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5. Discussion des résultats

Une discussion des résultats de l’estimation des modèles construits pour estimer les différentes contributions des dépenses sectorielles s’impose dans la mesure où ils ne corroborent pas les prédictions des modèles de croissance endogène qui suggèrent que certaines dépenses publiques sont favorables à la croissance. Pourquoi les dépenses publiques de consommation exercent systématiquement un effet positif sur la croissance ? Comment expliquer l’absence de relation de causalité entre le PIB et l’investissement public ? Plusieurs éléments peuvent être avancés pour expliquer certains des résultats empiriques obtenus.

A priori, les dépenses publiques de consommation alimentent la demande globale et devraient entraîner, par le biais du multiplicateur keynésien, une croissance à court terme du PIB. Si cela se vérifie pour les dépenses publiques globales de consommation à court terme, force est de constater que l’analyse décomposée montre que la croissance économique est peu alimentée à court terme par les dépenses publiques dans les facteurs fondamentaux de l’économie que sont le capital humain (santé et éducation).Ce résultat rejoint les constats d’autres études effectuées dans des pays comme le Cameroun (Kobou, 2005), la Côte d’Ivoire (Keho, 2007) et la plupart des pays de l’UEMOA (Nubukpo, 2007).Néanmoins, dans une économie ouverte, l’effet du multiplicateur keynésien est d’autant plus faible que la propension marginale de l’économie à importer est élevée. Cela pourrait expliquer l’impact négatif des dépenses publiques de consommation sur la croissance, étant donné le profil d’importatrice nette de biens et services de consommation de l’économie burkinabè. En effet, selon le ministère de l’Économie et des Finances, la balance commerciale du Burkina Faso présentait un déficit de 10,5 % du PIB en 2008.Les dépenses publiques de consommation finale dont il est question ici sont des dépenses en biens et services qui permettent d’assurer le fonctionnement quotidien de l’administration publique. Elles ne s’inscrivent donc pas nécessairement dans un objectif de croissance. Elles correspondent à ce que certains auteurs ont appelé des dépenses improductives. Il n’est pas exclu aussi que ces dépenses publiques fassent souvent l’objet d’une surestimation dans les comptes nationaux.

L’absence d’impact positif significatif sur le PIB des dépenses dans l’investissement public pose naturellement la question de l’efficacité de ces dépenses. Si les dépenses d’éducation devaient avoir un impact sur la croissance, ce ne pourrait être qu’à travers l’influence de l’éducation elle-même sur la croissance. Or, on a toujours reproché au système éducatif des pays africains de ne pas s’adapter aux exigences du marché du travail. En effet, les efforts en matière d’enseignement et de formation déployés au lendemain de l’indépendance du Burkina Faso répondaient à une préoccupation bien ciblée : former des cadres pour occuper les postes libérés par l’administration coloniale et donner à

tous les citoyens le savoir indispensable à leur pleine participation au processus de développement.

Cet engagement vis-à-vis de l’éducation s’est traduit par une multiplication des grands établissements prestigieux de formation de cadres supérieurs (université en 1974, l’ENAREF, l’ENAM, etc.).

Depuis des décennies, le système de formation n’a pas été réformé pour prendre en compte les nouveaux défis de la vie socioéconomique. Le système de formation a été en partie conservé et consacré, à l’époque de la révolution, à la formation de masse et à l’enseignement général. L’Etat dépense des ressources pour former des individus qui se retrouvent au chômage à la fin de leurs études. Il existe donc un problème d’incompatibilité entre le produit des écoles et des universités et la nature de la force de travail exigée. On pourrait caricaturer la situation d’une part, par la fuite des cerveaux induite par la mondialisation et d’autre part, en disant que les gouvernements dépensent

« inutilement » dans l’éducation puisqu’ils forment des cadres qui ne seront pas impliqués dans le processus de production.

