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4.6.1 Source des données

Nous présentons dans cette section les données issues d’une enquête nationale

du ministère de l’Agriculture de l’Agroalimentaire et de la Forêt

1

. Tous les cinq

ans, le ministère mène une enquête sur l’activité économique et financière des

pe-tites coopératives agricoles françaises. Cette enquête quinquennale sur l’activité

économique et financière des petites coopératives donne accès à des donnés

longi-tudinales sur ces petites coopératives. Elle a la particularité d’être obligatoire et

exhaustive. Par rapport aux enquêtes non obligatoires, elle permet la réduction

des non réponses non aléatoires ainsi que des erreurs liées à l’échantillonnage.

Nous définissons les petites coopératives agricoles comme des coopératives de

1. Enquête sur les petites coopératives agricoles et forestières 2010, pour plus de détails voir le site du ministère de l’Agriculture de l’Agroalimentaire et de la forêt :http ://agreste.agriculture.gouv.fr/publications/dossiers/article/l-enquete-petites-cooperatives

4.6. Données et méthodes 103

moins de 10 salariés. L’accès aux donnés résultant de ces enquêtes est obtenu

via des projets examinés par l’Institut national de la statistique et des études

économiques (INSEE) qui autorise l’exploitation de ces donnés. Ces données

sont utilisées pour des analyses généralistes par le ministère de l’Agriculture

de l’Agroalimentaire et de la Forêt et ont donné lieu à plusieurs publications

sur les coopératives (Lesieur (2012)). Elles ont été exploitées par des chercheurs

comme Rousselière et Joly (2011) sur la capacité de survie des coopératives et

Magriniet al.(2012) sur la signalisation de la qualité chez les petites coopératives

agricoles. Les observations dont nous disposons nous donnent des informations

générales sur l’organisme coopératif, sur les emplois et les principales données

comptables des coopératives, ainsi que leurs liens financiers avec d’autres

co-opératives. Elles nous renseignent aussi sur la démarche qualité, certifications et

contrats de production des petites coopératives. Ainsi la variable sq

1

renvoie à

la question posée aux coopératives de savoir si elles mettent en place ou non un

processus de signalisation de la qualité.

4.6.2 Présentation générale des données

Une implication dans des questions de qualité (c’est-à-dire un investissement

ou un effort en qualité) conduit majoritairement à la mise en place d’un paiement

différencié. Il existe néanmoins des coopératives qui mettent en place ce paiement

incitatif sans pour autant s’impliquer dans des questions de qualité. Ces dernières

utilisent alors le paiement différencié comme un outil incitant les membres à

s’impliquer dans la qualité à un niveau individuel. L’implication dans la qualité

est alors uniquement au niveau individuel et non collectif.

Dans la structure des données, nous avons des coopératives qui s’impliquent

dans les questions de qualité et des coopératives qui ne s’impliquent pas. Les

pre-104 Chapitre4. Incitation et performance chez les petites coopératives agricoles.

Table 4.1 – Implication dans les questions de qualité des coopératives

sq1 Freq. Percent Cum.

0 333 43.59 43.59

1 431 56.41 100.00

Total 764 100.00

Table 4.2 – Proportion du paiement incitatif dans les Coopératives

paidif1 Freq. Percent Cum.

0 354 46.34 46.34

1 410 53.66 100.00

Total 764 100.00

mières qui s’impliquent s’orientent soient vers les labels collectifs soient vers les

labels privés. Qu’elles s’impliquent ou non dans les questions de qualité

(confor-mément à leur réponse), il existe des coopératives qui utilisent le paiement

dif-férenciée (en fonction de la qualité) et d’autres qui ne l’utilisent pas. À ce stade

de l’analyse, il est nécessaire, à partir des données d’enquête, de voir si ces deux

types de coopératives se ressemblent ou non. Si elles ne se ressemblent pas alors

un appariement en première période est souhaitable.

