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DIFFERENTS TYPES D’ETUDES EPIDEMIOLOGIQUES

L‟épidémiologie a pour objectif général la connaissance des phénomènes de santé par des méthodes quantitatives dans les populations et de leurs déterminants. Dans ce cadre, un de ses buts est l‟étude de l‟impact des facteurs comportementaux, professionnels et environnementaux sur la santé. Une étude épidémiologique vise ainsi à analyser les facteurs qui influencent la fréquence ou la distribution de maladies et d‟autres phénomènes de santé dans les populations exposées à ces facteurs. Son objectif est de tenter d‟établir une association entre l‟exposition à certaines substances et la survenue de maladies [Foucan, 2012].

1. Etude d’observation (Non expérimentale)

On distingue selon leur objectif deux types d‟enquête : les enquêtes descriptives et les enquêtes étiologiques.

1.1. Etude à visée descriptive

En épidémiologie, une étude descriptive décrit un phénomène de santé dans une population. Les enquêtés descriptives sont mises en œuvre afin de recueillir des données sur l‟état d‟une maladie à un moment précis. L‟indicateur mesuré dans ce type d‟enquête est de prévalence. Une enquête descriptive peut être considérée comme une photographie instantanée de la situation épidémiologique. On pourrait lui opposer un système de surveillance continue, qui mesure l‟incidence par tranche de temps [Berthelot et Lucht, 1998 ; Foucan, 2012]. L‟enquête descriptive peut être soit exhaustive (réalisée sur l‟ensemble de la population d‟intérêt), soit effectuée sur un échantillon représentatif de cette population. La mise en œuvre d‟une enquête descriptive s‟effectue lorsqu‟on désire mesurer l‟amplitude d‟un phénomène de santé [Ancelle, 2002]. Les informations obtenues dans la plupart des études descriptives permettent d‟établir les profils des populations [OMS, 2003 ; Bernard et Lapointe, 1987].

Les études descriptives permettent de mesurer l'importance d'un phénomène de santé, d'en tracer le profil suivant des variables choisies et d‟émettre des hypothèses. En recherche épidémiologique, ces études permettent d'explorer des associations possibles entre des facteurs et des maladies et conduisent souvent à la formulation d'hypothèses étiologiques [Bernard et

Lapointe, 1987]. Selon que la population étudiée est statique ou dynamique, ou encore que

l'investigateur s'intéresse à la description d'un état ou du changement, on distingue : 1.1.1. Etude descriptive transversale

L'étude est transversale ou longitudinale. Une étude descriptive transversale permet de décrire un problème de santé à un moment donné; ce genre d'étude génère des données de prévalence [Bernard et Lapointe, 1987 ; Foucan, 2012].

1.1.2.Etude descriptive longitudinale

Une étude descriptive longitudinale implique l'observation d'une population sur une période et génère des données d'incidence ou de mortalité [Bernard et Lapointe, 1987].

1.1.3.Etude descriptive de tendance

tendance. Généralement, elles utilisent des données de prévalence, d'incidence ou de mortalité déjà collectées [Bernard et Lapointe, 1987].

1.2. Etude à visée Analytique (étiologique)

Plus ambitieuse qu‟une simple enquête descriptive, une enquête à visée étiologique cherche à confirmer les hypothèses et d‟établir une relation spécifique entre la survenue d‟une maladie et des facteurs de risque [Ancelle, 2002].

L'observation du facteur et celle de la maladie peuvent être faites chez les individus au même moment ou à des moments différents. Dans le premier cas, on dit qu'elle est faite de manière synchrone et on la qualifie donc de transversale. Si les observations sont faites de façon asynchrone, c'est-à-dire à des moments différents, l'étude est dite longitudinale. Dans une telle étude, les moments d'exposition au facteur et d'apparition de la maladie sont distingués, en présumant que l'exposition précède la maladie [Bernard et Lapointe, 1987 ; Foucan, 2012].

2.2.1. Études à visée étiologique longitudinales

a. Études de cohorte

Les études de cohorte se définissent essentiellement par la comparaison de deux groupes d'individus, les uns exposés au facteur et les autres non. La comparaison est faite quant à la fréquence de l'événement maladie ou décès survenu en cours d'observation. A partir de ce type d'étude, on peut estimer la fréquence de la maladie chez les sujets exposés et celle chez les sujets non-exposés [Bernard et Lapointe, 1987 ; Ancelle, 2002]. Cette démarche est possible si la maladie est relativement fréquente et s'il existe un délai court entre exposition et maladie. Ce type d'enquête est très couteux en temps mais très riche en informations [Berthelot et Lucht, 1998].

b.Études cas-témoins

Les études cas-témoins se définissent essentiellement par la comparaison de deux groupes, l'un composé d'individus atteints de la maladie considérée (ou décédés des suites de celle-ci), c'est-à-dire les cas, et l'autre composé d'individus n'ayant pas la maladie (ou non décédés des suites de celle-ci), c'est-à-dire les témoins; les deux groupes sont comparés quant à l'importance de l'exposition au facteur [Bernard et Lapointe, 1987; Ancelle, 2002]. II est nécessaire d'établir une définition précise des cas et témoins en termes de temps, lieu et personne.

II est possible de réaliser un assortiment (ou appariement) entre cas et témoins. Afin d'obtenir une puissance statistique optimale pour la recherche d'une association des cas avec un facteur de risque, le nombre de 2 à 3 témoins par cas est habituellement admis. Les témoins

doivent être issus de la même population que les cas, avoir le même risque d'exposition potentiel et la même potentialité de développer la maladie que les cas [Berthelot Ph. et Lucht F., 1998].

2.2.2. Études à visée étiologique transversales

La présence de l'exposition et celle de la maladie sont déterminées au même moment dans les études à visée étiologique transversales. Ces études sont inaptes à déterminer la chronologie des événements (exposition - maladie). Elles se divisent en trois catégories suivant le type d'échantillonnage: échantillons non-électifs, échantillons électifs par rapport à l'exposition; et échantillons électifs par rapport à la maladie [Bernard et Lapointe, 1987].

2. Etude d’intervention (Expérimentale)

L'étude expérimentale est caractérisée par le fait que le chercheur manipule le facteur étudié. Supposons qu'un investigateur veuille évaluer l'efficacité d'une intervention en santé publique. Le facteur, ici l'intervention, sera manipulé si l'investigateur décide d'appliquer cette intervention à une population de son choix. En la comparant, à partir de certains critères, à une autre population non soumise à l'intervention, il pourra se prononcer sur l'efficacité de l'intervention. Dans cet exemple, l'assignation d'une population au facteur, c'est-à-dire à l'intervention, relève directement du chercheur. On parle alors d'étude expérimentale non-randomisée. Dans d'autres études, l'assignation ou l'affectation des individus peut être faite par tirage au sort. La répartition aléatoire des sujets en deux ou plusieurs groupes est connue sous le nom de randomisation. On parle alors d'étude expérimentale randomisée [Bernard et Lapointe, 1987].