• Aucun résultat trouvé

I) Méthodologie

2) Approche

Pour répondre à cette question, nous avons choisi d'adopter une approche sociologique.

Cette dernière permet d'observer, de comprendre des faits en portant notre regard sur les hommes, les relations qu'ils initient et qui se vivent entre eux.

Elle nous permettait donc d'aller à la rencontre des acteurs de terrain auxquels nous nous intéressons et de pouvoir porter, à travers eux, un regard le plus objectif possible sur notre objet d'étude.

À la lecture de divers ouvrages nous nous sommes retrouvée dans cette approche qui semblait correspondre aussi à notre personnalité et à la rencontre clinique telle qu'elle peut se vivre en orthophonie en ce qu'elle constitue, selon Alain Blanchet et Anne Colin (2005, p15) une « situation sociale de rencontre et d'échange et non pas un simple prélèvement d'informations ».

Ensuite, étant donné le peu de publications sur le sujet, nous nous sommes inscrite dans une démarche d'envergure exploratoire.

Or dans la démarche sociologique, après l'observation (qui nous a été donnée de mener à travers nos stages, lectures et discussions informelles), la deuxième étape logique est l'entretien. Comme l'écrit J-C Combessie : en sociologie, « l'enchaînement le plus habituel des méthodes à vocation exploratoire est le suivant : observation → entretien → questionnaire » (2007, p11).

Ainsi le questionnaire constitue la dernière étape de l'enquête menée et a pour but de préciser des données déjà relevées ou au moins soupçonnées.

Il ne pouvait donc pas constituer notre choix méthodologique puisque, comme l'ajoute J-C Combessie un peu plus loin (2007, p 33) « le questionnaire a pour fonction principale de donner à l'enquête une extension plus grande et de vérifier statistiquement jusqu'à quel point sont généralisables les informations et hypothèses préalablement constituées ».

Par ailleurs il nous semblait important que les questionnements émanent non pas de l'enquêteur, c'est-à-dire de nous-même, mais bien des professionnels, du terrain ; et un questionnaire n'aurait pas permis cela.

Nous voulions donc une technique de recherche qui laisse libre cours à l'expression des orthophonistes.

En effet, comme nous l'avons précédemment relevé, étant donné le peu de littérature sur le sujet nous n'avions que nos présupposés et a priori pour guider nos questionnements.

Or nous avions à cœur de pouvoir laisser une place à ce que nous n'aurions pas imaginé, pas pensé.

Nous souhaitions pouvoir utiliser les propos des orthophonistes pour envisager ce qui ne l'aurait pas été et rebondir en direction d'autres possibles.

a) Le choix de la méthode

Ainsi, parmi les méthodes proposées en sociologie (questionnaire, entretien directif, semi directif ou libre) nous avons donc choisi de faire une enquête de terrain sous forme d'entretiens semi-directifs.

C'est l'outil qui nous semblait répondre le mieux à notre objectif de recherche.

En effet, d'une part il permettait aux interrogés de s'exprimer réellement, sans être "enfermés" dans des questions trop orientées ou directives, et il nous permettait d'autre part de veiller à rester centré sur les éléments qui nous intéressaient, sans trop nous écarter de notre thématique.

Nous avons donc réalisé deux entretiens exploratoires. Ceci afin d'évaluer cette méthode, de voir si elle était bien adaptée, mais aussi de tester notre guide d'entretien.

Nous avons ainsi pu sensiblement modifier ce dernier suite à cette première étape de terrain, nous y reviendrons.

Notre démarche nous avait fait choisir une méthode d'enquête (l'entretien semi directif), nos questionnements nous ont amenée à décider de mener ces entretiens auprès d'orthophonistes afin de recueillir leurs témoignages, difficultés et questionnements en ce qui concerne l'accompagnement familial auprès de parents migrants, non francophones.

 Choix des populations - Population interrogée

Nous avons choisi d'aller à la rencontre des orthophonistes plutôt que des familles pour différentes raisons.

Comme nous l'avons déjà signifié, il existe peu de travaux portant spécifiquement sur

l'accompagnement familial ; pourtant, il est fréquemment évoqué comme outil de travail, que ce soit dans les textes officiels régissant la profession, dans des parutions de type articles ou actes de colloques, mais aussi dans le discours des orthophonistes (enseignants, maîtres de stages....). Il nous a donc semblé important pour un premier travail d'interroger plus

précisément les professionnels sur ce sujet.