Dans l’échantillon retenu, à savoir les coopératives et les sociétés

coopéra-tives, 56% des coopératives s’impliquent dans la qualité, alors que 44% ne s’y

impliquent pas (voir tableau (4.1)). Seules 54% des coopératives mettent en place

le paiement différencié, voir tableau (4.2).

Les tableaux (4.3) et (??) récapitulent la moyenne des facteurs de production

à savoir le chiffre d’affaires, le nombre d’adhérents, l’effectif (le nombre de salariés

de la coopérative) et l’investissement de la coopérative, ceci suivant que la

coopé-rative utilise ou pas le paiement différencié. Nous constatons qu’en moyenne les

coopératives qui mettent en place le paiement incitatif ont un chiffre d’affaires de

3 270 088 euros, un investissement de 82 868,48 euros, un nombre d’adhérents de

88 personnes, un effectif salarié de 3 personnes. À l’inverse pour les coopératives

4.6. Données et méthodes 105

ne mettant pas en place le paiement incitatif, elles ont en moyenne un chiffre

d’affaire de 2 376 679 euros, un investissement de 75 751,04 euros, un nombre

d’adhérents de 90 personnes, un effectif salarié de 2 personnes.

Nous constatons que les coopératives mettant en place le paiement différencié

ont un chiffre d’affaires nettement plus élevé que celles qui le mettent pas en place.

D’où une première différence entre ces deux types de coopératives.

Les tableaux (4.16) et (4.17)(voir annexes) rapportent respectivement la

pro-portion du paiement incitatif dans les différents secteurs de production et les

régions de France. Nous pouvons nous rendre compte que dans le secteur des

vins qui représente 40% des coopératives, 39% des coopératives utilisent le

paie-ment incitatif. Le secteur des produits laitiers couvre 15% des coopératives, dont

22% mettent en place le paiement incitatif. Les coopératives de collecte de lait

représentent 11% des coopératives, dont 16% mettent en place ce paiement

inci-tatif.

La région

2

arc méditerranéen couvre 35% des coopératives. Parmi elles 48%

utilisent le paiement incitatif à la qualité. Dans la région coopérative centre

At-lantique, 25% utilisent ce type de paiement. Dans la région coopérative

Rhones-Alpes-Auvergnes, seules 9% des coopératives utilisent le paiement incitatif pour

les membres. 18% des coopératives ont des participations dans d’autres

coopéra-tives. Dans ces 18%, celles mettant en place le paiement incitatif ont en moyenne

un chiffre d’affaires de 4 489 152 euros contre 2 486 533 euros de chiffre d’affaires

en moyenne pour les coopératives utilisant le paiement incitatif.

Donc ces deux types coopératives ne se ressemblent pas, elles différent

notam-ment au niveau de leur chiffre d’affaires et de leur investissenotam-ment. Elles différent

également quant à leur participation ou non dans des organismes coopératifs, leur

appartenance à des groupes ou leur utilisation de marques propres, le processus

de certifications ou encore la nature des signes de qualité utilisés. Tous ces

élé-2. La notion de région est ici à prendre avec réserve car elle renvoie au mode d’organisation du mouvement coopératif.

106 Chapitre4. Incitation et performance chez les petites coopératives agricoles.

Table 4.3 – Moyenne des facteurs de production suivant le paiement incitatif

paidif1 variables min mean max sd

0 ca1 0 2376679 4.83e+07 4551969

adha 0 90.68927 968 138.6398

ef11 0 2.263842 43 3.505866

inv11 0 75751.04 3937773 302036.4

1 ca1 16299 3270088 5.00e+07 4630624

adha 0 88.15366 1000 126.5733

ef11 0 3.493171 55 4.802246

inv11 0 82868.48 3075702 277733.6

Total ca1 0 2856126 5.00e+07 4612934

adha 0 89.32853 1000 132.2194

ef11 0 2.92356 55 4.292399

inv11 0 79570.61 3937773 289078.2

ments de distinction légitiment l’appariement en première étape avant l’analyse

de l’impact de l’incitation sur la performance.