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L’établissement d’une réglementation destinée à une industrie durable telle que l’écotourisme comporte des enjeux économiques, sociaux et environnementaux, bien qu’il soit motivé par des objectifs de conservation et de durabilité. Afin d’assurer la viabilité des ressources visées sans compromettre inutilement la rentabilité des compagnies qui en dépendent, il importe d’effectuer une évaluation adéquate et complète des impacts effectifs et potentiels du dérangement généré par la fréquentation des sites d’observation par l’industrie écotouristique. Cette étude a été conçue afin de répondre à ce besoin dans le contexte spécifique de l’observation des phoques, tant pour définir l’étendue de la problématique que pour fournir des connaissances afin d’appuyer le développement d’outils de gestion applicables et efficients.

Bien que plusieurs études antérieures visant à évaluer les impacts de l’écotourisme tant sur les phoques communs que sur les pinnipèdes en général aient été réalisées (Allen et al. 1984, Kovacs and Innes 1990, Born et al. 1999, Suryan and Harvey 1999, Cassini 2001, Boren et al. 2002, Engelhard et al. 2002, Cassini et al. 2004, Jansen et al. 2010, Andersen et al. 2012), la grande variabilité des réponses qui y sont décrites ainsi que la diversité des protocoles utilisés rendent difficiles les généralisations quant aux recommandations à émettre. De plus, les types de dérangements considérés et les paramètres qui y sont investigués sont souvent limités, ce qui restreint l’application des conclusions tirées aux situations similaires. Nous avons donc abordé cette question sous un angle global tenant compte de la diversité des activités écotouristiques proposées en milieu marin et en milieu terrestre, mais aussi des conditions environnementales et des caractéristiques individuelles des animaux, nous permettant ainsi de dresser un portrait complet et précis des impacts à court et à moyen termes de cette industrie sur le phoque commun du Saint-Laurent. Nous avons également considéré l’intensité des réponses comportementales à court terme pour évaluer la perception qu’ont les phoques du danger représenté par les touristes les conduisant à différents comportements d’anti-prédation. Cette approche nous a permis de prédire l’intensité de ces réponses en fonction des conditions d’approche, et donc d’évaluer les situations conduisant à la fuite des individus. Enfin, nous avons étudié les répercussions de ces dérangements répétés sur une échelle saisonnière, afin de cibler les différents processus biologiques susceptibles d’être affectés et d’en prédire les éventuelles conséquences sur les phoques communs du Saint-Laurent ciblées par l’industrie écotouristique.

Fréquentation touristique

L’industrie écotouristique à Petit-Gaspé a été active durant toute la période d’étude. Ce sont les deux compagnies offrant des excursions en kayak qui ont constitué la plus grande partie du trafic observé durant la saison estivale, soit plus de 40% des groupes ayant visité l’échouerie. Le nombre de groupes de randonneurs observé a par ailleurs chuté de plus de la moitié en 2012, probablement dû à la l’interruption des visites guidées offertes par un commerçant local cette année là. Une nette augmentation de l’achalandage touristique a été constatée entre la fin juillet et la mi-août, période durant laquelle un maximum de 13 groupes ont visité le site durant la même session d’observation quotidienne (4h). Certains processus biologiques cruciaux ayant cours durant la saison estivale chez le phoque commun pourraient avoir été affectés par cette hausse de la fréquentation touristique de l’échouerie, bien que l’effet n’ait pu en être directement mesuré.

Étant donné que les naissances ont lieu au début de la saison, soit de la mi-mai à la mi-juin (Dubé et al. 2003, Van de Walle et al. in prep-b), il est probable que le faible achalandage touristique n’ait eu que peu ou pas d’effet délétère sur ces évènements ou sur la période de lactation subséquente se prolongeant jusqu’à la mi-juillet. Toutefois, étant donné que les soins maternels sont surtout prodigués dans l’eau et la nuit (Van de Walle et al. in prep-a), leur fréquence n’a pu être observée et il est donc impossible de statuer sur l’absence d’effet d’un achalandage touristique, même faible, sur leur qualité et leur quantité. Par ailleurs, la période post- sevrage, durant laquelle les chiots doivent apprendre à chasser pour combler leurs besoins nutritionnels, survient alors que le tourisme s’intensifie sur l’échouerie. La vulnérabilité des jeunes chiots sevrés est donc maximale durant cette période où ils ne peuvent compter que sur les réserves de graisses accumulées durant la lactation pour pallier à leur manque d’expérience dans l’acquisition de ressources. Cette classe d’âge pourrait conséquemment être particulièrement affectée par des dérangements répétés.

