MÉDECINS EGRI
Docteur Élias Dahdouh, Directeur médical Docteur Jacques Bourque
Docteure Bélina Caranza-Mamane Docteure Delphine Delrieu
Docteur Louis Granger Docteure Élise Monceau Docteure Camille Sylvestre
UNE ANNÉE MARQUÉE PAR LA PANDÉMIE COVID-19
L’année 2019-2020 a été marquée par la pandémie COVID-19 qui s’est déclarée officiellement au Québec le 13 mars 2020. La presque totalité des activités en PMA ont dû cesser pendant près de trois mois entre mars et juin.
Les activités de consultation et de suivis ont été transférées en télémédecine et seules les préservations de fertilité pour raisons oncologiques ont été maintenues. Plusieurs membres de l’équipe ont dû être déployés sur d’autres unités de soins en renfort. La reprise des activités régulières, en contexte de distanciation physique et de mesures sanitaires particulières, s’est faite rapidement dès l’annonce ministérielle d’une reprise des activités de la PMA au Québec. Les couples infertiles, en attente de reprendre leurs traitements, se sont présentés en grand nombre au début de l’été. Les volumes d’activités ont atteint des niveaux très élevés permettant de reprendre le retard des deniers mois.
Malgré l’arrêt des activités cliniques, les volumes des premiers mois combinés à la forte reprise estivale ont permis d’atteindre des volumes supérieurs à l’année précédente, ce qui nous laisse penser que sans pandémie, 2019-2020 aurait sans aucun doute été marquée d’une hausse substantielle.
Le programme de préservation de la fertilité, particulièrement chez les jeunes femmes et adolescentes atteintes de néoplasie est de plus en plus sollicité.
Une approche multidisciplinaire et une collaboration étroite avec le Département d’hémato-oncologie permet une prise en charge rapide et efficace. Le projet de recherche sur la cryopréservation du cortex ovarien par vitrification a déjà débuté en février 2019 (une première canadienne).
Plusieurs jeunes filles atteintes de cancer (pour qui le traitement standard de congélation d’ovules ne serait pas une option) en ont bénéficié pour l’année 2019-2020.
Les services de tests génétiques préimplantatoires (DPI) sont disponibles dans notre établissement depuis 2017. Et ceci tant sur le plan cytogénétique (par la micropuce de CGH) que sur le plan moléculaire pour les mutations mono-géniques (par le Karyomapping). Cette dernière technique est dans sa phase de validation finale permettant ainsi l’analyse génétique au sein même de nos laboratoires du CHU Sainte-Justine. Cet ajout fera du CPA du CHU Sainte-Justine une plateforme unique au Canada où les patients(es) candidats(es) au DPI pourront recevoir les services de PMA et de diagnostic tant chromosomique que moléculaire au sein du même établissement.
VOLUME DES ACTIVITÉS
2623 consultations, dont 1268 consultations initiales ont été enregistrées, ce qui représente une augmentation de 20%. Autour de 200 ponctions d’ovules et 250 cycles de transfert d’embryon congelé ont été réalisés. En deuxième ligne, 1033 inséminations intra-utérines ont été réalisées.
De plus, 42 cas de préservation de la fertilité pour des jeunes femmes ont été réalisées (62% d’augmentation). La plupart de ces cas étaient pour des causes oncologiques (5 cas réalisés par cryopréservation du cortex ovarien). En plus,
61 une dizaine de cas de DPI pour les indications chromosomiques ont eu lieu durant cette période.
Plusieurs comités se réunissent sur une base régulière dont le Comité d’éthique clinique du CPA, le Comité multidisciplinaire DPI, le Comité de trajectoire en préservation de la fertilité et les réunions du Conseil médical.
RÉSULTATS CLINIQUES
Nos résultats cliniques exceptionnels continuent d’être stables à travers les années et témoignent d’une grande rigueur dans nos procédures et d’un contrôle de qualité efficace, sur les différents niveaux, médical, embryologique et infirmier.
