I. Introduction
II.3 Nanostructures de silicium fabriquées par oxydation locale à l’aide d’un AFM
II.3.1 Substrats de silicium sur isolant
II.3.1.2 Dopage et amincissement localisé des substrats SOI
Afin de les utiliser pour la fabrication de nanostructures, les substrats SOI doivent être
dopés. Il faut également définir les zones de contact et les zones actives.
Le dopage et l’amincissement des substrats SOI utilisés ont été réalisés au CEA/LETI à
Grenoble. Ces étapes sont détaillées par L. Palun dans sa thèse [32]. Ce procédé conduit à la
définition de deux zones : zone ultra mince (15nm) et zone épaisse (80nm).
L’amincissement se fait en deux étapes :
• une oxydation pleine plaque, diminuant l’épaisseur à 80nm
• une oxydation localisée (LOCOS, local oxidation of silicon) permettant la
définition des zones protégées. L’oxydation et la désoxydation amincissent le
silicium de la zone active.
Ainsi nous obtenons deux régions sur la plaque : les zones de contact, de 80nm
d’épaisseur et les zones actives, de 15nm d’épaisseur. Les variations d’épaisseur ne sont pas
significatives sur de courtes distances [32].
Les plots de contact se trouvant dans les zones de 80nm, sont suffisamment épaisses
pour pouvoir poser des pointes de mesure sans détériorer localement l’oxyde enterré. De plus,
ces régions doivent être fortement dopées pour assurer un contact ohmique avec des pointes
ou des fils faiblement résistifs pour les mesures électriques. Le dopage est très important pour
les études de transport électrique à température ambiante, ainsi qu’à basse température.
Comme les propriétés électriques des contacts et des zones actives doivent être différentes, il
est nécessaire d’avoir deux dopages différents. Le dopage a été fait par deux implantations
ioniques (cf. Figure 10). Les contacts sont implantés avec du phosphore à forte dose
(2x10
15cm
-2) et à forte énergie (30keV) avant la désoxydation du LOCOS, qui protège ainsi
les zones minces. Il en résulte un dopage de l’ordre de 2.5x10
21cm
-3. Les études du LETI ont
montré que pour les zones ultraminces, les atomes de phosphore traversent le LOCOS, le film
mince de silicium pour se piéger dans l’oxyde enterré.
Le choix du dopant pour un film mince est très délicat afin d’éviter les éventuelles
migrations de dopants pendant les étapes suivantes. L’arsenic a été choisi comme dopant pour
les zones actives. Nous disposons de deux dopages différents pour les régions minces. Le
Tableau 1 résume les paramètres d’implantation pour les zones minces.
Figure 10 : Schéma d’implantations des zones de contact et actives. Pendant l’implantation
du phosphore dans les régions de contact, le LOCOS protège les zones actives minces. Le
dopage pour la zone mince est à l’arsenic. Les traits en pointillé montrent les pics
d’implantation dans chaque cas [33], [32].
Dopage faible Dopage fort
Energie 8keV 8keV
Dose d’implantation 5x10
11cm
-22x10
13cm
-2Oxyde écran 2nm 2nm
Dopage équivalent 2.5x10
17cm
-310
19cm
-3Résistivité équivalente 6x10
-2Ωcm 6x10
-3Ωcm
Tableau 5 : Paramètres d’implantation des zones minces pour le faible et pour le fort
dopage. Les deux dopages sont à l’arsenic, avec une énergie d’implantation de 8keV, à
travers un oxyde écran de 2nm. Les doses différentes induisent deux dopages différents :
2.5x10
17cm
-3et 10
19cm
-3.
Des simulations [33] ont montré que pour des doses d’implantation élevées (jusqu’à
2x10
14cm
-2) et pour des couches de silicium plus minces que 7nm, la probabilité que le
silicium soit amorphisé à cause de l’implantation est très grande. Pour une couche de 15nm,
même pour de forts dopages, la cristallinité du silicium reste acquise.
Finalement, des séries de plots et de pistes de contact sont lithographiés (cf. Figure 11), dans
les zones fortement dopés et de 80nm d’épaisseur. Les plots sont des carrés de 110µm de côté.
Les pistes sortant des plots sont de l’ordre de 10µm de longueur et 1µm de largeur. Les
plaques utilisées ont un diamètre de 200mm et sont ensuite clivées par unités de 18mm de
côté.
plot de
contact
pistes de
contact
contact
de le grille
latérale
plot de
contact
source
plot de
contact
drain
pistes de contact
larges (~10µm)
pistes de contact
étroites (~1µm)
Figure 11 : Plots et pistes de contact en silicium d’épaisseur de 80nm, déjà existants sur les
plaques. Les plots sont des carrés de 110µm de côté. Les pistes s’affinent en largeur au
passage des plots de contact vers la zone active. Ainsi, il y a une première série de pistes de
largeur de l’ordre de 10µm et une deuxième série de largeur de l’ordre de 1µm. L’image
montre ces deux séries de pistes.
Les régions amincies du silicium ont une épaisseur de 15nm. Les deux dopages
disponibles sont : 2.5x10
17cm
-3et 10
19cm
-3. Les résistances par carré correspondant à ces
dopages sont : 40kΩ/carré (pour 2.5x10
17cm
-3) et 4kΩ/carré (pour 10
19cm
-3). L’épaisseur de
l’oxyde enterré est de 400nm (cf. Figure 12).
Substrat Si (dopé p)
SiO
2enterré
15nm 80nm
Dopée n (As)
Zone active Si
400nm
Contact Si
dopé n
+(P)
Substrat Si (dopé p)
SiO
2enterré
15nm 80nm
Dopée n (As)
Zone active Si
400nm
Contact Si
dopé n
+(P)
Figure 12 : Schéma d’une coupe verticale des substrats après l’amincissement et
l’implantation. Les zones actives ont une épaisseur de 15nm et sont dopées n, à l’arsenic.
Les contacts ont une épaisseur de 80nm et sont fortement dopés n, au phosphore.
L’avantage principal du SOI SmartCut
®est la très bonne qualité des interfaces silicium
– oxyde de silicium (cf. Figure 13). De plus la couche mince de silicium dans les zones
actives est monocristalline, ce qui doit assurer une bonne reproductibilité de la fabrication et
des propriétés électriques des nanostructures.
Figure 13 : Coupe verticale au microscope électronique à transmission (TEM) d’une
couche de SOI amincie utilisée dans cette thèse (cliché LETI) [21]. L’image a été faite
avant la désoxydation du LOCOS. Nous remarquons la monocristallinité de la couche
mince de silicium et les interfaces très propres Si – SiO
2. La maille atomique du silicium est
clairement visible.
Dans le document
Effet de champ et blocage de Coulomb dans des nanostructures de silicium élaborées par microscopie à force atomique
(Page 60-63)