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Deuxième et dernier approche qualitative : les entretiens semi-directifs

Chapitre 3 : Méthodologie de l’enquête

4. Deuxième et dernier approche qualitative : les entretiens semi-directifs

La méthode qualitative regroupe des outils de recherche souvent utilisés dans les sciences sociales, notamment en ethnologie, en anthropologie et en sociologie. Elle cherche à obtenir des données empiriques plus subjectives que la méthode quantitative. Elle est souvent utilisée pour vérifier un fait ou gagner en profondeur dans l'analyse de l'objet d'étude, en complément de sources statistiques. L’entretien semi-directif a été adopté pour appuyer, approfondir, compléter et confirmer les informations reçues par questionnaire et par entretiens informels. Nous pourrions caractériser l’entretien formel comme une interaction verbale à l’initiative de l’enquêteur qui a pour objectif la recherche et comme finalité la définition de réponses constructives à un questionnement. Alors que mes premiers entretiens étaient indirectement à usage exploratoire, ces derniers avaient un usage principal. Ils cherchaient à confirmer ou infirmer les hypothèses.

a. La sélection de nos interlocuteurs

L’usage d’entretiens semi-directifs avait pour but de confirmer ou de clarifier les données reçues du questionnaire et des confrontations au terrain. À l’issu de l’élaboration du questionnaire, nous avions intégré une dernière question portant sur l’éventualité de programmer une rencontre. Pour cela, nous avions sollicité nos répondants en demandant s’ils pouvaient nous adresser leurs adresses e-mails, afin que nous puissions les recontacter. Nous en avons reçu une dizaine parmi lesquelles, nous avons judicieusement sélectionné trois profils différents de jeunes adultes. Nous aurions aimé organiser davantage de rencontres mais par manque temps et surtout par manque de concordance à notre sujet délimité des profils recueillis, produire trois entretiens étaient réellement le maximum. Effectivement, nous savons que par la suite, il nous restait la transcription et l’analyse de données empiriques.

46 Dans un premier temps, nous avons retenu, les profils les plus représentatifs de nos retours d’enquête par questionnaire. Par précaution dans nos futures conclusions, nous avons par exemple retenu que des femmes, âgées de 18 à 23 ans, pratiquante d’activité physique ou sportive. Nous aurions aimé rencontrer une personne étudiante en STAPS puisqu’il s’agissait de la filière ayant le plus répondu au questionnaire d’une part, et parce qu’une personne inscrite dans ce cursus est forcément une personne sportive, d’autre part. Également, nous aurions eu plus de chances de trouver un profil de pratiquant d’activité nautique. Malheureusement, aucune personne en étude en STAPS ne nous a laissé ses coordonnées électroniques. Nous avions reçu toutefois, d’autres adresses e-mails de personnes inscrites dans des filières aussi très représentatives des retours questionnaire. Nous avons pris en compte ce critère dans le choix de nos interlocuteurs pour des entretiens. Nous avons également tenté de trouver trois provenances différentes de nos futures enquêtés : Finistère, Morbihan et Côtes-d’Armor. Trois provenances différentes mais la même ville d’étude qui est Brest, pour faciliter nos déplacements et nos lieux de rencontre.

Dans un deuxième temps, nous avons retenu parmi notre première sélection, des profils opposés sur l’aspect « sportif ». Différents par leurs âges, leurs parcours scolaires mais surtout, différents dans leurs pratiques de loisirs sportifs à l’année et dans le cadre des vacances etc. L’objectif dans la préparation des entretiens était de trouver et garder trois profils opposés à interroger pour les comparer et en définitive, confirmer ou infirmer les hypothèses. Les 3 profils correspondaient à une pratiquante d’une ou plusieurs activités nautiques à l’année, une pratiquante d’une activité physique ou sportive très ancrée dans le système fédéral (handball, football, karaté par exemple) à l’année et enfin, une pratiquante d’une activité nautique en vacances seulement. Ainsi, nous avons d’abord contacté une pratiquante de surf à l’année, ensuite une pratiquante de handball, puis pour finir, une pratiquante d’athlétisme à l’année mais de canoë-kayak et de planche à voile en vacances.

N’ayant reçu aucune réponse à nos courriers électroniques, nous avons décidé de mettre à profit notre réseau de contacts dans ce monde du nautisme, afin de trouver des personnes à interviewer. Tout d’abord, en tant que pratiquante de sport de nature, nautique notamment, nous avons aperçu un certain nombre de personnes venant pratiquer de façon régulière, sur des sites que nous fréquentons périodiquement. Un visage familier est selon nous un atout considérable pour faire une demande d’entretien. La prise de contact est plus aisée et les chances de recevoir des réponses positives à une demande de la sorte sont confortées.

