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DEPOTS SUPERFICIELS D'URANIUM EN MAURITANIE

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DEPOTS SUPERFICIELS D'URANIUM EN MAURITANIE

In thé Ain Ben Till region of northern Mauritania, uraniferous calcareous clastic sediments have been discovered at the base of the flat hammada surfaces overlooking the Saharan Reg The groundwaters are phreatic, neutral to slightly alkaline, and have a high content of total dissolved solids, particularly sodium and chloride The source of the uranium in the hammadas is the calc-alkalme granite of the Reguibat basement which contains between 20 and 30 ppm uranium. Precipitation of the epigenetic uranium minerals and calcium carbonate is due to oscillations in the groundwater table and occurred behind local structural barriers

DEPOTS SUPERFICIELS D'URANIUM EN MAURITANIE

Dans la région de Am Ben Till au nord de la Mauritanie, des pediments élastiques calcaires uranifères ont été découverts à la base des surfaces plates d'hammada dominant le Reg saharien Les haffes souterraines sont phréatiques, l'eau est neutre ou légèrement alcaline, et a une grande teneur en solides totalement dissous, en particulier du sodium et des chlorures La source d'uranium dans les hammadas est le granit calco-alcalm de la roche de base du Regubat Ce granit a une teneur en uranium comprise entre 20 et 30 p p m La précipitation des minéreaux d'uranium épigénétiques et du carbonate de calcium est due aux oscillations dans la table des nappes et a eu lieu derrière des barrières structurales locales

Des concentrations uranifères de type calcrete ont été découvertes dans le Nord de la Mauritanie à proximité de la frontière avec le Sahara Occidental et l'Algérie. Elles se localisent dans les hamadas, surfaces tabulaires dominant le reg saharien de quelques mètres à quelques dizaines de mètres Cette région fait partie de la dorsale Reguibat, une des composantes du craton ouest africain Pour l'essentiel, la dorsale est constituée de granité calco-alcalm (type Am Ben Till) associé à des granités gris, des microgranites, des rhyohtes et des filons de quartz, pegmatites et dolentes [1]. Le climat actuel de la région est aride et chaud avec des précipitations moyennes annuelles comprises entre 20 et 50 mm [2] et des températures moyennes annuelles très élevées Le réseau hydrographique est constitué d oueds aboutissant à des zones dépressionnaires ou sebkhas, nom local des lacs salés L'écoulement de ces cours d'eau intermittents s'effectue vers le Sud, conséquence du basculement tertiaire de la dorsale Reguibat.

Les hamadas se présentent comme des plateaux tabulaires à bords pentus qui dominent le reg avoismant d'une hauteur dépassant rarement 15 m [1 ] Ce sont les plus anciennes des formations récentes déposées sur le vieux craton ouest africain II existe deux dépôts hamadiens successifs reposant sur une formation de base conglomératique, appelés hamada basse et hamada haute ou blanche La formation conglomératique basale est complexe (formation d Iguetti) et repose sur le socle granitique arénisé (Figure 1)

L altération des granités est peu poussée, c est une isaltérite à structure grenue reconnaissable et à feldspaths conservés [3] Les granités gris sont beaucoup plus altérés que les granités rosés du type Am Ben Till [1] La présence de fragments de tailles variées provenant probablement d'une croûte ferrugineuse antérieure [4], de galets détritiques siliceux à produits ferrugineux [3] et de traces d'anciens sols ferrallitiques [5] laisse supposer le développement sur ce socle d une histoire pédologique complexe Les formations détritiques les plus récentes auraient pour origine le remaniement d'un puissant manteau d altération [1 ] Sur le socle altéré s'est déposée la formation d'Iguetti, conglomérat dont le matériel détritique constitutif proviendrait de sources proches voire de remaniements m situ [3] Les dépôts hamadiens proprement dit forment un ensemble gréseux mal trié dont une partie seulement a subi un transport 5 %des grains sont façonnés par l'eau, 35 % sont des grains éoliens et 60 % sont des grains non usés [6] Les deux formations détritiques successives ont été, par la suite, affectées de phénomènes appelés hamadisations Celles-ci comportent des carbonatations, des gypsifications et des silicifications [1] Largilisation des dépôts est soit primaire, soit secondaire [1] La fraction argileuse est composée d un mélange de montmorillonite et d'attapulgite, le pourcentage de montmorillonite diminue avec la présence des carbonates et de la silice et disparaît quand les carbonatations et les silicifications sont massives (barre calcaire et silcrete terminal) La sépiolite fait alors sont apparition [1] Les carbonatations sont des cimentations épigénétiques de formations détritiques et semblent liées à la circulation des nappes Une phase terminale de sihcification épigénise certains de ces dépôts carbonates Du gypse et de la célestite ont été également observés La minéralisation exprimée sous forme de carnotite est pour l'essentiel localisée dans la hamada basse mais elle se retrouve aussi dans les autres formations, arène granitique comprise

Les nappes circulant dans les hamadas ont des caractéristiques géochimiques similaires à celles des eaux des chenaux de I Ouest australien [7,8,9] (Figure 2) Les eaux de trois sondages et d'un puits ont été analysées Elles

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Alluvions

Hamada haute

Hamada basse

Formation d'lguetti

'.'•. --. Socle altéré

I- + I Socle granitique

Figure 1

Coupe schématique géomorphologique et géologique des hammadas de Mauritanie septentrionale (d'après Minatome SA).

