• Aucun résultat trouvé

Des motivations différenciées selon les profils des étudiants

Entrants en master : réussir à attirer de nouveaux publics Cécile Gautier *

1. Trois profils d’entrants en master

2.1. Des motivations différenciées selon les profils des étudiants

Les étudiants en poursuite d’études linéaires sont plus intéressés que les autres par la possibilité de faire leur master en alternance (26 parmi 133, contre 12 parmi les 87 autres entrants). Ces étudiants se distinguent aussi par les moyens qu’ils mettent en œuvre pour préparer leur orientation. Ils sont par exemple les plus nombreux à s’être rendus sur des salons (23 entrants contre 5).

Enfin, si l’implantation géographique de l’université a eu un impact minime sur la décision d’inscription de l’ensemble des entrants (seuls 2 % d’entre eux la citent comme motivation principale), c’est moins le cas des entrants dans un parcours d’études linéaire : pour 10 d’entre eux (soit 8 %), la localisation de l'établissement semble importante, et encore plus pour les originaires d’un établissement situé en Ile-de-France (10 %). D’ailleurs, ils se distinguent également des autres par l’importance qu’ils accordent à la renommée de la formation (10 % contre 6 % des autres).

Les entrants en reprise d’études citent plus souvent que les autres la recherche de nouvelles compétences (19 parmi 51, contre 28 parmi 169). En effet, pour les étudiants en emploi, l’inscription en master est liée à une adaptation professionnelle : une évolution de poste, une réorientation... Et puisqu’ils sont déjà souvent titulaires d’un titre de niveau I, et sont déjà insérés professionnellement,

145

l’acquisition de nouvelles compétences et la recherche d’une spécialisation sont logiquement des motivations qui ont guidé leur décision d’inscription.

Les entrants inactifs au moment de l’inscription se distinguent des autres entrants en reprise d’études et ont en revanche des motivations proches des entrants dans un parcours d’études linéaires : comme eux, ils sont nombreux à être motivés par le contenu de la formation et la discipline (plus d’un sur deux).

Ceci peut s’expliquer par le fait que leur profil est très proche des entrants dans un parcours d’études linéaire ; la seule chose les distinguant étant l’année de césure qu’ils ont connue avant de s’inscrire en master à l’UPEMLV.

INTERNET : PRINCIPAL OUTIL POUR PRÉPARER SES CHOIX DORIENTATION (77 %)

Internet est le principal moyen utilisé par les nouveaux entrants pour se renseigner sur les formations, mais c’est aussi le moyen le plus accessible. Toutefois, sur internet, les étudiants semblent s’en tenir aux informations officielles puisque une large proportion a consulté le site de l'UPEMLV (72 %), et peu ont consulté d’autres sites ou forums (respectivement 30 % et 10 %).

Méthodologie

Ces données sont issues d’une enquête en ligne menée entre novembre et décembre 2011 auprès des étudiants de l’UPEMLV inscrits en première ou deuxième année de master à la rentrée 2011 et non inscrits l’année précédente dans l’établissement. Parmi les 832 étudiants concernés, 220 ont répondu à l’enquête, soit un taux de réponse de 26 %. Les étudiants de nationalité étrangère ont moins souvent participé à l’enquête que les Français (22 % contre 29 %). Aussi, les statistiques ont été pondérées afin qu’elles soient représentatives de l’ensemble des nouveaux entrants en master cette année (832 étudiants). Enfin, les données d’enquête ont été complétées par les données administratives d’APOGEE.

Les motivations ne peuvent être saisies dans leur globalité

Cette étude porte sur les étudiants s’étant effectivement inscrits à l’UPEMLV et non sur l’ensemble des candidats à l’entrée au master, aussi, elle ne permet de saisir qu’une partie des motivations des postulants en master quant à leur choix d’orientation.

Il en va de même pour l’analyse des vœux qui n’est ici que partielle puisque nous ne connaissons que les vœux des inscrits et non de l’ensemble des postulants. De plus, l’entrée dans certaines formations est soumise à acceptation sur dossier, d’autres sur entretien, voire des tests : l’effet de sélection à l’entrée des formations est un autre biais à l’analyse des vœux d’orientation.

Enfin, les entrants en master originaires de l’UPEMLV (qui ont été diplômés d’une licence dans le même établissement par exemple) ont aussi des motivations particulières à l’inscription puisqu’ils ont choisi l’UPEMLV pour poursuivre leurs études en master. L’étude écarte de fait ces motivations en interrogeant les seuls nouveaux entrants.

