que
ces histoiresméléesdu
vrai etdû
faux ayaiwt été bien reçuespar des peuples demi-barbares,leshistoriens eurentlahardiessed’enfairedepure-ment
supposées,qui sontlesromans.
C’est
meme une
opinion reçue,
que
le
nom
deroman
sedonnaitautrefois'
aux
histoires, et qu’ils’appliqua de-puisauxfictions,ce quiestun
témoi-gnage invincible,que lesunes sont venues des autres; , dit le Pigna, secundo lacommune
opi~nioneinFrancese deUi eranogli an-noli:etpercio leguerredipartein partenotatesotto cjuesto
nome
us-civino.Poscia
alcuni dalla verita partendosi,quantumque
favoleggi-asserof cosiapuntochiamarono
li scrittiloro. Strabon dansun
passagequej’aidéjà allégué,ditque
118
DE
l’0RïGIW
É les histoiresdesPerses desMedes
jet
des Syriens n’ont pasmérité4)eaucoup de créance
;parce que çpùx quiles ontécrites
,voyantqueli‘sconteursde fables étaient enrépulation,crurent s’ymettreaussienécrivantdesfables en formed’bistoires;c’est-à-diredes ro-mans.
D’où
l’onpeutconclurequeles romans,selon touteslesappareilces,ont eu parmi nouslamême
origine,qu’ils onteuautrefoisparmicespeuples.• Maispourrevenir
aux
troubadours ouTrouverres de Provence,qui fu-renten France les princes de larb-;manceriedésla fin
du
dixièmeslecleÿ leurmétier plutà tant de gens,
que
toutes les provinces de France ÿ
comme
j’ai dit, eurent aussi leurs Trouverres. Elles produisirent dans Vonziemesiecle, etdanslessuivans,
DrgiTîrtrtTby-eî-tiEs
E
OM
ÀW
s; .1:19.
une
multitude nompareille dero-•J
mans
enproseetenvers, dont
plu-•sieurs, malgré l’envie
du
tems, se. sont conservés jusqu’à nous.
De
ce.
nombre
étaientlesromans
de GarinleLohetan
,deTristan,de Lancelotdu Lac
, deBertain,du
Saint-Gréal,de
Merlin, d’Artus’, de Perceval, de Perceforest,etde la plupart de ces centvingt-sept poètes qui ont vécu devant l’an mil trois cents,dontle présidentFauche
t a faitla censure.Je n’entreprendrai pas de vous
en
faire la liste, ni d’examiner si les
Amadis
de Gaule sont originaires d’Espagne,deFlandres,
ou
de Fran-ce,etsileroman
deTielUlespieglo estune
traductionde l’Allemagne,
Hi en quelle langueapremiercmenB
.étéécrit le
roman
des septSages deRome
,ou
de Dolopathos, qu’ondit quiaété prisdes parabolesde Sanda-bér indien, qu’on ditmême
qui se trouveen Grec dans quelques biblio-tlieques,qui a fourni la matière
du
livre italien, intituléErastus,etde plu-sieursdes nouvellesdeBocace,
comme'
le
même
Fauchetl’â rernarqu»; qui futécriten latinpâi*Jean,moine de
l’abbayede Hauteselve, donton
voit de vieuxexemplaires, et traduit en.français"parle Clerc
Hébert
,versla findu
douzièmesiecle,eten allemand.
depuis prèsdetroiscents ans,et d’al-i
lemand en
latindepuis cent ans,par,un
savanthomme
, qui ignorait que.cetallemandvenait
du
latin,etquien
changea lesnoms. Ilme
suffirade
vousdirequetous’cesouvrages,
aux-quels l’ignorance avait
donné
la nais-.\
*•
^
DBS ROMANS.-
Ï2-saiKîe, portaientdes
marques
deleur origine, etn’étaient qu’unamas de
fictions grossièrement entassées les unessurlesautres,etbien éloignées de cesouverain dégréd’art et d’élé-,
\
gance,
où
notrenationadepuis porté;lesromans.Ilestvraiqu’il
j
asujetde
s’étonnerqu’ayantcédéaux
autres le prixde lapoésie épiqueetde l’his-toire, nous ayons emportécelui-ci avectantde hauteur
que
leursplusbeaux romans
n’égalentpasles moin-dres desnôtres.Jecroisque nous
de-, vouscet avantage à la politessede
notregalanteriequi vient àmon
avis,
delagrandeliberté danslaquelleles
hommes
viventen
France avec les femmes.Elles sont presque reclusesen
Italieeten
Espagne,etsont sépa-réesdeshommes
partant d’obstacles,
• %
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M
*AW
12^C’est cetartqui distingueles
romans
français des autresromans
,etquien
a rendu la lecture si délicieuse qu’elle a Hiit négliger des lectures pkfsutiles.Lesdainesontété les pre-mièresprises à cet appas: elles ontfaittoute leurétude desromans, et ont tellementméprisécellede l’an-ciennefableetde Thistoire, qu’elles n’ont plus entendudesouvrages qui tiraientdelàautrefois leur plusgrand ornement.
Pour ne
rougir plus de cetteignorance,dontellesavaientsi
souvent occasion de s’appercevoir ellesonttrouvéque c’étaitplutôtfait de désaprouvercequ’ellesignoraient,'
que
del’apprendre. Les liommes les ont imitéespour
leurplaire; ilsontcondamné
cequ’ellescondamnaient,*etontappellé pédanterie, ce qui
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l’originb
saitune partie essentielle dela poli-tesse, encore
du
tems de Malherbe.Les poë];es, et les autres écrivains français quil’ont suivi
, ont été
con-traintsdesesoumettreà cejugement, et plusieurs d’entr’euxvoyant
que
la connaissance del’antiquitéleurétait inutile, ont cessé d’étudiercequ’ils n’osaientplusmettre
en
usage. Ainsiune bonne
cause a produitun
très-mauvaiseffet,et labeautéde nosro-mans
aattiré leméprisdes belles let-tres,etensuite l’ignorance.Je
ne
prétens paspourcelaen con-damner
la lecture. Les meilleures chosesdu monde
ont toujours quel-quessuites fâcheuses. Lesromans en
peuventavoirdepiresencore quel’i-gnorance.Jesaide quoi
on
lesaccuse: ilsdesséchentladévotion^ilsinspirentDigitizedby(jOOgU