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I.3.4 Normes Algériennes des rejets des eaux résiduaires

1.5. Effets du mercure sur l'environnement et sur la santé humaine

1.5.2. Effet du mercure sur la santé humaine

Les effets sur la santé de l’exposition au mercure dépendent de la forme chimique dans laquelle l’élément se trouve (élémentaire, inorganique ou organique), de la voie d’exposition

(inhalation, ingestion ou contact cutané) et du niveau d’exposition. Les vapeurs de mercure élémentaire liquide et le méthylmercure sont absorbés plus facilement que les sels de mercure inorganique et peuvent, de ce fait, être plus nocifs. Il importe de réduire, dans la mesure du possible, son exposition à toute forme de mercure (Santé canada, 2009 ; Rémi, 2013).

De vapeur de mercure : il est alors principalement introduit dans l'organisme par les voies respiratoires. La vapeur est facilement produite par évaporation d'une surface libre de mercure liquide, sa tension de vapeur étant, à 20°C, de 2,4.10-6atm. Sous cette forme, liposoluble, il est neurotoxique, avec atteinte sur le cerveau. Cette forme d'intoxication, lorsqu'elle est massive donnel'hydrargyrisme. En conséquence, la valeur limite d'exposition est de 50 µg d’Hg/m3d'air afin que la teneur limite de 100 µg d’Hg/l de sang ne soit pas dépassée.

 De même, les vapeurs monoatomiques de mercure diffusent à travers les poumons et pénètrent ainsi dans le sang et dans le cerveau. La vapeur aspirée est retenue à environ 80% dans l’organisme. Les conséquences en sont des détériorations sérieuses du système nerveux central(Rémi, 2013).

De sels de mercure avec présence d'ions Hg+ ou Hg2+. La principale voie d'introduction dans l'organisme est alors la voie digestive, les sels de mercure sont des poisons violents. Ces sels une fois ingérés sont retenus dans l’organisme à hauteur de 10%. L’absorption d’une grande quantité de sels de Hg2+ provoque des brûlures de la cavité buccale, du pharynx et de l’œsophage accompagnés de nausées et de vomissements. Une absorption en plus petite quantités mais régulières provoque une polyurie chez l’adulte et une acrodynie chez l’enfant qui regroupe un ensemble de symptômes tels que l’irritabilité, l’insomnie, la photosensibilité et des rougeurs (Reichl,2010).

Mercure élémentaire :Les effets sur la santé du mercure élémentaire dépendent de la durée et du type d’exposition. Si, par exemple, une personne avalait du mercure élémentaire liquide provenant d’un thermomètre brisé, l’absorption par le corps serait limitée. En revanche, l’inhalation des vapeurs de mercure émanant de ce thermomètre brisé faciliterait l’absorption et pourrait occasionner des problèmes de santé. Des concentrations élevées de vapeur de mercure peuvent causer des lésions à la bouche, aux voies respiratoires et aux poumons et sont susceptibles de provoquer la mort par

insuffisance respiratoire. L’exposition à long terme à de faibles concentrations peut provoquer des symptômes analogues à ceux provoqués parle méthylmercure.

Composés inorganiques du mercure : Le mercure inorganique peut provoquer de l’insuffisance rénale et des lésions gastro-intestinales. Les sels de mercure sont irritants et peuvent provoquer des cloques et des ulcères sur les lèvres et la langue. Les éruptions cutanées, la transpiration excessive, l’irritabilité, la fibrillation musculaire, la faiblesse et l’hypertension artérielle sont autant de symptômes de l’exposition à des niveaux élevés.

Composés organiques du mercure (comme le méthylmercure) : Le mercure peut se transformer dans l’environnement. Le méthylmercure tend à s’accumuler, jusqu’à un certain point, dans tous les poissons, mais plus particulièrement dans les prédateurs susmentionnés. L’absorption du méthylmercure se fait d’abord par le tube digestif pour ensuite se répandre dans le reste du corps. L’élément toxique pénètre facilement dans le cerveau, où il peut demeurer pendant une longue période. Chez la femme enceinte, il peut traverser le placenta et s’accumuler dans le cerveau et les tissus du fœtus. L’enfant peut également être contaminé au méthylmercure par ingestion de lait maternel. Le système nerveux en développement d’un enfant est particulièrement sensible au méthylmercure. Les effets varient selon le niveau d’exposition ; ils peuvent se manifester par une baisse de la mesure de l’intelligence (QI), des retards moteurs et verbaux, un manque de coordination, des problèmes de cécité ou encore des crises d’épilepsie. Chez les adultes, les effets d’une exposition importante se remarquent par des changements de personnalité, des tremblements, des troubles visuels, des problèmes de surdité, la perte de coordination musculaire et de sensation, des troubles de la mémoire, des déficiences intellectuelles et même le décès.

Il est important de marquer dans les environnements terrestres et aquatiques, le mercure inorganique (Hg2+) peut être transformé, dans certaines conditions physico-chimiques, en méthylmercure (CH3Hg+, mercure organique) par un processus de méthylation, principalement initié par des bactéries sulfato-réductrices. Donc, le méthylmercure, liposoluble, qui peut donc franchir les membranes cellulaires et s'accumuler dans la chaine alimentaire : du plancton, aux poissons puis à l'homme. Il est estimé que 5 % du mercure apporté annuellement dans la Méditerranée se retrouve dans les poissons. La figure 7 le cycle du mercure dans l’environnement(CNRS, 2010)

Figure 7 :Cycle du mercure dans l’environnement, source : (CNRS, 2010)

Rajoutons que le rapport du CNRS (2010)sur la prévention du risque chimique ont constaté que le cycle du mercure dans l’environnement est assez complexe, Il fait intervenir d’une part, de nombreuses espèces chimiques aussi bien inorganiques qu’organiques, et d’autre part, des équilibres gouvernés par de nombreuses variables, acidité, état redox, température, luminosité, concentration relative des espèces dissoutes, activité bactérienne.

Plusieurs espèces chimiques du mercure coexistent dans l’environnement (spéciation) : l’espèce élémentaire gazeuse (Hg0), une variété d’espèces divalentes inorganiques (Hg2+) des espèces organo-mercurielles, dont le méthylmercure (CH3Hg+), extrêmement toxique.

Le méthylmercure est la forme chimique du mercure la plus toxique. Il possède la capacité de s’accumuler dans les tissus des organismes vivants (bioaccumulation) et de se concentrer le long des différents maillons de la chaîne alimentaire (bioamplification). Les concentrations en méthylmercure sont les plus importantes chez les espèces de plus grande taille et les prédateurs, dont se nourrissent l’homme et d’autres animaux. La consommation de poissons est la principale source d’exposition au mercure dans la population générale (Lauwerys et al, 2007).

Cependant, signalant que dans le cas de l'intoxication de la baie de Minamata au Japon, des rejets de méthylmercure ont été accumulés par les poissons consommés par les habitants de la baie (en 1956 : 549 victimes, en 1965 : 119 victimes et au total 1200 morts). Le mercure, sous forme d'oxyde, était utilisé par l'usine Chisso comme catalyseur dans la production d'acétaldéhyde. Au total, entre 1932 et 1968, 81 tonne de mercure ont été rejetées dans la baie.