5. Chapitre 5 – Contribution théorique et méthodologique
5.2. Collecte des données : définition des critères à évaluer
5.3.2. Principes de notre méthodologie
5.3.2.5. Description détaillée de l’ensemble de la démarche d’évaluation proposée
Les différentes étapes de l’évaluation des entreprises d’un panel peuvent être finalement
détaillées comme suit :
Classification initiale C
0:
• Calculer les IIP des entreprises (en utilisant le même poids pour toutes les pratiques)
du panel puis les classer par ordre décroissant des IIP (ce classement donne
directement le rang de chaque entreprise dans le panel).
• Répartir les entreprises dans les quatre classes (proactive, préactive, réactive, passive)
en utilisant les intervalles d’IIP [1, 0.61], [0.61, 0.41], [0.41, 0.29] et [0.29, 0] pour
classer les entreprises respectivement dans les classes proactive, préactive, réactive et
passive.
Itération 1 - Classification C
1:
• Définir les profils de préférences de chaque classe d’entreprises (PROACTIF,
PREACTIF, REACTIF, PASSIF) à utiliser pour le calcul des IIP. Le profil d’une
classe donnée est calculé en fonction des entreprises de cette classe dans la
classification C
0.
Calcul du profil de préférences de chaque classe :
• Calculer les valeurs-tests pour chaque pratique en utilisant les données de
toutes les entreprises de la classe dans la classification C
0.
• Faire un ajustement des valeurs-tests s’il existe au moins une pratique avec
une valeur-test négative, en ajoutant à toutes les valeurs-tests la valeur
absolue de la plus petite valeur-test de toutes les pratiques.
• Déterminer la part représentée par la valeur-test de chaque pratique par
rapport à la somme des valeurs-tests de toutes les pratiques en pourcentage.
• Déterminer les poids des pratiques en convertissant ces parts en valeurs
quantitatives (somme totale égale à 100).
• Process de constitution (progressive) des classes
Etape 1 :
• Calculer les IIP des toutes entreprises du panel en utilisant le profil de
préférences PROACTIF puis les classer par ordre décroissant des IIP.
• Sélection des entreprises de la classe nouvelle proactive en utilisant le seuil
d’appartenance de 50% des IIP cumulés.
Etape 2 :
• Calculer les IIP des entreprises restantes (non sélectionnées à l’étape 1) du
panel en utilisant le profil de préférences PREACTIF puis les classer par
ordre décroissant des IIP.
• Sélection des entreprises de la classe nouvelle préactive en utilisant le seuil
d’appartenance de 50% des IIP cumulés.
Etape 3 :
• Calculer les IIP des entreprises restantes (non sélectionnées aux étapes 1 et
2) du panel en utilisant le profil de préférences REACTIF puis les classer
par ordre décroissant des IIP.
• Sélection des entreprises de la classe nouvelle réactive en utilisant le seuil
d’appartenance de 50% des IIP cumulés.
Etape 4 :
• Calculer les IIP des entreprises restantes (non sélectionnées aux étapes 1, 2
et 3) du panel en utilisant le profil de préférences PASSIF puis les classer
par ordre décroissant des IIP. Toutes ces entreprises constituent la nouvelle
classe passive.
• Prise de décision
Si classification C
1= Classification C
0Alors classification finale C
Fatteinte et C
F= C
1,Sinon itération 2 – classification C
2.
• Définir les profils de préférences de chaque classe d’entreprises (PROACTIF,
PREACTIF, REACTIF, PASSIF) à utiliser pour le calcul des IIP. Le profil d’une
classe donnée est calculé en fonction des entreprises de cette classe dans la
classification précédente C
k-1(classification C
1pour k = 2).
• Process de constitution (progressive) des classes : idem à classification C
1en utilisant
les nouveaux profils de préférences
• Prise de décision n
Si classification C
k= classification C
k-1Alors classification finale C
Fatteinte et C
F= C
k,
Sinon itération k+1 – Classification C
k+1.
Boucle infinie (si existence):
• Imposer un nombre n maximum d’itérations,
• Si itération n est atteint alors classification finale C
Fatteinte et C
F= C
n.
5.3.3. Conclusion du paragraphe
Dans ce paragraphe, nous avons présenté les différentes étapes de notre proposition
méthodologique.
Notre méthode part d’une classification initiale C
0des entreprises (classification à priori basée
sur des études précédentes). A partir de cette classification, nous utilisons la technique
statistique de la valeur-test pour déterminer les pratiques-clés des classes d’entreprises ainsi
que leurs profils de préférences. Les profils de préférences des classes permettent de calculer
l’IIP des entreprises en relation avec les caractéristiques de chaque classe. La répétition du
processus de constitution des classes (Figure 18) permet de faire migrer progressivement
chaque entreprise vers sa bonne classe, celle dont l’entreprise respecte au mieux le profil.
