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Effet du protocole sur la mémorisation de l’orthographe des mots présentés

II. Analyse statistique descriptive

1. Effet du protocole sur la mémorisation de l’orthographe des mots présentés

Pour commencer, nous avons cherché à mettre en évidence un effet positif de notre protocole sur la mémorisation des connaissances orthographiques lexicales, en comparant les pourcentages de mots (présentés durant les séances d’entrainement) correctement orthographiés dans les deux modalités (épellation et dictée), en pré-test et en post-test. Les résultats obtenus pour l’ensemble de la population ont été approfondis de façon à voir s’il existait une différence dans la mémorisation selon le type de dyslexie/dysorthographie représenté dans notre population. Nous avons par la suite tenté de savoir si les performances variaient en fonction du mode de rappel, puis si certaines caractéristiques intrinsèques aux mots pouvaient avoir une influence sur leur mémorisation, soit leur longueur, leur fréquence et leur classe grammaticale.

1.1. Evolution du pourcentage de mots correctement produits en épellation et en dictée

1.1.1. Evolution sur l’ensemble de la population

Nous avons comptabilisé le nombre de mots correctement restitués dans les deux modalités (à la fois en épellation et en écriture sous dictée) à l’issue du protocole d’entrainement pour l’ensemble de la population, de façon à mettre en évidence une évolution positive des performances entre le pré-test et le post-test. 50 mots sur 75 ont été écrits et épelés selon leur orthographe conventionnelle, soit 67% des items, suggérant un

effet positif de notre outil sur la mémorisation de l’orthographe lexicale. En effet, il est important de rappeler que l’orthographe de ces mots n’était pas acquise en phase de pré- test. L’histogramme de la figure 24 vient appuyer notre propos.

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% Pré-test Post-test

0%

67%

Figure 24 : Evolution du pourcentage de mots à la fois correctement épelés et écrits

1.1.2. Comparaison des performances selon le type de dyslexie/dysorthographie

Après avoir étudié les effets de notre protocole sur la mémorisation des mots pour l’ensemble de notre population, nous avons cherché à savoir si des différences apparaissaient en fonction du trouble cognitif sous-jacent et donc du type de dyslexie/dysorthographie (surface, phonologique ou mixte). Nous pensions que notre outil améliorerait surtout les performances des enfants dyslexiques/dysorthographiques de surface souffrant de troubles d’ordre visuo-attentionnel, puisqu’il permettait de rendre saillants les graphèmes inconsistants par le biais de la couleur, pour des patients qui ne peuvent saisir simultanément l’ensemble des lettres du mot lors de leur lecture. Nous avions cependant émis l’hypothèse selon laquelle un apprentissage implicite pourrait avoir lieu pour les autres types de dyslexies/dysorthographies, mais que notre protocole n’empêcherait pas l’apparition des difficultés relevant d’un trouble phonologique.

Pour vérifier ces différents postulats, nous avons calculé et comparé les pourcentages de mots à la fois épelés et écrits correctement (soit les pourcentages de réussite) pour chaque sous type de dyslexie/dysorthographie représenté dans notre population. Nous avons ainsi pu constater que notre protocole avait permis d’obtenir de meilleurs résultats pour les trois patients dyslexiques/dysorthographiques de surface avec troubles visuo-attentionnels que pour nos deux autres patients présentant pour l’un une dyslexie/dysorthographie phonologique et pour l’autre une dyslexie/dysorthographie mixte, comme le démontre la figure 25.

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80%

surface phonologique mixte

73%

53%

60%

Figure 25 : Pourcentages de réussite en fonction des types de dyslexies/dysorthographies

1.2. Etudes des variables impliquées dans les performances

1.2.1. Pourcentages de réussite selon les modes de rappel

Le mode de rappel engendre-t-il des différences dans les performances en orthographe, selon que cette dernière est restituée par le biais d’une épellation ou par le biais d’une tâche d’écriture sous dictée ? C’est la question à laquelle nous avons tenté de répondre en comparant indépendamment le pourcentage de mots correctement épelés et le pourcentage de mots correctement écrits en phase de post-test, pour l’ensemble de notre population. Nous nous attendions à ce que l’épellation - selon nous plus coûteuse sur le plan cognitif – amène à des résultats inférieurs que la production orthographique sous dictée, qui permet notamment d’avoir un feed-back visuel sur l’élément à écrire. Comme le présente la figure qui suit, le pourcentage de mots correctement écrits est légèrement supérieur à celui de mots correctement épelés, ce qui confirme en partie nos suppositions initiales. 0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80%

Mots correctement épelés Mots correctement écrits

68% 72%

1.2.2. Pourcentages de mots correctement restitués dans les deux modalités en fonction de la longueur des mots

Nous pensions observer, lors du post-test, une dégradation des performances en fonction de la longueur des mots, se traduisant par une diminution du pourcentage de mots à la fois correctement écrits et épelés concomitamment à l’augmentation de leur longueur. 0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 3 4 5 6 7 8 nombre de lettres

Figure 27 : Pourcentages de réussite en fonction de la longueur des mots

La courbe de la figure 27 ne permet pas – dans le cadre de notre étude - de confirmer cette hypothèse, puisque qu’elle ne présente pas une diminution nette et surtout régulière des pourcentages de réussite en fonction de l’augmentation du nombre de lettres. Cependant, si l’on compare les pourcentages de mots de trois lettres et de huit lettres correctement produits en épellation et en écriture sous dictée sans tenir compte des longueurs intermédiaires, on passe de 75% à 50% de réussite, traduisant une diminution.

1.2.3. Pourcentages de mots correctement restitués dans les deux modalités en fonction de la fréquence des mots

Tout comme la longueur, nous pensions que la fréquence des mots pouvait jouer un rôle dans leur mémorisation, puisqu’un mot ayant une fréquence plus élevée qu’un autre avait plus de chance d’être rencontré à l’écrit en dehors de notre cadre protocolaire, ce qui aurait donc pu fournir une trace mnésique supplémentaire. Pour vérifier cette hypothèse, nous avons établi des « tranches » de fréquences puis comparé les pourcentages de mots épelés et écrits conventionnellement lors du post-test en fonction de ces « tranches », comme illustré dans le diagramme qui suit.

0% 20% 40% 60% 80% 100% [0;100] [100;200] [200;300] [300;400] [400;500] >500 fréquences

Figure 28 : Pourcentages de réussite en fonction de la fréquence des mots

Les résultats présentés dans la figure 28 ne permettent pas de confirmer notre hypothèse – du moins dans le cadre de notre étude - puisque le diagramme ne met pas en évidence une augmentation nette et régulière des pourcentages de réussite en fonction de l’augmentation de la fréquence des items. Cependant, sans tenir compte des fréquences intermédiaires, on passe de 66% de réussite pour les mots ayant une fréquence comprise entre 0 et 100 à 100% de réussite pour les mots ayant une fréquence supérieure à 500.

1.2.4. Pourcentages de mots correctement restitués dans les deux modalités en fonction de la classe grammaticale

La dernière variable que nous souhaitions étudier par le biais d’analyses statistiques descriptives était la nature des mots. Nous nous attendions à observer des pourcentages de réussite différents en fonction de ce dernier critère. C’est ce que nous avons pu confirmer à travers le diagramme en secteurs suivant, en calculant les pourcentages de réussite pour chaque classe grammaticale.

74% 36% 50% 60% 0% 100% nom commun verbe adverbe préposition adjectif conjonction de coordination

2. Effet du protocole sur les performances en lecture, orthographe et