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2. Agent pathogène : Echinococcus granulosus

6.2. Diagnostic radiologique

Au cours de ces dernières années, le diagnostic de la maladie a connu de véritables bouleversements dominés par le développement des nouvelles techniques d’imagerie.

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L’échographie abdominale, la radiographie pulmonaire mais aussi le scanner permettent une évaluation précise des lésions hydatiques quelque soit leur siège.

La localisation hépatique est la plus fréquente et l’échographie abdominale reste l’examen de première intention. Tandis que la TDM peut être demandée si l’aspect n’est pas typique et dans les formes compliquées.

On distingue plusieurs classifications, la plus utilisée est celle de Gharbi (figure 6,7) [14].

La localisation pulmonaire est mise en évidence par une opacité arrondie, homogène, hydrique, entourée d’une paroi nette, hétérogène, de densité hydrique et rehaussé par le produit de contraste si le kyste est simple ; et aspect de double membrane avec image en « nénuphar » si le kyste est compliqué (figure 8) [15].

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Figure 6 : classification échographique de Gharbi simplifié [15].

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Figure 7 : Illustrations échographiques des différents stades kyste hydatique du foie. [14]

A. Le kyste univésiculaire est hétérogène et a une paroi propre avec un renforcement postérieur ce qui le différencie des autres tumeurs liquidiennes, notamment un kyste biliaire ; c’est le type I de Gharbi.

B. Le décollement de membrane, parfaitement reconnaissable à l’échographie, caractérise le type II.

C. L’accolement des parois des vésicules filles dans un kyste hydatique et multivésiculaire crée des images de pseudo cloison en « nid d’abeilles », et réalise le type III.

D. De même, les images « serpigineuses » en rapport avec des membranes flétries au sein du liquide hydatique sont caractéristiques du type III.

E. Le type IV correspond au kyste d’échostructure hétérogène ; il est quelque fois difficile à distinguer des tumeurs solides et des abcès.

F. Le type V comporte des calcifications du périkyste reconnaissables également sur le cliché radiologique de l’abdomen sans préparation et ne pose pas de problème diagnostique [15].

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Tableau 1 : Classification de l’OMS de kyste hydatique [15]

Figure 8 : masse de densité liquidienne droite (1 U.H) comportant des bulles d’air et une image hyperdense ondulée correspondant à la membrane hydatique flottante [16]

Type C ar actér istiques

CL

Univésiculaire, lésion (s) Kystique (CL) avec un contenu anéchogène uniforme, non délimité clairement par un bord hyperéchogène (= paroi du kyste non visible)

Forme : normalement ronde mais peut être ovale

Taille variable : mais généralement petite. CL (p): < 5.0 cm, CL (m): 5-10 cm, CL (g) > 10 cm.

CE1

Univésiculaire, kyste simple avec un contenu anéchogène uniforme. Kyste peut présenter un fin écho du au déplacement de la nichée de capsules qui est souvent appelée sable hydatique (‘signe de flocon de neige’) Paroi du kyste visible

Forme : normalement ronde ou ovale

Taille variable : Type CE1 (p): < 5.0 cm, Type CE1 (m) : 5-10 cm, CE1 (g) : > 10 cm

CE2

Multivésiculaire, kystes multicloisonnés, les cloisons du kyste produisent une structure ‘wheel-like’, et la présence de vésicules filles est indiquée par des structures d’aspect ‘rosette’ ou ‘nid d’abeille’. Les vésicules filles peuvent occuper partiellement ou complètement la vésicule du kyste mère.

Paroi du kyste visible normalement Forme : normalement ronde ou ovale

Taille variable : Type CE2 (p): < 5.0 cm, Type CE2 (m) : 5-10 cm, CE2 (g) : > 10 cm

CE3

Kyste univésiculaire qui peut contenir des vésicules filles

Contenu anéchogène avec détachement d’une membrane laminée de la paroi du kyste visible comme membrane flottante ou comme ‘water-lily sign’ qui est indicatif des membranes flottantes en dessus des débris du liquide kystique.

Forme du kyste moins ronde à cause de la réduction de la pression intra kystique Taille variable : Type CE3 (p): < 5.0 cm, Type CE3 (m) : 5-10 cm, CE3 (g) : > 10 cm CE4

Contenu dégénératif, hétérogène, hypoéchogène ou hyperéchogène. Pas de vésicules filles Peut montrer une ‘pelote de laine’ signe qui indique des membranes dégénératives Taille variable : Type CE4 (p): < 5.0 cm, Type CE4 (m) : 5-10 cm, CE4 (g) : > 10 cm CE5

Kystes caractérisés par une paroi épaisse calcifiée qui est en forme d’arc, produisant un cône d’ombre. Degré de calcification varie de partielle à complète

Taille variable : Type CE5 (p): < 5.0 cm, Type CE5 (m) : 5-10 cm, CE5 (g) : > 10 cm CL = Cystic lesion ou lésion kystique – CE = Cystic Echiniccocus ou Kyste hydatique

26 6.3. Diagnostic biologique.

Une hyperéosinophilie sanguine est impliquée dans le diagnostic du KHHP, mais elle reste peu spécifique.

Le diagnostic sérologique nécessite deux types de techniques [17-18] ; Qualitatives : réactions de précipitations

 immuno- électrophorèse  électro-cynérèse

 Quantitatives :

 la réaction de fixation du complément  la réaction d’Hémagglutination

 l’immunofluorescence  le test Elisa

En pratique l’association d’une méthode qualitative et d’une méthode quantitative permet le diagnostic biologique de l’hydatidose dans 80 à 90% des cas [8].

Un diagnostic direct peut être réalisé par mise en culture des scolex ou d’une membrane hydatique au cours d’une aspiration percutanée ou d’une biopsie ; rarement utilisé.

Les techniques de PCR relèvent du domaine de la recherche.

7. Complications (figure 9).

Les complications les plus courantes sont l’infection du contenu et la rupture dans les voies biliaires qui se voient dans 5 à 10% des cas [19]. La rupture dans la paroi abdominale est une complication exceptionnelle, elle est

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retrouvée dans 0,1 à 0,5% des cas. Elle est la conséquence d’un double facteur mécanique et inflammatoire, d’une part il y a l’ infection du contenu du kyste entrainant l’inflammation du périkyste et la symphyse de ce dernier avec la paroi abdominale, d’autre part l’érosion progressive de la paroi abdominale par un périkyste épais et calcifié favorisée par les mouvements respiratoires [20].

Dans tous les cas, le kyste était en contact avec la paroi abdominale et la fistulisation était le mode de révélation [21].

La symptomatologie consiste en une masse abdominale pariétale douloureuse et fébrile associée ou non à un ictère cutanéo-muqueux.

La biologie permet de mettre en évidence une hyperleucytose à polynucléaires neutrophiles et une élévation de la protéine C-réactive témoignant de l’infection et une perturbation du bilan hépatique en cas de complication biliaire [22-23].

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29 8. Traitement.