47 Ensuite, nous avons sollicité directement une personne d’un centre nautique avec qui nous avions auparavant échangé et sympathisé, afin de trouver des personnes supplémentaires et aussi dans le but de varier les pratiques sportives. Enfin, nous nous sommes mis en relation avec une personne rencontrée lors de la Journée des Pros30 à Brest le mercredi 30 mars 2016. Cette personne est dans le lancement d’une école de kitesurf, c’est pourquoi, nous avions trouvé intéressant de la questionner à la fois sur son profil de prestataire et à la fois sur son profil de kitesurfeur. Cette dernière personne a finalement refusé l‘entretien ne souhaitant pas parler d’elle-même. Après quatre entretiens semi-directifs, nous avons choisi de ne pas en rechercher de nouveau. Nous voulions prioriser la qualité plutôt que la quantité dans le chapitre de l’analyse.

b. Les conditions d’entretien et la place de l’enquêteur

Pour nos quatre entretiens semi-directifs, nous avons négocié les conditions à la fois du jour, (le plus proche possible de celui auquel nous avons effectué la prise de contacter), de l’heure et de la durée. Il s’agissait idéalement de garantir une durée plus longue que le stricte nécessaire afin d’approfondir l’échange et de ne pas brusquer les enquêtés. Nous avons négocié également le lieu, préférant nous déplacer nous-même afin de légitimer notre statut d’étudiant plutôt que de stagiaire. Puis, nous avons recherché un lieu clos et silencieux pour favoriser l’échange. Parfois, il s’agissait d’une pièce neutre tel qu’un café, parfois nous nous donnions rendez-vous directement à la maison de l’enquêté lorsque lui-même nous le proposait. L’avantage d’interroger le pratiquant dans ce dernier lieu était de prendre connaissance et d’observer tous les éléments matériels présents dans la pièce. La décoration, les meubles sont quelques exemples pouvant apporter des informations supplémentaires à notre étude. Lorsque l’entretien eu lieu chez l’habitant, nous nous assurions auprès de celui-ci qu’il n’y ait personne pour nous interrompre.

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Déplacement à la Journée des Pros à l’Océanopolis de Brest, organisée chaque année par Finistère Tourisme. La journée est préparée dans le but de mettre en relation les différents prestataires de services touristiques (hébergeur, prestataires de loisirs, offices de tourisme …) et de créer un réseau professionnel sur le département. Elle est animée par des conférences, des rassemblements d’exposant dans les mêmes procédés qu’un salon, d’un grand repas et d’un éductour.

48 Lors des entretiens, nous avons octroyé une posture neutre de la part du chercheur. Il ne doit en aucun cas contester l’interviewé, au contraire, il doit porter de l’empathie et de la bienveillance. Aussi, intuitivement, nous avons gagné la confiance des enquêtés en prenant un ton humoristique, ou en cherchant à rassurer l’interrogé sur l’objectif de notre démarche. De là, nous avons été attentif à leur propos et fait en sorte que leur prise de parole soit longues et riches en contenues.

Avant d’aborder le « vif du sujet », nous avons commencé par nous présenter et présenter les différents thèmes que nous voulions aborder de façon concise. Également nous avons demandé l’accord à nos interlocuteurs d’enregistrer les entretiens. Pour enregistrer les interactions et obtenir un son audible et de qualité, nous nous sommes procurés d’un dictaphone. L’objectif de l’enregistrement était de rester attentif à ce que pouvait dire nos enquêtés en évitant la prise de notes systématiques, tout en s’assurant de pouvoir plus tard retranscrire leurs paroleset éventuellement les réécouter.

Afin de favoriser une ambiance amicale et détendue, nous avons commencé chaque entretien par des questions simples, assez générales, et donc susceptibles de mettre à l’aise les interlocuteurs. Dans la conduite de l’échange, nous n’avons pas hésité à donner parfois notre approbation ou , à reformuler leurs phrases quand nous pensons avoir compris ou bien quand nous n’avions justement pas saisi l’information qu’ils souhaitaient passer. Enfin, quand il le fallait, nous n’avons pas hésité non plus à reprendre la main sur l’échange, à le réorienter.

c. La construction des entretiens : la grille d’entretien

Nos entretiens étaient tous de type « semi-directif ». Il s’agit d’une technique d'enquête qualitative qui permet à l’enquêteur d'orienter le discours des personnes interrogées autour de différents thèmes définis au préalable, tout en laissant une certaine liberté à l’enquêté dans son discours. L’enquêteur est en possession d’un guide d’entretien ou d’une grille d’entretien qu’il n’est pas obligé de suivre à la lettre mais qui doit-être adaptée à la situation et au déroulement de l’interaction.

Le choix des questions suivait plusieurs objectifs. D’une part elles devaient être facilement compréhensibles par l’interrogé et ne pas lui procurer un sentiment de gêne. La valeur artificielle que porte un entretien de ce type peut rendre l’enquêté mal à l’aise et force l’enquêteur à poser des questions adéquates. D’autre part, elles devaient être formulées de

49 sorte que l’interrogé ne s’éloigne pas du sujet. La formulation des questions s’est reposée sur les données prélevées de notre investigation sur le terrain et les données analysées sur nos retours questionnaire. De cette façon, nous avons questionné nos enquêtés sur leurs jalons sociaux, leurs histoires personnelles et professionnelles, leurs parcours sportifs passé et actuelle, leurs représentations, leurs sentiments et sensations à l’égard de la pratique, leurs formes et le fond de leurs constructions de soi par le biais de la pratique, la dimension écologiques de leurs pratiques nautiques et enfin, le profil de consommateur touristique.

Afin de respecter les principes de précautions et le fil rouge des thèmes abordés et à des fins de nous donner une image sérieuse auprès des personnes interrogées, nous avons construit et nous nous sommes munis d’un document d’appui que nous avons créé sous forme de grille d’entretien. Les questions suivaient chacune un objectif de recherche d’informations, classés et ordonnés par thème pour donner une suite logique à l’entretien et visant à répondre à notre problématique.

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Chapitre 4 : Résultats de l’enquête

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