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Le LPA permet la prolifération de nombreux types cellulaires. En agissant sur ses récepteurs il peut activer les MAP kinases ERK1/2. Cet effet peut être renforcé par transactivation du récepteur de l’EGF. Cet effet s’exerce via l’activation d’une métalloprotéase qui clive le précurseur membranaire de l’EGF et permet sa libération dans le milieu extracellulaire, pour qu’il aille activer de manière autocrine ou paracrine son récepteur (Prenzel, Zwick et al. 1999). Le LPA permet également la prolifération de cellules tumorales ou cancéreuses (Mills and Moolenaar 2003). Ces cellules ont souvent un pouvoir prolifératif plus important et sont très réceptives à des doses normales de LPA, car elles expriment beaucoup plus de récepteur au LPA (van Meeteren and Moolenaar 2007). De la même manière, le LPA stimule la survie de nombreux types de cellules qu’elles soient normales ou transformées. L’activation des récepteurs au LPA peut entraîner l’activation de la voie ERK1/2 ou de la voie PI3K qui sont impliquées dans la survie. Le LPA peut également inhiber l’activité des caspases 3/7 et inactiver la protéine pro-apoptotique Bad (Rusovici, Ghaleb et al. 2007).

Le LPA intervient également dans les phénomènes de migration cellulaire, autant pour le recrutement de cellules du système immunitaire que pour l’invasion de cellules tumorales. Par exemple, le LPA permet l’activation des MAP kinases ERK1/2 et P38α dans le développement de métastases osseuses (Boucharaba, Serre et al. 2006).

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Le LPA est présent en grande quantité dans le sérum puisqu’il peut être produit par les plaquettes en grande quantité. Il permet la cicatrisation de nombreux tissus comme l’épithélium intestinal, la cornée, le derme (Mills and Moolenaar 2003). Le LPA augmente aussi la prolifération, la migration et la cohésion de cellules endothéliales ce qui permet la ré-endothélialisation et le maintien de l’intégrité vasculaire de vaisseaux lésés. On attribue au LPA des propriétés angiogéniques aussi parce qu’il permet la production de VEGF, qui est un puissant facteur pro-angiogénique (Sako, Kitayama et al. 2006).

On trouve du LPA en forte concentration dans le liquide folliculaire. Il semble être impliqué dans la maturation de l’ovocyte. D’autre part, la présence de LPA au niveau des ovaires permet la fusion membranaire entre l’ovocyte et le spermatozoïde lors de la réaction acrosomale (Budnik and Mukhopadhyay 2002). De plus, le LPA peut induire la COX-2 durant l’implantation, ce qui induit la production de prostaglandines et permet d’augmenter la perméabilité vasculaire, l’adhésion à la paroi utérine et donc facilite l’implantation. Des études ont mis en évidence une augmentation de l’activité lysoPLD au cours de la gestation capable de produire une quantité plus importante de LPA. En effet le sérum de femmes enceintes incubé in

vitro en présence de LPC engendre une plus grande quantité de LPA. De plus, cette

activité augmente en relation avec la grossesse, ce qui semble suggérer que le LPA joue un rôle important dans le maintien et le développement de l’embryon (Tokumura, Kanaya et al. 2002). Malgré la présence d’une activité plus élevée in

vitro, la concentration de LPA dans le sérum des femmes enceintes est similaire au

sérum de femmes non gestantes. Ceci suggère que le LPA est produit très localement et il est par la suite dégradé rapidement pour éviter d’engendrer des effets périphériques indésirables (Tokumura, Kanaya et al. 2002). Ainsi, Il a également été observé dans la brebis gestante, aux stades précoces de la gestation, une augmentation des taux de LPA dans l’utérus. Cette augmentation de LPA est corrélée avec une augmentation de l’activité lysoPLD, activité que l’on retrouve à la fois dans les cellules épithéliales utérines et au niveau de l’œuf fécondé (Liszewska, Reinaud et al. 2009). Les récepteurs aux LPA jouent également un rôle dans ces processus de « perpétuation de l’espèce ». En effet, l’expression des récepteurs sont régulées en fonction des phases de la grossesse. Ainsi, il a été montré chez la brebis

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au douzième jour de gestation une diminution de l’expression des récepteurs 1 et 3 en comparaison avec des brebis non gestantes. Par contre au 16e jour de gestation, l’expression du récepteur au LPA3 augmente (Liszewska, Reinaud et al. 2012) ainsi que chez la truie (Kaminska, Wasielak et al. 2008). Cette modification d’expression engendre des modifications de l’endomètre qui semblent favoriser la nidation de l’œuf et son développement.

Il a été démontré que le LPA est impliqué dans le développement ou la progression de nombreux cancers et tumeurs tels que le cancers des ovaires, de la prostate, du sein, de la thyroïde ou le mélanome (Mills and Moolenaar 2003). On trouve des taux très élevés de LPA dans les ascites de cancers ovariens (de 1 à 80 µM) ou dans les cancers de la prostate. De plus, on observe dans ces cancers une expression beaucoup plus importante de l’autotaxine (Mills and Moolenaar 2003), ce qui permet d’augmenter les taux de LPA dans les tumeurs. On observe aussi une surexpression des récepteurs au LPA dans certaines cellules de cancer ovarien (Fang, Schummer et al. 2002). Le LPA ayant des propriétés mitogéniques et angiogéniques, il permet la croissance des cellules cancéreuses et l’expansion des tumeurs en induisant une hypervascularisation. En stimulant la migration cellulaire, le LPA permet la dissémination des tumeurs et donc entraîne l’apparition de métastases (Saulnier-Blache 2004). D’autre part, le LPA est un agent anti-apoptotique ce qui favorise le processus de tumorisation. Le LPA apparaît donc comme un marqueur de tumeur, en permettant leur progression (Murph and Mills 2007), et semble être une cible importante dans le développement de thérapies anti-tumorales et anti-cancéreuses. Il est essentiel de connaître les voies de signalisation impliquées dans ces effets afin de déterminer plus finement son implication dans les pathologies. La description de ces voies de synthèse et leur régulation, est également importante (Mills and Moolenaar 2003).

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