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  Flash  :  sensation  de  plaisir  intense  avec  euphorie,  avec  réchauffement  cutané,  hypotension et bradycardie.  Puis ralentissement psychomoteur avec sensation de bien être, rêverie.      

Prise en charge

     Voir la conférence de consensus "Modalités de sevrage chez les toxicomanes dépendant  des opiacés". 

Le  motif  des  premières  consultations  est  le  soulagement  immédiat  de  la  souffrance  et  non pas la prise en charge de la dépendance. 

Plusieurs entretiens sont nécessaires afin d'établir un contrat de soins entre le patient et  le médecin : but, modalités, date de sevrage. 

  Sevrage en milieu hospitalier 

‐ avec utilisation d'un agoniste opiacé à longue durée d'action tel que la méthadone ou le  Dextropropoxyphène.  Augmentation  des  doses  de  méthadone  jusqu'à  la  régression  des  symptômes de sevrage. Puis régression progressive des doses sur 3 à 5 semaines.  ‐ sans agoniste mais avec traitement symptomatique :  • anxiolyse par benzodiazépines à demi‐vie longue ou neuroleptiques,  • antalgie par aspirine et/ou paracétamol et/ou spasmolytiques,  • réduction des diarrhées par lopéramide,  • réduction des nausées par métoclopramide, 

• réduction  des  symptômes  adrénergiques  (agitation,  irritabilité,  larmoiements, rhinorrhée, transpiration) par la clonidine alpha 2 agoniste (n'a pas  l'AMM pour cette indication). EI : sédation, hypotension. Peu d'effets sur l'anxiété.  Traitement pendant 8 jours environ. 

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‐  électrostimulation  cérébrale  transcutanée  par  courant  de  Limoge  qui  réduit  de  moitié  les symptômes de sevrage et qui augmente la rétention en traitement. 

‐  précipitation  par  la  naloxone  ou  la  buprénorphine,  qui  à  l'avantage  de  chasser  les  agonistes  de  leur  récepteurs  et  de  réduire  la  durée  du  sevrage  à  2  jours,  au  prix  de  symptômes très sévères, qui nécessitent une sédation lourde voire une anesthésie, et un  monitoring dans un service de réanimation. 

L'intensité des symptômes est fonction de l'anticipation anxieuse éprouvée par le patient  au moment de l'admission, qu'il convient de réduire au maximum. 

L'apparition  de  convulsions  doit  faire  évoquer  un  sevrage  alcoolique,  barbiturique,  ou  benzodiazépinique. 

Risque de syndrome dépressif, syndrome amotivationnel 

Rechutes fréquentes : 60 à 75 % des sujets reprennent leur consommation d'opiacés dans  les  3  à  6  semaines  qui  suivent,  malgré  la  prise  en  charge  externe.  La  synthèse  bibliographique réalisée par O'Connor et al. n'a pas permis de conclure à la plus grande  efficacité des sevrages ultra‐rapides (précipité par la naloxone sous sédation lourde) par  rapport aux sevrages classiques. 

Risque  d'overdose  à  la  reprise  de  la  consommation,  ne  marche  pas  sur  la  dépendance  psychique.  

  Sevrage en ambulatoire 

Réservé à la dépendance récente et modérée, avec 4 consultations médicales la première  semaine  puis  espacées  après.  Avec  clonidine.  Problème  pour  évaluer  la  bradycardie  et  l'hypotension. Dure en général 10 à 15 jours. 

Coût moindre, mais n'éloigne pas les sujets des stimuli. 

Pour les sujets bien intégrés socialement, qui ont encore un travail. 

Risque  d'overdose  à  la  reprise  de  la  consommation,  ne  marche  pas  sur  la  dépendance  psychique.  

  Substitution 

Seules la méthadone et la buprénorphine haut dosage sont indiqués comme traitement  de substitution. La morphine, le tramadol ne doivent pas être prescrits. 

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Bilan  d'inclusion  dont  le  but  est  de  définir  le  profil  de  consommation  (opiacés,  alcool,  cannabis,  amphétamines,  cocaïne,  barbituriques  et  benzodiazépines).  Puis  contrôles  urinaires réguliers. 

