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Effet des substrats de culture et mini-tunnel sur la croissance, la biomasse, la

Chapitre 4 : Discussion

4.1. Effet des substrats de culture et mini-tunnel sur la croissance, la biomasse, la

De manière générale, les trois substrats étudiés D1, D2 et D3 procurent un taux de croissance très semblable au cours de la saison. La formation de feuilles, de couronnes et de hampes florales ainsi que le diamètre de couronnes sont un peu plus élevés chez les deux substrats D2 et D3 par rapport au substrat D1. Ces légères différences entre les substrats de cultures sont causées par la différence entre les propriétés physiques des substrats, notamment la plus grande capacité en air et la capacité de rétention d’eau de ces substrats. Nos résultats confirment donc que ces caractéristiques influent le plus sur la croissance et le rendement des fraisiers comme l’ont rapporté Ayesha et coll., 2011. De manière générale, les plants cultivés sur ces trois milieux de cultures présentent une bonne croissance puisque qu’ils possèdent une capacité en air adéquate et qu’ils se retrouvent dans une fourchette optimale d’aération de l’ordre de 20 % à 30 % au cours de la première année d’utilisation du substrat (Verdonck et Gabriels, 1992). Une étude similaire menée à l’université Laval, a démontré que la croissance des plants de fraisier cultivés sur deux substrats de culture composés de tourbe à 100 % et d’un mélange de 30 % de tourbe et 70 % de sciure de bois, ayant une porosité d’air de 30 %, était similaire (Depardieu et coll., 2018).

Puisque les substrats utilisés en culture hors-sol procurent un taux de croissance semblable, il n’est pas surprenant qu’aucune différence significative n’ait été mesurée pour les

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biomasses aérienne et racinaire fraîche et sèche entre les traitements hors-sols. Nos résultats concordent avec ceux obtenus avec des substrats horticoles à base de tourbe, perlite, fibre de coco et sciure de bois par d’autres chercheurs (Prémont, 2015 ; Wang et coll.,2016 ; Depardieu et coll., 2018). Cependant, des différences significatives de la biomasse aérienne et racinaire fraiche et sèche ont été obtenues en début et en fin de saison, pour les traitements hors-sols par rapport au témoin en plein sol. Wang et coll. (2016) ont observé que les trois substrats, 100 % fibre de coco, tourbe et perlite et un 3ième substrat à base de tourbe et la balle de riz ont augmenté la masse sèche respectivement de 33 %, 13 % et 48 % par rapport au témoin sol. Dans notre étude, les traitements hors-sols entrainent des augmentations considérables du pourcentage de matière fraîche, et sèche aérienne avec des accroissements de 67 % et 79 % respectivement par rapport au sol fumigé et de plus de 100 % pour la biomasse racinaire.

Aucune différence significative n’a été mesurée entre les différents substrats pour le rendement total et le rendement non vendable. Cependant, le substrat D1 tend à légèrement réduire le rendement vendable et le pourcentage de fruits vendables par rapport au substrat D2, et ce, en raison d’un pourcentage de lessivage légèrement plus faible avec le substrat D1. Nous avons observé une plus forte prévalence de maladies fongiques, comme l’oïdium et la pourriture grise, avec le substrat D1. Nos résultats concordent avec ceux de Ancay et coll. (2010) qui ont enregistré une augmentation du rendement commercialisable (1er choix) avec l’augmentation de lessivage du substrat tourbe et composte par rapport aux substrats 100 % tourbe et 100 % fibre de coco.

Les trois substrats ont entraîné des augmentations de 100 % pour le rendement total et de 112 % pour le rendement vendable par rapport au témoin en sol fumigé. Une faible amélioration (4 %) du pourcentage vendable a été mesurée avec les substrats par rapport au

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témoin en sol fumigé. Nos résultats concordent avec ceux de Martinez et coll. (2017) qui ont obtenu, avec une régie d’irrigation de 500 ml d’eau par plante, une augmentation de rendement total en fruits de 52 % et de 50 % pour le calibre de fruits avec l’utilisation du substrat de 100 % fibre de coco par rapport au témoin en sol sableux. Par contre, Wang et coll. (2016) ont démontré que les trois substrats : 1) 100 % fibre de coco, 2) 60 % tourbe + 40 % perlite et 3) substrat à base de 67 % tourbe et 33 % balle de riz n’avaient pas permis d’obtenir des gains de productivité par rapport au sol.

La qualité des fraises dépend de leur apparence, leur fermeté et leur qualité gustative (déterminée par la teneur en sucres, l’acidité, etc.) (Ke et Kader, 1990 ; Carlen et coll., 2005). Dans notre étude, la teneur en sucres des fruits la moins élevée a été mesurée pour les fruits cultivés sur le substrat D1 et la plus élevée pour les fruits cultivés sur le substrat D3. Les résultats obtenus confirment les conclusions d'autres auteurs, qui ont mis en évidence des différences dans la qualité des fruits en fonction du type de substrat (Ghazvini et coll., 2007; Wysocki et coll., 2017). Les recherches menées par Wysocki et coll. (2017) indiquent des teneurs en sucres plus élevées des fraisiers cultivés dans le substrat contenant des copeaux de noix de coco et de la tourbe. Par ailleurs, des résultats différents ont été obtenus par Palencia et coll. (2016) ; dans leur cas, il n’y avait pas de différence significative entre la teneur en sucres de trois variétés de fraise, Camarosa, Candonga et Festival, cultivées avec quatre substrats de culture, 1) 100 % fibre de coco, 2) 100 % perlite, 3) laine de roche et 4) agrotextile.

L’utilisation des mini-tunnels n’a pas affecté le nombre de feuilles, de hampes florales, le nombre et le diamètre de couronne ainsi que la biomasse fraiche et sèche de la partie aérienne et racinaire. Ces résultats concordent avec ceux de Van Sterthem (2013) qui a montré que les plants de fraisiers cultivés sous différents films de plastique ont le même nombre de couronnes formées et la même longueur des pétioles que les plants cultivés à

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l’air libre. Les mini-tunnels n’ont pas eu d’impact significatif sur le rendement total. Une légère tendance a toutefois été observé pour le rendement vendable ; le rendement vendable le plus faible est observé sur les plants cultivés sous les mini-tunnels probablement causé par la plus grande prévalence du blanc (oïdium) qui a été observée sous mini-tunnel.

4.2.Effet de la réutilisation des substrats de culture sur la croissance, la biomasse, la

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