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L’AUDIT FINANCIER ET COMPTABLE: METHODOLOGIE ET OUTILS

SECTION 3 : LES OUTILS DE L’AUDIT FINANCIER ET COMPTABLE COMPTABLE

1 Différences 89 : elles sont regroupées en huit points :

1-1 Le statut de l’auditeur : l‟auditeur interne fait partie du personnel de l‟entreprise,

tandis que l‟auditeur externe, juridiquement indépendant, est considéré comme prestataire de service à l‟entreprise dont il perçoit les honoraires.

1-2 Les bénéficiaires de l’audit : l‟auditeur interne travaille pour le bénéfice des

responsables de l‟entreprise : managers, direction générale, éventuellement comité d‟audit. L‟auditeur externe certifie les comptes pour ceux qui en ont besoin : actionnaires, banquiers, clients, fournisseurs, autorités de tutelle.

1-3 Les objectifs de l’audit :

- L‟objectif de l‟audit interne apparaît dans la définition proposée par l‟I.I.A : apprécier la bonne maîtrise des activités de l‟entreprise (dispositif du contrôle interne), et de recommander des actions pour les améliorer.

- L‟objectif de l‟audit externe est de certifier la régularité, la sincérité et l‟image fidèle des comptes et des états financiers. Pour atteindre cet objectif, l‟auditeur externe est amené à apprécier les dispositifs du contrôle interne mais seulement à incidence financière, comptable et quantitative.

La vision du contrôle interne par les deux auditeurs est divergente : l‟auditeur interne le perçoit comme un objectif, tandis que l‟auditeur externe comme un moyen.

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RENARD Jacques, avec le concours de jean Michel CHAPLAIN, « théorie et pratique de l‟audit interne », édition d‟organisation, 5ème édition 2004. p 70.

256 Le « seuil de signification » utilisé par les auditeurs externes dans leurs travaux permettant d‟éliminer les erreurs dont l‟importance relative ne remet pas en cause le résultat. Cette approche qui consiste à comparer la somme du litige au total du bilan et du chiffre d‟affaires est totalement étrangère à l‟audit interne. L‟auditeur interne dans l‟appréciation des activités et lors de révélation d‟un dysfonctionnement, est complètement inhabituel de comparer aux ordres de grandeurs comptables. Ce dysfonctionnement peut être l‟indice d‟un désordre potentiel grave auquel il va falloir remédier.

1-4 le champ d’application :

L‟auditeur externe explore toutes les fonctions de l‟entreprise et tous les systèmes d‟information qui participent à la détermination du résultat et à l‟élaboration des états financiers. Le champ d‟application de l‟audit interne est plus vaste parce qu‟il inclut toutes les fonctions de l‟entreprise, dans toutes leur dimensions. Ainsi, l‟appréciation technique sur l‟entretien d‟un matériel de fabrication, des modalités de recrutement de l‟encadrement est du domaine de l‟audit interne en dehors de celui de l‟auditeur externe. L‟audit externe s‟intéressera à l‟entretien ou au recrutement mais dans leur dimension financière.

1-5 la prévention de la fraude :

L‟audit interne est intéressé par toute fraude dés qu‟elle est susceptible d‟avoir une incidence sur les résultats. La fraude concernant par exemple la confidentialité des dossiers du personnel est du domaine de l‟audit interne.

1-6 l’indépendance :

Cette notion n‟est pas de même nature : l‟indépendance de l‟auditeur externe est juridique et statutaire, celle de l‟auditeur interne est relative au positionnement du service et à la pratique de l‟objectivité.

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1-7 la périodicité :

L‟auditeur externe travaille de façon intermittente dans l‟entreprise, seulement à des moments privilégiés à la certification des comptes. L‟auditeur interne travaille en permanence dans son entreprise sur des missions planifiées, avec la même intensité, quelle que soit la période.

1-8 la méthode :

Les méthodes utilisées par l‟auditeur externe se réalisent à base de rapprochements, analyses, inventaires ; ces méthodes sont connues et ont déjà fait leur preuve. La méthode de l‟auditeur interne est spécifique et originale.

A travers les différences citées entre les deux fonctions, elles ne doivent pas s‟ignorer sans pour autant se confondre. L‟appréciation et la mise en œuvre de leur complémentarité sont pour l‟organisation une garantie d‟efficacité.

2- Complémentarités

Les auteurs RAFFEGEAU J., DUFILS P. et GONZALEZ R. dans leur ouvrage90 « Audit et contrôle des comptes » expliquent que pour l‟auditeur externe, la fonction d‟audit interne est un élément privilégié de contrôle interne, dont il convient d‟apprécier l‟objet et l‟efficacité. Dans la mesure où les contrôles effectués par l‟auditeur interne sont jugés sérieux et dont les conclusions concordent, l‟auditeur externe est en droit de faire confiance et doit s‟efforcer d‟établir avec l‟auditeur interne d‟étroites relations de collaboration. Il est important que la collaboration entre auditeurs internes et externes démarre le plus rapidement possible. Elle pourra éviter les déperditions d‟efforts qui résultent d‟un double contrôle.

