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1. INTRODUCTION

1.2 Description du territoire d'étude

L'étude des populations d'omble chevalier a été réalisée en juillet 1995 aux lacs des Trois Caribous (47°36'00" N. - 72°09'00" O) et Larose (46°36'16" N. -73°03'54" O) et en juillet 1996 au lac à Bouchard (46°55'07" N.- 72°37'01"O). Le lac des Trois Caribous est situé en Haute-Mauricie à l’intérieur du territoire non-organisé de la municipalité de Lac Edouard. L'accès est possible par avion seulement et on n'y retrouve que huit chalets. Il est partie intégrante du bassin hydrographique de la rivière Batiscan. Jusquà ce jour, nous ne possédions aucune information sur les caractéristiques de sa population d'omble chevalier.

Le lac Larose, situé plus au sud près du village de St-Alexis des Monts, fait partie du bassin de la rivière du Loup. Il est très accessible par des chemins publics et est situé dans une zone vouée au développement intensif de la villégiature. Il est bien connu des pêcheurs et des gestionnaires de la faune. D'ailleurs, ce plan d'eau a déjà fait l'objet de plusieurs recherches dont nous avons pu consulter les résultats. Le Ministère (MLCP) a effectué deux diagnoses écologiques, soit en 1976 (Gélinas et Lafleur) et en 1979 (Lemoyne et Morin). Nous avons aussi pu consulter les relevés de température pour 1978, 1980 et 1982. De plus, les résultats d'une pêche expérimentale effectuée en 1980 étaient disponibles.

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Le lac à Bouchard est situé dans le bassin de la rivière St-Maurice, dans le sous-bassin de la rivière Mékinac. Il se situe au nord-est de St-Joseph de Mékinac et est accessible par un chemin privé. On n'y compte que deux chalets. Une première mention de la présence d'omble chevalier dans ce lac remonte à mai 1988 où un spécimen de 19 cm a été pêché par un technicien du MLCP et formellement identifié. Toutefois, ce plan d'eau n'avait fait l'objet d'aucune étude jusqu'à ce jour.

La figure 1 présente la localisation de ces trois plans d'eau au niveau régional. On constate que les trois lacs à l'étude sont localisés dans un territoire d'une grande superficie et que leur accès et le développement de la villégiature y sont variables.

Figure 1. Situation régionale des lacs à l’étude

5 2. MATERIEL ET METHODES

2.1 Plan d'échantillonnage

Devant l'absence de méthodes normalisées pour la pêche expérimentale d'omble chevalier, un protocole a été élaboré à partir des méthodes normalisées pour l'omble de fontaine (Salvelinus fontinalis) et le touladi (Salvelinus namaycush) (MEF 1994). L'analyse des caractéristiques des trois populations étudiées ici débouche sur une discussion visant à proposer une méthode normalisée pour la pêche expérimentale de l'omble chevalier d'eau douce, à l'amélioration des connaissances auprès des populations mauriciennes et à l'orientation de la gestion de l'omble chevalier du territoire libre.

L'omble chevalier d'eau douce se trouve généralement dans les lacs oligotrophes profonds, aux eaux froides, transparentes, bien oxygénées et thermiquement stratifiées en été. A l'instar du touladi, l'espèce fréquente en période estivale la zone hypolimnique supérieure (10-20 m) alors qu'en saison froide, il est possible de la capturer dans la zone littorale peu profonde (Everhart and Waters 1965).

Dans la région administrative de l'Outaouais, Dumont et Monette (1979) ont présenté certaines des caractéristiques du milieu que l'omble chevalier fréquente. La profondeur maximale doit être supérieure à 15 m; si elle est inférieure, elle peut indiquer un habitat défavorable. En été, le pourcentage de saturation en oxygène pour la profondeur de prédilection de l'espèce (15 m) doit être supérieur à 30 % (cette valeur a été arbitrairement fixée comme minimum temporairement acceptable en se basant sur le fait que l'omble chevalier de l'Arctique montre des signes d'asphyxie à des niveaux inférieurs à 16 % (Holeton 1973)). Nous avons donc défini cette zone comme étant l'habitat préférentiel de l'omble chevalier en saison estivale.

