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 Validation des hypothèses

À l'issue de l'analyse des données recueillies nous allons voir à présent si nos hypothèses de départ peuvent être validées.

Notre première hypothèse était que p our les orthophonistes l'accompagnement mené auprès de familles non francophones présente des difficultés communes, distinctes de celles constatées auprès des autres familles.

Cette hypothèse est partiellement validée.

En effet, nous avons pu relever des difficultés spécifiques dans l'accompagnement de familles migrantes.

Ces difficultés sont liées à la langue, à la culture d'origine des familles, à leur méconnaissance de l'orthophonie, mais aussi au mal-être des mamans (principalement), mal-être souvent en lien avec la migration.

Ces accompagnements requièrent par ailleurs plus de temps.

Pour autant, certains de ces éléments, comme la méconnaissance de l'orthophonie ou le mal-être des mères, peuvent concerner d'autres familles, non migrantes, francophones... Cependant les difficultés s'avèrent plus marquées avec les familles migrantes, et elles deviennent même spécifiques quand elles sont directement en lien avec la migration (histoire ou / et circonstances de cette dernière).

Par ailleurs, en ce qui concerne les difficultés spécifiques relevées, elles ne sont pas non plus toujours communes à l'ensemble des familles non francophones.

En effet, la culture, par exemple, n'est pas relevée comme étant une difficulté par tous les orthophonistes interrogés. Cela peut être lié à des cultures particulières (plus ou moins éloignées de la nôtre) ou aux représentations des orthophonistes.

Emmanuelle Santelli (L.Tain, 2007, p219) démontre que ces dernières seraient même prépondérantes et que les orthophonistes auraient tendance à mettre en cause la culture de leurs patients (et plus largement des familles de patients) pour expliquer des attitudes particulières de leur part.

Notre deuxième hypothèse proposait que : certaines attitudes de l'orthophoniste permettent de mieux se positionner dans l'accompagnement de familles non francophones afin d'atténuer ces éventuelles difficultés.

Cette hypothèse est validée dans la mesure où nous avons pu relever différentes ressources des orthophonistes face aux difficultés évoquées.

Il s'agit notamment de s'appuyer sur la langue (en simplifiant les propos, en utilisant la langue d'origine ou encore en valorisant les deux langues (d'accueil et d'origine)), mais aussi de se montrer plus disponible, de faire preuve de plus d'empathie envers ces familles.

de la famille. Nous avons enfin relevé que des entretiens avec ces familles pouvaient avoir lieu en structure dans le cadre d'une approche ethnopsychiatrique.

Cela semble en effet favoriser la relation, l'échange, l'accompagnement familial.

Toutes les difficultés ne sont bien sûr pas atténuées pour autant, et ces prises en charge sont le sujet de questions ou tout au moins de réflexions chez la plupart des orthophonistes, c'est ce que nous allons voir.

 Ouvertures

- Si nous avons construit nos entretiens puis ensuite notre analyse sur des thèmes que nous avions repérés au cours de nos observations et lectures, d'autres notions émergent mais qui, nous semble-t-il, nécessiteraient un travail particulier.

Tout d'abord, nous avons évoqué l'importance des représentations dans la relation, dans la rencontre, mais nous pensons qu'elle mériterait un travail plus approfondi.

Ensuite ce qui ressort de plusieurs entretiens c'est la question du milieu socio-culturel de la famille. Il peut modifier bien des choses dans l'accompagnement (ainsi sûrement que dans les représentations de la famille au regard de l’orthophoniste).

« C'est une question et de culture, disons, anglaise quand même, hein, et aussi de milieu social. Ouais, et comme c'est vrai que toutes ces familles sont d'un milieu assez bourgeois, enfin entre guillemets euh, tout ça a un côté bonne éducation ». (Entretien 1).

« Ils étaient dans un milieu en plus euh, précarisé, donc euh… pfff, autant dire que là y avait beaucoup de difficultés, quoi, qui se cumulaient ». (Entretien 6).

« Donc là c'était prise en charge échouée euh mais vraiment du fait de la langue, je pense, là ;

et le milieu ! C'était des enfants très peu stimulés et les parents étaient vraiment, avaient un petit niveau, enfin, je sais même pas s'ils travaillaient, je crois pas ; elle, elle travaillait pas, et lui je sais même pas ce qu'il-, il faisait des petits boulots, euh, pas grand-chose ». (Entretien 6). « Moi je crois que c'est plus le milieu qui change ! Oui, vraiment, si ! Plus le milieu, ouais ». (Entretien 12).

« Moi je dirais, c'est plus socio que culturel » (Entretien 12).