C’est aussi durant cette période où l’achalandage touristique est important que la période des accouplements a lieu. Leur déroulement essentiellement aquatique fait en sorte qu’ils ne sont que rarement observés, mais on peut supposer qu’une hausse de l’achalandage, particulièrement des activités aquatiques comme la plongée, la navigation de plaisance et le kayak, pourrait perturber la formation des leks, qui caractérisent les comportements de cour des mâles phoques communs (Boness et al. 2006), à proximité de l’échouerie. Une telle perturbation pourrait entraîner une baisse du succès de reproduction et donc une diminution des naissances sur cette colonie.

Enfin, la phénologie de la mue fait en sorte qu’elle s’étend sur plusieurs semaines, s’échelonnant du début juillet au mois de septembre, mais c’est au début du mois d’août que le nombre d’individus ayant

entamé la mue est le plus important, entraînant donc une forte densité d’individus sur l’échouerie. Ce processus, en plus de ceux évoqués précédemment, s’accomplit donc majoritairement alors que l’achalandage touristique est à son maximum provoquant ainsi davantage de perturbations, tant en raison du nombre élevé de phoques sur l’échouerie que de l’affluence touristique importante. L’augmentation du temps au sec permet aux animaux d’éviter des coûts énergétiques additionnels au maintien d’une circulation sanguine suffisante à la surface de la peau (Paterson et al. 2012) et évite la création de plaies survenant lorsque le pelage est mouillé. Des remises à l’eau fréquentes causées par un achalandage touristique important pourraient donc imposer un coût énergétique supplémentaire aux animaux durant ce processus physiologique.

Plusieurs des activités biologiques ayant lieu durant la saison estivale pourraient donc être affectées par un achalandage touristique fréquent et intense, et ces impacts pourraient avoir des répercussions négatives sur les colonies de phoques communs visitées.

Impacts à court terme

Les phoques ont démontré une sensibilité variable aux perturbations engendrées par les visites touristiques, mise en évidence par le large éventail de comportements d’anti-prédation exprimés en réponse au dérangement. Tous les types d’activités ont provoqué des réponses de fuite chez les animaux, de façon plus ou moins généralisée en fonction des conditions d’approche et de l’activité impliquée. Une telle réponse indique que les animaux perçoivent un danger réel pour leur survie et afin d’éviter la menace, choisissent de quitter leur aire de repos pour un environnement leur permettant d’exploiter leur vélocité et leur agilité de façon optimale. Les facteurs affectant l’intensité du comportement d’anti-prédation chez les phoques communs sont présentés dans la figure 9. La distance d’approche, la vitesse et le comportement des visiteurs ou le bruit généré par ces activités contribuaient tous à l’intensité de la réponse comportementale. De plus, bien que les conditions provoquant les plus hauts niveaux de perturbation soient différentes pour chaque type d’activité, la distance d’approche s’est avéré être un bon prédicteur du degré de perturbation engendré.

Plusieurs études ayant pour but de caractériser les impacts du dérangement des colonies de phoques communs ont été réalisées (Renouf et al. 1981, Allen et al. 1984, Suryan and Harvey 1999, Nordstrom 2002, Jansen et al. 2010), cependant la variabilité des indicateurs utilisés pour caractériser ces impacts est telle qu’une évaluation comparative des effets des perturbations anthropiques sur cette espèce est très difficile. En ce qui concerne les réponses à court terme, une grande hétérogénéité a été observée entre les différentes populations étudiées, suggérant que des paramètres spécifiques qui ne sont pas directement

Figure 9: Facteurs ayant influencé la distance de fuite chez le phoque commun du Saint-Laurent à l’échouerie de Petit- Gaspé. La taille et l’épaisseur des lignes pleines ainsi que des caractères indiquent les relations les plus fortes (i.e. les caractères gras indiquent les facteurs les plus importants). Les caractères en gris indiquent les paramètres qui n’ont pas été investigués. Les lignes pointillées indiquent des relations indirectes possibles entre les facteurs (inspiré de Stankowich and Blumstein 2005).