Les pêches ont eu lieu avant la déstratification thermique de façon à circonscrire la superficie échantillonnée à l'habitat préférentiel estival augmentant ainsi la force de l'estimé tout en diminuant la variabilité des indices d'abondance. L'engin de pêche retenu est un filet à mailles multiples composé de deux filets normalisés à omble de fontaine installés l'un à la suite de l'autre. Les caractéristiques de ces filets sont les suivantes : la longueur est de 20 m par 1,8 m de hauteur, les six anneaux sont disposés en ordre croissant de grandeur de mailles étirées: 25, 32, 38, 51, 64 et

76 mm. Le diamètre du brin est de 0,19 mm pour les grandeurs de mailles de 25 et 32 mm, et de 0,26 mm pour les grandeurs de mailles de 38 et 51 mm et de 0,42 mm pour les grandeurs de mailles de 64 et 76 mm. Les filets sont montés à 50 % et sont constitués de multifilament de nylon vert foncé.

Les stations ont été choisies et réparties aléatoirement dans l'habitat préférentiel de l'omble chevalier afin de minimiser le biais d'échantillonnage associé au jugement des manipulateurs. La surface constituant l'habitat préférentiel a été quadrillée à partir de cartes bathymétriques (figures 2, 3 et 4) pour obtenir au moins quatre fois plus de quadrats que le nombre de stations prévues.

L'échantillonnage s'est fait de façon systématique, c'est à dire, qu'une première station a été choisie au hasard et les suivantes ont été attribuées à partir d'un pas de quatre. Les engins pour la capture d'ombles chevaliers furent installés sur le fond des trois lacs, dans la partie supérieure de l'habitat préférentiel, ayant comme limite supérieure le thermocline (8 m) jusqu'à une profondeur approximative de 20 m. Les filets étaient installés perpendiculairement à la rive en alternant la petite maille vers le bord à la plus grande vers le large. De plus, les profondeurs minimales et maximales (m) ont été mesurées le long du transect de pose. La période de pêche a duré de 18 à 24 heures afin d'englober la période de 18 h à 9 h. L'unité d'effort utilisé est la nuit-filet et les captures par unité d'effort (C.U.E.) sont exprimées en nombre de poissons par nuit-filet.

Des stations de remplacement étaient aussi prévues dans le cas où les pentes seraient trop abruptes ou si la station se révélait être à l'extérieur de l'habitat préférentiel. Un filet se trouve dans l'habitat préférentiel lorsque au moins 75 % de celui-ci se situe à une profondeur adéquate (MEF 1994).

Un total de 10 filets ont été installés simultanément au lac des Trois Caribous, 14 filets au lac Larose et 4 filets au lac à Bouchard. De plus, afin de recueillir un complément d'information, 12 filets normalisés à omble de fontaine ont été installés au lac des Trois Caribous. Des filets à cyprins ont aussi été utilisés dans les trois lacs, soit quatre au lac Larose, deux au lac des Trois Caribous et deux au lac à Bouchard. Ce sont des filets d'une hauteur de 1 mètre et d'une longueur de 7,5 mètres (deux panneaux de 3,75 m). Un premier panneau présente des mailles de 25 mm et le second, de 13 mm.

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Figure 2. Carte bathymétrique du lac des Trois Caribous

Figure 3. Carte bathymétrique du lac Larose

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Figure 4. Carte bathymétrique du lac à Bouchard

Après une nuit de pêche à l'omble chevalier, le nombre des prises a déterminé si une autre nuit de pêche était nécessaire. Dans ce cas, les filets étaient intercalés dans la partie inférieure de l'habitat préférentiel (20 m et moins) pour une autre période d'environ 24 heures. Ces stations supplémentaires furent déterminées aléatoirement en utilisant la même méthode utilisée précédemment.

2.2 Physico-chimie

Dans le but de caractériser l'habitat de l'omble chevalier et de comparer les résultats entre les différents lacs à l'étude, certains descripteurs de l'habitat ont été évalués. La température et l'oxygène dissous ont été mesurés à l'aide d'un oxythermomètre de type YSI 50B. La température a été notée en degrés Celcius sur toute la hauteur de la colonne d'eau aux profondeurs suivantes : 0,5 mètre et à tous les deux mètres de 1 à 14 mètres inclusivement. L'oxygène dissous a été mesuré en milligrammes par litre (mg/l) aux mêmes profondeurs que la température et ce, simultanément.

La mesure du pH a été obtenue par la méthode standardisée par le ministère de l'Environnement (Grimard 1982; Dupont 1986) et à l'aide d'un pH-mètre de type Hanna HI 9025C. Une première mesure a été effectuée à partir d'un échantillon intégré de 0-5 m et une deuxième dans la partie supérieure de l'habitat préférentiel, soit dans la zone de température comprise entre 10 ° et 13 ° C.

