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Domaine de la sapinière à bouleau jaune

3. CARACTÉRISTIQUES, DYNAMIQUE ET PROBLÉMATIQUES

3.2 Domaine de la sapinière à bouleau jaune

3.2.1 Tenure des terres

Avec 76 % de terres publiques et 24 % de terres privées, les terres du domaine de la sapinière à bouleau jaune sont principalement de tenure publique (MRNF 2006b). On retrouve des terres publiques dans la partie ouest du domaine de la sapinière à bouleau jaune et des terres privées (forêts et terres agricoles) à l’est, au Bas-Saint-Laurent, le long du fleuve Saint-Laurent, du Saguenay et autour du Lac-Saint-Jean.

3.2.2 Description des forêts

3.2.2.1 Structure, composition et âge des forêts

Le domaine bioclimatique de la sapinière à bouleau jaune couvre près de 98 600 km² ou 7 % du territoire du Québec. Ce domaine forme une bande d’environ 100 km de largeur qui s’étend du Témiscamingue à l’extrémité de la Gaspésie, au contact de la forêt feuillue et de la forêt de conifères (figure 1). Au Témiscamingue, ce domaine se trouve entre les 47e et 48e parallèles. Dans l’est, à basse altitude dans la cuvette du lac Saint-Jean et à proximité du fleuve St-Laurent en Gaspésie, le domaine se rend pratiquement au 49e parallèle (Thibault 1985).

Le domaine de la sapinière à bouleau jaune est aussi communément connu sous le nom de forêt mélangée, reflétant la présence encore fréquente des arbres feuillus dans le paysage.

On définit ainsi la forêt mélangée comme une forêt constituée de résineux et de feuillus, fortement entremêlée et dans laquelle chacun de ces groupes botaniques constitue au moins 25% du couvert. Le domaine de la sapinière à bouleau jaune est caractérisé sur les sols mésiques par la dominance du sapin baumier et la présence de feuillus tolérants à l’ombre tels que le bouleau jaune. En plus des deux essences dominantes, on trouvera dans ces forêts de l’épinette blanche (Picea glauca) et de l’épinette rouge (Picea rubens) et un peu d’érable à sucre et d’érable rouge. Une forêt boréale dominée par le sapin est unique à l’Amérique du Nord (Thibault 1985).

Bien que les données climatologiques ne permettent pas d’identifier une différence climatique entre l’ouest et l’est du domaine, il demeure toutefois que ces deux entités se distinguent relativement bien sur la base de la végétation. La partie ouest supporte surtout des forêts mélangées dominées par le bouleau jaune et le sapin, on parle plus volontiers de bétulaie jaune à sapin. Les essences associées aux feux, notamment les pins, y sont également bien représentées alors que très éparses dans l’est. La partie est se caractérise surtout par des forêts mélangées dominées par le sapin, le bouleau jaune venant en seconde place. On parle plutôt de sapinières à bouleau jaune. Alors que l’érable à sucre atteint la limite nord de son aire de répartition dans le domaine de la sapinière à bouleau jaune, le nombre d’espèces d’arbres continue de diminuer en progressant vers le nord.

Quatre espèces feuillues disparaissent ainsi par rapport au domaine de l’érablière à bouleau jaune : le hêtre, le chêne rouge, le tilleul et le peuplier à grandes dents (Thibault 1985).

D’après le système d’information écoforestière (SIEF), mis à jour en 2000 pour les perturbations, les forêts de la sapinière à bouleau jaune sont relativement jeunes. Un peu plus de la moitié des peuplements sont en effet âgés de 60 ans et moins. Suite à l’exploitation forestière qui a cours depuis une bonne cinquantaine d’années, les forêts de ce domaine bioclimatique sont des forêts de deuxième ou de troisième venue selon le cas.

3.2.2.2 Dynamique forestière

À l’instar de la sapinière à bouleau blanc, les épidémies de tordeuses des bourgeons (choristoneura fumiferama) de l’épinette, les feux et les chablis sont les principaux éléments de la dynamique forestière de la sapinière à bouleau jaune. Dans les forêts équiennes à dominance de sapin, la tordeuse des bourgeons de l’épinette est le principal facteur de la dynamique forestière de ce domaine. Bien que l’on connaisse peu de choses sur les feux survenus dans ce domaine, ils semblent jouer aussi un rôle dans la dynamique forestière de la sapinière à bouleau jaune. Enfin, dans les forêts inéquiennes, où domine le bouleau jaune, le mécanisme de régénération qui prédomine est un régime de perturbations par trouées engendré par le chablis et par les épidémies de tordeuse des bourgeons de l’épinette. Le domaine de la sapinière à bouleau jaune est également depuis longtemps un lieu d’intense activité forestière. Des coupes récentes ont été effectuées sur 10 à 30 % de ce domaine selon le secteur. Il s’agit de coupes totales pour les résineux et de coupes partielles pour les feuillus comme le bouleau jaune (Thibault 1985).

Suite à ces perturbations, on observe généralement des successions cycliques (remplacement du peuplement initial par un peuplement semblable). Le sapin est un conifère tolérant à l’ombre dont les semis peuvent survivre très longtemps en sous-bois.

Lors de chablis qui renversent les arbres matures, ou d’épidémies de tordeuse des bourgeons de l’épinette qui tuent surtout les plus grands et les plus vieux arbres, la banque de semis de sapins en sous-bois pourra rapidement reconstituer le couvert forestier. Toutefois, on retrouve parfois une succession forestière de type pendulaire (passage d’un peuplement de feuillus intolérants à l’ombre à un peuplement dominé par le sapin) causé par la mortalité des arbres feuillus rendus à maturité ou affectés par des insectes (Thibault 1985; Grondin et al. 1996).

3.2.3 Problématiques forestières

La sapinière à bouleau jaune a subi des modifications moins importantes que l’érablière, la population humaine y étant moins importante. Les principales modifications qui risquent d’influencer la petite faune sont la raréfaction des forêts matures (Crête et

Marzell 2006), l’importance et la fréquence de certains traitements sylvicoles comme l’éclaircie précommerciale (Germain et al. 1996; Beaudet et Messier 1997), et la baisse du nombre de producteurs forestiers (Creighton et Baumgartner 2002; Hogson et Tyrrel 2003) ce qui entraîne une diminution des aménagements iniquiennes (Nadeau 2001) farorables à la petite faune.

3.3 Domaine de la sapinière à bouleau blanc (entre les latitudes 48° N - 49° N)