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Dispositifs de caract´erisation de l’´echantillon

III.1 Dispositif exp´erimental

III.1.2 Dispositifs de caract´erisation de l’´echantillon

Plusieurs dispositifs sont `a notre disposition pour caract´eriser l’´echantillon ou ´etudier les propri´et´es de la lumi`ere qu’il ´emet lorsqu’il est soumis `a un ´eclairage externe.

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Spectroscopie pompe sonde

Une premi`ere m´ethode de caract´erisation consiste `a me- surer `a l’aide d’une photodiode (efficacit´e quantique 96%, gain 5 × 104V/W, bande passante `a −3db : [0 − 10MHz]) la transmission au travers du nuage d’une sonde de faible diam`etre – devant la taille de l’´echantillon. Deux sondes sont disponibles `a cet effet, et leurs caract´eristiques sont list´ees sur la figure III.4. Trois mesures sont n´ecessaires pour d´eterminer le coefficient de transmission du nuage : intensit´e d´etect´ee en l’absence de sonde (Ioffset), puis en l’absence (Iref) et en pr´esence (Isignal) d’atomes dans le pi`ege. Ainsi :

T = Isignal− Ioffset

Iref − Ioffset (III.1)

Cette m´ethode permet de d´eterminer le coefficient de transmission sans avoir `a connaˆıtre l’intensit´e de la sonde, et donc en s’affranchissant de ses variations en fonction des conditions exp´erimentales (d´esaccord du faisceau, polarisation,...). Elle n’est toutefois valable que pour une r´eponse lin´eaire du nuage vis `a vis de l’intensit´e sonde.

La mesure de la transmission du syst`eme passif en fonction du d´esaccord δ d’une sonde autour de la transition ferm´ee F = 3 → F0 = 4 nous permet d’obtenir l’´epaisseur optique `a r´esonance b0 de l’´echantillon1. Si l’on suppose les populations d’un niveau hyperfin ´equi-r´eparties entre ses sous-niveaux Zeeman2, la section efficace d’extinction σext des atomes est donn´ee par (equation II.72)

σext(δ) = Cσ0

1 + 4δ22 (III.2)

o`u σ0 est la section efficace de diffusion d’un atome `a deux niveaux ´eclair´e `a r´esonance, et C = 3/7 un facteur qui permet de prendre en compte la structure multi-niveaux du rubidium. La transmission s’´ecrit alors :

T(δ) = exp  −b0 1 1 + 4δ22  (III.3)

1. Cette ´epaisseur optique d´epend de la transition consid´er´ee. Dans la suite, on notera syst´ematique- ment b0 l’´epaisseur optique du nuage pour de la lumi`ere r´esonante avec la transition F = 3 → F0= 4,

et ˜b0 l’´epaisseur optique `a r´esonance ´equivalente que poss`ederait le nuage s’il ´etait compos´e d’atomes `a

deux niveaux.

2. Dans les mod`eles utilis´es par la suite, on suppose toujours que les bruits r´esiduels li´es aux fluc- tuations du champ magn´etique ou `a la diffusion multiple de la lumi`ere m´elangent en permanence ces populations.

Un ajustement par cette fonction de la courbe de transmission mesur´ee exp´erimenta- lement permet d’obtenir une bonne estimation de l’´epaisseur optique de l’´echantillon, sans avoir `a connaˆıtre pr´ecis´ement la fr´equence de la r´esonance atomique (l’origine des fr´equences peut ˆetre laiss´ee libre lors de l’ajustement). Par contre, elle n´ecessite de s’assurer que la sonde passe bien au centre du nuage. Enfin, en principe, si le spectre du laser sonde pr´esente une certaine largeur, une convolution de la fonction T et du spectre est n´ecessaire pour calculer correctement la transmission. La figureIII.5montre cependant que l’impact de ce processus de correction sur l’´epaisseur optique estim´ee est n´egligeable3 pour une sonde de largeur 2MHz, et dans la gamme d’´epaisseurs optiques qui nous int´eresse.