90

RAFFEGEAU J., DUFILS P. et GONZALEZ R. ; « Audit et contrôle des comptes »; édition Publi-Union. Page 176.

258 RENARD Jacques explique dans son ouvrage91 la complémentarité entre l‟audit interne et externe par la norme 2050 qui implique une collaboration entre l‟audit interne et externe. Elle se concrétise par le partage d‟informations qui peuvent intéresser l‟auditeur interne et réciproquement l‟auditeur externe, et ceci dans la mesure où l‟auditeur interne ou externe, peut fonder un jugement ou étayer une démonstration, sur la base des informations partagées. Cette collaboration est explicitement étayée dans les normes 2050 et 2440. Les diverses recommandations professionnelles prévoient une coordination entre les travaux réalisés par les auditeurs internes et les auditeurs externes. Cette organisation doit être aménagée pour éviter la duplication des travaux et pour sauvegarder l‟indispensable indépendance des auditeurs externes.

91 Jacques RENARD, avec le concours de Jean Michel CHAPLAIN, « Théorie et pratique de l‟audit interne », édition d‟organisation, 5ème édition 2004. Page 73.

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Conclusion :

L‟auditeur interne effectue au sein de l‟entreprise un contrôle permanent des enregistrements comptables et des vérifications spéciales des procédures administratives dans les services, visant principalement à s‟assurer du respect des instructions données et à parvenir ou à détecter les détournements dans les opérations particulièrement susceptibles de les favoriser. Les constatations relevées au moyen de l‟audit interne et les suggestions en découlant servent à améliorer le dispositif de contrôle interne en remédiant à ses faiblesses.

L‟auditeur interne accumule de cette façon une connaissance intime des particularités, des forces et des faiblesses de l‟organisation et de sa comptabilité, qui est beaucoup plus approfondie que celle que ne pourra jamais acquérir un auditeur externe. Cependant les travaux de l‟auditeur interne ne sont pas suffisants du fait qu‟il est employé de la firme où il exerce ses contrôles ; il peut être influencé par des considérations de personnes, accepter le compromis et manquer d‟autorité.

Même si l‟audit interne des états financiers était toujours impartial, il n‟est pas possible d‟être juge et partie. Cependant l‟audit externe en particulier le contrôle légal ou commissariat aux comptes, doit être effectué par des mandataires des actionnaires, absolument indépendants de la société auditée. La mission du commissaire aux comptes est permanente ; celui-ci est désigné par l‟assemblée générale d‟une société ou organisme parmi les professionnels inscrits au tableau de l‟ordre national. La durée du mandat n‟excède pas six années (mandat de trois années renouvelable une fois).

L‟expression «certifier la régularité et la sincérité des comptes » introduite en France en 1966 ne figure pas dans le code de commerce algérien de 1975 (ordonnance n° 75-59 du 26 septembre 1975). L‟article 678 du code de commerce stipule, entre autres, que le commissaire aux comptes a pour mission «de contrôler la régularité et la sincérité

260 des inventaires et des bilans ainsi que l‟exactitude des informations données sur les comptes de la société dans le rapport du Conseil d‟administration » 92

Ce n‟est qu‟avec l‟article 715 bis 4 du code de commerce (décret législatif 93-08 du 25 avril 1993) 93 que figure, entre autres, parmi les prérogatives des commissaires aux comptes la certification de la régularité et de la sincérité de l‟inventaire des comptes sociaux et du bilan.

Enfin, l‟article 10 bis du code de commerce (ordonnance 96 - 27 du 9 décembre 1996) 94 fait obligation aux personnes morales commerçantes de « procéder ou de faire procéder à la vérification et à la certification de leurs comptes et bilans dans les formes légales requises... »

92

ARTICLE 678 DE L‟ORDONNANCE N°75-59 portant code de commerce. J.O N° 101 du 19 / 12 / 1975, p 1074-1134, page 1120.

93

ARTICLE 715 BIS 4 DU DECRET LEGISLATIF N° 93-08 du 25.04.1993 modifiant et complétant l‟ordonnance N° 75-59 du 26/09/1975 portant code de commerce. J.O N° 27 du 27.04.1993, page 24.

94

ARTICLE 10 BIS DE L‟ORDONNANCE N° 96-27 du 09.12.1996 modifiant et complétant l‟ordonnance N° 75 - 59 du 26.09.1975 portant code de commerce. J.O N° 77 du 11.12.1996, page 4.

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CHAPITRE 03 :

L’AUDIT FINANCIER ET COMPTABLE