Diminution de la consommation d'héroïne, des taux de séroconversion pour les hépatites  B,  C  et  le  VIH,  de  la  mortalité  et  de  la  délinquance  associée.  Amélioration  de  l'état  de  santé,  du  pronostic  des  grossesses,  élaboration  de  projets  à  long  terme,  reconstruction  des liens familiaux, réinsertion professionnelle constaté mais faible. 

Émergence  ou  réémergence  au  bout  de  quelques  semaines  de  pathologies  psychiatriques,  anxiété,  dépression,  ou  schizophrénie  qui  avaient  pu  conduire  au  processus  addictif.  Dans  ce  cas,  ne  pas  augmenter  les  doses  de  produit  de  substitution,  mais adjoindre un traitement antidépresseur ou neuroleptique. 

Rechutes  vers  l'héroïnomanie  fréquentes,  déviation  vers  l'usage  de  psychostimulants  pour  palier  à  l'ennui.  Pour  diminuer  ce  risque,  il  faut  des  doses  de  méthadone  ou  buprénorphine  suffisantes,  un  suivi  psychothérapeutique et  social  suffisant  et  prolongé.  Des  contrôles  urinaires  trop  rapprochés  peuvent  être  contraignants  chez  des  patients  ayant une activité professionnelle. 

Idéalement, il faudrait : 

‐ un contrôle quotidien de la prise 

‐ délivrer les benzodiazépines au jour le jour 

‐ éviter les arrangements avec la famille ou les amis 

Sevrage  secondaire  très  difficile.  Souvent,  il  faut  plusieurs  cessions  de  substitution.  Facteurs associés au succès : temps de traitement long qui peut se compter en années,  soutien  familial,  rupture  avec  le  milieu  de  la  drogue,  soutien  psychothérapeutique,  sevrage progressif. 

Actuellement,  il  y  a  environ  6  fois  plus  de  patients  sous  buprénorphine  que  sous  méthadone. 

Aucune  méthode  n'a  fait  la  preuve  d'une  plus  grande  efficacité. Mais la buprénorphine

paraît tout de même mieux adaptée pour les femmes enceintes, son utilisation provoque en effet moins de problèmes néonatals que la méthadone (diminution de la durée d'hospitalisation du nouveau né).

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  Maintien de l'abstinence 

En  centre  de  postcure,  familles  d'accueil  ou  appartements  relais  et  appartements  thérapeutiques,  généralement  en  relation  avec  des  réseaux  ville‐hôpital  qui  procurent  une aide dans les démarches sociales et professionnelles, et permettent un suivi éducatif.  Les grands axes de la prise en charge médicale sont : 

‐ traitement de la dépression 

‐  administration  de  naltrexone  au  long  cours  pour  limiter  l'impact  des  rechutes  (chez  patients motivés)  ‐ suivi médical des pathologies contractées auparavant  ‐ l'acupuncture (qui favoriserait la sécrétion d'endorphines)  ‐ psychothérapie de soutien  ‐ thérapie cognitivo‐comportementale  ‐ thérapie familiale: association de familles de toxicomanes qui se réunissent ou groupe  de parole parent/thérapeute  ‐ thérapie conjugale  ‐ psychothérapie d'inspiration psychanalytique 

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La table pratique d'équianalgésie des opioïdes forts peut être utile dans les essais de

rotation entre différents opiacés.

Table pratique d'équianalgésie des opioïdes forts. Soins palliatif CHU Grenoble, version 4 octobre 2008 

 

Interactions

  

  ‐  Potentialisation des effets d'autres sédatifs 

‐Augmentation  du  risque  de  convulsions  avec  d'autres  produits  abaissant  le  seuil  épileptogène 

‐  Risque  de  syndrome  de  sevrage  en  cas  d'administration  d'un  antagoniste  (naloxone,  naltrexone)  ou  d'un  agoniste  partiel  (buprénorphine,  pentazocine),  juste  après  la  prise  d'un agoniste 

‐  Risque  d'inefficacité  d'un  agoniste  en  cas  de  traitement  préalable  par  un  agoniste‐ antagoniste par compétition d'affinité sur les récepteurs. 

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- benzodiazépines : augmentation du risque de dépression respiratoire