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Pour situer plus largement le contexte de ce mémoire, ce chapitre présente le dispositif de la formation professionnelle primaire de la HEP BEJUNE, la place du journal au sein de ce dispositif et les règles qui dictent sa rédaction.

2 L’analyse des catégories, en tant que résultats de cette recherche de mémoire, est traitée au chapitre sept. La construction des catégories est expliquée au chapitre cinq Méthodologie. Les propriétés des catégories d’analyse sont décrites dans l’annexe 11.5.

3 Les informations de cette partie sont partiellement reprises des documents mis en ligne uniquement accessibles aux formateurs HEP, aux étudiants et aux formateurs praticiens en établissement (FEE). De légères modifications, qui concernent la pratique professionnelle de deuxième année et celles de troisième années, ont été introduites pour l’année 2015-16. Nous n’en tenons pas compte ; elles n’ont pas d’influence sur ce travail et ne concernent pas les données qui ont été recueillies durant l’année académique 2014-2015.

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Organisation des stages de pratique professionnelle

Quatre stages de deux semaines sont au programme de la première année de formation.

Les étudiants se rendent dans quatre classes différentes, deux classes du cycle 1, et deux classes du cycle 2. Ils sont encadrés par une équipe pédagogique composée au minimum par quatre formateurs en établissement (FEE)4 titulaires des classes dans lesquelles se déroulent les stages et d’un formateur HEP.

Quatre stages figurent au programme de formation de deuxième année. Le premier stage dure trois semaines et commence avec la rentrée scolaire, au cycle 1, en duo d’étudiants puis en solo. Les deuxième et troisième stages durent chacun trois semaines et ont lieu soit dans le cycle 1, soit dans le cycle 2, et prennent en compte les options choisies par l’étudiant. L’étudiant est seul dans la classe. Le dernier stage de deuxième année dure quatre semaines et se déroule obligatoirement dans les classes 5H à 8H en Suisse allemande. Deux formateurs HEP responsables de l’étudiant effectuent à tour de rôle une visite à chaque stage et partagent la responsabilité de l’évaluation avec les FEE et le collège des formateurs HEP.

Durant la troisième année de formation « par l’emploi », les étudiants passent dix-huit semaines, réparties en deux tranches de neuf semaines, dans les classes du cycle 1 ou du cycle 2 de l’école primaire. Un formateur HEP est responsable d’une équipe pédagogique composée de quatre à six étudiants et d’un formateur en établissement. Pour l’année 2015-16, le nombre d’étudiants par équipe pédagogique a été augmenté à dix. Au sein des équipes pédagogiques, trois cas de figure coexistent : dans le premier cas, le stage est effectué en autonomie sous la forme d’un remplacement. Dans le deuxième cas de figure, l’étudiant effectue des stages dans la classe d’un formateur en établissement (FEE mentor) appartenant à l’équipe pédagogique.

Le suivi et les évaluations formatives et sommatives sont assurées conjointement par les formateurs en établissement, le formateur HEP et le collège des formateurs. Dans le troisième cas de figure, l’étudiant effectue, selon les demandes du terrain, du coenseignement avec un enseignant primaire qui n’est pas forcément FEE. Le mandat du formateur en établissement

4 Dans l’espace BEJUNE, l’enseignant primaire qui accueille des stagiaires dans sa classe est appelé « formateur en établissement » et couramment par l’acronyme « FEE ». Pour être engagé, il doit être au bénéfice d’une expérience professionnelle de trois ans au moins, montrer un intérêt pour la formation et être prêt à suivre les directives données par la HEP. Des journées de formation continue sont proposées régulièrement aux FEE.

Le FEE peut suivre à un « CAS FEE » comprenant sept modules de formation. Ce CAS est exigé pour exercer la fonction de « FEE mentor ». Ce rôle consiste à être engagé dans une équipe pédagogique de troisième année constituée de quatre à six étudiants pour l’année 2014-15 d’une dizaine d’étudiants pour l’année 2015-16, d’un formateur HEP pour l’année 2014-15, de deux formateurs HEP pour l’année 2015-16 et de deux FEE mentors. Le FEE mentor peut, durant le temps scolaire, être détaché de sa classe pour effectuer soit des visites formatives soit des visites sommatives aux étudiants de troisième année placés en autonomie

(FEE mentor) consiste à assurer le suivi, ainsi qu’une part de l’évaluation d’un étudiant pendant une année.

Le formateur HEP conduit trois visites. Comme pour les première et deuxième années de formation, sa responsabilité consiste à apporter un regard synthétique sur le parcours du stagiaire et de proposer, au collège des formateurs HEP, une proposition pour la validation de la pratique professionnelle des étudiants de son équipe pédagogique. En troisième année, le mandat du FEE mentor consiste à assurer l’accompagnement ainsi que l’évaluation formative de l’étudiant. Il conduit une visite par année à chaque étudiant faisant partie de son équipe pédagogique. Un deuxième FEE mentor effectue une visite sommative à tous les étudiants faisant partie de l’équipe pédagogique. Durant les dix-huit semaines consacrées à la formation professionnelle, l’étudiant de troisième année, qu’il soit remplaçant ou coenseignant, reçoit au minimum cinq visites. L’étudiant-stagiaire placé dans la classe d’un formateur en établissement (FEE mentor) reçoit trois visites du formateur HEP. Toutes les visites sont prolongées, pour l’étudiant, par la réception du rapport du formateur HEP. Le FEE rédige un rapport de stage.