Ensuite d'un point de vue purement pratique, il nous était difficile d'interroger les familles sur leur vécu de l'accompagnement parental puisqu'elles étaient, selon les critères de notre étude, non francophones. Étant nous-même seulement francophone nous pensons que cette

démarche auprès des parents pourrait certes être intéressante mais nécessiterait la présence d'un traducteur.

- Quels orthophonistes ?

Nous voulions qu'il y ait dans notre échantillon de professionnels des hommes et des femmes, des personnes exerçant en milieu rural et en milieu urbain, en libéral et en salariat.

Ces critères ont été choisis à titre indicatif, puisque nous nous positionnons dans une démarche exploratoire, et étant donnée la faiblesse de notre échantillon nous ne prétendions faire aucune statistique.

Ceci étant, il nous semblait intéressant de pouvoir cerner si ces critères pouvaient entraîner des différences significatives dans les réponses.

En outre, tous devaient recevoir, parmi leur patientèle, au moins une famille non francophone. Nous avons ainsi réalisé ces entretiens auprès de maîtres de stages (ou de leurs collègues), auprès d'orthophonistes rencontrés lors d'une formation ou indiqués (par des étudiantes de notre promotion ou d'autres orthophonistes, maîtres de stage ou interviewés).

Nous avons donc pu nous entretenir avec des orthophonistes hommes et femmes (mais une grande majorité de femmes tout de même), exerçant en Haute-Garonne ou dans des départements limitrophes, en ville ou en milieu rural, et enfin, en libéral et en salariat.

Nous avons souhaité intégrer ces paramètres afin d'extraire éventuellement des corrélations ; mais notre population n'avait pas pour vocation à être représentative de la population des orthophonistes puisqu'il s'agit d'une première démarche dans ce domaine, de type exploratoire, donc.

Nous avons rencontré 19 orthophonistes, dont une pour un premier entretien exploratoire (noté entretien 0 dans le tableau ci-dessous, et dont les propos ne figurent pas dans ce travail) ; 17 orthophonistes ont été vus individuellement et 2 orthophonistes (travaillant dans la même structure) ensemble.

Parmi ces professionnels, 15 exerçaient en libéral et 4 en salariat. On compte 17 femmes et 2 hommes.

Par ailleurs 8 exercent dans une métropole, 7 dans une petite ville et 2 exercent dans un village.

Voici un récapitulatif de ces entretiens suivant les critères choisis :

entre-tien

Sexe Mode

d'exercice d'habitants Nombre

(arrondi)

entre-tien

Sexe Mode

d'exercice d'habitantsNombre

(arrondi)

1 F libéral 1400 10 F libéral 450 000 banlieue

2 F libéral 16000 11 F libéral 23500

3 F libéral 450 000

centre-ville

12 F libéral 16000

4 F libéral 450 000 banlieue 13 F salariat 25500

5 F salariat 450 000 centre-ville 14 F libéral 450 000 centre-ville 6 F libéral 3600 15 M libéral 450 000 7 F libéral 23500 16 F x2 salariat 22000 8 F libéral 12500 17 M libéral 450 000

9 F libéral 450 000 banlieue 0 F libéral 8300

Notons que ces critères n'ont pas été déterminants dans les résultats obtenus.

disposer d'assez de temps pour laisser émerger un maximum d'expériences, de questionnements et de réflexions.

Toutefois les emplois du temps des orthophonistes étant souvent chargés, nous avions conscience de la difficulté que pouvait représenter la requête d'un « long » entretien.

Nous avons donc sollicité des entretiens d'une durée d'une heure environ mais nous sommes adaptée aux disponibilités de chacun.

Certains entretiens n'ont donc duré que 3/4 d'heure alors que d'autres ont pu dépasser le temps prévu (jusqu'à 1h20 environ).

- Population de référence

La population de référence devait être constituée, nous l'avons dit, de familles non francophones.

Or comme nous l'avons expliqué précédemment, il est difficile de définir ce que veut dire non francophone.