Vitesse du prédateur Taille du prédateur Direction de l’attaque Type de prédateur Distance d’approche Intention du prédateur Nombre de prédateurs Intensité du comportement d’anti-prédation Camouflage Lumière Heure du jour Type d’habitat Degré de couverture Distance au refuge Taille du groupe Effet du prédateur Expérience de la proie Qualité du site (niveau de la marée

 espace d’échouerie) Faim et autres stress

Défenses morphologiques Condition physique État reproductif Taille Sexe Age Température Caractéristiques du site

liés à la source de perturbation tels que la composition de la colonie, la structure du site ou l’historique d’exposition, influencent la perception du risque associée au dérangement anthropique tel que décrit par Stankovitch et Blumtstein (2005). Par exemple, Henry et Hammill (2001) ont observé que la moitié des animaux fuyaient lorsque les bateaux approchaient à moins de 200m de la colonie de Métis (Québec, Canada) alors qu’à la colonie de Disenchantment Bay (Alaska), on atteignait ce seuil à 300m (Jansen et al. 2010). Dans le cadre de notre étude, nous avons établi que la probabilité de fuite avoisinait 50% lorsque les bateaux s’approchaient à 60m des adultes et à 200m des chiots. Ces seuils de fuite variables indiquent que certaines caractéristiques, locales, individuelles ou temporelles modifient la perception du risque. Parmi ces facteurs, l’âge des animaux affectait l’intensité des comportements d’anti-prédation, les chiots étant plus sensibles que les individus plus âgés comme c’est le cas chez le phoque du Groendland (Kovacs and Innes 1990). La taille du groupe modifiait aussi l’intensité de réponse étant donné que la réponse des individus seuls était plus intense que celle des phoques échoués en groupe (Figure 9). Nous avons également observé un effet du niveau de la marée sur la probabilité de dérangement des individus (Figure 9). Beaucoup de paramètres spécifiques peuvent ainsi moduler les réponses aux perturbations, outre les caractéristiques de la source de dérangement et devraient être pris en compte pour effectuer une évaluation précise de leur impact.

Impacts à moyen terme

Une légère baisse du temps dédié au repos entre la fin juillet et la mi-août et une augmentation du temps consacré au changement de position ont été constatés. Cette baisse pourrait être expliquée par l’augmentation de l’affluence touristique durant cette période, mais cette modification du budget d’activité survient également durant la période de reproduction ce qui pourrait expliquer le patron observé. Par ailleurs, la proportion du temps dévouée aux interactions sociales agressives, au grooming et au déplacement n’a pas été modifiée. Si l’augmentation du niveau d’activité des animaux échoués constatée dans cette étude est effectivement une conséquence de l’achalandage touristique important, elle pourrait avoir des répercussions sur le bilan énergétique des individus, notamment durant certaines parties du cycle reproductif des phoques communs considérant les coûts élevés de cette activité biologique cruciale. Chez les mammifères, l’énergie maternelle investie est maximale pendant la lactation (Millar 1977), période durant laquelle la femelle phoque commun perdra en moyenne plus de 60% de son énergie corporelle, soit 30% de sa masse au moment du sevrage de son chiot (Bowen et al. 2001). C’est donc durant cette période que sa condition physique est la plus critique et que ses besoins en énergie sont les plus importants, d’autant que les femelles sont à nouveau fertiles à ce moment et s’accoupleront dans les semaines suivantes (Boulva and McLaren 1979, Boyd 1991). Chez le mâle, la période des accouplements correspond également à la période où la demande énergétique

est la plus intense et ils perdront en moyenne près d’un kilogramme par jour (Walker and Bowen 1993). Une telle augmentation des dépenses énergétiques entraîne nécessairement une augmentation des besoins en apport caloriques via l’alimentation ainsi que des besoins de repos prolongés. La coïncidence de cette diminution du repos avec les stades reproductifs les plus énergétiquement coûteux tant chez les mâles que chez les femelles pourraient donc affecter leur succès reproducteur en imposant un coût énergétique supplémentaire.

