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Effets bénéfiques des probiotiques

Matériels et Méthodes

II. MATERIELS ET METHODES

21) éliminé dans les selles réduisant ainsi le taux de cholestérolémie et par

7.2 Approche microbiologique

7.2.2.1 Effets bénéfiques des probiotiques

 Stabilité des propriétés propres à la souche lors des étapes de production et dans le produit final, ainsi que des caractères organoleptiques. Les souches probiotiques doivent être viables jusqu’au site d’action, le choix des souches ayant une bonne stabilité est important ;

De plus, les probiotiques doivent être adaptés à l’âge de la personne, en effet, leurs qualités et fonctionnalités sont espèce-dépendante. Ainsi, leur durée de vie in situ n’excédant pas une quinzaine de jours, il faut en consommer régulièrement, à moins d’apporter des FOS, nourriture du probiotique, pour entretenir son propre microbiote. De même, les études qui prouvent l’efficacité de souches spécifiques à des doses précises ne sont pas suffisantes pour prouver des effets sur la santé à des doses moindres. Il n’est donc pas possible d’établir un dosage général pour tous les probiotiques [132].

7.2.2.1 Effets bénéfiques des probiotiques

Les probiotiques peuvent être considérés comme un moyen de transmettre les principes actifs qu'ils contiennent (enzymes, composants de paroi, peptides immunomodulateurs, substances antibactériennes…) jusqu'à leurs cibles d'action dans le tube digestif. Ils peuvent avoir des effets directs ou indirects en agissant via des modifications de l'immunité et du microbiote. En particulier, ils inhibent l’adhésion et la prolifération des bactéries pathogènes indésirables, neutralisent les produits toxiques, renforcent la barrière intestinale par des effets trophiques, améliorent la digestibilité de la ration alimentaire et stimulent l'immunité (Figure 23). Ils sont également une source de vitamines (essentiellement du groupe B) et de sels minéraux assimilables.

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Figure 23 : sites d'action des probiotiques [133].

 Amélioration de la digestibilité du lactose et des protéines, et renforcement de la

barrière épithéliale :

Certaines souches probiotiques comme les Lactobacilles, excrètent la lactase, une enzyme capable de digérer le lactose souvent déficient dans le tractus digestif de l’hôte. Il a été montré que chez l’adulte déficient en lactase, le yaourt contenant Lactobacillus bulgaricus et Streptococcus thermophilus augmente la digestion du lactose dans l’intestin grêle, par comparaison à un lait standard ou à un produit laitier fermenté et thermisé, le traitement thermique affectant la viabilité des micro-organismes et neutralisant l’activité de la lactase bactérienne. Les probiotiques du yaourt réduisent la maldigestion d’une charge en lactose chez des sujets hypolactasiques de 6 % à 33 % selon les études. Lactobacillus acidophilus a aussi un effet favorable sur la digestion du lactose, et Saccharomyces cerevisiae augmente la digestion du saccharose chez les enfants déficients en saccharase [134].

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Les probiotiques peuvent être à l’origine d’une augmentation de production de mucus. En effet, des études ont montré que le mélange contenants des espèces de Lactobacillus pouvait favoriser la production de mucus en augmentant l’expression de certains gènes (MUC2, MUC3…), favorisant ainsi la production de mucines. La production importante de mucines permet d’empêcher l’adhérence d’Escherichia coli entéropathogène à l’épithélium et ainsi lutter contre une éventuelle infection.

 Inhibition compétitive de l’adhésion des bactéries pathogènes :

Les probiotiques vont empêcher les bactéries pathogènes de s’installer et de se reproduire dans le tube digestif de plusieurs manières [135] :

- Les probiotiques pourraient inhiber la prolifération des bactéries pathogènes par compétition pour la colonisation. En effet, si les probiotiques prolifèrent en adhérant à l’épithélium digestif, ils laissent moins place aux bactéries pathogènes.

La consommation compétitive de certains nutriments empêchant les bactéries pathogènes de les consommer. Les bactéries pathogènes privées de ces nutriments ne peuvent pas survivre, La diminution du pH par la production d’AGCC. L’acidification du contenu colique favorise la croissance des bactéries acido-résistantes, et empêche la prolifération et/ou l'adhésion à la muqueuse colique de certains germes entéropathogènes, comme Salmonella typhimurium, et la production de toxine de Clostridium difficile.

-Les probiotiques produisent également le peroxyde d’hydrogène qui est un inhibiteur de nombreuses souches bactériennes pathogènes. Cette production de peroxyde d’hydrogène et d’acide lactique peut bloquer le développement de certaines espèces pathogènes comme le virus de la fièvre aphteuse, certains virus de la poliomyélite, certains champignons comme le

Candida albicans, ou encore certaines bactéries comme E. coli, S. aureus, C. perfringens, C. butyricum, Pseudomonas spp, Salmonella. La production de bactériocines, par exemple : la

Bifidocine B produite par B.bifidum NCFB 1454, la nissine et la lactacine produites par

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 Effet immunomodulateur :

Les probiotiques possèdent également un puissant effet immunomodulateur, par une action à la fois sur l’immunité adaptative et sur l’immunité innée, par des interactions avec les cellule épithéliale intestinale(CEI), mais aussi les cellules dendritiques, monocytes et macrophages [135]. Différentes études ont montré que la consommation de probiotiques empêche la mise en place de réactions immunitaires dirigées contre les antigènes du soi ou les aliments, et stimule le relargage de cytokines.

Ils peuvent aussi avoir une action sur les lymphocytes B et T, permettant ainsi une augmentation de la production d’IgA sécrétoires. Une étude menée chez l’homme, a montré que l’ingestion pendant 3 semaines de lait fermenté composé de Lactobacillus johnsonii LA1,

lactobacillus rhamnosus et de bifidobactéries entraîne une augmentation de la production

d’IgA totales spécifiques chez les sujets sains soumis à un stimulus infectieux avec S. enterica

serovar thyphimurium atténué. De même, il a été montré que la morbidité due à une infection

par Escherichia coli entérohémorragique (EHEC) pouvait être fortement réduite grâce à une souche probiotique Lactobacillus casei via une augmentation du taux d’IgA.

Les probiotiques pourraient également interagir avec les récepteurs TLRs, le NF- κB, les MAPK et entraîner un effet immunomodulateur. D’ailleurs, il a été indiqué que les probiotiques sont capables d’induire un phénomène de tolérance grâce à l’action des TLRs (TLR3, TLR7 et TLR9) sur les cellules dendritiques en influençant le développement des cellules T régulatrices. En effet, il a été montré que certains lactobacilles tels que L. reuteri et

L. casei induisaient une réponse cellulaire T régulatrice associée à une augmentation de

cytokines IL-10. En revanche, L. plantarum ne possède pas ces propriétés immunorégulatrices [135].

7.2.2.2 Intérêts thérapeutiques des probiotiques dans la santé