La conductivité, mesurée en µS/cm, a été obtenue à l'aide d'un conductivimètre de type Hanna HI 8333 et ce, pour un échantillon prélevé à 0,5 m. La transparence de l'eau a été évaluée avec un disque de Secchi d'un diamètre de 20 cm et ce, à trois reprises pour chaque lac. La couverture nuageuse et la présence de vagues étaient aussi notées durant ces mesures et un bathyscope facilitait l'opération en éliminant l'effet de réflexion.

Une évaluation du phosphore total à été réalisée pour chaque lac selon la méthode de colorimétrie (méthode en annexe) à partir d'un premier échantillon d'eau intégré de 0-5 m et d'un autre au fond + 1 m.

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2.3 Analyse des résultats

Toutes les espèces ont été dénombrées par filet et dénombrées indépendamment du fait qu'elles aient été coincées ou emmêlées. Chaque poisson a ensuite été pesé à l'aide d'une balance graduée aux 5 g (± 2,5 g) et la longueur totale a été mesurée en millimètres.

Selon Graiger (1953), Andrews & Lear (1956), Thomson (1957), Nielsen (1961) et Nordeng (1961), les otolithes représentent le meilleur matériel pour la détermination de l'âge chez l'omble chevalier (Jonhson 1980). Les sagittas ont été prélevés sur tous les spécimens capturés et plongés immédiatement dans une solution de glycérol (50 %). La technique de lecture est celle utilisée pour le touladi (Lapointe et Clément 1985) et les structures ont été immergées dans l'huile de clou de girofle pour la lecture. Le matériel d'observation se compose d'un binoculaire équipé d'un système de mesure (chambre claire). La terminologie utilisée est celle de Nielsen et Johnson (1985).

Les rétrocalculs ont été calculés à partir de la marge du noyau de l'otolithe. Les distances interannuli étaient prises sur une droite passant par le centre du nucléus et perpendiculaire à l'échancrure située dans la région antéro-dorsale de l'otolithe (figure 5), telle que décrite par Magnan et Fitzgérald (1983). Les rétrocalculs de la longueur maximale ont été effectués selon le modèle de la courbe C de Ricker (1958) et D' de Hazel (1976) et à l'aide du programme informatique DISBCAL 89. A l'aide de ce même programme, l'augmentation annuelle de la longueur par âge a été déterminée de même que la fréquence des classes d'âge.

Les analyses de la croissance ont été traitées par le programme ETAPOP, version modifiée par L. Houde (L. Houle, comm. pers.) qui fournit aussi les paramètres de l'équation de croissance de Von Bertalanffy (Ricker 1980). Nous avons ainsi pu estimer le taux de mortalité (Robson et Chapman), la croissance par sexe et l'âge à maturité sexuelle (Lysak 1980) et la courbe masse-longueur.

Pour chaque omble capturé, le coefficient de condition de Fulton (Ricker 1980) a été calculé selon l'équation :

K = masse (g) x 106 longueur totale3 (mm)

Le statut reproducteur des poissons examinés a été déterminé à partir de la clé de maturité sexuelle de Naier (annexe 1) qui nous a permis de déterminer si les captures étaient matures ou immatures.

Dans le but d'évaluer qualitativement les habitudes alimentaires de chacune des populations, l'examen des contenus stomacaux a été effectué chez tous les spécimens. Cependant, cet examen s'est limité aux grands groupes de proies.

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Figure 5. Prise de mesure sur l’otolithe

3.0 RÉSULTATS

3.1 Caractéristiques des plans d'eau 3.1.1 Caractéristiques morphométriques

Le lac des Trois Caribous est situé à une altitude de 405 mètres, le lac Larose à 227 mètres et le lac à Bouchard à 271 mètres (tableau 1). Ces lacs ont une superficie de 272 hectares pour le lac des Trois Caribous, de 140 hectares pour le lac Larose et de 16 hectares pour le lac à Bouchard.

Au lac Larose, la profondeur maximale est de 80 mètres et de 40 mètres au lac des Trois Caribous. Le lac à Bouchard a une profondeur maximale de 27 mètres. La profondeur moyenne du lac Larose est de 30,5 mètres ce qui est nettement supérieur aux lacs des Trois Caribous (13,29 m) et à Bouchard (10,2 m). On constate donc des différences importantes entre les lacs et ce, pour chacun des paramètres morphométriques.