Par ailleurs, les forts taux de redoublement et d’abandon réduisent aussi l’efficacité de l’éducation au Burkina Faso. En 2000, le taux d’achèvement de l’enseignement primaire était de 25 % ; il est passé à 29 % dans les trois années suivantes (WDI, 2003-2006 / INS). Gupta et Verhoeven(2001) ont calculé des ratios d'efficacité de la dépense publique sur un échantillon de pays africains. Les estimations obtenues par ces auteurs, pour le Burkina Faso sur la période 1984-1987, indiquent que 65 % des dépenses publiques dans l’éducation pouvaient être considérées comme inefficaces. En effet, en dépit de tous les efforts réalisés par l’Etat dans le domaine de l’éducation, la population reste en majorité non instruite. D’après les données du recensement général de la population de 2006, près de 70 % de la population du pays n’a aucune instruction. La majorité des personnes non éduquées sont des femmes : en 2006, 76,2 % des femmes de plus de 7 ans n’avaient aucun niveau d’instruction, alors qu’elles pourraient jouer un rôle important dans la croissance, notamment par leur participation à l’agriculture vivrière. Les femmes ont faiblement accès aux différents niveaux de l’éducation. Seules 0,7 % ont atteint le niveau de l’enseignement supérieur. De fortes disparités demeurent également entre les régions et entre les zones urbaines et rurales. A titre d’exemple, en milieu urbain, le taux des femmes sans instruction est de 46,1 % alors qu’en milieu rural, il est de 85,5 %. Ainsi, les dépenses courantes d’éducation, tout en ayant un effet à court terme non significatif, influent négativement sur la croissance à long terme. Les dépenses d’investissement dans le secteur éducatif, quant à elles, n’affectent positivement et significativement la croissance qu’à long terme.

Les dépenses de santé ne représentent quant à elles qu’une faible proportion de la dépense publique totale. Outre les dépenses pour le personnel de santé, la plus grande partie de ces dépenses concerne les programmes de vaccination, la construction de centres de santé et les programmes spéciaux d’urgence et de distribution de médicaments ou de matériels de protection. Il s’agit donc essentiellement de dépenses dont les effets sur la croissance ne sont pas immédiats. A l’instar du système éducatif, le système sanitaire burkinabè souffre également d’inefficacité et de disparités qui expliquent les niveaux d’accès relativement bas de la population aux services de santé et la faiblesse de certains indicateurs de développement humain (Gupta et Verhoeven,2001). A ce problème d’inefficacité s’ajoute celui de la qualité actuelle des investissements publics réalisés.

Même s’il n’a pas accès à la mer, le Burkina Faso a su tirer profit de sa position de pays carrefour au sein de l’UEMOA, en se dotant d’un réseau d’infrastructures économiques relativement développé par rapport à d’autres pays de la sous-région : 15 272 km de routes dont 2 976 km sont revêtues et 1 700 km sont des pistes rurales, deux aéroports internationaux, et une ligne ferroviaire de 1 200 km reliant Ouagadougou à Abidjan. Au cours des trois dernières années, l’Etat burkinabè a construit trois échangeurs dans la ville de Ouagadougou. Toutefois, l’infrastructure routière est soumise à une forte pression et connait souvent des surcharges. En particulier, certaines régions souffrent toujours d’un problème d’enclavement. C’est ainsi que la région de la Boucle de Mouhoun considérée comme le grenier du Burkina Faso est confronté à des difficultés pour écouler ses surplus de production, par manque d’infrastructures. Cette situation handicape le développement de l'activité économique, notamment au niveau du transport et de la mobilité des personnes et des biens. Cela pourrait expliquer le signe rattaché au coefficient de cette variable à court et à long terme.

6. Conclusion

L’objectif de cette étude était d’analyser l’impact des dépenses publiques sur la croissance économique au Burkina Faso sur la période 1977-2009. Du point de vue théorique, la relation de causalité entre les dépenses publiques et la croissance économique est en général ambiguë.

L’équation de base retenue pour les estimations économétriques s’inspire des travaux d’Ojo et Oshikoya (1995), Ghura et Hadjimichael (1996), Tenou (1999) et Nubukpo (2007) sur la croissance du PIB réel dans les pays africains. Le modèle à correction d’erreurs a été utilisé pour détecter l’impact les dépenses publiques sur la croissance économique de façon globale d’une part, et d’autre part, de façon plus affinée. Il ressort des résultats que les dépenses publiques de

consommation, ainsi que les dépenses d’investissement, prises globalement, ont eu effet positif significatif sur la croissance économique sur la période 1977- 2009.

En revanche, les estimations économétriques effectuées sur des dépenses publiques décomposées par secteur et par fonction aboutissent à la conclusion que les dépenses publiques ne semblent pas avoir sur la croissance économique l’impact significatif escompté. Ainsi, dans les secteurs de l’éducation, de la santé, de l’agriculture et même dans les infrastructures, les dépenses publiques ne paraissent pas contribuer à la croissance économique.

