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Les donn´ ees am´ ericaines du Panel Study of Income Dyna- Dyna-micsDyna-mics

Statut r´ esidentiel, changements professionnels et mobilit´ e g´ eographique : un aper¸cu en chiffres

2.2 Les donn´ ees am´ ericaines du Panel Study of Income Dyna- Dyna-micsDyna-mics

Le Panel Study of Income Dynamics (PSID) est une enquˆete longitudinale aupr`es d’un

´echantillon repr´esentatif d’individus am´ericains (hommes, femmes, enfants) et des familles dans lesquelles ils vivent. Il recense les aspects dynamiques des comportements des individus tant ´economiques que d´emographiques. Le Survey Research Center, Institute for Social Re-search, de l’universit´e du Michigan est `a l’initiative de la collecte des donn´ees, qui a d´ebut´e en 1968 et qui s’est faite annuellement jusqu’en 1997 et de fa¸con biennale de 1997 `a 2007.

Du fait des faibles taux d’attrition et du succ`es du suivi des jeunes adultes qui forment leurs propres familles et continuent de r´epondre `a l’enquˆete, la taille de l’´echantillon est pass´ee de 4800 familles en 1968 `a plus de 7000 familles en 2001. Ainsi, comme le Panel Europ´een des M´enages, le PSID est un panel d’individus et non de logements, ce qui offre l’avantage de suivre les individus mobiles et d’avoir une meilleure repr´esentativit´e des diff´erents statuts r´esidentiels par rapport `a l’ensemble de la population.

Afin d’avoir des ´echantillons relativement comparables entre donn´ees fran¸caises et donn´ees am´ericaines, nous nous limiterons `a l’utilisation des vagues 1994-2001 du PSID. Nous restrei-gnons la base de donn´ees aux individus du panel ˆag´es d’au moins dix-sept ans et de moins de 65 ans. Par ailleurs, comme pour le PEM, nous ´eliminons les individus agriculteurs ou artisans. Il reste alors 15 801 individus pour 58 609 observations. Nous allons de nouveau pr´esenter les principales caract´eristiques de l’´echantillon retenue, en insistant sur les aspects relatifs au statut d’activit´e des individus et leur situation sur le march´e du logement.

3. L’analyse r´ealis´ee sur l’Enquˆete Logement 2002 et pr´esent´ee en Annexe confirme ces conclusions.

2.2.1 Statuts r´esidentiel et professionnel

La figure 2.2 montre la r´epartition des individus du PSID en termes de statut r´esidentiel sur la p´eriode 1994-2001. Environ 62% des individus sont propri´etaires de leur logement et 34%

sont occupants locataires. Nous observons ainsi que le taux de propri´etaires est l´eg`erement plus ´elev´e aux Etats-Unis qu’en France, r´esultat en ad´equation avec ceux de Catte et al.

(2004). Les log´es `a titre gratuit repr´esentent comme sur donn´ees fran¸caises une cat´egorie r´esiduelle (4% de l’´echantillon). C’est pourquoi, nous ne retiendrons pas ces derniers pour le reste des analyses et utiliserons un ´echantillon compos´e de 56214 observations. Par ailleurs, la distinction entre locataires du secteur public et du secteur priv´e ne sera pas faite sur donn´ees am´ericaines car les informations dont nous disposons en la mati`ere sont relativement floues et ne permettent pas une classification fiable.

Source : PSID 1994-2001, Calcul des auteurs

Figure2.2 – R´epartition des individus selon leur statut r´esidentiel (donn´ees am´ericaines)

Le tableau 2.6 montre que l’´echantillon du PSID consid´er´e se r´epartit comme suit entre les diff´erents statuts d’activit´e sur le march´e du travail : 21% d’individus inactifs, 5% de chˆomeurs et 74% d’individus en activit´e professionnelle. Comme sur donn´ees fran¸caises, des disparit´es existent dans cette ventilation entre les diff´erents types de statuts r´esidentiels.

Nous trouvons, `a partir du PSID, que les propri´etaires ont un taux d’emploi sup´erieur de pr`es de 10% par rapport aux locataires. Cet ´ecart est beaucoup moins marqu´e en France avec une diff´erence de l’ordre de 2%. Les locataires am´ericains se caract´erisent par des taux de chˆomage et d’inactivit´e plus importants. A titre de comparaison, l’inactivit´e s’observait davantage parmi les propri´etaires que les locataires en France. La moins bonne insertion des locataires am´ericains sur le march´e du travail peut en partie s’expliquer par le fait qu’ils sont nettement plus jeunes que les propri´etaires et sont caract´eris´es par des niveaux de diplˆome plus faibles : les locataires comptent 10% de plus d’individus sans aucun diplˆome comparativement aux propri´etaires.