3.1.2 Caractéristiques physico-chimiques

Les caractéristiques physico-chimiques observées durant l'étude sont présentées au tableau 2.

Durant la période d'échantillonnage, la conductivité à la surface variait de 12,7 µS/cm pour le lac des Trois Caribous, à 6,92 µS/cm au lac Larose et à 17 µS/cm pour le lac à Bouchard. Dans le même ordre, le pH était de 6,75, 6,92 et 6,01 pour un échantillon intégré entre 0 et 5 mètres. Au lac des Trois Caribous, on a déterminé le pH dans la zone de température entre 11 °C et 13 °C pour un résultat de 6,31. Au lac à Bouchard, le pH était de 5,78 à une température de 14,9 °C.

Au lac Larose, la température variait entre 23 °C en surface et de 4,3 °C au fond et une stratification thermique est observée à partir de 5 mètres. Dans le cas du lac des Trois Caribous, la température variait de 23,1 °C en surface et à 5,5 °C au fond. Le thermocline est observé autour de 7 mètres.

Pour le lac à Bouchard, la température variait entre 20,6 °C en surface et 4,1 °C au fond. Ces résultats sont présentés à la figure 6.

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Tableau 1. Caractéristiques morphométriques des plans d'eau à l'étude

Lac Larose Lac des Trois Caribous Lac à Bouchard

Altitude 241 m 405 m 271 m

Superficie 140 ha 272 ha 16 ha

Périmètre 5,8 km 12,9 km 1,7 km

Longueur 2,3 km 4,3 km 0,6 km

Largeur 1,1 km 1,0 km 0,3 km

Profondeur moyenne 30,5 m 13,29 m 10,2 m

Profondeur maximale 80,0 m 40 m 29 m

Volume 42,7 hectom.cu 36,1 hectom.cu 1,3 hectom.cu

Superficie habitat préférentiel (ha)

38,1 ha 93,1 ha 11,9 ha

Bassin

hydrographique

Rivière du Loup Rivière Batiscan Rivière St-Maurice

La figure 7 présente les pourcentages de saturation en oxygène retrouvés à différentes profondeurs. On constate qu'au lac des Trois Caribous, il varie entre 100,6 % en surface et 69,3 % au fond (40 m). Au lac Larose, le pourcentage est de 101,0 % en surface et 73,8 % au fond (60 m). Au lac à Bouchard, la situation est assez particulière avec 97,0 % en surface et 4,7 % au fond.

Au niveau de la transparence, les résultats nous indiquent une lecture de 7,1 à 7,2 mètres au lac des Trois Caribous. Pour le lac Larose, les lectures se situent de 6,3 à 6,25 mètres et 3,7 mètres au lac à Bouchard. Dans les deux premiers lacs, la couleur apparente sommaire est blanche tandis qu'au lac à Bouchard, elle apparaît plutôt brune.

Tableau 2. Caractéristiques physico-chimiques des lacs Larose, à Bouchard et des Trois Caribous

T (C) Oxygène (mg/l) % Saturation oxygène

Prof.

(m) Larose Trois-Car. Bouch. Larose Trois-Car. Bouch. Larose Trois-Car. Bouch.

