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Contaminants : Substances indésirables contenues dans les drogues 

illicites 

Produits de coupage

Les fabricants ou revendeurs de diverses drogues ont pour but le profit lucratif, ils peuvent donc par divers moyens augmenter le plus souvent le poids et parfois l’attractivité du produit proposé pour qu'il se vende mieux et plus cher. Par définition un produit de coupage, est un produit qui ne coute presque rien et qui est vendu au prix de la drogue.

Il existe donc une variabilité qualitative et quantitative de la composition des drogues disponibles sur le marché sous un même nom.

Produits classiquement utilisés :

Lactose, caféine, sucre, amidon ou paracétamol, lidocaine, procaïne, mannitol, inositol, glucose, saccharose, griseofulvine, nordazépam, phénacétine, phénobarbital, bicarbonate, talc, plâtre,…

‐ Exemples de drogues concernées :

Cannabis : Farine, Sable, poudre de henné, poudre de pneu, Sucre, laque vaporisée

pour fixer de la farine, du sucre ou autre, "microbilles" de "verre", de "silice" ou "d'acide borique" entrainant des complications respiratoires sévères à court et probablement à long terme.

Cocaïne : Phénacétine, Caféine, Paracétamol, Diltiazem, Lidocaïne, Lévamisole,

Hydroxyzine, Chloroquine (voir ci dessous)

Amphétamine: Chloroquine sous forme de poudre ou de comprimés de Nivaquine®, vendus pour de l'Ecstasy, remplace souvent la drogue en totalité, "arnaque

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médicamenteuse". Risque de surdosage : la dose toxique est estimée à 2 g par voie orale et la dose létale de 30 à 50 mg/kg. Apparition de céphalées, nausées et vomissements puis risque d'intoxications sévères et particulièrement des troubles cardiaques (arrêt cardiaque brutal). Aucune indication n’est disponible pour la voie intraveineuse.

Héroïne : Alprazolam causant une réaction anormalement intense du point de vue de la

sédation, sensation de malaise ou de bizarrerie ressentie par les consommateurs avec desinhibition, troubles du comportement, agressivité/agitation, amnésie, sensation ébrieuse, trouble des l’équilibre, fatigue ou besoin de sommeil intense. Ces troubles pouvant persister plus ou moins longtemps. Autres substances : Caféine, Paracétamol, sucre, médicaments: griséofulvine, nordazépam, phénobarbital, phénacétine, procaïne (faibles quantités)

Ecstasy : Caféine, Kétamine, Ephedrine, Atropine

Agents adultérants

Substances modifiant la composition de drogues par divers moyens :

‐ mimer le gout des drogues (Ex : quinine, anesthésiques locaux) ‐ faire positiver des réactions physico-chimiques d’identification ‐ simuler la couleur : encre d’imprimerie

Drogues concernées : ecstasy, amphétamine, cannabis…

 

Contaminants

Ce sont le plus souvent des impuretés dans le produit (résidu des solvants utilisés pour la synthèse, produits intermédiaires de synthèse).

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Le MPPP (1-méthyl-4-phényl-4-propionpiperidine) est un analogue de la Mépéridine, vendu comme de l'héroïne. Sa synthèse nécessite des conditions très spécifiques, si le pH est trop faible ou la température est trop élevée, il y a apparition d'un contaminant de synthèse, le MPTP (1-méthyl-4-phényl-1 ,2,5,6-tetrahydropyridine). Le MPTP est une toxine connue pour affecter les neurones dopaminergiques de la substance noire. Des cas de maladie de Parkinson causées par le MPTP ont été signalés. Les 1ers symptômes relevés sont : désorientation, hallucinations, vision floue, difficultés dans le discours et la déglutition, mouvements lents, et tremblements au repos puis apparaissent après 2 à 3 jours: bradykinésie, rigidité des extrémités, brusque apparition de "gel" et incapacité de se déplacer. http://www.erowid.org/chemicals/mptp/mptp_writings1.shtml

‐ Exemple des aspergillus dans du cannabis mal stocké

Risques

Les utilisateurs sont ainsi confrontés à un risque accru d'apparition d'effets inattendus.

Il peut ainsi en découler une inefficacité de la drogue voire un syndrome de sevrage ou des symptômes liés à la nature du contaminant. Certains produits utilisés peuvent être nocifs et avoir des effets potentiellement dévastateurs sur la santé à long terme.

L'impureté des drogues pourrait aussi amener les utilisateurs à augmenter intentionnellement le nombre de comprimés qu'ils ingèrent s'ils ne reçoivent pas la réponse physique attendue, et ainsi augmenter la toxicité de la drogue et des produits ajoutés.

‐ Exemple de la phénacétine dans la cocaïne :

Aspect et goût très proches de ceux de la cocaïne. 30 à 40% des saisies.

Toxicité : Les symptômes marquant un surdosage (dose supérieure à 3 g par voie orale) de phénacétine sont les suivants : cyanose, dépression respiratoire, éruptions

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cutanéo-muqueuses, hyperthermie, collapsus cardiovasculaire et crises d’angor, prostration et coma.

A ce jour, nous ne disposons d’aucune donnée permettant d’estimer la toxicité de la phénacétine lorsqu’elle est administrée par voie nasale ou injectable.

Par ailleurs il semble que les quantités de phénacétine prises dans un contexte de toxicomanie chronique soient inférieures aux doses pour lesquelles ont été observés des phénomènes toxiques au niveau du rein. Cependant, il n’a jamais été démontré que le risque cancérigène était dose dépendant.

Évaluation

L'observatoire français des drogues et des toxicomanies pilote un dispositif d'observation nommé "projet SINTES" (Système d'Identification National des Toxiques et Substances). Mis en place depuis 1999, le dispositif SINTES est un système de veille qui s’inscrit dans une perspective de santé publique et cherche à détecter la présence de substances inhabituelles et particulièrement nocives dans des produits illicites.

Bibliographie

Cadet-Tairou A, Gandilhon M, Toufik A, Evrard I. Phénomènes émergents liés aux drogues en 2006 - Huitième rapport national du dispositif TREND, Saint-Denis, OFDT, 2008.

OFDT. Note d’information SINTES du 21 décembre 2007 : Phénacétine, Produit de coupe de la cocaïne en augmentation. URL:

http://www.ofdt.fr/BDD/sintes/ir_071129_phen.pdf

OFDT. Informations relatives au cannabis, Actualisation du communiqué du 21 septembre 2006. URL: http://www.ofdt.fr/BDD/publications/docs/epcxjama.pdf OFDT. Note d’information SINTES1 du 13 décembre 2006 : Circulation de poudre de chloroquine. URL : http://www.ofdt.fr/BDD/sintes/ir_061213_chlor.pdf

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