Eléments de conclusion de la partie 3

Le territoire prioritaire de Grande Ravine a été choisi pour ses caractéristiques intrinsèques pouvant être retrouvées sur une majorité des terres en friches réunionnaises : enjeu environnemental important, secteur irrigué par le PILO, contrainte des pentes…

Le paysage sera grandement impacté par son aménagement puisque le paysage agricole tel que perçu par les populations est à créer. Pour répondre à cette perception, des solutions, souvent simples, existent. Comprendre la relation qu’a l’agriculteur avec son environnement et l’orienter vers des pratiques respectueuses de l’environnement, concevoir des aménagements multifonctionnels, apporter une nouvelle dimension à l’espace agricole sont les axes d’études qui répondent à ces attentes.

De nombreux autres espaces en friches sont recensés sur l’île et attendent une remise en valeur. Certains de ces espaces, d’une superficie moindre, sont situés au sein de parcelles cultivées ou tout du moins aménagées. L’aménagement de ces parcelles est compatible avec les orientations précisées ci-dessus, en veillant à le connecter avec les parcelles alentour.

Conclusion

Le phénomène de déprise agricole à La Réunion conduisant à l’apparition des friches existe depuis qu’une activité agricole est présente sur ce territoire. L’analyse historique du phénomène souligne plusieurs facteurs conduisant à l’apparition des friches, inhérente au contexte socio- économique et politique. Ces facteurs, relatant des contraintes physiques, techniques et réglementaires ont peu changé depuis le XVIIème siècle.

En revanche, les besoins et les attentes ont, eux, évolué avec l’accroissement démographique et les nouveaux courants de retour à la terre. Les préoccupations sont d’autant plus importantes que la pression foncière est grandissante.

Les trois visions du paysage agricole : paysage de vie, productif et pittoresque, relevés au cours des enquêtes définissent les orientations d’aménagement des friches. Celles-ci permettent de répondre à leurs attentes tout en prenant en compte la vocation première de l’espace, l’agriculture.

L’aménagement d’une friche en territoire insulaire doit être réalisé de façon à contrer les facteurs d’apparition. Mais aussi, il doit permettre d’amener de nouvelles pratiques pour répondre à la problématique de multifonctionnalité des espaces. De nombreux leviers d’action existent pour aménager le territoire selon ces critères. De la mise en place à

Le problème des espèces invasives à La Réunion est très présent. Laisser une friche non aménagée c’est aussi prendre le risque de voir les espèces exotiques envahissantes s’y implanter, uniformiser l’espace et détruire la flore endémique.

Néanmoins, aujourd’hui la question se pose de savoir si le phénomène des friches va s’amenuir et, si tel est le cas, comment vont évoluer les autres espaces agricoles : vont-ils devenir eux aussi multifonctionnels, ou rester spécifiques à l’agriculture? Quels seront les impacts sur les modes de vies, sur les paysages de l’île ?

En effet, les friches sont le réservoir du foncier agricole à La Réunion leur aménagement permet de répondre aux requêtes des agriculteurs. Mais, si les friches sont toutes aménagées et ne retournent pas à l’état de friche, comment pourra-t-on répondre aux demandes ? Le remembrement semblerait apparaitre comme une solution d’avenir permettant ainsi de redistribuer les terres tout en redéfinissant une structure parcellaire en cohérence avec le nouveaux contexte socio-politique.

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ANNEXE 1 : Le climat hétérogène de l’île de la Réunion

ANNEXE 2: Les définitions de la friche dans les textes

Selon le CNRTL : Terre vierge ou (le plus souvent) laissée à l’abandon

Selon Gilles Clément : la friche est une ressource de biodiversité (Tiers-Paysage)

Selon Janin : Les friches, qu’elles soient rurales ou urbaines, constituent une rupture, un vide,

dans un territoire et une société. Toutes ont pour trait commun le fait d’être associées à un processus d’abandon, à une appréhension et un mode de gestion.

Selon le Larousse agricole (2002) : Formation végétale résultant de l'arrêt des cultures. La friche est un des signes de l'abandon de l'activité agricole. Elle présente une évolution progressive qui amène l'ancien sol cultivé à l'état de pelouse naturelle. Au début, des plantes adventices annuelles et bisannuelles apparaissent. Vers la septième année de friche, elles ont cependant pratiquement disparu et le règne des plantes à touffes pluriannuelles (comme le millepertuis) commence. La nature du sol joue alors un rôle déterminant.

Sur sol calcaire, au bout de 50 ans, la friche est devenue une pelouse à mouton, composée de brome dressé, de fétuque, etc. Peu à peu, des genévriers et des rosacées épineuses préparent le retour du chêne blanc.

Sur sol argileux, l'évolution se fera vers une prairie de mauvaise pâture, composée d'avoine élevée, de crételle, de renoncule, de chardon, de cirse, de jonc, etc.

Sur sol acide, la friche évolue vers une lande sèche et acide si le sol est sec ou vers une pelouse à flouve odorante, à grande oseille, etc., si le sol n'est pas trop sec, remplacée ensuite par une formation arbustive composée de genêts à balai et de bouleaux.

Roger-Estrade

Selon le site Géoconfluence : la friche est un espace ayant perdu sa fonction, sa vocation

ANNEXE 3: Feuille de route pour les entretiens

Entretien de partenaires

Le paysage agricole, quelle histoire, quel avenir ?

Présentation

 Quelle est votre structure ?

 En quoi êtes-vous concerné par le paysage ?

 Pour vous qu’est-ce qu’un paysage agricole ?