En effet, le taux de grossesse cliniques (avec CF+) par transfert d’embryon (frais et congelés combinés) est de 46%. Le taux de grossesse gémellaire se maintient à des taux très faibles, de 0% pour l’année 2019-2020, résultant du nombre d’embryon moyen transféré à 1.01 par cycle. Le taux de grossesse clinique était cependant de 60% pour les cycles de DPI (PGT-A)
ENSEIGNEMENT
L’enseignement étant un élément important pour assurer la relève et l’expertise dans différents domaines de la procréation assistée, le CPA du CHUSJ a accueilli, comme d’habitude, plusieurs étudiants en médecine, plusieurs externes en stage d’option de 2 semaines, les résidents de l’UdeM durant leur stage de fertilité, les fellows EGRI durant leur satge en salle d’opération ainsi que des infirmières de dernière année en sciences infirmières.
RECHERCHE ET RAYONNEMENT
Les médecins EGRI du CPA du CHUSJ sont auteurs de plusieurs publications ayant un impact important sur la pratique internationale en PMA comme dans le domaine du DPI (PGT-A, Elias M. Dahdouh) et l’échec d’implantation (RIF – Camille Sylvestre).
Les infirmières ont aussi contribué dans le domaine de la recherche et rayonnement. Le projet de recherche de Madame Céline Raymond sur les effets du Reiki pour le soulagement de la douleur lors d’un prélèvement d’ovule a été récemment accepté pour publication (sous presse).
Plusieurs projets de recherche en cours portent sur plusieurs sujets, par exemple l’endométrite chronique, les embryons congelés, le transfert des embryons mosaïques, l’analyse génétique des produits de conception, etc.
Les médecins ont été conférenciers invités à plusieurs congrès nationaux et internationaux incluant le prestigieux congrès américain de l’ASRM.
UN SYMPOSIUM ATTENDU EN JUIN 2021
En Juin 2019, un symposium international Dr Francois Beaudoin en PMA sur l’endométriose a eu lieu au CHUSJ. Plusieurs conférenciers locaux, nationaux et internationaux avec plus de 80 participants ont fait de cet événement un vrai succès. Un autre symposium aura lieu le 4 juin 2021 et sera sur le thème Mise à jour des traitements en PMA.
PERSPECTIVES D’AVENIR
Le projet de loi 73 visant le retour de la couverture des services en procréation assistée a été déposé en novembre 2020 par le ministre délégué à la santé, Dr Lionel Carmant. Ce projet prévoit la couverture par le régime public d’un seul cycle de FIV pour les patientes éligibles selon les balises du nouveau programme. Dans ce contexte, selon les chiffres projetés du MSSS, le nouveau programme devrait couvrir 7 000 cycles de FIV la première année au Québec, 5 250 cycles la deuxième année et en arriver à couvrir 3 500 annuellement à maturité.
Considérant nos volumes actuels et passés mis dans le contexte québécois, on s’attend à ce que le CPA du CHU Sainte-Justine absorbe 800-1000 cycles la première année du nouveau programme, 800 cycles la deuxième année et à maturité et avoir par la suite un fonctionnement à 600 cycles de FIV par année. Nous prévoyons la mise en œuvre du nouveau programme dans la seconde moitié de 2021. Le CPA doit donc se préparer pour faire face à ce
62 volume d’activités en planifiant les espaces et les ressources humaines et matérielles nécessaires.
Nous prenons ce défi avec grand enthousiasme et l’équipe mettra tout en œuvre pour assurer le développement du CPA du CHU Sainte-Justine et assister encore plus de couples infertiles, de personnes nécessitant une préservation de fertilité avec un cancer ou atteintes des affections génétiques pour le DPI.
Le CPA du CHU Sainte-Justine est fier de prodiguer des soins de qualité par des professionnels engagés, bienveillants et mus par un esprit de collaboration et une approche multidisciplinaire.
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