0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35%

L'implantation géographique L'intérêt pour la discipline La possibilité dêtre en alternance L'acquisition de nouvelles compétences

Graphique 8 - Motivations à l'inscription selon que l'UPEMLV soit classé ou non en 1er vœu

Pas le 1er choix UPEMLV=1er choix

Source : Enquête nouveaux entrants en m aster, UPEMLV, 2012

0%

5%

10%

15%

20%

25%

30%

Entrants en poursuite d'études

linéaires

Entrants en reprise d'études

Entrants déjà titulaires d'un titre

de niveau I

Graphique 9 - Part des entrants n'ayant pas classé l'UPEMLV en 1er vœu selon leur profil

Source : Enquête nouveaux entrants en m aster, UPEMLV, 2012

3. 22 % n’avaient pas classé l’UPEMLV en 1

er

vœu d’orientation

Les nouveaux entrants qui n’ont pas classé l’UPEMLV en première position de leurs vœux d’orientation (22 %) ont des motivations à l’inscription différentes de ceux pour qui c’était le premier choix. Ainsi, ils sont plus motivés que les autres par la discipline (14 parmi 50 contre 24 parmi 170), par la possibilité de suivre son master en alternance (11 parmi 50, contre 25 parmi 170) et semblent accorder plus d’importance à l’implantation géographique de l’établissement que les autres (5 parmi 50 contre 6 parmi 170). En revanche, quand l’UPEMLV était leur premier choix, les entrants sont davantage motivés par l’acquisition de nouvelles compétences (39 parmi 170, contre 7 parmi 50).

Ces motivations différenciées vont de pair avec les différences selon les profils d’étudiants : par exemple, les entrants en poursuites d’études linéaires ont moins souvent classé l’UPEMLV en premier vœu que les entrants en reprise d’études (36 parmi 133, contre 10 parmi 51). Et les entrants en poursuites d’études linéaires sont aussi moins nombreux que ceux en reprise d’études à citer l’acquisition de nouvelles compétences comme motivation principale.

147

Conclusion

Selon leurs caractéristiques sociodémographiques, leur parcours scolaire et leur situation l’année précédant leur inscription à l’UPEMLV, les nouveaux entrants expriment des motivations différenciées pour expliquer leur choix de s’inscrire dans l’établissement. Et parallèlement, ces motivations différenciées répondent aux moyens mis en œuvre par l’université pour attirer des étudiants : s’inscrire pour la possibilité de faire ses études en alternance versus diversifier et singulariser son offre de formation, s’inscrire pour la renommée de la formation versus gagner en visibilité, etc. Les problématiques du point de vue de l’établissement en termes d’attractivité et du point de vue de l’étudiant en termes de motivations à la décision d’inscription sont donc inextricablement liées.

Toutefois, si la problématique du recrutement est centrale pour les universités, les taux de remplissage4, et notamment en deuxième année de master, posent questions : à l’UPEMLV, à la rentrée 2011, ils variaient de 84 % en master professionnel à 57 % en master recherche.

Dans l’étude de Dumoulin et Théophile (2012) qui s’appuie sur l’exemple des masters STAPS, une des explications du faible taux de remplissage en master réside dans les difficultés à retenir les étudiants après la fin de leur première année de master. Les auteurs mettent ainsi en avant la nécessité pour les établissements d’attirer de nouveaux publics pour « combler » la faiblesse des effectifs issus des premières années de master des universités. Par conséquent, à l’enjeu de faire venir de nouveaux étudiants dans l’établissement, s’ajoute celui de retenir les étudiants initialement présents.

En d’autres termes, si attirer et recruter des étudiants est devenu un enjeu crucial pour les universités dans le contexte économique et social actuel, la mise en œuvre d’actions et de politiques pour retenir les étudiants au sein des établissements est tout aussi primordiale pour combler la faiblesse des inscriptions et réinscriptions.

Bibliographie

Dumoulin C., Théophile N. (2012), « Poursuivre ses études après la licence : un choix sous influence.

L’exemple des licenciés de STAPS », in Étudier en licence : parcours et insertion, Céreq, Relief n°36,.

Giret J-F., issehnane S. (2012), « L’effet de la qualité des stages sur l’insertion professionnelle des diplômés de l’enseignement supérieur », Formation Emploi, 117, 29-47.

Gautier C. (2012), Poursuivre ses études après un master à l’UPEMLV, université Paris-Est Marne-la-Vallée, OFIPE, n°9, octobre.

Escourrou N. (2008), L’importance du stage dans l’insertion professionnelle des étudiants », Derrière les diplômes et certifications, les parcours de formation et leurs effets sur les parcours d'emploi, Céreq, Relief n°24.

Ennafaa R., Paivandi S. (2007), « Venir étudier en France. Enquête sur les parcours des étudiants étrangers », OVE, OVE info n°17, 2007.

4 Effectifs inscrits à la rentrée 2011 rapportés aux capacités d’accueil affichées

CÉREQ

Dépôt légal 2e trimestre 2014 Imprimé par le Céreq

Marseille

RAPPORTS ET ECHANGES SURLES LIENS EMPLOI-FORMA