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: Effet de la position dans le champ visuel à l’aide d’un test de matrices évaluant la mémoire de travail

mémoire de travail visuo-spatiale.

1. Méthode

1.1. Population

Cette étude a impliqué 21 sujets droitiers de 18 à 35ans dont 12 garçons et 9 filles.

Une participante a dû être exclue des analyses du fait d’un problème informatique ayant engendré la perte du fichier de sauvegarde des données du programme. Tous sont étudiants, issus de différentes facultés de l’Université de Genève. A leur arrivée, les sujets tiraient au sort un numéro pour tenter de gagner une somme de 50 CHF (cette somme a été attribuée par tirage au sort à la fin de l’étude).

1.2. Procédure

Tous les participants ont passé l’expérience dans le laboratoire vision (4135) au sein du bâtiment Uni Mail. Ces derniers n’étaient pas informés que l’expérience portait sur les mouvements oculaires, le thème « officiel » de l’étude étant : mémoire visuo-spatiale et attention visuelle. Ils ont effectué toutes les tâches assis, leur tête maintenue droite par une mentonnière afin d’empêcher les mouvements de la tête et de contrôler la direction et l’amplitude de leurs saccades oculaires. Le protocole informatique utilisé a été réalisé et

16 démarré à partir du logiciel de programmation d’expérience E-Prime (v1.2). Tous les stimuli visuels présentés étaient des matrices (5x5), celles-ci étaient projetées sur un écran de projection (taille de l’image : hauteur par largeur ; 170 x 130 cm) disposé devant le participant (160 cm de distance). Une table d’une hauteur de 74 cm était placée devant les sujets sur laquelle était fixée une mentonnière de 44 cm de hauteur. La première partie de l’expérience consistait à déterminer l’empan visuo-spatial de chaque sujet à l’aide d’un protocole informatisé (développé en 2009 par le laboratoire de psychologie différentielle de l’Université de Genève). La complexité de la deuxième tâche (soit le nombre de cases à mémoriser) dans laquelle intervient la manipulation expérimentale était adaptée à l’empan du participant. Un ordinateur portable (résolution de 1024 x 768 pixels) a été utilisé, couplé avec un vidéoprojecteur pour présenter le protocole aux sujets.

1.3. Evaluation de l’empan

L’expérience comprend une phase de familiarisation comportant sept essais et une phase de détermination de l’empan comportant six classes (deux à sept items) avec à chaque fois trois essais pour chaque classe (voir Annexe 3). Tous les participants commencent avec des items de classe deux soit deux cases à rappeler. Les participants voient une matrice pendant un temps égal à une seconde multiplié par le nombre de cases noircies (ex. pour une matrice comprenant deux cases noircies, le temps de présentation est de deux secondes).

Après la présentation de la matrice apparait une matrice vierge sur laquelle les participants doivent cliquer à l’aide d’une souris sur toutes les cases qui étaient noircies. Cette matrice vierge de réponse apparait pour une durée indéterminée, le sujet une fois satisfait de sa réponse clique sur « suivant », si il pense s’être trompé il peut recliquer sur une case noircie pour qu’elle redevienne vierge. Si le participant échoue les trois items d’une même classe, la procédure s’arrête.

Lors de cette tâche toutes les matrices sont présentées au centre de l’écran. La valeur de l’empan correspond au dernier niveau pour lequel deux items sur trois sont réussis.

17 1.4. Manipulation expérimentale

Une fois l’empan déterminé, le participant réalise dix items de classe N (correspondant à son niveau d’empan) puis dix items de classe N+1. L’ordre de présentation des items de classe N et de classe N+1 était toujours aléatoire. Par exemple, dix items de classe quatre et dix items de classe cinq seront administrés à un participant ayant un empan de quatre. Lors de cette deuxième tâche, les matrices (et les matrices vierges pour répondre) sont présentées de manière aléatoire au sujet soit dans le coin supérieur gauche de l’écran, soit dans le coin inférieur droit, de façon à ce que le sujet regarde soit en haut à gauche soit en bas à droite durant l’encodage et le rappel. La durée de la présentation des matrices était exactement comme dans la première phase soit une seconde multiplié par le nombre de cases noircies. Les participants n’avaient encore une fois aucune contrainte de temps, les matrices vierges restant affichées à l’écran de manière illimitée, une fois que le sujet est satisfait de sa réponse il clique sur « suivant» pour passer au prochain stimulus et comme dans la première phase, il a la possibilité de modifier sa réponse en recliquant sur les cases noircies.

2. Résultats

Une ANOVA à mesures répétées à deux facteurs intra sujet (position et nombre d’items) a montré deux effets simples mais pas d’effet d’interaction. Pour le nombre d’items, le pourcentage de réussite était supérieur pour les items de classe N comparés aux items de classe N+1 (64% vs. 53%), F(1,19) = 8.88, p = .008. Pour l’effet de position nous avons trouvé un pourcentage de réussite supérieur lorsque les items étaient présentés dans le coin supérieur gauche comparé au coin inférieur droit (63% vs. 54%), F(1, 19) = 5.52, p = .029 (voir Figure 2).

3. Discussion

Le principal résultat de cette expérience est d’avoir mis en évidence un effet de position dans le rappel d’un test de matrice visuo-spatial. Le simple fait de devoir encoder et rappeler une matrice visuo-spatiale en haut à gauche versus en bas à droite de notre champ visuel va améliorer de façon significative le pourcentage de bonnes réponses.

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Figure 2. Histogramme représentant le pourcentage de bonnes réponses en fonction de la position

4. Compléments :

Après l’épreuve des matrices tous les sujets ont effectué un test de fluence verbale portant sur deux catégories lexicales en fixant un point en haut à gauche de l’écran ou en bas à droite. La plupart des sujets ont éprouvé des difficultés à effectuer la tâche correctement (ne pas bouger les yeux), comme dans l’étude de Micic et al. en 2010. La manipulation expérimentale n’a cependant pas eu d’effet significatif sur le temps de rappel du fait de l’hétérogénéité des méthodes utilisées par les sujets. En effet, interrogés après la tâche sur leurs méthodes de rappel, beaucoup n’ont pas utilisé une méthode de rappel « visuelle » (ex.

se remémorer un jardin et passer en revue tous les fruits et légumes qu’il contient) et d’autres encore on utilisés plusieurs méthodes. Cette tâche annexe même si elle ne pouvait pas produire de résultats significatifs n’en demeure pas moins intéressant pour se rendre compte des différentes stratégies de rappel possible pour une même tâche et du ralentissement considérable sur le temps de rappel qu’induit la fixité oculaire chez certains sujets.

50%

52%

54%

56%

58%

60%

62%

64%

Haut-gauche Bas-droite

Pourcentage de bonnes ponses

Position

*

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