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2. Matériel et méthodes 1 Type d’étude

3.3. Résultats patients

3.3.6. Des conditions à remplir

Si le métier d’assistant médical reste à imaginer, il apparaît important aux patients que ce soignant soit formé de manière optimale, et que le cadre de ses pratiques soit clairement délimité.

3.3.6.1. Un métier difficile à définir

La plupart des patients interrogés n’avaient pas connaissance du projet de loi.

P8 : « J’ai un petit peu découvert quand vous m’avez téléphoné, que ça allait se faire, mais je savais pas trop, on en parle pas beaucoup dans la presse, hein ? » Ils avaient du mal à se représenter le travail d’assistant médical et son rôle dans le cabinet.

P6 : « Donc, un aide-soignant et un secrétaire ? Rien à voir avec une infirmière ? »

3.3.6.2. Le problème de la formation

La qualité de la formation reçue par l’assistant médical semble avoir une importance particulière pour la plupart des patients interrogés.

P10 : « Soit c’est plus l’aspect administratif ou l’aspect médical ou alors les deux, mais il faut que ça soit bien validé par une formation, par une compétence particulière. »

33 De nombreux patients jugent la formation de deux ans trop courte pour un acteur de santé.

P13 : « Un assistant qui est formé en deux ans… hm… Je trouve pas ça valorisant comme métier non plus ! »

Cette formation insuffisante pourrait avoir un impact sur la relation et la confiance. P7 : « Ouais, j’aurais toujours ce doute. J’ai BESOIN d’avoir un interlocuteur où tu sais que c’est fiable ! Donc euh, ce qu’il dit c’est la vérité dans la médecine, quoi ! » Ainsi, chaque acte réalisé par l’assistant médical devrait être contrôlé, supervisé par le médecin, détenteur de la véritable connaissance médicale.

P3 : « Je pense qu’il faut évidemment que le médecin… je suppose que d'un coup d'œil, regarde ce qui a été fait ! »

En revanche, d’autres personnes seraient prêtes à accorder leur confiance, quel que soit le niveau de formation.

P12 : « J’vois pas pourquoi un assistant serait moins bon qu’un médecin ! Donc euh, pourquoi pas ! »

P14 : « J’veux dire par là que je fais pas confiance qu’aux diplômes. Et aux années qu’il a fait. J’pense qu’y’a de meilleurs médecins qui sont pas médecins. Sincèrement. Que de médecins qui ont vingt ans d’études. »

3.3.6.3. L’assistant médical comme acteur de santé

L’assistant médical pourrait aller jusqu’à développer des compétences complémentaires à celles du médecin, et ainsi participer activement au soin et à la qualité de la consultation.

P7 : « Et donc je me dis que quelqu’un qui n’est pas médecin peut aussi avoir une autre approche dans la psychologie, et des fois tu te sens encore plus en confiance ! »

34 Une patiente imagine même élargir les tâches de l’assistant médical, et considère qu’il pourrait aussi apporter des connaissances sur les médecines alternatives, axées sur la prévention.

P7 : « Et les assistants médicaux ils pourraient être plus ouverts à ce genre de médecine, puisque les médecins ils ont pas le temps de se former à ça, et ça serait une prise en charge plus complète je pense ! »

P7 : « [L’assistant médical pourrait] donner des pistes à des patients qui ont pas forcément les moyens de se payer des consult’ chez des naturopathes ou même des homéopathes… De pouvoir donner quelques conseils sur la façon de vivre bien quoi ! »

P14 : « C’est le TOP ça ! Ça serait parfait d’avoir un cabinet, quelqu’un à qui parler, qui soit en relation avec ton médecin, et qui te donne des conseils de vie… »

Un assistant médical bien formé, véritable acteur du soin, pourrait également rendre la consultation plus fluide, plus efficace et se rapprocher des compétences de la puéricultrice du centre d’urgences qu’a rencontrée cette mère de famille.

P2 : « On a été pris en charge par une dame qui était vachement bien, et je sais pas quel était son titre, mais c’était pas elle le médecin. Et elle a pourtant fait plein de choses, elle a déshabillé [prénom], elle nous a posé toutes les questions, elle a pris son carnet de santé, elle lui a même donné du paracétamol quand elle a vu qu’il était fiévreux […] Techniquement parlant c’est bien ! »

3.3.6.4. Des limites à établir

Les compétences médicales développées par l’assistant médical devraient cependant être clairement définies, dès la prise de poste.

P9 : « Ouais, nan mais c’est justement que… il va falloir bien… bien délimiter quoi. […] Parce que les assistants vétérinaires, ça l’était pas, et il y a eu des dérives de folie quoi… »

Certains actes, jugés trop intimes, ou trop médicaux par certains, doivent ainsi être réservés au médecin.

35 P9 : « ‘Fin en gros hein, c’est très caricatural, mais à partir du moment où tu touches au patient, que ce soit physiquement ou psychiquement sur l’aspect, je pense que c’est les compétences du médecin. »

P8 : « C’est pas le médecin. C’est pas lui qui va prendre des décisions, ou qui va vous donner des conseils médicaux ! Ou qui va vous faire des gestes médicaux ! » Les tâches de l’assistant médical devraient rester simples et délimitées.

P3 : « Faut bien faire la part des choses. Y a une partie technique et après, le médecin c’est un soignant. C’est le vrai soignant, c’est celui qui va vraiment capitaliser des infos et en tirer une réflexion… et un diagnostic ! »

Par ailleurs, il est redouté par certains que l’assistant médical prenne la place du médecin, en acquérant une forme de pouvoir médical disproportionné.

P2 : « Faudrait que cet assistant médical il prenne pas la grosse tête, qu’il soit bien conscient de… Je vois à l’échelle d’un petit village, il pourrait vite devenir indispensable parce qu’il voit plus de gens que le médecin ! »