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Résultats des recherches sur les bases de données

9. Discussion des acides aminés

Pour rappel, trois acides aminés ont été étudiés dans les articles inclus ; la citrulline malate, la bêta-alanine et le D-Aspartic acid.

9.1 Citrulline malate

9.1.1 Rappel des résultats de la citrulline malate

Les articles ayant étudié la citrulline malate s’accordent à dire que sa prise a permis d’effectuer davantage de répétitions à plusieurs exercices en résistance que la prise de glucides (93,97,104). Il est important de rappeler que ces études ont compris 96 sujets, dont 15 femmes.

9.1.2 Mise en perspective par rapport la littérature existante

Dans le cadre de référence, nous avons relevé qu’il existe un manque de preuves scientifiques concernant les effets de la citrulline malate (45). Il n’a donc pas été possible de comparer les résultats de ces trois études à de la littérature parue avant 2007. Par conséquent, la synthèse de leurs constats permet de combler ce manque, ce qui est le but de ce travail.

9.1.3 Développement

La méthodologie de ces trois études était semblable sur plusieurs points. Premièrement, elles ont duré deux semaines. Elles ont croisé leurs groupes en permettant une semaine de “wash-out”, c’est-à-dire qu’une semaine a séparé les prises de supplément afin que leurs possibles effets s’estompent. Leurs sujets avaient moins de 30 ans et s’entraînaient auparavant en résistance. Enfin, 8 grammes de citrulline malate étaient pris une heure avant la mesure du nombre de répétitions effectué. Par conséquent, ces similitudes renforcent l’homogénéité de leurs résultats.

Les résultats d’une de ces études peuvent en partie être expliqués par le fait que le groupe “intervention” a consommé davantage de calories et de protéines que le groupe “contrôle” (97). Toutefois, dans une autre étude (104), nous avons pu observer des apports caloriques et protéiques identiques dans les différents groupes, ce qui a tout de même permis au groupe “intervention” d’exécuter davantage de répétitions que le groupe “contrôle”. Quant aux apports des participants de la troisième étude, ils n’ont pas été relevé (93).

Par ailleurs, deux de ces trois études n’ont pas été financées par l’industrie des compléments alimentaires (97,104). Quant à la dernière, aucune précision n’a été donnée concernant une possible source de financement (93). Ces informations augmentent donc la crédibilité de ces études.

Enfin, les auteurs de ces études (93,97,104) ont expliqué que la citrulline malate diminue la sensation de fatigue en augmentant la production d’ATP (111). Par conséquent, ils ont justifié les bénéfices de ce supplément par ce phénomène.

84 9.1.4 Conclusion

L’uniformité de ces résultats permet de conclure que la consommation de 8 grammes de citrulline malate, une heure avant un entraînement, apporterait un vrai bénéfice sur le nombre de répétitions effectué à un exercice de résistance. Néanmoins, ces résultats sont davantage applicables aux hommes qu’aux femmes, car seulement 16% des sujets de ces études étaient de sexe féminin.

9.2 Bêta-alanine

9.2.1 Rappel des résultats de la bêta-alanine

La prise de bêta-alanine a présenté davantage de bénéfices sur le nombre de répétitions effectué à la leg press que la consommation d’un placebo glucidique. Concernant la masse maigre, la masse grasse, la force, le volume d’entraînement et les performances au saut vertical, ces variables ont été améliorées de manière identique chez les deux groupes. Quant au nombre de répétitions effectué au développé couché, à la puissance anaérobie et aux performances au saut en longueur, ils n’ont pas été augmentés (102).

Il est nécessaire de rappeler que cette étude a exclusivement inclus des sujets masculins. 9.2.2 Mise en perspective par rapport à la littérature existante

Dans le cadre de référence, nous avons noté que la supplémentation en bêta-alanine permet une amélioration des performances anaérobies (57). Selon une première source (47), ses effets sont modérément soutenus par des preuves scientifiques. Cependant, selon une autre source (45), ils sont fortement épaulés par des évidences scientifiques.