0,5 23,0 23,1 20,6 8,70 8,61 8,70 101,00 100,60 97,00

1 21,9 23,1 20,0 8,75 8,67 8,40 99,70 101,10 94,00

2 21,7 22,9 17,4 8,52 8,66 8,60 96,90 100,70 90,00

3 21,5 22,7 15,2 8,48 8,67 7,10 96,20 100,50 71,00

4 16,6 21,8 11,8 10,60 8,74 6,90 110,00 99,70 65,00

5 11,2 19,7 7,5 10,73 9,24 8,60 97,60 101,10 72,00

6 9,3 17,5 5,4 10,30 10,30 8,80 89,70 106,40 69,00

7 8,2 11,3 4,7 10,25 10,84 8,90 86,40 99,20 69,00

8 7,1 9,3 4,5 10,00 10,44 8,70 82,40 90,80 68,00

9 6,4 8,6 4,4 10,03 10,40 8,60 81,00 89,00 67,00

10 5,7 7,6 4,3 10,10 10,19 8,60 80,70 85,20 66,00

11 5,5 7,2 4,2 10,06 10,23 8,40 79,90 84,60 64,00

12 5,3 6,8 4,2 10,08 10,27 8,00 79,60 84,40 62,00

13 5,2 6,5 4,2 10,06 10,29 7,90 79,30 83,90 61,00

14 5,1 6,3 4,1 10,08 10,20 7,10 79,10 82,60 55,00

16 5,0 6,1 4,1 9,99 10,13 5,20 78,10 81,70 41,00

18 4,8 6,0 4,1 10,06 10,00 1,80 78,50 80,40 14,00

20 4,8 5,9 4,1 10,07 9,99 0,58 78,30 80,00 4,70

24 4,7 5,6 9,97 9,55 77,40 76,10

28 4,5 5,5 9,93 9,36 76,90 74,30

32 4,4 5,5 9,97 9,13 77,00 72,30

36 4,4 5,5 9,98 8,96 77,00 71,00

40 4,4 5,5 10,02 8,74 77,20 69,30

44 4,4 10,01 77,10

48 4,3 9,88 76,10

52 4,3 9,90 76,20

56 4,3 9,82 75,50

60 4,3 9,60 73,80

Paramètres Lac Bouchard (A) Larose Trois-Caribous

PH : 0-5 m

Conductivité (uS/cm) 17 23,4 12,7

Couleur : Brune blanche blanche

Transparence (m) 3,7 6,3 7,1

Phosphore 0-5 m

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Figure 6. Profils des températures relevées dans les lacs à l’étude

0

5 10 15 20 25

0,5 2 4 6 8 10 12 14 18 24 32 40 48 56 Profondeurs (m)

T e m p ér atu re (°C)

Larose

des Trois-Caribous

Bouchard

Figure 7. Pourcentage de saturation en oxygène dans les lacs à l’étude

0

20 40 60 80 100 120

0 10 20 30 40 50 60

Profondeur (m)

% sat ur at ion en oxygène

Larose

des Trois-Caribous

Bouchard

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L'évaluation du phosphore total à partir d'un échantillon intégré de 0 à 5 mètres au lac des Trois Caribous nous donne une valeur de 5 mg/l tandis qu'un échantillon prélevé au fond donne un résultat de 4 mg/l. Dans le cas du lac Larose, l'échantillon intégré donne un résultat de 4 mg/l tandis que l'échantillon prélevé au fond donne une valeur de 3 mg/l. Pour le lac à Bouchard, l'échantillon au fond donne 8 mg/l et 5 mg/l pour l'échantillon intégré.

A la lumière de ces résultats, on constate que les lacs Larose et des Trois Caribous sont des lacs oligotrophes, relativement homogènes au niveau morphométrique et physico-chimique. Au lac à Bouchard, on constate qu'il s'agit d'un lac très froid relativement semblable aux autres. Le pourcentage d'oxygène dissous quoique assez faible, si on le compare aux deux autres plans d'eau, ne semble toutefois pas préoccupant pour la survie de l'espèce.

3.2 Caractéristiques des communautés 3.2.1 Communautés ichtyennes

Outre l'omble chevalier, différentes espèces de poissons ont été capturées lors des pêches expérimentales. Le tableau 3 présente les résultats des captures dans l'habitat préférentiel et ce, pour les trois plans d'eau. On constate qu'au lac des Trois Caribous, le meunier rouge est l'espèce dominante avec 72,1 % des captures, suivie de l'omble chevalier avec 25,3 %. L'omble de fontaine ne représente que 1,48 % des captures. Le meunier noir, le méné de lac et le méné perlé sont des espèces marginales dans l'habitat préférentiel avec moins de 1,1 % du total des captures pour les trois espèces.

Au lac Larose, seulement trois espèces ont été capturées dans l'habitat préférentiel. L'espèce dominante est l'omble chevalier qui représente 51,14 % des captures, suivie du meunier noir (40,9 %) et de l'omble de fontaine (7,9 %).

Au lac à Bouchard, on n’a pas capturé d’omble chevalier. L’omble de fontaine est l’espèce la plus abondante avec 56,6 % des captures suivi du meunier noir qui cumule 43,3 % des captures. Les autres pêches expérimentales ont permis de capturer différentes espèces de petite taille.