Statut r´esidentiel

17 - 29 ans 3378 9.31 6375 31.99 9753 17.35

30 - 39 ans 10816 29.81 6878 34.51 17694 31.48

40 - 49 ans 12862 35.45 4464 22.40 17326 30.82

50 - 65 ans 9227 25.43 2214 11.11 11441 20.35

Diplˆome le plus ´elev´e

Aucun diplˆome 4001 11.03 4306 21.60 8307 14.78

Diplˆomes de fin d’´etudes secondaires 20917 57.65 11709 58.75 32626 58.04 Diplˆome d’enseignement sup´erieur - 1er cycle 7797 21.49 2984 14.97 10781 19.18 Diplˆome d’enseignement sup´erieur - 2`eme cycle 3568 9.83 932 4.68 4500 8.01 Statut sur le march´e du travail

Inactivit´e 7075 19.50 4577 22.96 11652 20.73

Chˆomage 1043 2.88 1801 9.03 2844 5.06

Emploi 28165 77.63 13553 68.00 47718 74.21

Total 36283 100.0 19931 100.0 56214 100.0

Source :PSID 1994-2001, calculs des auteurs

Table 2.6 – Caract´eristiques des individus selon leur statut r´esidentiel (donn´ees am´ericaines)

2.2.2 Calendrier d’activit´e et statut r´esidentiel

Tout comme le Panel Europ´een des M´enages, le PSID permet de suivre les transitions des individus enquˆet´es sur le march´e du travail. A partir des fichiers d’activit´e, nous avons reconstruit les trajectoires individuelles en consid´erant trois ´etats possibles : en emploi, au chˆomage, en inactivit´e. Avec les informations disponibles, nous avons pu recenser environ 10500 ´episodes, dont 7200 ´episodes d’emploi, 1600 de chˆomage et 1700 d’inactivit´e, ce qui est presque deux fois moins qu’avec le PEM. De nouveau, nous retrouvons des diff´erences marqu´ees entre le groupe des propri´etaires et celui des locataires.

Le tableau 2.7 confirme les disparit´es marqu´ees de statut professionnel entre propri´etaires et locataires : les ´episodes d’emploi et d’inactivit´e sont davantage le fait des propri´etaires.

Les locataires exp´erimentent quant `a eux relativement plus d’´episodes de chˆomage. Presque un ´episode sur trois est en moyenne associ´e `a une mobilit´e r´esidentielle. Cependant, ce chiffre moyen masque une forte h´et´erog´en´eit´e entre les deux groupes de statuts d’occupation du loge-ment. En particulier, il ressort que les propri´etaires am´ericains auraient des taux de mobilit´e r´esidentielle beaucoup plus faibles que les locataires puisque seulement 16% de leurs ´episodes d’emploi, chˆomage ou inactivit´e sont associ´es `a une telle mobilit´e contre 45% pour les loca-taires. A l’image des donn´ees fran¸caises, nous retrouvons que ce sont les ´episodes de chˆomage qui sont les plus fr´equemment caract´eris´es par un changement r´esidentiel. Il apparaˆıt une nou-velle fois un ´ecart tr`es important entre propri´etaires et locataires puisque leurs proportions relatives d’´episodes de mobilit´e li´es au chˆomage varient du simple au triple.

Statut r´esidentiel

Propri´etaire Locataire Total

No. % No. % No. %

Type d’´episode

Episode d’emploi 4,001 70.1 3,177 67.1 7,178 68.7 Episode de chˆomage 729 12.8 842 17.8 1,571 15.0 Episode d’inactivit´e 976 17.1 719 15.2 1,695 16.2 dont ´episode de mobilit´e 910 15.9 2,148 45.3 3,058 29.3

li´e `a l’emploi 593 14.8 1,329 41.8 1,922 26.8

li´e au chˆomage 140 19.2 445 52.9 585 37.2

li´e `a l’inactivit´e 177 18.1 374 52.0 551 32.5

Total 5,706 100.0 4,738 100.0 10,444 100.0

Source :PSID 1994-2001, calcul des auteurs

Table 2.7 – Calendriers d’activit´e et r´esidentiel (donn´ees am´ericaines)

2.3 Conclusion

En r´esum´e, ce chapitre descriptif a mis en ´evidence qu’il existait des liens particuli`erement

´etroits entre statut d’occupation du logement, changements professionnels et mobilit´e r´esidentielle.

Nous retrouvons `a l’aide de la partie fran¸caise duPanel Europ´een des M´enageset des donn´ees am´ericaines duPanel Study of Income Dynamics que la propri´et´e immobili`ere serait un obs-tacle `a la mobilit´e r´esidentielle aussi bien en France qu’aux Etats-Unis. Mˆeme si aucune causalit´e n’a pas pu ˆetre d´emontr´ee `a ce stade, il semble bien que la plus grande stabilit´e r´esidentielle des propri´etaires ne soit pas neutre sur leurs comportements sur le march´e du travail. Toutefois, comme les propri´etaires et les locataires ne sont pas homog`enes en termes de caract´eristiques sociod´emographiques, l’´evaluation des cons´equences de la propri´et´e im-mobili`ere sur le march´e du travail n´ecessite le recours `a des mod´elisations ´econom´etriques qui nous permettront de raisonner toutes choses ´etant ´egales par ailleurs. C’est ce que nous envisageons dans les chapitres suivants.