Cette notion ne nous semble pas spécifique à l'accompagnement de familles migrantes puisque l'intervention suivante pourrait faire référence à une famille de quelque origine que ce soit :

« Parce qu'il y a la question du milieu, on peut pas la dissocier, hein ! On se rend compte, effectivement que dans un milieu environn-, enfin, dans un milieu porteur, de toutes façons, y a pas-, c'est plus facile, bien sûr ». (Entretien 6).

Pourtant beaucoup de familles arrivées depuis peu en France vivent dans des conditions plutôt défavorisées.

aussi le contexte et l'histoire de migration ; au plus cette histoire est difficile, au plus le contexte global est délicat :

« Souvent quand on commence à travailler avec des enfants, euh qui sont d'origine d'une autre langue, c'est souvent par l'école, plus rarement par la famille elle-même ; à part certaines familles d'origine anglo-saxonne avec lesquelles, ou belges parce qu'ils sont…

- parce qu'ils ont déjà une connaissance de l'orthophonie… ?

- voilà, y a ça, et puis y a pas la même position sociale, y a pas la même raison d'être là, y a pas… en général c'est pas les mêmes milieux, socio-culturels…

- ils sont déjà plus à l'aise, en fait…

- ouais !… / Là où y a des difficultés, c'est quand effectivement euh, voilà, toute la famille arrive parce que le père a trouvé du boulot, et que, ben, tout le monde suit ». (Entretien 8).

Ainsi donc, le milieu socio-culturel est-il peut-être mis en avant par certains des orthophonistes que nous avons rencontrés parce que ce facteur vient s'ajouter aux autres difficultés existantes.

Parmi les ressources qui pourraient être mobilisées face à cette difficulté mais aussi à toutes les autres citées précédemment quelques orthophonistes ont évoqué l'idée d'une intervention à domicile.

- Quelques orthophonistes que nous avons rencontrés pensent que l'intervention à domicile

pourrait faciliter la relation avec ces familles.

« J'ai commencé à lire un livre sur euh… de la suisse, là, qui est ethnologue et orthophoniste (Francine Rosenbaum) et elle, elle dit en fait qu'elle va chez les gens, elle fait des séances à domicile avec toute la famille… et c'est vrai que n'empêche, c'est ce qui apporte le plus d'informations immédiates en fait… (…) ben moi je me le sentirais mais si y avait un cadre au niveau de la sécurité sociale en fait ; c'est-à-dire si on peut mettre une prescription avec « à domicile », que je peux facturer le déplacement, 'fin, que je peux le faire…. C'est ça, dans la mesure où y aurait pas d'autres orthophonistes que moi qui le feraient, qu'y aurait pas de cadre, euh… (…) Mais dans la mesure où c'est euh… voilà, où c'est reconnu, où c'est une pratique plus courante… (…) Et c'est vrai que quand on va à domicile on sait un peu plus les histoires de famille, ouais, ça va plus vite quand même… Enfin, moi je le vois parce que j'y vais pour les personnes âgées mais… J'étais allée une fois pour un… un enfant parce que sa… sa mère avait une sclérose en plaque, du coup je faisais euh, voilà, mais là pareil, quoi, on l'avait fait de manière cadrée, quoi, c'était marqué, en accord avec la sécu et le médecin traitant euh, je facturais le déplacement… (…) Le domicile c'est plus riche, ça permet de bien cerner ». (Entretien 4).

Nous percevons que l'intervention à domicile permettrait à l'orthophoniste de gagner du temps pour obtenir des informations sur la famille, la culture de celle-ci, le mode de vie de la maman, etc..

je puisse euh me déplacer à la maison ! (…) Venir à la maison, jouer avec eux... ». (Entretien 11).

Des orthophonistes disent que les parents ne rentrent pas dans leur cabinet ; proposer des séances à domicile permettrait de « désacraliser », de rendre plus accessible le travail de l'orthophoniste (et peut-être même la personne) et permettrait peut-être ensuite un investissement du cabinet d'orthophonie.

Ceci aiderait peut-être aussi les parents à réinvestir ce qui est fait en séance, et éventuellement, pour certains, à vouloir s'emparer de la langue du pays d'accueil.

Il est vrai que l'intervention à domicile crée d'autres rapports avec la famille, et cela faciliterait probablement le travail d'accompagnement familial quand des difficultés telles que celles que nous avons pu décrire surgissent.

Il pourrait donc s'agir d'une mesure transitoire, le temps que la relation et la confiance s'installent.

En effet l'intervention à domicile semble favoriser une réelle rencontre avec la famille. C'est l'importance de cette rencontre, de la relation humaine qu'ont souligné plusieurs orthophonistes.

- L'importance de la rencontre

« La connexion, c'est plus une connexion humaine, une rencontre, que… » (Entretien 17).

« C'est-à-dire que, pfff, y a autant de réponses que de rencontres ». (Entretien 8). « Ce qui va être intéressant c'est d'aller à la rencontre de la famille sur elle ! Sa propre culture, comment elle l'a intégrée, comment elle la porte en France ; mais après, voilà ! Mais ça c'est la rencontre avec l'autre ! » (Entretien 5).

