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Partie I : Les politiques de développement durable à La Réunion

B. Les élections régionales de 2010

1. Deux piliers dominants à l’image des compétences régionales

UMP proposent chacun 4 termes : tourisme, NTIC, agro-alimentaire et route du littoral pour le candidat UMP et services d’utilité collective, aides à la personne, développement économique et route du littoral pour le candidat PCR. Tous les termes qu’ils proposent représentent des secteurs identifiés comme stratégiques pour le développement durable. On a donc une opposition qui se dessine entre les 2 candidats. Ils ont chacun choisis les DAS qu’ils souhaitent développer. La réalisation d’une nouvelle route du littoral est aussi identifiée comme une priorité pour le développement durable du territoire. Les candidats du PS, de l’UMP et du PCR l’associent au développement durable de La Réunion. Elle permettrait de dynamiser l’économie réunionnaise avec la création de nombreux emplois dans le secteur du BTP et permettrait de relier plus efficacement la zone portuaire et le chef-lieu. Sa réalisation sécurisera donc un axe majeur pour l’économie réunionnaise. En effet, cet axe est très fréquenté de par les migrations pendulaires. Le trafic journalier s’élève à 58 400 véhicules par jour selon l’INSEE. Entre 2009 et 2010, il y a eu une augmentation de 2,2% de ce trafic. La sécurisation de cet axe apparait pour les politiques comme un enjeu majeur du développement économique de La Réunion. De plus, cette route qui est une 2x2 voies est souvent basculée en temps de pluie ce qui crée d’énormes problèmes de circulation et donc ralentit l’économie de La Réunion. Elle est en moyenne basculée 67 jours par an. De plus, en étant aux abords d’une structure géologique instable -la falaise- les risques de chutes de pierres sont élevés pendant la période des pluies. Lorsqu’il y a de grosses chutes de pierres, la route reste interdite à la circulation. La seule route qui permet alors de rejoindre la capitale par l’Ouest sans avoir à faire le tour de l’île reste la route de la montagne. Cependant cette route n’est pas aménagée pour pouvoir absorber un trafic journalier de 58 000 voitures.

Les déplacements sont au cœur des politiques de développement durable à La Réunion. Ainsi en plus de la route du littoral, quatre autres termes désignent soit le déplacement, soit des modes de déplacements : déplacement, tram-train, plan de déplacement, TransEcoExpress. Quatre candidats abordent la thématique du déplacement en présentant le programme de développement durable : le candidat PCR, UMP, PS et Europe Ecologie. Ils veulent tous mettre en place un mode de déplacement capable de remettre en cause le tout automobile et qui soit respectueux de l’environnement. Les déplacements sont aussi inclus dans le volet environnemental. Dans ce volet environnemental, en plus du déplacement, les énergies renouvelables sont

122 très souvent employées par les candidats, (quatre sur cinq). Seul le candidat du PS n’y fait pas référence. Là encore, ils s’inscrivent tous dans la volonté d’autonomie énergétique préconisée par l’ancienne majorité du Conseil Régional pour La Réunion. Les candidats souhaitent donc poursuivre les actions déjà entreprises dans ce domaine. Le pilier environnemental est ainsi évoqué 16 fois. Ce sont les candidats de l’UMP et d’Europe Ecologie qui y font le plus référence.

Le volet social est très peu abordé. Seul 4 candidats y associent des termes : celui de l’UMP, d’Europe Ecologie, du PS et du PCR. Il n’y a pas de tendance qui se dégage. Chaque candidat propose sa vision du développement social de La Réunion. Le candidat de l’UMP se base sur la continuité territoriale entre La Réunion et la métropole, la lutte contre l’illettrisme, la valorisation du patrimoine et de la culture et la formation. Pour le candidat PS, c’est une politique de logements sociaux qui doit être mise en place. Quant au candidat d’Europe Ecologie, il prône une valorisation de la culture, la reprise des activités de l’Association Régionale d’Accompagnement Social Territorialisé et la solidarité active. Pour le candidat du PCR, c’est la formation de tous qui permettra un développement social de la population.

Les candidats du PS, de l’UMP, du PCR et d’Europe Ecologie associent les termes des trois piliers du développement durable. Ils proposent ainsi une vision complète du développement durable prônée lors du Sommet de Rio.

Lors de ce premier tour, ce sont les candidats du PCR, de l’UMP et du PS qui ont recueilli le plus de suffrages, respectivement 30,23%, 26,42% et 13,06% des voix. Le candidat du PCR était donc en tête à l’issue du premier tour. Ces 3 candidats étaient donc présents au second tour. C’est finalement le candidat UMP qui remporta les élections avec 45,46% des voix contre 35,55% pour le candidat PCR et 18,99% pour le candidat du PS. Ce résultat a-t-il entrainé un changement du positionnement du Conseil Régional en faveur du développement durable ou a-t-on assisté à une continuité dans les actions entreprises ?

L’ancienne majorité du Conseil Régional avait basé sa mandature en termes de développement durable sur l’autonomie énergétique de La Réunion. Ainsi une grande majorité des projets avait été mise en place dans le secteur des énergies renouvelables. Les déplacements et la protection de la biodiversité étaient aussi au cœur de leur politique. Les actions menées venaient décliner à l’échelle du territoire les préconisations du PR2D, de GERRI, de la SRI et de l’Agenda 21. Le Conseil Régional était un des acteurs principaux dans ces différentes démarches. L’élection du candidat UMP n’a pas remis fondamentalement en cause toutes ces démarches, ce qui aurait indéniablement comporté un risque politique important en termes de communication. Il s’inscrit donc dans une certaine continuité mais avec de subtiles nuances. Tout d’abord, il continue de promouvoir l’autonomie énergétique de l’île. Jusqu’en 2012, Les projets mis en place dans le cadre de GERRI ont été maintenus. Depuis 2013, le GIP GERRI a été dissout. Cependant, les projets mis en place dans le cadre de GERRI ne sont pas abandonnés et sont repris par le conseil régional au sein d’une nouvelle structure, la Société Publique Locale (SPL) Energie Réunion. Cette SPL est détenu à 71% par le Conseil Régional. Si avec la mise en place de GERRI, l’Etat devenait le pilote des politiques de développement durable à La Réunion, la fin du programme redonne au Conseil Régional son rôle de moteur des politiques de développement durable sur le territoire comme ce fut le cas lors du lancement de l’Agenda 21 à La Réunion. Les objectifs de cette SPL ne diffèrent pas de ceux de GERRI à savoir l’autonomie énergétique d’ici 2030. De plus, l’autonomie énergétique et le développement des énergies renouvelables étaient un des thèmes de campagne du candidat. Il souhaite ainsi accompagner financièrement les projets de fermes photovoltaïques, développer les sources d’énergies nouvelles (houle, biomasse, éolien) et mettre en application les préconisations de GERRI. En réalité, c’est dans le domaine des transports et du développement économique que les différences essentielles apparaissent.

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