Schematic geomorphological and geological section of the northern Mauritanian hammadas (after Minatome SA).

de chenal de Yeelime (8, 9|

Yeelirne channel waters [8 9) eaux de chenal de Hmkler Well [7]

Hrnkler Well channel waters (7|

eaux du cnen&l de Yelma Outcamp-Old Windidda |8]

Yelma Outcamp-Old Windidda channel waters [B]

eaux des hamadas de Mauritanie septentrionale {8|

northern Mauritanian hammada waters [8|

Figure 2

Le chimisme des eaux des chenaux d'Australie Occidentale et des hammadas de Mauritanie septentrionale : représentation en diagramme triangulaire.

Triangular diagram representing the chemical composition of groundwaters in channels of Western Australia and the hammadas of northern Mauritania.

sont chlorurées sodiques à l'exception de l'eau du puits (M,) qui tend à être bicarbonatée sodique. Cette caractéristique chlorurée sodique est commune à de nombreuses eaux superficielles et de nappes de l'Ouest africain, en particulier au Maroc et en Algérie [10,11,12,13]. Elle est liée à la recharge des nappes qui sont essentiellement alimentées par les eaux de précipitations. Leur pH est compris entre 7.0 et 8.1, leur salinité est élevée (entre 32 et 106 g/l) à l'exception de l'eau du puits (1.2 g/l), leur teneur en silice dissoute est forte (30 à 95 mg/l) [8].

Les caractéristiques hydrogéochimiques et minéralogiques des hamadas à occurrences uranifères tendent à montrer qu'il existe une grande similitude entre leurs processus de mise en place et celui qui est à l'origine du gisement de Yeelirrie (Australie Occidentale). Un mûrissement des eaux des nappes sous un climat aride et chaud amène les conditions nécessaires à la précipitation des carbonates et de la carnotite. L'installation des minéralisations uranifères est également favorisée en Mauritanie par l'existence de structures verrous jouant en piège. La source de l'uranium est locale et à rechercher dans les granités qui ont des teneurs élevées comprises entre 20 et 30 ppm [5]. La libération de cet élément pourrait être en relation avec l'histoire complexe de l'altération du socle. L'histoire géochimique de cet élément avant son arrivée dans les eaux des nappes serait alors peu différente de celle mise en évidence en Australie Occidentale [14,15].

Ainsi la formation des gîtes uranifères de type calcrete dans les hamadas de Mauritanie septentrionale semble pour l'essentiel guidée par des facteurs climatiques et morphologiques. Par ailleurs, la localisation géographique de ces occurrences laisse à penser qu'il puisse en exister dans les pays avoisinants.

REFERENCES

[1 ] BRAUN, R., Etudes des hamadas de la dorsale Reguibat région d'Aï n Ben Tili (Rép. Isl. Mauritanie), Rapport DEA, Marseille, France (1974) 67.

[2] FURON, R., Le Sahara, géologie, ressources minérales, Payot, Paris (1964) 313.

[3] BRIOT, P., Phénomènes de concentration de l'uranium dans les environnements évaporitiques intracon-tinentaux : les calcretes de l'YIgarn australien. Essai de comparaison avec les calcretes de Mauritanie et de Namibie, Thèse 3e cycle, Orsay, France (1978) 167.

[4] BARRERE, J., SLANSKY, M., Note explicative de la carte géologique au 1/2 000 000e de l'Afrique Occidentale, Mém. Bur. Rech. Géol. Min. 29 (1965) 120.

[5] MINATOME SA, Communication orale.

[6] FURON, R., Minéraux de l'Afrique Occidentale, Mém. Mus. Nat. Hist. Nat., (C), IV, 2 (1954) 177-192.

[7] MANN, A.W., DEUTSCHER, R.L, Hydrogeochemistry of a calcrete containing aquifer near Lake Way, Australia, J. Hydrol., 38 (1978) 357-377.

[8] BRIOT, P., Géologie et géochimie des gisements d'uranium liés aux milieux pré-évaporitiques intracon-tinentaux : les calcretes uranifères. Thèse d'Etat, Paris, France (1983) 216.

[9] BRIOT, P., L'environnement hydrogéochimique du calcrete uranifère de Yeelirrie (Australie Occidentale), Mineralium Dep. (1983) (sous presse).

[10] MARGAT, J., Les eaux salées au Maroc. Hydrogéologie et hydrochimie. Notes Mém. Serv. Géol. Maroc (1967) 137.

[11 ] BLANC, P., CONRAD, G., Evolution géochimique des eaux de l'oued Saoura (Sahara Nord Occidental), Rev.

Géogr. Phys. Géol. Dyn., X, 5 (1968) 415-428.

[12] CONRAD, G., L'évolution continentale post-Hercynienne du Sahara algérien, CNRS, Paris (1969) 527.

[1 3] CONRAD, G., Modèles de sédimentation évaporitique continentale actuelle, en zone aride nord-saharienne (Algérie) ; comparaison avec le Quate'rnaire, 9e Congr. Intern. Sédim., Nice, France (1975) 29—34.

[14] BRIOT, P., Sur la genèse de certains gîtes uranifères, Mineralium Dep., 17 (1982) 151-157.

[15] BRIOT, P., FUCHS, Y., A contribution on morphology and geochemistry of some uranium-bearing calcretes.

Même ouvrage (1984).

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