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Effets secondaires et précautions

La deuxième partie : Composition et propriétés

IV. Utilisations thérapeutiques

5. Effets secondaires et précautions

5.1. Allergie au miel

La fréquence de l’allergie au miel reste faible eu égard à l’importance et à la diffusion mondiale de sa consommation. Elles sont pour la plupart expliquée par des allergies aux grains de pollen présents dans les miels. [43]

5.1.1. Epidémiologie :

Au cours d’une étude portant sur 4331 étudiants à Ankara, Kalyoncu et al. N’ont observé aucun cas d’allergie au miel. Dans un groupe de 46 patients allergiques aux pollens, aucun test de provocation en double aveugle au miel n’a été positif.

Dans une autre étude portant sur 173 observations d’allergie alimentaire, aucune n’a pu être rattachée à une allergie au miel par un test de provocation oral positif, bien que des symptômes subjectifs aient été présents chez quelques individus (2,3 %).

L’allergie alimentaire au miel a été décrite sous la forme de cas isolés ou de quelques séries.

Le premier cas réellement attribuable au miel est celui que Bousquet et al. Ont décrit en 1984 chez un apiculteur de 42 ans qui était également atteint d’allergie au pollen de Composées.

En 1989, Birnbaum et al ont rapporté le cas d’un homme de 50 ans qui développa une anaphylaxie aiguë quelques minutes après l’ingestion de miel de tournesol ; exempt de symptômes d’atopie familiale ou personnelle (asthme ou rhinite), il avait présenté quelques années plus tôt un syndrome d’allergie orale au céleri.

Lombardi et al. Ont rapporté un autre cas chez un patient allergique aux pollens d’armoise. Karakaya et Kalyoncu ont fait état de 5 nouveaux cas parmi lesquels un seul souffrait d’allergie aux pollens de phléole. Dans leur étude, les auteurs Turcs indiquent qu’ils ont observé entre 1991 et septembre 1998, 7 cas d’allergie au miel parmi 3 810 nouveaux consultants dans l’Unité d’Allergologie de l’hôpital Hacettepe d’Ankara (Turquie) soit une fréquence de 1,8 p. 1 000 consultants.

Plus récemment, en 2006, Fuiano et al. Ont rapporté cas d’anaphylaxie au miel, survenue 10 minutes après l’ingestion, chez une jeune fille de 19 ans atteinte depuis 7 ans d’une rhino-conjonctivite aux pollens de Composées. Elle fut admise en réanimation. Elle était sensibilisée à l’armoise, à l’ambroisie, au pissenlit, et à la verge d’or (Solidago virgaurea L) [43]

5.1.2. Symptômes et diagnostic

Les symptômes de l’allergie au miel sont variés : urticaire généralisée, urticaire et angio-œdème, urticaire et rhinite, angio-oedème, symptômes digestifs à type de douleurs abdominales et/ou de diarrhée, asthme, anaphylaxie aiguë.

Le diagnostic d’allergie au miel est basé sur l’anamnèse, l’histoire clinique, les tests cutanés avec le miel selon la technique du prick plus prick, tandis que la contribution des dosages d’IgE sériques spécifiques est inconstante. Il faut rechercher une sensibilisation ou une allergie aux pollens en particulier de Composées. [43]

5.2. Botulisme infantile après exposition au miel

Le botulisme est une maladie neuro-paralytique causée par une neurotoxine produite par un Clostridium (le plus souvent par le C. botulinum ; beaucoup plus rarement par C.

baratii et C. butyricum). La neurotoxine botulinique bloque la libération d’acétylcholine des

extrémités motrice au niveau des synapses cholinergiques, produisant une paralysie flasque transitoire, mais sévère.

Le botulisme infantile est une maladie rare, survenant chez les enfants de moins d’un an. Les formes résistantes (spores) de clostridium botulinum, responsables de cette maladie, peuvent se trouver dans les poussières et certains sols, mais aussi dans le miel, qui reste la

source identifiée d’exposition alimentaire à cette bactérie, en l’état actuel des connaissances (transportées par les abeilles, les spores peuvent ensuite se retrouver dans le miel). Suite à l’augmentation du nombre de cas de botulisme infantile depuis 2004, l’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail française rappelle qu’il est absolument déconseillé de donner du miel, quelle que soit son origine, aux nourrissons de moins d’un an. [44]

5.3. Miel et toxicité

Depuis longtemps l’homme a su que certains miels pouvaient présenter une certaine toxicité.

Il existe de très rares cas d’empoisonnement par le miel ; le plus souvent, il s’agit de miel provenant de plantes de la famille des Ericacées ou de Solanacées. En effet, les principes toxiques de certaines plantes peuvent se retrouver dans le nectar des fleurs et par conséquent, dans le miel. Les substances incriminées sont des diterpènes, les grayanotoxines que l’on retrouve dans certaines espèces de rhododendrons d’Asie mineure (Rhododendrum luteum et Rhododendrum ponticum), et d’Amérique du nord (Rhododendrum maximum). D’autres plantes peuvent être à l’origine de miels toxiques comme l’azlée (Azalea nudiflora) et la Datura stramoine (Datura stramonium) aux états unis, ou encore, les fleurs du rewarewa (Knightia excelsa) en Nouvelle-Zélande.

Bien que notre environnement comprenne de nombreuses plantes toxiques, les cas de miels impropres à la consommation dans le monde sont très rares. Les faits rapportés ne concernent que des cas isolés car pour être toxique il faut une concentration significative de molécules au sein des miels et l’ingestion de quantité significatives. Néanmoins, les modifications de climat et la conquête de nos territoire par des plantes exotique à la toxicité méconnue à ce jour et à fort pouvoir de prolifération, donc de concentration environnementale, amènent les scientifiques à une plus grande vigilance. L’emploi récent de pesticides en agriculture intensive impose aussi leur dosage pour vérifier la non contamination des miels. [45]

5.4. Miel et diabète

Le miel est une source de glucides, qui contient en moyenne 39% de fructose, 33% de glucose et divers autres polysaccharides. Parmi lesquels du saccharose, ne peut en aucun cas être considéré comme un aliment recommandable au diabétique, son utilisation chez le sujet diabétique est conseillé, après avis médical et dans des conditions strictes : le miel vient en remplacement du sucre blanc et non en supplément, et le diabète devra être parfaitement contrôlé pour permettre la prise de miel. Le miel d’Acacia est alors privilégié car plus riche en fructose. [11]