 Racontez-moi votre histoire du paysage de l’île : comment le vivez-vous, quelles sont vos habitudes (pique-niques, randonnées, détente...) ?

 Quelles sont les actions conduites par votre structure pour valoriser les paysages directement ou indirectement ?

 Quelles actions faudrait-il mettre en œuvre pour valoriser le paysage dans les grands aménagements agricoles ?

 Quelle part de travail est dédiée au paysage au sein de la structure ? (nombre d’employés et/ou temps de travail)

 Pensez-vous que le paysage est à ce jour suffisamment pris en compte dans les aménagements agricoles ? Expliquez.

 Connaissez-vous l’Atlas des paysages ? Quelle utilisation en faites-vous ?

Cartographie

 Esquissez vos différents ensembles paysagers.

Pourquoi ces limites, quelles sont les caractéristiques de la zone choisie ?

Quelles évolutions avez-vous pu percevoir et comment estimez-vous l’évolution future ?

 Quelle place occupe l’agriculture dans le paysage réunionnais ? Dessinez, selon-vous, l’emprise des paysages agricoles

 Pensez-vous qu’il y ait un ou des paysages agricoles ? Quelles en sont les caractéristiques/différences ?

 Comment vont évoluer ces paysages agricoles ?

 Quel paysage agricole idéal imaginez-vous ? (Quelles sont les attentes dans leur imaginaire)

ANNEXE 5: Fiche de discussion concernant les attentes

Quelles orientations de développement pour la Réunion ?

Selon l’INSEE, la démographie prévisionnelle pour 2040 est de plus d’1 millions d’habitants sur l’île de la Réunion (soit 250 000 habitants supplémentaires). Dans cette situation, quel développement envisageriez-vous ? (plusieurs réponses possibles)

Urbanisme Agriculture Patrimoine naturel

o Construire une ceinture urbaine qui lie toutes les villes o Densifier les villes

existantes

o Créer de nouveaux pôles urbains dans les Hauts

o Favoriser les connexions entre les bas, les hauts et l’intérieur

o Valoriser et

augmenter

l’agriculture urbaine o Augmenter la surface

agricole sur les hauts o Diversifier les cultures o Diminuer l’activité agricole et inciter chacun à produire (jardins privatifs ou familiaux) o Favoriser la polyculture élevage o Favoriser l’agriculture intensive pour répondre aux besoins de la population o Retourner aux

principes des jardins créoles

(agroécologie)

o Etendre le cœur de parc pour protéger les espaces naturels

o Alléger les réglementations concernant les protections pour optimiser l’exploitation des terres (agriculture, bâti, parcs…) o Amener la

biodiversité dans les espaces non-naturels (zones agricoles, urbaines, littorales) o Préserver de l’urbanisation les zones naturelles

ANNEXE 6: Orthophotographies anciennes du territoire de Grande Ravine

(Source : IGN) 1949

1978

2003

ANNEXE 7: Les projets des agriculteurs sur le territoire de Grande Ravine

Diplôme : Ingénieur Spécialité : Paysage

Spécialisation / option : Ingénierie des territoires Enseignant référent : David MONTEMBAULT

Auteur(s) : Flora LE RESTE

Date de naissance* : 07/09/1992

Organisme d'accueil : SAFER Réunion Adresse :24, route de Montgaillard 97400 SAINT-DENIS

LA REUNION

Maître de stage : Thierry KAUFMANT Nb pages : 36 Annexe(s) : 7

Année de soutenance : 2017

Titre français : Conquête ou reconquête des terres agricoles : l’aménagement des friches pour une nouvelle pratique de l’agriculture.

Titre anglais : Conquest or recapture of agricultural land : the wasteland layout for a new agricultural land use.

Résumé (1600 caractères maximum) :

Dès l’apparition de l’agriculture réunionnaise à la fin du XVIIème siècle, les friches existent. Leur apparition, liée à de nombreux facteurs sociaux, techniques, physiques ou réglementaires, tente pourtant d’être limitée par la mise en place de procédures et par l’aménagement de l’espace. Aujourd’hui encore, les friches persistent. Le besoin d’aménagement motivé par le manque de foncier est prégnant. Les attentes de d’aménagement vis-à-vis des partenaires de la SAFER orientent les choix vers une nouvelle pratique de l’agriculture en prônant des valeurs environnementales, économique et sociale.

Le territoire de Grande Ravine se prête à cette expérimentation d’aménagement en réponse aux attentes. Ses caractéristiques géographiques, pédologiques, écologiques, à la fois facteur d’apparition de friches et enjeu sont telles qu’elles peuvent être mise en analogie avec bon nombre de friches.

Ainsi, l’aménagement du territoire de Grande Ravine est un exemple d’aménagement pour le reste de l’île de la Réunion.

Abstract (1600 caractères maximum) :

From the appearance of Reunionese agriculture at the end of the 17th century, the wastelands exist. Their appearance, linked to many social, technical, physical or regulatory factors, is tried to be limited by the establishment of procedures and by the layout of space. Even today, the wastelands persist. The need for layout motivated by the lack of land is prevalent. The layout expectations of SAFER's partners guide the choices towards a new agricultural practice by advocating environmental, economic and social values. The territory of Grande Ravine lends itself to this experimentation of layout in response to the expectations. Its geographical, pedological and ecological characteristics, both a factor in the appearance of wastelands and stakes, are such that they can be put in analogy with a lot of wasteland.

Thus, the layout of Grande Ravine territory is an example of layout for the rest of Reunion Island.

Mots-clés : friches, aménagement, agriculture, Key Words :wasteland, layout, agriculture