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po-lynˆomes en n variables. Nous esquissons les preuves du th´eor`eme 4.1.3. Enfin, dans la section 4.4.3 nous donnons d’autres exemples de d´eveloppements asymptotiques de la r´egularit´e pour des suites semi-r´eguli`eres sur F2, obtenus en utilisant l’une des deux m´ethodes pr´esent´ees.

Les r´esultats de ce chapitre ont ´et´e obtenus en collaboration avec Bruno Salvy. Ils ont fait l’objet d’une pr´esentation `a la conf´erence ICPSS en Novembre 2004 [BFS04]. Pour le cas particulier d’´equations `a coefficients et solutions dans F2 un article est disponible sous forme de rapport de recherche INRIA [BFS03].

4.2 Description des m´ethodes employ´ees

Nous d´ecrivons bri`evement deux m´ethodes qui permettent, sous certaines condi-tions, de calculer un d´eveloppement asymptotique d’une int´egrale de la forme

I = I

etf (z)g(z)dz, lorsque t → ∞.

Les deux m´ethodes consid`erent les points cols de la fonction `a int´egrer, qui sont les points z0 tels que f0(z0) = 0, et montrent qu’asymptotiquement, l’essentiel de l’int´egrale est concentr´ee au voisinage de ces points cols.

Nous donnons une description g´en´erale de la m´ethode du col section4.2.1. Dans le cas o`u la fonction f (z) est param´etr´ee, pour toute valeur fixe du param`etre λ la m´ethode du col va fournir un d´eveloppement asymptotique de l’int´egrale. Le probl`eme se pose lorsque, pour une valeur λ0 du param`etre, deux cols coalescent. Dans ce cas, les approximations obtenues par la m´ethode du col pour λ 6= λ0 ne tendent pas vers celle pour λ = λ0 : la m´ethode des cols ne donne pas d’ap-proximation uniforme au voisinage de λ = λ0. Nous d´ecrivons Section 4.2.2 la m´ethode des cols coalescents de Chester-Friedmann-Ursell, qui permet de donner un d´eveloppement asymptotique uniforme au voisinage de λ0.

4.2.1 M´ethode du col

Un point col est dit d’ordre k si f(i)(z0) = 0 pour 1 ≤ i ≤ k et f(k+1)(z0) 6= 0. Un point col d’ordre 1 est appel´e point col simple. La m´ethode du col s’applique quel que soit l’ordre des points cols, mais nous la d´ecrivons dans le cas ou tous les cols sont simples (qui sera le cas rencontr´e dans nos applications).

D’apr`es le th´eor`eme de Cauchy, on peut d´eformer le lacet d’int´egration sans changer la valeur de l’int´egrale. La m´ethode du col fait passer le lacet d’int´egration par certains points cols simples, et montre que l’int´egrale est essentiellement donn´ee par la somme des contributions de ces points cols, la contribution des autres parties

84 Chapitre 4. Analyse asymptotique de la r´egularit´e de suites semi-r´eguli`eres ´

etant asymptotiquement n´egligeable :

I ∼ X

z0 point col simple

etf (z0)

s 2π

−f00(z0)tg(z0) (4.7) Nous voyons sur cette formule que seuls les points cols pour lesquels |ef (z0)| est maximal vont contribuer asymptotiquement `a l’int´egrale.

D´ecrivons les trois ´etapes qui permettent d’obtenir la formule (4.7). Nous mon-trons successivement que :

1. Seules les parties du lacet au voisinage des cols contribuent asymptotiquement `

a l’int´egrale,

2. Au voisinage de ces points cols, la fonction sous l’int´egrale peut ˆetre approch´ee par une fonction gaussienne, int´egr´ee sur un voisinage de 0,

3. Cette fonction gaussienne peut ˆetre int´egr´ee sur R tout entier sans changer la valeur asymptotique de l’int´egrale.

Plus pr´ecis´ement :

1. Pour z voisin d’un point col z0, on a f (z) = f (z0) + 12f00(z0)(z − z0)2 + . . .. Choisissons la direction du lacet de sorte que 12f00(z0)(z − z0)2 soit r´eel n´egatif au voisinage de z0. En faisant le changement de variable u2 = −2tf00(z0)(z − z0)2, la variable u sera r´eelle au voisinage de u = 0 (disons dans l’intervalle (−, )). Le changement de variable s’´ecrit u =

q −t

2f00(z0)(z − z0), la racine ´etant choisie telle que du soit positif lorsque dz a la direction positive de circulation du lacet, et l’on se ram`ene `a l’int´egrale :

I = etf (z0)

Z  −

g(z(u))e−u2+O(u3) s

2

−f00(z0)tdu + R

0

o`u R0 correspond `a l’int´egrale I sur le reste du lacet (en dehors du voisinage de z0). 2. Nous obtenons alors une int´egrale r´eelle pour laquelle nous appliquons la m´ethode de Laplace, en approchant la fonction sous l’int´egrale :