Nous nous sommes donc fiée au ressenti des orthophonistes après leur avoir expliqué ce que nous recherchions, à savoir, qu'ils puissent se référer à des familles dont les parents ne parlaient pas ou peu ou mal le français.

Nous voulions que les orthophonistes aient une incertitude quant à la compréhension possible entre chacun des interlocuteurs (parents et orthophoniste).

Nous n'avons pas voulu limiter notre étude en ne ciblant qu'une seule langue, un seul pays d'origine ou une seule culture.

Il nous semblait au contraire intéressant de voir justement si l'un de ces critères pouvait éventuellement ressortir et s'avérer déterminant. Et pour cela il était nécessaire d'avoir un échantillon de différentes populations pour pouvoir les comparer.

b) Les hypothèses

Après avoir défini la population auprès de laquelle nous ferions passer des entretiens et la population de référence, nous avons pu affiner notre question de départ précisant ainsi deux hypothèses.

Notre question de départ était : comment répondre aux spécificités de l'accompagnement familial dans un contexte de migration ?

Notre intérêt portait donc sur la manière dont l'accompagnement familial est vécu par les orthophonistes dans un contexte d'intervention auprès de familles migrantes et comment, dans ce cadre, ces professionnels font face aux spécificités et éventuelles difficultés rencontrées. À partir de là nous avons posé une première hypothèse telle que :

Pour les orthophonistes l'accompagnement mené auprès de familles non francophones présente des difficultés communes, distinctes de celles constatées auprès des autres familles.

Notre but ici est de mettre en évidence les questionnements et difficultés des orthophonistes dans des situations particulières d'accompagnement familial auprès de familles non francophones.

Dans notre deuxième hypothèse nous avançons que certaines attitudes de l'orthophoniste permettent de mieux se positionner dans l'accompagnement de familles non francophones afin d'atténuer ces éventuelles difficultés.

Il s'agit d'identifier dans le discours des orthophonistes des postures positives, qui facilitent l'établissement d'un lien avec la famille et la mise en place d'un accompagnement familial. Comment les relations avec l'entourage non francophone de leurs patients issus de familles migrantes se mettent-elles en place?

Et comment, dans ce contexte particulier, se déroule leur travail d'écoute, de conseils, d'explications, et d'information?

Ce sont bien les pratiques des orthophonistes dans ce contexte particulier de l'accompagnement familial de parents non francophones que nous souhaitons explorer, ceci afin de pouvoir éventuellement faire émerger des similitudes dans les difficultés comme dans les réponses apportées à ces dernières.

Cela constituerait l'amorce d'un travail réflexif sur les pratiques dans ce contexte.

Ces hypothèses ont ainsi servi de base de travail pour l'élaboration de notre guide d'entretien.

c) La démarche en pratique

 Élaboration du guide d'entretien

À partir des pistes, questionnements et réflexions qui ont émergé lors de nos lectures et rencontres nous avons donc rédigé nos hypothèses, qui ont ensuite inspiré le guide d'entretien suivant.

Comme nous l'avons précédemment mentionné, il a sensiblement été modifié après nos deux entretiens exploratoires.

Nous avons essayé de suivre cette trame au cours de nos différents entretiens, sachant que l'ordre des thématiques abordées ne revêtait aucun caractère d'importance et que nous avons aussi laissé les orthophonistes nous guider au grès de leur discours.

En effet nous avons souhaité à la fois qu'il pose un cadre et qu'il laisse libre cours aux propos de l'orthophoniste rencontré.

Ainsi, nous avons construit ce guide :

→ Combien avez-vous reçu de familles non francophones au cours de ces trois dernières années ?

Cette entrée en matière avait pour but d'évaluer l'expérience de notre interlocuteur dans son intervention auprès de familles migrantes.

Si je vous dis « accompagnement familial auprès de familles non francophones en orthophonie », qu'est-ce que ça évoque pour vous ?

Ici nous voulions d'une part permettre à l'orthophoniste de nous donner ses premières idées sur le sujet et d'autre part d'avoir accès à ses propres représentations de l'accompagnement familial dans ce contexte particulier de famille non francophone.

→ Est-ce que pour vous l'accompagnement familial dans ce contexte est différent de celui de familles francophones ? Est-il plus difficile ?