Bien sˆur, le dispositif permet ´egalement de d´eterminer la transmission de l’´echantillon en pr´esence d’une pompe, et donc de mettre en ´evidence, par exemple, des m´ecanismes d’amplification. Nous l’utiliserons au paragraphe suivant pour tester nos mod`eles de gain.

Imagerie d’absorption

L’imagerie d’absorption consiste `a r´ealiser une carte de la transmission au travers du nuage d’une sonde collima- t´ee de grande taille devant le diam`etre de l’´echantillon. On utilise `a cette fin une cam´era CCD (PGR Dragon- fly Express) munie d’un capteur Kodak KAI-0340DM 8 bits de 640 × 480 pixels, capable d’enregistrer 15 images par seconde `a pleine r´esolution. Comme pour la me- sure pr´ec´edente, la r´ealisation de trois images permet de s’affranchir des variations d’intensit´e de la sonde (avec la position notamment). Les ´echantillons imag´es ici ont une taille caract´eristique variant du mm au cm, de sorte qu’un doublet de lentilles unique conf´erant un grandissement de 0.32 suffit `a r´ealiser l’imagerie.

La r´ealisation d’une image permet de d´eterminer la taille transverse de l’´echantillon. En connaissant le d´esaccord de la sonde, on peut transcrire la carte de transmission obtenue en une carte de l’´epaisseur optique. Pour traiter les images, on fait ensuite l’hypoth`ese que la densit´e dans le nuage est donn´ee par une fonction gaussienne, d’´ecart-type σjselon l’axe j ; cette hypoth`ese n’est bien v´erifi´ee que dans des r´egimes de densit´es faibles, mais

3. Toutefois, pour obtenir ce r´esultat, nous avons soustrait un offset `a la courbe de transmission mesur´ee avant de proc´eder `a notre ajustement. Cet offset correspond `a la transmission r´esiduelle `a haute ´epaisseur optique d’une sonde r´esonante, attribu´ee au pi´edestal du laser sonde. Nous n’avons plus `

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permet d’obtenir une bonne estimation du nombre d’atomes ou de la densit´e dans une large gamme de param`etres [Gattobigio 2008]. Il est n´ecessaire de choisir le d´esaccord δ de la sonde par rapport `a la r´esonance atomique de sorte que la transmission la plus faible soit cependant mesurable (´epaisseur optique effective de l’ordre de 1). Dans ces conditions, le nombre total N d’atomes pi´eg´es est donn´e par :

N = 2πσxσy b(δ)

σsc(δ) (III.4)

o`u b(δ) est l’´epaisseur optique mesur´ee selon un axe z passant par le centre du nuage. La densit´e n0 au centre du nuage vaut alors :

n0 =

N (2π3/2σ

xσyσz)

(III.5) et l’on suppose en g´en´eral la g´eom´etrie du nuage quasi sph´erique, de sorte que :

σz = σx+ σy

2 (III.6)

Notons que la densit´e au centre obtenue dans l’hypoth`ese de nuages gaussiens est sur- estim´ee – notamment par rapport `a ce que l’on obtient dans l’hypoth`ese d’un nuage homog`ene – et la valeur obtenue ne donne qu’un ordre de grandeur de n0.

A priori, l’imagerie d’absorption permet d’acc´eder `a davantage d’information que la me- sure de la transmission d’une sonde fine au travers d’un ´echantillon passif. Toutefois, elle n´ecessite de connaˆıtre et de contrˆoler avec pr´ecision le d´esaccord de la sonde. D’autre part, on pr´ef`ere en g´en´eral r´ealiser les images d’´etalonnage `a la suite des images d’absorp- tion, pour ´eviter toute variation de l’intensit´e de r´ef´erence et limiter ainsi l’apparition de franges d’interf´erence sur l’image. Dans ce cas, l’imagerie d’absorption est longue (200ms) et d´etruit l’´echantillon.