Pour cette tâche, les formateurs dispose d’un canevas composé de sept rubriques principales dérivant des domaines de compétences détaillées en items spécifiques. Une place est laissée pour un commentaire.

Conduite de l’entretien d’après visite

La conduite de l’entretien « d’après visite » est décrite dans les documents internes à l’institution. Ces conseils sont fidèlement reproduits ci-après car la teneur de l’entretien tripartite (étudiant – FEE – formateur HEP) et celle du rapport du formateur HEP consécutif à la visite influence, comme nous le verrons dans l’analyse, la rédaction du journal.

L'entretien se déroule en principe immédiatement après l'observation. Le FEE y participe dans la mesure du possible. Sa durée est de 30 à 60 minutes.

Dans un premier temps, la parole est donnée à l'étudiant qui décrit, analyse et commente son expérience, soit en évoquant de manière chronologique le déroulement de la (des) leçon(s), soit en mettant en évidence les points positifs, les difficultés et surprises auxquelles il a été confronté, les remédiations possibles, etc. Quelle que soit l'approche retenue, il aborde les aspects "éducation, gestion de la classe" et "enseignement-apprentissage", en indiquant notamment si, selon lui, les objectifs visés ont été ou non atteints. Cette étape est plus ou moins "dirigée" par le formateur (entretien d'explicitation).

Les formateurs (visiteur HEP et FEE) font part à l'étudiant de leurs observations et de leur évaluation avant de faire des suggestions; dans certains cas des consignes strictes peuvent être données. Leurs interventions se succèdent selon des modalités convenues entre eux.

Cette partie de la visite est interactive, l'étudiant étant invité à s'exprimer, à réagir.

Quelles que soient les modalités d'échange retenues, il est important que soient explicités les domaines ou compétences du stagiaire qui doivent faire l'objet d'une attention particulière dans la suite de son cursus pratique.

Consignes pour la rédaction des synthèses

Compléter le journal fait partie du travail de l’étudiant lié à l’acquisition des crédits de la pratique professionnelle. Dans le dispositif de la formation professionnelle primaire de la HEP BEJUNE, les consignes recouvrent essentiellement les aspects organisationnels. Elles sont reproduites à l’identique des documents internes accessibles aux formateurs HEP et aux étudiants :

1. Après chaque visite, rédiger une synthèse de l’entretien conduit par le formateur HEP (1 page)

2. Au terme de chaque stage ainsi qu’au terme du cursus annuel, rédiger un bilan personnel et général. (stage : 1-2 pages, année : 3 pages)

3. Recommandation pour le choix du support : cahier d’une vingtaine de pages au moins, d’un format min. de 16 x 20 cm, max. A4.

4. Ce cahier est remis au répondant HEP à la fin de chaque semestre.

5. La lecture de cet outil est réservée, en principe, au formateur HEP.

6. Il est à remettre dix jours après la fin du stage au formateur HEP.

7. En principe, il est rédigé de manière manuscrite et suit les étudiants durant trois ans.

Cette liste montre que l’exploitation du journal est laissée à la libre initiative du formateur HEP. Cette valorisation peut découler par exemple de l’expérience, d’une axiologie personnelle qui traiterait de l’importance d’entrer en écriture pour se former et, de manière plus pragmatique, du temps qu’il reste, en fin de semestre, au formateur HEP pour annoter le journal ou s’entretenir avec l’étudiant. Nous remarquons que les consignes exigent un « cahier » alors que nous avons jusqu’ici parlé, de manière erronée, de « journal ». Le vocable journal est par ailleurs très usité par les étudiants et les formateurs HEP. Nous maintiendrons donc cette dénomination quelque peu falsificatrice : en effet, la dimension symbolique du journal nous apparaissant plus encourageante pour le développement professionnel (Cadet, 2006 ; Crinon &

Gigue, 2006) qu’une synthèse dans un cahier qui pourrait être celui de l’écolier.

Un autre écueil niche au sein de cette énumération de prescriptions unifiantes. La réflexivité de l’étudiant est décrétée comme une évidence. Pourtant, l’écriture du journal est un acte de formation, qui de par son ontologie, paraît différent des autres travaux comme nous avons pu le constater dans le chapitre précédent. Il faut noter encore que tous les textes doivent être lus, au minimum visés, voire annotés, par le formateur répondant. Les étudiants choisissent le sujet qu’ils souhaitent discuter ; aucune thématique rédactionnelle n’est imposée. Ce qui est

exigé, c’est le respect de la longueur du texte formulé en nombre de pages, la forme du support et l’écriture manuscrite.

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