p2−p2 +q2−q2Sq(Br)q−q2
≥βrad.
Pour terminer cette section nous pr´esentons une nouvelle caract´erisation deβet nous en d´eduisons l’existence de minimiseurs poss`edant la sym´etrie foli´ee de Schwarz.
Proposition 27. Soitβ d´efini par (5.3). Notons
˜ ϕ(v) = p−2 2p Z Ω |∇v+|2dx p−p2 +q−2 2q Z Ω |∇v−|2dx q−q2 et Σ = v∈H01(Ω), Z Ω vp+dx= 1, Z Ω v−q dx= 1
Alors nous avons la caract´erisation
β = inf
v∈Σϕ(v)˜ (5.11) De plus, si u est un minimiseur pour (5.3) alors v ≡ u+
ku+kp − ku−u−k
q est un minimiseur pour (5.11). R´eciproquement, si v est un minimiseur pour (5.11) alors u ≡ R
Ω|∇v+|2p−12
v+ −
R
Ω|∇v−|2q−12 v− est un minimiseur pour (5.3).
D´emonstration. Notons µl’infimum apparaissant dans le membre de droite de (5.11). Si u∈ M
alorsv≡ u+
ku+kp− u−
ku−kq appartient `a Σ. On peut v´erifier directement que ˜ϕ(v) =ϕ(u) doncµ≤β. D’autre part, siv∈Σ alorsu≡ R
Ω|∇v+|2p−12v+− R
Ω|∇v−|2q−12v− appartient `aM. On peut v´erifier directement que ϕ(u) = ˜ϕ(v) donc β ≤ µ. Les autres affirmations d´ecoulent de ce qui pr´ec`ede.
Soituun minimiseur pour (5.3) et v = u+
ku+kp −ku−u−k
q le minimiseur correspondant pour (5.11). On aϕ(u) = ˜ϕ(v). SoitP un point de∂B et −P le point antipode. On a
vP = u+ ku+kp P−ku−u−k q −P.
D’apr`es les estimations d’´energie pour la sym´etrisation foli´ee de Schwarz rappel´ees dans l’annexe A, il est clair que ˜ϕ(vP)≤ϕ(v). D’autre part,˜ ϕ(uP) = ˜ϕ(vP). DoncuP est un minimiseur pour