Intensit´e du rayonnement de fluorescence

Le rayonnement de fluorescence du nuage est collect´e dans un angle solide d’environ 0.01str `a l’aide d’une len- tille simple (focale 100mm, diam`etre 50.8mm), qui r´ealise l’image du nuage sur une photodiode (capteur d’environ 4 × 6mm, gain 1.3 × 107V/W, bande passante `a −3dB : [0 - 600kHz]). L’axe de d´etection fait un angle d’environ 40◦ avec l’axe des pompes. Le syst`eme est `a sym´etrie centrale, et on fera l’hypoth`ese dans la suite que l’inten- sit´e d´etect´ee est proportionnelle `a l’intensit´e totale du rayonnement de fluorescence.

Figure III.5 – Comparaison des diff´erentes m´ethodes de mesure de l’´epaisseur op- tique. a. Mesure de la transmission d’une sonde fine en fonction de son d´esaccord δ par rapport `

a la r´esonance atomique (traits continus vert et bleu). Un ajustement par la fonction III.3 donne respectivement b0 = 16 (pointill´e rouge) et b0= 252 (pointill´e noir).

b. Image d’absorption, en fausses couleurs, obtenue pour une sonde d´esaccord´ee de7Γ par rapport `

a la transition F = 3 → F0 = 4. Pour cet ´echantillon obtenu apr`es 10s de chargement dans le

MOT, puis20ms de pi`ege noir, l’´epaisseur optique `a r´esonance b0 maximale est de 180 ; d’apr`es un

ajustement gaussien, le nuage comporte 4.0 × 1010 atomes, et sa densit´e au centre est de l’ordre

de3 × 1011atomes/cm3.

c. Epaisseur optique mesur´ee via l’imagerie d’absorption (croix rouges) en fonction de l’´epaisseur optique donn´ee par une mesure de transmission en fonction du d´esaccord. Dans ce dernier cas, b0 est estim´ee via un ajustement prenant en compte la largeur spectrale de la sonde de 2MHz.

On constate cependant que les r´esultats obtenus sont tr`es peu modifi´es si l’on ne prend pas en compte cette largeur spectrale (cercles bleus) et que l’on utilise simplement la fonction donn´ee par l’´equation III.3 pour l’ajustement. La ligne grise correspond `a l’identit´e.

Les ´epaisseurs optiques obtenues par imagerie d’absorption et via la mesure de transmission d’une sonde concordent bien ; les valeurs de b0 l´eg`erement plus faibles obtenue dans le second cas pour-

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Spectre du rayonnement de fluorescence

Le dernier dispositif de mesure disponible dans notre montage exp´erimental vise `a r´ea- liser des spectres du rayonnement de fluorescence. Un t´elescope `a deux lentilles est utilis´e pour collecter le rayonnement de fluorescence du MOT dans un angle solide de 0.45str, et r´ealiser une image `a l’infini de l’´echantillon. Deux diaphragmes permettent de s´electionner un faisceau collimat´e, qui est inject´e dans une cavit´e Fabry-Perot. Un photo- multiplicateur compteur de photons (Perkin-Elmer MH 972 P, 2% d’efficacit´e quantique `a 780nm, 400 comptes/seconde dans l’obscurit´e) est utilis´e pour mesurer la transmission au travers de la cavit´e.

On utilise une cavit´e Fabry-Perot confocale, dont les mi- roirs sont r´ealis´es sur mesure (soci´et´e Fibercryst), et pos- s`edent une r´eflectivit´e de 80% pour un rayon de cour- bure de 187mm. La faible r´eflectivit´e des miroirs conf`ere une basse finesse `a la cavit´e (14), qui permet d’obte- nir une transmission importante mˆeme pour un faisceau mal collimat´e4. Surtout, le rayon de courbure sp´ecifique des miroirs permet d’obtenir un intervalle spectral libre de 400MHz, grˆace auquel il est possible de s´eparer les fr´equences des transitions hyperfines F = 2 → F0 et F = 3 → F0 du rubidium, superpos´ees dans la plupart des cavit´es Fabry-Perot du commerce.

En pratique, on obtient une finesse de 9 lorsque l’on analyse le rayonnement de fluores- cence du MOT - elle est d´egrad´ee par la mauvaise collimation du faisceau inject´e dans la cavit´e - ce qui permet de s´eparer des raies distantes de 45MHz et plus.