En quoi ? Qu'est-ce qui constitue la / les différences ? Exemples.

Cette question n'est posée que si rien concernant nos hypothèses n'a spontanément émergé dans la question précédente.

→ Causes : D'où proviennent ces différences ? À quoi sont-elles liées ? (barrière de la langue, culture, représentations, histoire de la famille, de la migration…). Exemples.

Il nous semble important que l'orthophoniste puisse identifier et exprimer quels sont, pour lui, les facteurs en cause dans les différences qu'il évoque.

→ Ces différences constituent-elles un frein dans l'accompagnement familial en orthophonie ? En quoi ? Exemples.

Au besoin, nous pouvons évoquer quelques pistes telles que :

échange d'informations, conseils, rapport au patient ? (position différente s'il sert de traducteur), implication de la famille dans la rééducation orthophonique ? (respect des jours/ horaires de séance), place de l'enfant (du patient) dans la famille ? → Savez-vous s'il existe des orthophonistes dans le pays d'origine de la famille et comment ceux-ci exercent ?

Cette question nous semble importante parce qu'elle permet de savoir si l'orthophoniste s'est posé la question de la connaissance ou pas de son métier par la famille, mais aussi parce que,

si c'est le cas, elle peut apporter des précisions quant à ce à quoi la famille peut s'attendre. En effet, le métier d'orthophoniste ne recouvre en pas exactement les mêmes champs d'actions dans tous les pays.

→ Selon vous, le fait que la famille accepte ou pas l'accompagnement proposé vient-il plus de leur culture, leur langue ou de leur investissement de la langue française, autre ? Exemples

Il s'agit ici de voir comment l'orthophoniste a pu mettre en lien les éventuelles réticences de la famille à l'égard de ce qu'il propose avec des causes spécifiques à ces familles migrantes.

→ Quelle place accordez-vous à l'histoire de migration de la famille ?

Nous cherchons à savoir si la thématique de la migration est un sujet qu'abordent les orthophonistes avec ces familles qui viennent d'ailleurs, et ce que ça peut représenter pour eux.

→ Est-ce que vous diriez que la distance thérapeutique est la même que celle adoptée pour des familles francophones ?

Cette notion a été ajoutée suite à un entretien exploratoire et a suscité de nombreuses questions et réflexions, notamment : qu'est-ce que la distance thérapeutique ? Et beaucoup d'orthophonistes ne semblent pas s'être interrogés sur ce sujet.

La deuxième partie de l'entretien concerne plutôt les adaptations, postures adoptées par les orthophonistes, leurs manières d'être ou de faire,.

→ qu'est-ce que vous proposez /avez proposé, qui a marché/ ou pas ? (de différent par rapport à ce que vous faites habituellement)

→ Quelles postures « nouvelles » de votre part les différences évoquées peuvent-elles entraîner ?

Qu'est-ce que vous pouvez faire avec ces familles là en particulier que vous ne faites pas / ne feriez pas avec les autres familles (francophones) ?

À titre d'exemple ou pour amorcer la réflexion si besoin, nous en avons listé quelques unes :

→ Postures : apprendre la langue /quelques mots de la famille ; s'intéresser d'abord à la culture, la langue, l'histoire de la famille (génogramme) ; aller à la rencontre de la famille dans son identité propre ; donner aux enfants des outils qui pourraient servir à toute la famille (prêt de livres, dictionnaires…) ; parler, échanger, expliquer l'orthophonie, faire le lien avec leur demande de parents et celle de l'école ; orienter

vers / faire appel à un relais (médiateur, traducteur, cours de français, associations, autre) ; adapter langage, vocabulaire, vitesse ; s'appuyer sur l'enfant qui maîtrise mieux le français

L'objectif ici est bien de faire émerger, par un travail réflexif a posteriori sur sa pratique, les éléments jugés décisifs par l'orthophoniste pour la réussite de son accompagnement ou de sa rééducation.

La question suivante permet de préciser certaines de nos hypothèses si elles n'ont pas été spontanément évoquées.

→ Quelle est la place du non verbal dans l'accompagnement familial de familles non francophones ?

Est-elle différente de celle en contexte francophone ?