La rencontre est donc toujours non seulement possible, mais essentielle. De plus elle ne semble finalement pas tant impactée par les difficultés évoquées par tous.

« Encore une fois, c'est pareil, quoi, c'est vraiment la rencontre humaine qui fait que, ben hop ! » (Entretien 17).

Même la langue, première difficulté évoquée, n'empêche pas d'aller vers l'autre : « la langue, pour vous, c'est pas forcément toujours une barrière ?…

- c'est jamais une barrière ! C'est jamais une barrière, la langue, ça peut être aussi un atout, ça peut être un avantage, parce que euh… / ben oui, parce qu'on se comprend, on va dans notre propre humanité, et si on va dans notre propre humanité, on aide les gens à, à se sentir bien et à s'intégrer ; et en s'intégrant, on favorise des choses qui sont des bases, des racines, qui vont permettre ensuite, de développer plein de choses ». (Entretien 15).

L'essentiel dans l'accompagnement familial c'est d'instaurer la confiance et une réelle relation à l'autre. Cela passe en effet beaucoup par une manière d'être, de faire, et par des échanges qui ne se font pas que par des mots. La confiance reste une notion essentielle du point de vue des orthophonistes :

« Il me semble que la priorité à donner c'est celle-là ; développer un lieu où y a de la confiance qui peut… se mettre en place, et à partir du moment où ça s'est installé, on peut aller plus loin ». (Entretien 8).

« Ben, la confiance a eu lieu, si bien que il est venu très régulièrement aux rendez-vous » (Entretien 8)

« Du coup ça va être peut-être plus de temps, pour qu'y ait un peu ce climat de confiance » (Entretien 16).

La rencontre, la confiance sont essentielles dans l'intervention orthophonique en général et dans l'accompagnement familial en particulier.

Elles sont si essentielles qu'elles semblent dépasser les difficultés que peuvent rencontrer chacun des protagonistes dans la situation qui a guidé notre travail.

Pourtant, pour que la rencontre ait lieu, il faut un élan : « il faut donner de soi pour communiquer avec des familles… bilingues. Si on n'a pas envie, clairement, je pense qu'il se passe rien, hein ! » (Entretien 6). Mais cet élan doit provenir de chacun des deux côtés ; et il arrive que la famille soit en proie à de telles difficultés qu'elle ne puisse s'autoriser cet élan… « ben ils font un pas en avant, donc moi aussi, quoi, c'est vrai, il faut qu'on fasse tous les deux des efforts, parce qu'on voit, la famille qui a pas tenu // ils faisaient pas du tout d'effort ; » (Entretien 6).

Nous pensons que c'est le cas lorsque que les accompagnements sont plus difficiles, voire presque impossibles, comme dans le cas de familles qui refusent de s'intégrer par exemple. C'est sur ces points, qui portent notre regard plus loin, que nous allons conclure notre travail.

CONCLUSION

L'accompagnement familial constitue un axe de travail essentiel en orthophonie. L'instauration d'une relation de confiance, d'écoute et d'échanges réciproques et réguliers sont nécessaires à la fois pour la famille (patient et parents) et pour le professionnel.

L'accompagnement familial ne constitue pas une thématique très abordée ni développée dans la littérature spécifique à notre métier ; il en est de même pour notre pratique auprès de familles migrantes.

Les difficultés particulières à ces dernières, que nous avons soulignées dans ce travail constituent une spécificité de ces familles et de notre travail.

Toutefois, comme nous l'avions pressenti, nous avons vu à travers nos entretiens que les orthophonistes sont pleins de ressources.

Notre enquête a permis de récolter des ressentis, des interrogations, des représentations, qui, en étant parlés, ont mis en œuvre un travail de réflexion.

Tout questionnement sur les enjeux de cette relation particulière à des familles migrantes ouvre un champ d'interrogations qui peut faciliter le déroulement du projet de soin. Ainsi ce travail sur le lien de confiance à tisser contribue à engager plus favorablement la mise en route de l'intervention orthophonique et peut mettre en perspective l'accompagnement familial.

Certes, le phénomène de migration peut avoir un impact très lourd sur une famille, peut entraîner de nombreuses difficultés pour elle et pour les professionnels amenés à la côtoyer, à travailler avec elle, mais la rencontre s'avère toujours possible.

Si celle-ci semble d'emblée une problématique assez complexe (à cause des différences notables de langue et de culture notamment), si la confiance semble plus difficile à se mettre en place de prime abord et demande plus de temps, il ressort de nos entretiens que ces difficultés, une fois surmontées, peuvent rendre cette rencontre plus ample.

Nous avons aussi noté que d'autres paramètres (milieu socio-culturel, représentations...) semblent entrer en jeu dans l'établissement d'un accompagnement familial.