A long terme, les déséquilibres entre le produit intérieur brut réel et les facteurs explicatifs que sont les dépenses publiques dans l’éducation, la santé, l’agriculture, les infrastructures, la défense, ainsi que la force active et les termes de l’échange se compensent, de sorte qu’ils présentent des évolutions similaires. Mais à court comme à long termes, les dépenses publiques dans l’agriculture et les infrastructures ont un impact négatif sur la croissance de l’économie au Burkina Faso. A l’inverse, les dépenses dans la défense et les autres secteurs ont une influence significative et positive sur la croissance économique à court terme28 ; ces dépenses sont cependant récessives à long terme, sans doute à cause de leur poids. La population active a un effet positif et significatif sur la croissance dans le pays, aussi bien à court qu’à long termes. Quant aux dépenses d’éducation et de santé, elles ne paraissent pas non plus exercer l’effet positif attendu sur la croissance économique à long terme.

Ces résultats posent à l’évidence le problème de la gouvernance des dépenses publiques. Ils appellent aussi à plus d’efforts de la part des parties prenantes pour atteindre deux objectifs : d’une part, accentuer le ciblage des dépenses publiques sur les secteurs et, au sein des secteurs, sur les activités dont les liens avec la croissance économique seraient clairement démontrés ; d’autre part, assurer une meilleure exécution des dépenses publiques allouées aux différents secteurs. Ces thèmes pourraient constituer un agenda de recherches futures qui prolongeraient le travail initié dans cet article.

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28 Nous avons déjà mentionné que les dépenses dans la défense ne paraissent pas influer positivement sur la croissance à long terme.

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Annexe

Tableau 5 : Etudes ayant utilisé l’approche fonction des productions aux Etats Unis et dans les pays de l’OCDE

Source : Adapté de Sturn

Déterminants de la rentabilité des exploitations maraîchères urbaines et périurbaines de la province du Kadiogo au

Burkina Faso

Sanon Karidia

Résumé

En rapport avec l’urbanisation rapide des villes, l’agriculture urbaine et périurbaine est devenue un des secteurs en pleine expansion dans les pays en développement.

Au Burkina Faso, les cultures maraichères issues de ce type d’agriculture approvisionnent les villes et occupent plus de 45 000 personnes, contribuant ainsi à la sécurité alimentaire ainsi qu’à la création d’emploi en milieu urbain. Cet article a pour objectif d’identifier les différents facteurs qui influencent la rentabilité de ce secteur.

Ainsi, à partir d’une approche économétrique simplifiée, six (6) modèles (en fonction de combinaisons de moyens d’exhaures) ont été estimés à travers la méthode des MCO sur un échantillon de 253 maraîchers de la base de données de la DGPER (2006).

Les résultats montrent que la variable Durée_campagne agricole est très significative et influence négativement la rentabilité des exploitations maraichères. En d’autres termes, plus la durée de la campagne agricole est longue, moins la rentabilité est élevée. Aussi, la variable Propriétaire qui signifie le titre de propriété sur la terre influence négativement le Revenu d’exploitation par surface exploitée (R/HA) ; celui-ci tendant à être plus faible quand le périmètre est une propriété de l’exploitant. Quant à la variable Site encadré qui concerne le fait que le site bénéficie d’un encadrement technique, elle s’est révélé un facteur significativement négatif pour rentabiliser l’activité maraîchère. Enfin, les variables Oignon %S, laitue %S qui signifient le pourcentage de la superficie par culture montre que la surface exploitée pour l’oignon bulbe a une influence négative sur le R/HA, tandis que celle exploitée pour la laitue impacte positivement le R/HA.

Mots-clés : Exploitation maraîchères ; agriculture urbaine et périurbaine ; rentabilité ; Burkina Faso Classement JEL : O19;Q10 ; N57 ; D49

1 : Introduction

La révolution industrielle29, corollaire à la transformation des sociétés agraires et artisanales vers celles industrielles et commerciales, a affecté profondément l’agriculture et l’environnement au plan mondial depuis le 19ième siècle. Ainsi, les zones rurales se sont vidées de leurs actifs qui, selon la théorie du déversement d’Alfred Sauvy, se sont finalement retrouvés dans les grandes agglomérations avec un taux d’occupation plus ou moins différent selon les régions, les pays et les continents30. C’est en réponse donc à l’accroissement urbain (ayant des répercussions lourdes sur l’environnement, les ressources productives disponibles et l’alimentation)qui est une tendance

La révolution industrielle29, corollaire à la transformation des sociétés agraires et artisanales vers celles industrielles et commerciales, a affecté profondément l’agriculture et l’environnement au plan mondial depuis le 19ième siècle. Ainsi, les zones rurales se sont vidées de leurs actifs qui, selon la théorie du déversement d’Alfred Sauvy, se sont finalement retrouvés dans les grandes agglomérations avec un taux d’occupation plus ou moins différent selon les régions, les pays et les continents30. C’est en réponse donc à l’accroissement urbain (ayant des répercussions lourdes sur l’environnement, les ressources productives disponibles et l’alimentation)qui est une tendance