L’ensemble des pratiques-clés permettent de faire les recommandations aux entreprises. Les
pratiques les plus importantes (t X
k( )> 2) sont celles que les entreprises d’une classe donnée
doivent développer ou améliorer en priorité pour augmenter leur capacité à innover. La
valeur-ajoutée de ces pratiques dans l’accroissement de la capacité à innover est élevée. Par
contre, les pratiques les plus négligées (t X
k( )< -2) représentent des pratiques pour lesquelles
une grande dépense en ressources n’affecte pas vraiment la capacité à innover. Elles sont
aussi peu ou pas développées par les entreprises de la classe. Les autres pratiques (-2 <
( )
k
t X < 2) ne constituent pas vraiment des pratiques spécifiques pour la classe, mais leur
ordre de grandeur montrent leur tendance de développement. Plus la valeur-test d’une
pratique tend vers 2 (respectivement -2), plus (respectivement moins) elles ont de
l’importance dans l’accroissement de la capacité à innover. Plus elle tend vers 0, alors cette
pratique peut être considérée comme basique pour les entreprises et dont le développement ne
demande pas de connaissances particulières.
De plus, les poids des pratiques, représentant l’importance des valeurs-tests, donnent
l’importance des pratiques d’innovation pour chaque classe d’entreprises sur une base de 100.
Ces valeurs de poids peuvent nous aider à mettre en évidence un effet de synergie entre les
pratiques de l’innovation de chaque classe. Ainsi pour trois pratiques A, B et C telles que
POIDS
A= POIDS
B+ POIDS
C, nous pourrons dire que l’accroissement d’une unité du degré
de développement de la pratique A équivaut à l’accroissement simultané des degrés de
développement des pratiques B et C d’une unité. Ces informations peuvent permettre à une
entreprise de mieux repartir ses ressources par exemples.
Les détails de notre méthode, appliquée à un exemple concret d’entreprises industrielles
(PME) de la région lorraine, seront exposés dans la partie 3 et permettront de mieux exposer
ces différents points.
5.4. Conclusion du chapitre
Ce chapitre nous a permis d’exposer nos contributions théorique et méthodologique. Dans un
premier temps, notre travail a consisté à identifier la base de connaissances sur laquelle allait
porter notre étude. Treize pratiques d’innovation avaient été définies par (Boly, 2004). Notre
recherche bibliographique nous a permis d’identifier deux nouvelles pratiques d’innovation
tout aussi importante pour la conduite du processus d’innovation au succès et qui s’avèrent
complémentaires au 13 premières. Ce sont les Activités de R&D (Schilling, 2005 ; Parisi et
al., 2006 ; SESSI, 2007 ; Segarra-Blasco et Arauzo-Carod, 2008) et la Gestion de la relation
client (Moisand, 2002 ; Krawtchenko, 2004 ; Coltman, 2007 ; King et Burgess, 2008 ;
Anderson et al., 2008). Cette décision a prise vu l’importance qui était accordée à ces
pratiques d’innovation dans la littérature et aussi dans les discours d’industriels. Nous avons
insisté aussi sur la nature évolutive de la capacité à innover des entreprises dans le temps.
Dans un second temps, nous avons identifié les critères relatifs à ces 15 pratiques
d’innovation à évaluer. Nous avons insisté sur la notion de phénomènes ou faits observables
en entreprise. Les critères sont basés sur des faits avérés dont l’observateur devra vérifier dans
l’entreprise la présence ou l’absence. Les activités des entreprises seront donc évaluées après
observation. Notre grille d’observation contient à ce jour 196 critères observables.
Nous avons défini la structure hiérarchique de l’évaluation des capacités à innover des
entreprises. L’obtention de l’IIP se fait sur la base des pratiques d’innovation. Chaque
pratique a été subdivisée en autant de critères observables en entreprise que nécessaire.
L’évaluation se fait sur deux niveaux :
1. Evaluation 1 : agrégation au niveau des critères de chaque pratique pour obtenir son
score ou degré de développement,
2. Evaluation 2 : agrégation au niveau des pratiques d’innovation pour obtenir l’indice
d’innovation (IIP) des entreprises.
Enfin nous avons présenté dans la dernière partie de ce chapitre notre méthodologie
d’évaluation. La méthode que nous proposons permet de définir quatre classes d’entreprises
en fonction de leur spécificité (importance que leurs membres accordent aux pratiques
d’innovation) et donc d’avoir une meilleure affectation des entreprises dans leur classe. Nous
n’utilisons plus un seul profil de préférences pour classer les entreprises mais plutôt quatre
correspondant chacun à une classe. Les poids des pratiques ne sont plus attribués par des
experts en innovation, mais calculés en fonction de l’importance des pratiques d’innovation
pour chaque classe. Les poids seront donc recalculés chaque fois que les données de
l’environnement des entreprises auront évolué. Nous reviendrons sur notre méthode
d’évaluation dans la partie 3 pour la tester sur un panel d’entreprises.
Les différentes étapes de notre méthode d’évaluation ont été automatisées dans un outil
logiciel d’aide à l’auto-évaluation des entreprises. Les détails et fonctionnalités du logiciel
seront exposés dans le chapitre suivant.
6. Chapitre 6 – Contribution industrielle : Application de
Dans le document
Évaluation des processus d'innovation
(Page 115-120)