Bien que les adultes soient affectés par un achalandage touristique important, les répercussions potentielles se produiront plutôt au niveau du succès reproducteur des individus que de leur survie. Les phoques sont à cette période confrontés au compromis inévitable entre l’acquisition des ressources et la conservation de l’énergie et la reproduction, mais il est improbable qu’une diminution du temps alloué au repos affecte la survie des adultes. Par contre, les chiots nouvellement sevrés, beaucoup plus vulnérables durant cette période d’acquisition de l’autonomie alimentaire, pourraient voir leur survie affectée. En effet, étant donné leur efficacité de chasse limitée, l’acquisition d’énergie nouvelle est très restreinte et les chiots doivent optimiser la conservation de leur énergie afin d’éviter des coûts inutiles. La diminution du repos pourrait modifier leur bilan énergétique et entraîner une diminution du gain de masse, un déterminant essentiel de leur survie durant la période hivernale (Harding et al. 2005).

Par ailleurs, la fréquentation de l’échouerie de Petit-Gaspé ne semble pas avoir été modifiée par l’achalandage touristique durant notre étude. En effet, aucune différence n’a été relevée entre les patrons d’évolution de la fréquentation des échoueries de Cap-Bon-Ami et de Petit-Gaspé. Cette absence de disparité entre ces deux sites peut s’expliquer de plusieurs façons, soit 1) une absence d’impact sur l’utilisation de l’espace d’échouerie ; 2) un manque de sites d’échouerie alternatifs assurant une proximité suffisante des ressources alimentaires ; 3) une plus grande sensibilité des animaux de la colonie de Cap-Bon-Ami au dérangement, potentiellement due à leur faible exposition; 4) une échelle spatio-temporelle inadéquate pour en mesurer les effets. Des études réalisées sur plusieurs populations de pinnipèdes indiquent qu’une activité anthropique intense au voisinage des échoueries peut conduire à une diminution de la fréquentation, comme par exemple chez l’otarie à fourrure australe (Stevens and Boness 2003), allant même jusqu’à la désertion de ces sites (Gerrodette and Gilmartin 1990). En Californie, des études à long terme ont permis de détecter une nette diminution de la fréquentation par les phoques communs des sites d’échouerie situées au voisinage des zones d’aquaculture (Becker et al. 2009). De plus, contrairement aux résultats de notre étude, des impacts ont été mis en évidence sur une échelle temporelle plus réduite à Cook Inlet en Alaska, où un évitement saisonnier des sites dérangés par les phoques commun a été constaté (Montgomery et al. 2007). Il convient donc d’interpréter ces résultats avec précaution et d’envisager que l’effet ait pu être masqué par d’autres facteurs ou bien qu’il ait été indétectable avec le protocole utilisé.

Implications

L’écotourisme génère des bénéfices économiques et éducationnels importants tant pour les communautés que pour l’industrie et les Parcs nationaux qui s’impliquent dans sa gestion. Cette industrie peut également contribuer à promouvoir les programmes de conservation dédiés à la sauvegarde des espèces- cibles et de leur habitat et permettre de les concilier avec ses visées économiques et touristiques (Powell and Ham 2008). Par ailleurs, bien que l’intérêt principal de l’expérience écotouristique soit d’observer les animaux dans leur habitat naturel, les activités d’observation ayant lieu à proximité des aires utilisées par les animaux peuvent interrompre les activités biologiques en cours et ainsi avoir des effets néfastes tant pour les individus et les populations visées que pour l’expérience écotouristique (Higginbottom 2002). L’augmentation constante de la popularité de l’écotourisme expose ces populations à une fréquentation grandissante de leur habitat et la gestion de ces activités est donc un enjeu important, autant pour leur viabilité que pour celle de cette industrie (Chen and Nakama 2013).