Si notre interlocuteur n'en parle pas spontanément, nous trouvions intéressant d'aborder cette notion car le non-verbal tient une grande part dans toute communication.

→ Est-ce que pour pallier les difficultés d'accompagnement familial vous pouvez faire plus de lien avec l'école ?

Cette piste a aussi été ajoutée suite à notre second entretien exploratoire. Il nous a semblé judicieux de l'intégrer afin de voir si la diminution de rapports avec la famille pouvait entraîner plus de rapports avec d'autres partenaires tels que l'école.

→ - Où avez-vous été formé ?

- Avez-vous, au cours de votre formation, reçu un enseignement concernant la prise en charge voire l'accompagnement familial de familles non francophones ou l'avez-vous fait depuis votre formation initiale ?

→ Lors de votre formation initiale : → Lors d'une formation que vous avez suivie depuis ?

Cette question avait pour but de nous permettre de mettre en lien les propos de notre interlocuteur avec sa formation ; elle permettait de savoir si ces propos étaient le fruit d'enseignements (qu'ils soient de base ou fassent suite à un besoin de formation dans ce domaine) ou plutôt de sa propre expérience.

Elle nous permettait aussi d'évaluer si leur intervention auprès de familles migrantes pouvait nécessiter chez les orthophonistes des besoins en formation ou si chacun estimait pouvoir faire son travail sans requérir d'outils supplémentaires.

→ En définitive quels mots utiliseriez-vous pour résumer l'accompagnement familial de familles non francophones ?

Comme en début d'entretien, nous laissions notre interlocuteur revenir librement sur ce qui lui paraissait essentiel dans cet aspect de son métier.

Cette question nous permettait aussi de voir si de nouvelles choses avaient émergé au cours de l'entretien, qui prendraient une importance particulière.

→ Est-ce que vous pensez à un(e) collègue que je pourrais rencontrer et avec qui je pourrais m'entretenir dans le cadre de cette enquête ?

Cette question n'a pas toujours été posée. Elle nous permettait, en plus d'obtenir des coordonnées d'autres orthophonistes, de savoir si l'orthophoniste que nous avions en face avait pu évoquer ce sujet avec des collègues.

Nous avons ajouté à nos « contraintes » d'entretien le fait de solliciter les orthophonistes afin qu'ils illustrent leurs propos d'anecdotes. En effet il nous semblait important que ces derniers constituent une vraie situation narrative, soient réellement empreints d'un vécu expérientiel.

 Méthode d'analyse

À la suite des entretiens et de leur retranscription nous avons opté pour une analyse thématique des propos recueillis.

Nous avons donc réalisé l'inventaire des éléments importants de chaque entretien, puis les avons regroupés selon des critères sémantiques (c'est-à-dire thématiques).

Les choix thématiques étaient déterminés de facto par la grille d'entretien, mais chacune des sous-catégories a ensuite été déterminée par les données recueillies.

Ceci impliquait toutefois de mettre de côté un certain nombre de données car les entretiens constituent un « matériel verbal riche et complexe » (Bardin, 2013, p93), mais cette richesse (parfois ce fouillis) ne pouvait de toutes manières pas être relaté tel quel, sans une analyse et donc une organisation minimale.

En effet, le but de l'analyse de données est de pouvoir fournir une « représentation simplifiée des données brutes » données par le matériel verbal (Bardin, 2013, p152).

La catégorisation introduit cependant un biais principal qui repose sur les choix subjectifs faits par l'analyste.

Mais comme nous l'avons exprimé, les principaux choix thématiques ont été déterminés par la grille d'entretien ; ensuite, le choix des données exploitées (phrases, extraits) ont en effet été soumis à notre propre subjectivité.

Nous avons donc, conformément à notre guide d'entretien, et par là-même à nos hypothèses, posé deux grandes thématiques, à savoir d'une part les difficultés des orthophonistes dans l'accompagnement familial avec des parents non francophones, et d'autre part leurs ressources (positionnements, attitudes) dans ce contexte.

Ensuite, les différentes difficultés (puis ressources) évoquées par chacun de nos interlocuteurs ont été regroupées en sous-catégories de ces deux thématiques.

Certains éléments des propos recueillis nous semblaient importants à transmettre alors même

Documents relatifs