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Généralités sur les activités pharmacologiques réalisées in vivo

I. Données générales sur le comportement et les psychotropes

I.1. Comportement

Le comportement est défini comme étant l‟ensemble des manifestations motrices d‟un individu observables à un moment et dans un lieu particulier (Campan et Scapini, 2002). Autrement dit, c‟est un moyen d‟expression et d‟action qui permet à un individu de maîtriser les relations avec son environnement.

I.2. Psychotropes artificielles

Les médicaments psychotropes sont des substances qui agissent sélectivement sur certaines fonctions du système nerveux central (SNC) en particulier sur les structures qui régissent la vie psychique (humeur, affectivité, perception, conscience et comportement).

Les psychotropes sont définis comme l‟ensemble des substances chimiques d‟origine naturelle ou artificielle qui ont un tropisme psychologique, c‟est-à-dire qui sont susceptibles de modifier l‟activité mentale sans préjuger le type de cette modification.

La classification a été établie par Jean DELAY en 1957, qui les a séparés en 3 groupes, selon si la substance exerçait un effet dépresseur (leptique), activateur (analeptique) ou déviateur (dysleptique). Pour chaque groupe les substances ont des effets sur l‟état affectif (sphère thymique, état d‟esprit dans lequel se trouve l‟individu), sur l‟état intellectuel, et / ou la vigilance (sphère noétique, la capacité qu‟il a de faire les choses).

Mécanisme d’action des médicaments psychotropes (Landry et al., 2008)

Parmi les médicaments les plus répondu de la classe psychotropes les benzodiazépines et les barbituriques sont des molécules anxiolytiques, hypnotiques, myorelaxant et anticonvulsivant utilisées principalement dans la réduction des états anxieux par l‟induction de sédation.

Le mode d‟action des BZD est la potentialisation de l‟effet inhibiteur de l‟acide gamma-aminobutyrique (GABA) dans le système nerveux central (SNC).

Le GABA est un acide aminé neuromédiateur synthétisé par des neurones du SNC. Il est donc présent dans le cerveau, plus précisément stocké dans les terminaisons présynaptiques et libéré dans les fentes synaptiques des neurones. Il se fixe entre autres sur le récepteur GABA-A (situé du coté postsynaptique) pour déclencher une activité inhibitrice sur les transmissions neuronales par hyperpolarisation cellulaire du neurone post synaptique, (ouverture du canal

chlore permettant la libération des ions chlorures dans la fente synaptique, le neurone post synaptique s‟en trouvant alors moins excitable).

C‟est le principal neurotransmetteur inhibiteur des fonctions neuronales ; on peut l‟identifier à un « anxiolytique endogène ».

L‟existence de récepteurs cérébraux spécifiques aux benzodiazépines était démontrée simultanément par une fixation spécifique et de forte affinité des benzodiazépines pour ce récepteur. Il existe une bonne corrélation entre l‟affinité des benzodiazépines pour le récepteur et leurs effets pharmacologiques. La répartition des récepteurs dans d‟autres tissus est très faible ou inexistante et au niveau du cerveau on observe une distribution particulière de ces récepteurs : ils sont très nombreux dans le cortex cérébral et plus rares dans le système limbique.

Sur le plan moléculaire, le récepteur des benzodiazépines est associé à sous unité alpha du complexe formé par le récepteur GABA-A /canal chlore.

La liaison des BZD sur leur site déclenchent une modification allostérique de la structure du récepteur et potentialisent alors l‟effet inhibiteur du GABA en facilitant l‟ouverture du canal chlore : ce sont des modulateurs du récepteur GABA-A.

Les BZD ne sont donc actives qu‟en présence du GABA : cela explique que l‟action sédative de ces molécules soit limitée à la quantité de GABA disponible, à la différence des barbituriques qui agissent directement sur le flux des ions chlorure.

Il faut savoir que 40% des neurones du SNC sont GABAergiques, ceci expliquerait l‟importance des effets des BZD.