En plus de la réglementation officielle canadienne, le Ministères des Pêches et Océans du Canada (MPO) a élaboré une liste de directives volontaires à l’intention des plaisanciers, pagayeurs et observateurs en ce qui a trait à l’observation des phoques :

1. Ralentissez, réduisez les remous et le bruit que produit votre embarcation et continuez votre route sans vous arrêter.

2. Evitez d’approcher à moins de 100 mètres/verges d’un mammifère marin. 3. Soyez attentif et éloignez-vous au moindre signe d’agitation chez l’animal.

4. Ne vous permettez jamais de déranger, de déplacer, de nourrir ou de toucher des mammifères marins, y compris les bébés phoques.

Toutefois, ces directives n’ont pas force de loi et font entièrement appel à la bonne volonté des observateurs. Le Parc national du Canada Forillon règlemente également les activités d’observation qui ont lieu sur son territoire et interdit aux visiteurs de « chasser, piéger, harceler, attirer ou nourrir les animaux » (Canada 2000) et interdit plus spécifiquement la plongée aux sites de Petit-Gaspé et de Cap-Bon-Ami durant la mise-bas et la lactation (avril-juillet) et de circuler sur la rive durant toute la période estivale (avril-octobre) (Parks Canada 2012). Par ailleurs, la portion de l’échouerie située à l’extérieur des limites du Parc n’est pas soumise à cette réglementation. Récemment (mars 2012), une proposition d’amendement de la réglementation canadienne officielle a été présentée précisant et resserrant la réglementation actuelle. Cette

proposition définit clairement une perturbation comme quelque action que ce soit qui consiste à « s’approcher d’un mammifère marin dans l’intention d’accomplir ou de tenter d’accomplir l’un des actes suivants : a) le nourrir; b) nager ou interagir avec lui; c) le déplacer des environs immédiats où il se trouve, l’attirer ailleurs ou encore, provoquer son déplacement; d) l’étiqueter ou le marquer » et propose également une distance d’approche minimale générale de 100m (Canada 2012). Cette proposition n’a pas été ajoutée à la réglementation à ce jour.

Une modification du budget d’activité a également été constatée au plus fort de la saison touristique, durant laquelle les comportements plus actifs étaient favorisés au détriment du repos. Toutefois, étant donné le chevauchement de la période d’accouplements avec cet accroissement de la fréquentation touristique, il est difficile de conclure avec certitude que ce dernier soit responsable des changements observés. Par ailleurs, tous les types d’activité ayant cours à la colonie de Petit-Gaspé ont entraîné des perturbations importantes allant jusqu’à la fuite des animaux, les chiots étant à la fois les plus sensibles, mais aussi les plus vulnérables aux perturbations. On peut donc conclure que la situation actuelle à Petit-Gaspé est problématique autant en regard de la réglementation actuelle du parc que des directives émises par le MPO étant donné que les animaux ont effectivement été « importunés » et «déplacés des environs où ils se trouvent » et ce, de manière répétée. L’occurrence de ces comportements d’évitement en conjonction avec une diminution du temps alloué au repos démontre la nécessité d’une gestion efficace de cette industrie pour en atténuer les effets. Dans la présente étude, nous avons démontré qu’une distance d’approche minimale de 100m, telle que suggérée par la proposition d’amendement à la réglementation actuelle, est insuffisante pour limiter le niveau de perturbation durant la période estivale. Nous avons également mis en évidence le besoin d’ajuster la réglementation en fonction des différents types d’activité d’observation plutôt que d’utiliser une seule distance d’approche minimale. De plus, vu l’impact important de la vitesse et du comportement d’approche dans plusieurs cas, l’établissement de programme d’éducation et de sensibilisation ciblés pour l’industrie et la population pourrait indéniablement améliorer l’efficacité des mesures de conservation visant le phoque commun du Saint-Laurent.

Perspectives

La réalisation de cette étude a permis d’améliorer la compréhension des effets des événements de

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