I = etf (z0) s 2 −f00(z0)t Z  − g(z0)e−u2du + R0+ R00

o`u R00 correspond `a l’erreur commise en approchant la fonction g(z(u))e−u2+O(u3) par g(z0)e−u2 sur l’intervalle (−, ),

3. Nous ´ecrivons enfin I = etf (z0) s 2 −f00(z0)tg(z0) Z −∞ e−u2du + R0 + R00+ R000

Section 4.2 Description des m´ethodes employ´ees 85 o`u R000 est l’erreur commise en int´egrant la gaussienne sur tout l’intervalle R,

Il reste `a montrer que R0, R00 et R000 sont asymptotiquement n´egligeables devant etf (z0)q 2

−f00(z0)tg(z0)R−∞ e−u2du ; on obtient alors la formule (4.7).

Pour obtenir les termes suivants du d´eveloppement asymptotique de I, il suffit d’approcher plus pr´ecis´ement g(z(u))e−u2+O(u3) = (P

k≥0akuk)e−u2. On se ram`ene alors `a des sommes d’int´egrales de la forme

Z −∞ e−tu2u2k+1du = 0 pour k ≥ 0 (4.8) Z −∞ e−tu2u2kdu = 1 tk+1/2Γ(k + 1 2) pour k ≥ 0 = 1 tk+1/2 (2k)! k!22k √ π. (4.9)

4.2.2 M´ethode des points cols coalescents

Supposons maintenant que la fonction f (z) d´epende d’un param`etre λ, tel que pour λ 6= λ0 on ait deux points cols z0+ et z0, et pour λ = λ0 un unique point col double z0. En utilisant la m´ethode du col, on obtient un d´eveloppement asymp-totique en (tf00(z0±))−1/2 lorsque λ 6= λ0 et en (tf000(z0))−1/3 lorsque λ = λ0. Ces deux ´equivalents sont radicalement diff´erents : le premier devient singulier lorsque λ → λ0, et t est d’ordre −1/2 dans le premier et −1/3 dans le second.

La m´ethode des cols coalescents [CFU57] donne un ´equivalent asymptotique de I uniforme, valable pour λ dans un voisinage de λ0. L’id´ee est d’introduire un changement de variable cubique de la forme f (z) = u33 − ζu + η, pour se ramener `a l’int´egrale d’une fonction d’Airy (voir annexe A.4 page 146),

Ai(x) = 1 2iπ

Z

C1

ev33 −xvdv

o`u C1 est un chemin d’origine un point `a l’infini dans le secteur −π2 ≤ arg(v) ≤ −π

6 et de fin un point dans le secteur conjugu´e. Les constantes ζ et η d´ependent ´

evidemment de λ. Pour que le changement de variable soit r´egulier, les points cols z0+ et z0 doivent correspondre aux points cols u±0 = ±ζ1/2 de la nouvelle fonction en u, et coalescer en u0 = 0 lorsque λ = λ0. Cela impose de choisir

ζ32 = 3 4(f (z 0) − f (z0+)) et η = 1 2(f (z 0) + f (z0+))

En choisissant bien le chemin d’int´egration au voisinage des points cols, et en sup-posant pour simplifier que g(z) = 1, nous obtenons

I = e Z C1∩D et(u33 −ζu)dz(u) du du + R 0

86 Chapitre 4. Analyse asymptotique de la r´egularit´e de suites semi-r´eguli`eres o`u D est un voisinage de u±0 et R0 est l’int´egrale sur le reste du chemin. ´Ecrivons

dz(u) du =

X

i≥0

(u2− ζ)i(bi+ ciu).

En int´egrant terme `a terme et en rempla¸cant le chemin C1∩ D par C1 entier, nous obtenons I = e Z C1 X l≥0 et(u33 −ζu) (u2− ζ)l(bl+ clu)du + R0+ R000 I = e2iπ " Ai(t23ζ) t13 X 0≤m≤M Bm tm + Ai 0 (t23ζ) t23 X 0≤m≤M Cm tm # + R0+ R000+ RM00 (4.10)

o`u les coefficients Bm et Cmpeuvent s’exprimer en fonction des coefficients bm et cm (posons G0(u) = dudz, alors pour tout m ≥ 0, on a Gm(u) = Bm+Cmu+(u2−ζ)Hm(u) et Gm+1(u) = dHm

du (u)).

Comme dans la m´ethode du col, pour prouver la formule (4.10) il faut mon-trer que R0, R00M pour tout M > 0 et R000 sont asymptotiquement n´egligeables. Les auteurs de [CFU57] prouvent, sous des hypoth`eses simples de r´egularit´e des fonc-tions int´egr´ees (par exemple elles doivent ˆetre analytiques en z et λ), que R000 est n´egligeable et que

∃CM, DM > 0 : |R00M| ≤ CM

tM +1/3| Ai(t23ζ)| + DM

tM +2/3| Ai0(t23ζ)|.