Ainsi ce travail exploratoire nous a permis de réaliser que si nous avons souhaité cibler notre démarche sur la relation des orthophonistes avec des familles migrantes, parce que cette problématique s'était posée durant ces études, il serait intéressant de s'interroger sur ces mêmes relations avec les familles tout venant.

En effet, d'autres travaux seraient sûrement à mener sur l'établissement de cette relation particulière qui se tisse dans l'accompagnement familial, et il nous semblerait intéressant de pouvoir explorer les facteurs qui entrent en jeu dans cet aspect de l'intervention orthophonique. Il s'agirait de savoir non pas en quoi il consiste mais plutôt comment il se met en place, de quoi il se nourrit, quelles représentations peuvent influencer sa dynamique.

Aller interroger le point de vue des familles et pourquoi pas aussi celui des patients pourrait de même constituer l'objet d'autres travaux sur l'accompagnement familial.

Nous pensons que cela pourrait faire l'objet de futurs mémoires d'orthophonie, qui pourraient susciter un intérêt aussi important que celui qui nous a portée tout au long de ce travail.

Bibliographie

Ouvrages :

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Monfort M., Sanchez A., Monfort I., Les troubles de la pragmatique chez l'enfant, Entha Editions pour Ortho Editions 2005

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Tain L. (sous la direction de), Le métier d'orthophoniste : Langage, genre et profession, ENSP Métier Santé Social, Rennes, 2007

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Mémoires :

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Lefèbvre F., Orthophonie et bilinguisme : comment penser la prise en charge orthophonique ? Guide d'information à l'usage des orthophonistes. Mémoire d'orthophonie, Nantes, 2008 → Guide d'information pour la prise en charge orthophonique de patients bilingues

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Articles :

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Article disponible sur : http://www.cairn.info/revue-pensee-plurielle-2004-2-page-51.htm Saulnier G., Immigration et parentalité, Recherches sur la famille – conseil et développement de la recherche sur la famille au Québec, volume 5, numéro 2, printemps 2004

De l’exil à la précarité contemporaine, difficile parentalité, Rhizome n°37, décembre 2009 Rééducation orthophonique n°242, juin 2010 : la guidance parentale autour de l'enfant handicapé ou l'accompagnement des parents du jeune enfant déficitaire

Rééducation orthophonique n°247, septembre 2011 : l'éthique en orthophonie

Sitographie

www.cnrtl.fr

www.lesentretiensdebichat.com

→ www.lesentretiensdebichat.com/Media/publications/orthophonie_53_57.pdf pour Guidance, Accompagnement, Partenariat : les alentours de l'intervention orthophonique

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→ http://www.coe.int/t/dg4/linguistic/Source/Framework_FR.pdf pour « apprentissage des langues et citoyenneté européenne » ; un cadre européen commun de référence pour les langues : apprendre, enseigner, évaluer, division des politiques linguistiques, Strasbourg, 2010 http://www.cairn.info/revue-pensee-plurielle-2004-2-page-51.htm : Pourtois Jean-Pierre et al., «Souffrances affectives, cognitives et sociales des parents en exil », Pensée plurielle, 2004/2 no 8, p. 51-60. DOI : 10.3917/pp.008.0051

Annexes

NB : Dans la retranscription des entretiens les codes suivants sont utilisés : / : pour 1 seconde de silence

- : pour une fin de mot non prononcée Entretien 1

(…) - est-ce que c'est différent de quand tu reçois des familles françaises ?

- Euh…il y a une vision de l'orthophonie qui est différente en Angleterre, déjà… Enfin, dans la plupart des pays anglophones…

- parce que le métier n'est pas pratiqué pareil ?

- C'est pas la même chose ; d'abord c'est souvent dans les écoles qu'elles travaillent, les orthophonistes, elles sont payées euh… il n'y a pas d'orthophonie libérale

- elles sont payées par l'école ?

- par l’État ; et donc elles interviennent dans un cadre très scolaire et euh soit elles…. elles travaillent beaucoup autour du langage oral ; dans les hôpitaux aussi ; mais je crois pas qu'il y ait d'orthophonistes en libéral ; en tout cas c'est pas remboursé ; elles travaillent dans les hôpitaux, elles travaillent beaucoup autour du langage oral ; la dyslexie c'est souvent quelque chose de particulier ; je crois qu'elles heu… moi la plupart des familles qui viennent me voir c'est quand même beaucoup pour des problèmes d'articulation, même en anglais

- du coup ils ne viennent pas pour des problèmes comme les enfants français ?

- Euh si, dyslexie un peu aussi au niveau des difficultés d'apprentissage de la lecture, mais ça ce sont ceux qui sont scolarisés dans des écoles françaises (…) Oui, donc euh voilà… En Angleterre, sinon,

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