I.3. Psychotropes naturels

Les sédatifs à base de plante constituent une réelle alternative. Ils exercent plutôt un effet calmant et tranquillisant. Dépourvus d‟effets secondaires, ils sont tout à fait adaptés pour soulager les troubles mineurs du sommeil d‟origine nerveuse et leur prise, même prolongée, ne provoque pas d‟accoutumance. Houblon et Valériane sont souvent associés à la passiflore (Passiflora incarnata L, passifloracées) utilisée à l‟origine dans la médecine traditionnelle nord et sud américaine ou à la mélisse (Melissa officinalis L, lamiacées) (Hostettman, 1997). La tradition populaire attribue à plusieurs autres plantes des vertus calmantes sans que l‟effet ne soit réellement établi. De nombreuses recherches menées ces dernières années tendent à améliorer la connaissance de l‟activité réelle de ces plantes et leurs possibles mécanismes

L‟effet principal d‟une plante sédatif peut être déterminé par des modèles comportementaux, chez les animaux. Le principe est d‟observer le comportement de l‟animal, qui a reçut la substance, face à différentes situations ainsi que son comportement général.

I.4. Modèles comportementaux

Par définition, un modèle expérimental est une représentation simplifiée d‟un processus biologique qui ne peut pas être étudié chez l‟Homme soit pour des raisons techniques, économiques ou éthiques. Un modèle animal de comportement essaie de reproduire un symptôme d‟un désordre, un groupe de symptômes et même un syndrome. La conception d‟un tel modèle peut inclure diverses manipulations comprenant des lésions cérébrales, des élevages sélectifs et l‟application d‟une diversité de facteurs qui peuvent être impliqués dans l‟étiologie du désordre considéré. Ces manipulations conduisent à l‟obtention d‟un état comportemental qui est utilisé comme un outil pour étudier les différents aspects du désordre modélisé : son étiologie, son traitement et ses bases physiologiques.

Expérimentalement, il n‟existe pas de méthodes spécifiques pour la classification des psychotropes. Pour cela il est nécessaires de faire appel à des tests pharmacologiques, pour définir le profile psychopharmacologue des médicaments (effets sédatif, tranquillisant, anxiolytique, et hypnotique) (Cohen et jacquot, 2008 ; Beaulieu, 2006). Dans ce sens on distingue des tests comportementaux :

Test de la traction

Le test de la traction proposé par JULOU et COURVOISIER consiste à suspendre des souris par les pattes antérieures à un fil métallique tendu horizontalement. Une souris normale effectue un rétablissement en moins de 5 secondes, tout animal qui ne parvient pas à effectuer un rétablissement qui amène au moins une des pattes postérieures à toucher le fil est considéré comme soumis à une action sédative (Courvoisier et al., 1957).

Test de la cheminée :

Dans ce test les souris normales, placées la tête en bas dans un tube de verre de 3 cm de diamètre, sont capables de remonter cette « cheminée » en marchant à reculons, les substances psycholeptiques provoquent la perte de la faculté de remonter (Boissier et al., 1960).

Test de la planche à trous :

Le test de la planche à trous a été conçu pour étudier le comportement de la souris confrontée à un nouvel environnement. Ce test permet d‟évaluer les effets de drogues psychotropes sur le comportement d‟exploration manifesté par l‟animal. Il ne prend que quelques minutes et ne nécessite ni conditionnement des animaux ni apprentissage de leur part (Boissier et al., 1964).

Test de tige tournante « Test du Rota Rod »

Le Rota Rod a été utilisé au cours de nombreuses études afin de déceler des déficits neurologiques chez les rongeurs, ou pour étudier l‟équilibration, mais également dans des travaux ayant pour finalité d‟évaluer les capacités d‟apprentissage d‟un comportement d‟équilibration sensori-motrice en situation dynamique (Krall et al., 1978).