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5.2 Les données et les processus simulés

5.2.1 Les données

Les données analysées correspondent à la totalité du Run IIa, soit environ 1 fb−1. Elles sont enregistrées par le détecteur DØ puis reconstruites, transcodées au format CAF-tree et mises à la disposition des analystes.

Réduction du volume des données

L'ordre de grandeur de la taille de l'intégralité des données considérés est le téraoctet. Pour des raisons purement pratiques liées à l'espace disque et au temps de calcul nécessaire pour eectuer une itération de l'analyse, l'échantillon est d'abord réduit à une taille facilement manipulable. On appelle cette opération le skimming ou écrèmage, et l'échantillon réduit un skim. Nous appliquons quelques coupures très lâches aux données an de rejeter la partie de l'espace des phases qui ne sera pas analysée. Nous demandons

 au moins un muon de qualité Medium nseg3 track medium (voir paragraphe 3.1), d'impulsion transverse supérieure à 12 GeV et dont la distance ∆R avec le jet le plus proche est supérieure à 0,5

 au moins deux bons jets d'impulsion transverse supérieure à 15 GeV après application des cor- rections Jes. Le nombre de jets décroissant exponentiellement, cette coupure permet de rejeter la majorité des évènements présents dans l'échantillon qui seraient de toute façon rejetés par les coupures appliquées dans l'analyse proprement dite

Nous obtenons ainsi un skim qui contient environ 750 000 évènements et dont la taille est de 45 gigaoctets. An de réduire également le volume des évènements simulés traités, les mêmes critères sont appliqués aux échantillons simulés, mais on applique en plus la correction des diérences résiduelles de Jes entre données et simulation (voir paragraphe5.5.3) et la correction de la résolution en énergie du muon (voir paragraphe5.5.1) an de ne pas biaiser la comparaison des données à la simulation. Calcul de la luminosité

Il convient tout d'abord de calculer la luminosité intégrée de notre échantillon de données. Comme on le comprendra en lisant le paragraphe 5.3, la stratégie de déclenchement adoptée dans l'analyse garantit qu'en aucun cas l'ensemble de triggers considérés n'a de prescale à 0 (voir paragraphe 2.2.7

pour plus de détails sur le système de déclenchement), c'est-à-dire qu'à aucun moment l'ensemble des triggers considérés n'a une ecacité nulle. Encore plus, l'ensemble de triggers utilisés n'est même jamais soumis à un prescale car il inclut des triggers qui ne sont eux-mêmes jamais soumis à un prescale. On peut donc calculer la luminosité en utilisant n'importe quel terme de trigger qui n'est jamais soumis à un prescale tout au long du Run IIa, c'est-à-dire en mesurant simplement le volume de données qu'il a accepté. On choisit le terme JT_125TT, qui requiert au moins un jet d'énergie transverse supérieure à 125 GeV. En pratique on somme tous les blocs de luminosité correspondant aux données enregistrées (voir section 2.2.2 pour plus de détails sur le système de mesure de luminosité) pour obtenir la luminosité intégrée totale de l'échantillon. On utilise pour cela le package informatique lm_access [84] [85]. Si un bloc de luminosité n'est pas normalisable, c'est-à-dire si la mesure de la luminosité eectuée dans ce bloc n'est pas able, il n'est pas inclus dans le calcul et doit également être retiré de l'analyse car la luminosité des données n'est alors pas exactement connue. La luminosité est calculée dans chacune des listes ou groupes de listes de trigger dans lequel le terme JT_125TT ne subit aucune modication. Le tableau 5.1 montre la luminosité correspondant à chacune des ces périodes. La luminosité totale de l'échantillon est 1046,27 ± 63,82 pb−1 (voir section 6.3 pour une discussion des erreurs systématiques).

Qualité des données

Toutes les données recueillies ne peuvent pas être utilisées car leur qualité peut parfois être com- promise. Si le calorimètre par exemple ne fonctionne pas correctement au cours d'un run, les données

Liste de triggers Nom du trigger Luminosité intégrée, pb−1 v8-v10.3 JT_125TT 31,77 v10,3-v12 JT_125TT 74,75 v12-v13 JT_125TT 231,21 v13-v13,2 JT_125TT 38,05 v13,2-v14 JT_125TT 337,49 v14-v14,6 JT_125TT 142,23 v14,6-v15 JT_125TT 190,77 Total 1046,27

Tab. 5.1  Luminosité intégrée calculée pour chacun des groupee de listes de triggers considérés à l'aide du trigger JT_125TT. La luminosité totale de l'échantillon est de 1046,27 pb−1

enregistrées seront bruitées et inutilisables. En pratique on analyse donc l'état du détecteur en fonc- tion du temps et on rejette tous les runs dont la qualité peut être compromise. Un run est considéré comme mauvais et rejeté si les trajectographes, le calorimètre ou le système à muons présentent des problèmes [86]. Cela représente environ 14% du Run IIa. En outre, toutes les données correspondant aux blocs de luminosité non normalisables sont également rejetées.

Il existe cependant des types de bruits calorimétriques qui n'aectent que quelques évènements par run. Plutôt que de rejeter le run tout entier et perdre ainsi des données analysables, on assigne une étiquette, ou cal-ag, à ces évènements. On ltre ainsi ces évènements lors de l'analyse proprement dite. L'ecacité de ces coupures est de 97% [87]. Comme le calcul de la luminosité ne tient pas compte des cal-ags, on réduit cette dernière de 3%. La luminosité nale considérée est donc 1014,88 fb−1.

Une coupure de qualité est également appliquée dans la simulation. On ne simule pas de mauvais fonctionnement du détecteur, mais le zero-bias overlay que l'on applique aux évènements simulés provient de données enregistrées en mode de biais zéro. On rejette donc les évènements simulés dont le run qui a servi au zero-bias overlay est de mauvaise qualité. Sur l'échantillon de signal W H, cette coupure est ecace à 97,9%.