Tableau 3. Description des captures effectuées dans l'habitat préférentiel de l'omble chevalier pour les trois lacs à l'étude

LAC DES TROIS CARIBOUS

Omble chevalier Salvelinus alpinus 25,3 % 13,7

Omble de fontaine Salvelinus fontinalis 1,48 % 0,8

Meunier rouge Catostomus catostomus 72,1 % 39,0

Meunier noir Catostomus commersoni 0,2 % 0,1

Méné de lac Couesius plumbeus 0,2 % 0,1

Mulet perlé Margariscus margarita 0,7 % 0,4

LAC LAROSE

Omble chevalier Salvelinus alpinus 51,14 % 3,21

Omble de fontaine Salvelinus fontinalis 7,95 % 0,5

Meunier noir Catostomus commersoni 40,90 % 2,57

LAC A BOUCHARD

Omble de fontaine Salvelinus fontinalis 56,6 % 4,25

Meunier noir Catostomus commersoni 43,3 % 3,25

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Au lac Larose, les filets à cyprins ont permis de capturer les espèces suivantes : mulet perlé (0,47 %), méné à nageoires rouges (45,9 %), meunier noir (0,7 %), omble de fontaine (0,47 %), méné de lac (6,6 %).

Au lac des Trois Caribous, 4 ombles chevalier ont été capturés avec les pêches ombles de fontaine tandis qu'au lac à Bouchard, les filets à cyprins ont permis de capturer des ombles de fontaine (66,6 %) et des meuniers noirs (33,3 %).

3.2.2 Abondance relative

Pour mesurer l'abondance relative des populations d'omble chevalier dans les trois lacs, nous avons utilisé les C.U.E. (captures par unité d'effort). Bien que la capturabilité (potentiel de capture) peut varier d'une espèce à l'autre ou entre les milieux, les C.U.E. fournissent généralement un indice de l'abondance relative des stocks de poissons (Couture 1995). L'effort de pêche dans les trois plans d'eau était de 1 nuit/filet. La pression de pêche représente 0,093 n-f/ha au lac Larose et de 0,037 n-f/ha au lac des Trois Caribous. Les C.U.E. au lac des Trois Caribous sont de 13,70 ombles chevalier par filet par nuit tandis qu'au lac Larose, ils sont de 3,46 ombles chevalier par filet par nuit. Au lac à Bouchard, aucune capture d'omble chevalier n'a été effectuée. La pression de pêche était d'une nuit par filet pour quatre filets, soit 0,308 n-f/ha. On constate donc que le lac à Bouchard est le plan d'eau où la pression de pêche a été la plus forte et ce, sans capture d'omble chevalier. De plus, malgré une pression de pêche légèrement plus élevée par hectare au lac Larose, les captures ont été beaucoup plus abondantes au lac des Trois Caribous. Il faut bien comprendre ici que la notion de filet indique un engin formé de deux filets normalisés à omble de fontaine.

Nous avons tenté de comparer les résultats moyens des captures pour les lacs des Trois Caribous et Larose à l'aide des résultats présentés au tableau 4. En effet, si les moyennes de deux échantillons diffèrent, il ne faut pas en conclure que les moyennes des populations d'où sont extraits les échantillons sont différentes (Scherrer 1984). Toutefois, nous nous sommes rapidement heurtés au

fait que les tests de normalité rejettent la distribution des données du lac des Trois Caribous. Il en a été de même lorsqu'on a voulu comparer les résultats moyens de masse par unité d'effort.

Tableau 4. Captures par unité d'effort et pression de pêche dans l'habitat préférentiel de l'omble chevalier

Paramètres Lac des Trois Caribous Lac Larose

Moyenne des captures par filet 13,7 3,46

Limite minimale de l'intervalle de confiance (95 %)

5,19 1,67

Limite maximale de l'intervalle de confiance (95 %)

22,21 5,25

Nombre d'engins 10 13

Durée totale moyenne de pêche 19,2 20,2

Nombre de captures 137 45

Superficie habitat préférentiel (ha) 93,1 38,1

C.U.E. pour superficie totale 13,70 3,46

C.U.E. par hectare d'habitat préférentiel 4,68 0,94

Masse par unité d'effort (g/filet/nuit) 4,29 10,86

Pression de pêche 0,037 0,093

3.3 Caractéristiques des populations 3.3.1 Fréquences de tailles

Quoique les résultats des pêches au lac Larose ne nous aient pas permis d'atteindre l'objectif fixé à 100 captures, nous avons tracé les distributions de fréquence de taille en vue d'établir une certaine comparaison entre les plans d'eau. La figure 8 illustre la distribution par classe de 10 mm de la longueur des ombles chevalier. Au lac Larose, on constate que la distribution asymétrique est déplacée vers la droite. Enfin, les structures de tailles du lac des Trois Caribous semblent être

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caractéristiques d'une population inexploitée. Il y a du recrutement et l'on observe que de

caractéristiques d'une population inexploitée. Il y a du recrutement et l'on observe que de

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