Par conséquent, les résultats observés ne correspondent qu’en partie à la littérature étudiée. En effet, parmi les sept variables portant sur les performances physiques, quatre ont été améliorées. De plus, une seule a été augmentée d’une plus grande façon par cette supplémentation que par la prise d’un placebo.

9.2.3 Développement

Premièrement, les apports caloriques et protéiques des deux groupes étaient statistiquement identiques, ce qui crédibilise les résultats obtenus. En effet, si ces apports avaient été supérieurs dans un des groupes, le niveau de fiabilité des résultats aurait diminué.

Par ailleurs, la littérature étudiée ne précise pas sur quelles variables des performances anaérobies la bêta-alanine permet une amélioration (57). De plus, les deux sources classifiant le niveau de preuve de ses effets ne précisent pas les effets en question (45,47). Donc, l’absence de ces détails peut en partie expliquer la disparité entre les résultats observés et la littérature.

Quant aux effets physiologiques de la bêta-alanine, sa prise permettrait une diminution de la fatigue neuromusculaire, ce qui expliquerait ses bénéfices sur les performances physiques (112). Ceci ne s’est néanmoins pas vérifié sur toutes les variables.

9.2.4 Conclusion

Les résultats de cette étude laissent penser que la prise de bêta-alanine ne serait pas nécessaire. Néanmoins, en tenant compte que nous disposons d’une seule étude, il est impossible d’établir une synthèse au sujet des effets de ce complément. De nouvelles études sont donc nécessaires afin de confirmer les résultats observés.

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9.3 D-Aspartic acid

9.3.1 Rappel des résultats du D-Aspartic acid

Sa consommation a permis une augmentation de la masse maigre, du poids et de la force à la leg press semblable à la prise d’un placebo de gomme guar. De plus, aucune de ces consommations n’a été en mesure d’influer sur la masse grasse, l’eau corporelle et la force au développé couché (95). Qui plus est, seuls des hommes ont participé à cette étude.

9.3.2 Mise en perspective par rapport à la littérature existante

A notre connaissance, il n’existe pas d’étude ayant relevé les effets de ce supplément sur la composition corporelle et les performances physiques. De plus, les auteurs de cet article n’en ont également pas relevé l'existence (95).

Ces auteurs ont contextualisé leur travail en expliquant qu’une étude a observé une augmentation des concentrations de testostérone et de LH, hormone stimulant la production de testostérone (113), lors de la prise de ce supplément (114). Par conséquent, ils ont cherché à déterminer si l’augmentation de ces concentrations se traduisait en une amélioration de la composition corporelle et des performances physiques.

9.3.3 Développement

Premièrement, cette étude a également étudié les effets de ce supplément sur les concentrations de testostérone et de LH. Contrairement aux résultats de l’étude citée ci-dessus (113), ces concentrations n’ont pas évolué dans ce travail. Il est donc impossible d’affirmer que cette supplémentation augmente ces concentrations.

De plus, il est impossible de faire un lien entre ces hormones, la composition corporelle et les performances physiques, puisque dans cette étude, la masse maigre, le poids et la force à la leg press ont augmenté, contrairement aux deux hormones (95). Néanmoins, cette absence de lien n’est pas une certitude, car la masse grasse, l’eau corporelle et la force au développé couché n’ont également pas augmenté.

Par ailleurs, il est ressorti de cet article que les apports caloriques et protéiques des deux groupes étaient statistiquement identiques (95). Cette information renforce donc la fiabilité de ces résultats.

9.3.4 Conclusion

Etant donné la similitude entre les résultats des deux groupes, la supplémentation en D-Aspartic acid ne serait pas nécessaire. Néanmoins, les constats de cette seule étude ne nous permettent pas de tirer de conclusion généralisable. Il s’agit donc d’un complément à étudier dans le futur afin de confirmer les résultats observés dans ce travail.

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10. Suite de la discussion