tîqùe des cantiquesest
une
piece dra-matique,où
les sentimens passion-nés de l’époux et de l’épouse sont exprimésd’une maniéré sitendreet si touchante, que nous en serions charmés, si ces expressions et ces lîgurçs avaientun peu
plusderapport avec notre génie;ou
que nous pus-sions nous défaire de cette injuste préoccupation qui nous fait désap--proftver tout ce qui s’éloigne tant soitpeu
de nos mœurs.En
quoinous nouscondamnons nous-mêmes
,sans nous en appercevoir; puisque notre légèreténe
nous permetpas de per-r sévérer long-tems dans,lesmêmes
coutumes. Notre Seigneur lui-mêmene donne
presquepointdepréceptesaux
juifsquesous le voile despara-»jjoles,
Le
TaUnucl çpnUentun
înilUftU3o"
DB
L*ORIGINE
de fables, toutes plusimpertinentes les unes que les autres: plusieurs rabbins les ont depuis expliquées, conciliées ,
ou
ramassées dans des ouvragesparticuliers,etontcomposé
d’ailleurs
beaucoup
de poésies,de
proverbes, et d’apologues. Les Cy-priots, et les Ciliciensvoisins de la Syrie ontinventédecertaines fables qui portaientlenom
decespeuples:et l’habitude que les Ciliciens«en leur particulier avaient
au mensonge
aété décriéeparun
des plus anciens proverbes qui aienteucoursdansla Grèce.Enfin,lesfablesétaientensi
grande vogue dans toutes ces con-trées
, que parmilesAssyrienset les Arabes, selonle témoignagede
Lu-cien, ily
avait de certains person-nages, dontlaseuleprofessionétaitDigitizedlDy'Cj'n'’' ’f
D
ES' n OM
AN
5. 5l d’expliquerles fables;etcesgens me-naientune* vie si réglée, qu’ils vi-vaient beaucoup pluslong-temsque les autres
hommes.
Mais
il ne suffit pas d’avoir dé-couvert^
source des Romtms', ilfaut voir par qu’elle
chemin
ils se sont répandus dansla Grèceetdans l’Italie; et s’ils ontpassé delà jus-qu’à nous,ou
si nous les tenons d’ailleurs. Les Ioniens, peuples de l’Asiemineure,s’étant élevés à
une
grandepuissance,etayantacquisbeau-coup
de richesses, s’étaient plongés dansleluxe,etdanslesvoluptés, com-pagnes inséparables de l’abondance.Cyrus
lesaiantsubjugués parlaprisede
Crésus, et toute l’Asie mineure étanttombée
aveceux
sousla puis-sance des Perses,ils reçurent leursDigitizedbyGoogle
Sa
DE
l’ORIGINE
mœurs
avec leurs lois, etmêlant
leursdébauches avec cellesoù
leur inclination lesavaitdéjà portés, ils devinrentlaplusvoluptueuse nationdu monde.
Ils raffinèrent sur les plaisirs^e
la table, ilsy ajoutèrent les fleurs et les parfums; ils trou-vèrent denouveaux omemens pour
lesbâtimens;leslaineslesplusfines et lesplusbelles tapisseries
du monde
venaient de chez eux;ils furent au-teursd’une danse lascive
, quel’on
nomma
Ionique;etilssesignalèrent sibienpar leurmolesse,qu’ellepassaen
proverbe. Mais entreeuxlesMi-lésiens l’emportèrent en la science des plaisirs, et en délicatesse ingé-r ' nieuse.
Ce
furent eux qui,les pre-miers,apprirent des Perses l’art de faire de fiopiaus, et Jtravaillèrent ai
bigitizedbyClOÔgl
DES
EOM
AN.S. 35éi heureusement que les fables Milé-sieiines, c’est-à-dire leurs
Romans
,
pleines d’histoires amoureuseset de récitsdissolus
,furent enréputation.
Il
y
aassez d’apparenceque lesRo-mans
avaient été innocens jusqu’àeux
,etne
contenaientque des aven-tures singulières etmémorables
,
qu’ils les corrompirent les premiers et les remplirentde narrations las-cives, etd’événemensamoureux.
Le tems
aconsumé
tout ces ouvrages,
et à peine a-t-il conservé le
nom
d’Aristide,le plus célébré de leurs
Romanciers,
qui avaitécritplusieurs livres de fables,surnommées
Mi-lésiennes.Je trouve qu’unDenis Mi-lésien , qui vécut sous le premier Darius,avait écrit des histoires fa-buleusesJ mais n’étant pas certain3
54 l’
ORIGINE
que
cene
fût point quelquecom-pilation de fables anciennes, et
ne
voyantpasassezdefondement pour
croireque ce fussent des fablespro-prement
appellées Milésiennes,jene
le mets point
au
rang des faiseurs deRomans.
Les Ioniens, qui étaient sortis
de
l’Attique' et
du
Péloponese,se sou-venaient de leur origine,et entrete-naientun
grandcommerce
avecles Grecs. Ils s’envoyaientréciproque-ment
leursenfanspourlesdépayser, etleur faire apprendre lesmœurs
lesuns des autres.
Dans
cette com-munication si fréquente,laGrèce
qui était assez portéeaux
fables' d’elle-même
, apprit aisément des Ioniensl’artdecomposer
lesRomans,
et lecultiva avec succès.
Mais pour
üigifi2é<rbr<r%Trw*le
•DES ROMANS. ZS ne
pointconfondre les choses, j’es-saierai derapporter selonl’ordredu
tems, ceux des écrivains Grecs,qui sesontsignalésdanscetart.Jen’en vois
aucun
devant Alexan-dre-le-Grand ;et celame
persuadeque
la scienceromanesque
n’avait pas faitdegrands progrès parmiles Grecs,avant qu’ilsl’eussent apprise des Persesmeme
, lorsqu’ils les subjuguèrent,et qu’ilseussent puisé àlasource.Cléarque deSoli,villede
Cilicie
,qui vécut
du
tems d’Alexan-dre,et fut
comme
luidisciple d’A-ristote,est le premierqueje trouve avoirécritdeslivresd’amour.Encore
ne
sai-je pas bien sicen’étaitpointun
recueil de plusieursévénemens
amoureux,
tirés de l’histoireou de
la fablevulgaire,semblable à celui36 dE
l’ORIGINE
que
Parthénius fit depuis sousAu-guste,et *qui«’est conservé jusqu’à nous.
Ce
quime donne
cesoupçon
,
est
une
historiette qu’Athénée rap-portedelui,
où
sont racontées quel-ques marquel-quesd’estime et de passionque donna
Gygés,roi de Lydie, àune
courtisannequ’il aimait,Antonius Diogenés vécut
peu de
temsaprès Alexandre,selonla con-jecture de Photius , et à limita-tion de l’Odyssée d’Homere,et des voyages aventureux d’Ulisse, fitun
véritable
Roman
des voyagesetdesamours
de DinasetdeDercyllis.Ce
^ t
Roman
bien que défectueux en plu^sieurs choses,et rempli defadaises, et de récits
peu
vraisemblables, et à peine excusablesmeme
dans,un
* poêle,se peut
néfmmojns
appelle^.^
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