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CHAPITRE I : REVUE DE LITTERATURE

1.3 DEFINITION DES CONCEPTS RELATIFS A L’ETUDE

Selon le FIDA (2015), une filière est une alliance verticale d'entreprises collaborant à des degrés divers tout au long d’une série d’activités nécessaires pour qu’un produit franchisse toutes les étapes, de l’approvisionnement d’intrants, en passant par les diverses phases de la production, jusqu’à sa destination finale dans le marché.

Morvan (1991) définit une filière de production comme « une succession d’opérations de transformation dissociables entre elles et liées par des enchaînements techniques. Ces opérations donnent lieu à un ensemble de relations économiques et commerciales, qui débouchent elles-mêmes sur des stratégies de la part des acteurs de la filière » (SOULLIER 2013) .

La filière permet un "découpage du système productif pour mieux comprendre les dynamiques d’émergence, de déclin et de reconfiguration de ses composantes. Le découpage repose sur la mise en évidence de relations privilégiées entre certains agents économiques, du point de vue technique (relation input-output), organisationnel (intégration, spécialisation) et des formes d'échange (concurrence, monopole)" (Temple et al., 2011).

Selon Duruflé et al (1988), La filière de production agricole est l’ensemble des agents économiques qui concourent directement à la production, à la commercialisation puis à la transformation et à l’acheminement jusqu’au marché de réalisation d’un même produit agricole.

1.3.2 Chaîne de valeurs

Selon, Kaplinsky et Morris, 2002, la « chaîne de valeur » décrit généralement l’ensemble des activités ajoutant de la valeur requises pour faire passer un produit ou un service à travers les différentes phases de la production, depuis l’approvisionnement en matières premières et autres intrants, jusqu’à la satisfaction de la demande du consommateur, en passant par l’assemblage, la transformation physique et l’acquisition des services nécessaires tels que le transport ou la réfrigération cité par Webber et Labaste (2010). En effet, les chaînes de valeur comprennent tous les processus interdépendants et interconnectés verticalement qui génèrent de la valeur pour le consommateur, ainsi que les liaisons horizontales avec d’autres chaînes de valeur qui fournissent des biens et des services intermédiaires.

Les chaînes de valeur s’intéressent à la création de valeur généralement via l’introduction d’innovations dans les produits ou les processus, ainsi que dans le marketing et aussi à l’affectation de la valeur additionnelle.

1.3.3 Innovation

L' Organisation de Coopération et de développement économiques (OCDE) définit l'innovation comme « l’ensemble des démarches scientifiques, technologiques, organisationnelles, financières et commerciales qui aboutissent, ou sont censées aboutir, à la réalisation de produits ou procédés technologiquement nouveaux ou améliorés ».

L’innovation se définit aussi comme une idée, une pratique ou un objet perçu comme nouveau pour un individu ou pour toute entité d'adoption (Rogers, 1983). Elle fait allusion à un processus impulsé par une intention de changement imposé, aménagé, accompagné, élaboré collectivement ou individuellement et permettant l'introduction, la suppression, la restauration ou le déplacement d'un élément ou d'un système à l'intérieur d'un contexte établi (Adam Czewski, 1996). Ainsi,

l'innovation est synonyme du changement qui va contribuer à déstabiliser, modifier et remettre en cause une situation antérieure (Renard, 2001).

1.3.3.1 Innovation agricole

Adams (1982) définit l'innovation dans le secteur agricole comme une nouvelle idée, une méthode pratique ou technique qui permet d'accroître de manière durable la productivité et le revenu agricole. L'innovation peut s'appréhender comme la mise en pratique ou l'appropriation d'une invention par les producteurs (Muchnik,1989).

Ainsi, l'innovation agricole est décrite comme l'introduction d'une pratique agricole nouvelle, parfois une modification d'une pratique traditionnelle, plus rarement l'adoption d'un comportement socio-économique nouveau (Chantran,1972).

1.3.3.2 Adoption d’une innovation

Plusieurs auteurs ont tenté de définir le concept d’adoption des technologies. Cependant, la définition de Rogers (2003) apparait le plus souvent. Elle stipule que « l’adoption est une décision ‘‘d’utiliser de façon complète une innovation reconnue comme étant la meilleure voie d’actions disponible’’ et le rejet est la décision ‘‘de ne pas l’adopter ’’ (Rhaiem,2014). Cette adoption n’est pas un évènement ponctuel, elle est le fruit d’un long processus. En effet, Rogers (1983) considère qu’adopter une technologie ne constitue pas un simple choix mais plutôt une série d'évènements menant à l'utilisation continue de ladite technologie.

L’adoption dans le domaine agricole est représentée à la fois par la décision de l’agriculteur de mettre en place un système de culture innovant ainsi que par l’intensité de cette adoption, c’est-à-dire la surface consacrée à ce nouveau système sur l’exploitation (ROUSSY, RIDIER et CHAIB 2015).

L’adoption d'une innovation fait aussi référence à la décision de mise en œuvre de propositions techniques nouvelles dans un système de production et d'améliorer leur utilisation de manière croissante (BanVanDen, et al. 1994). Elle dépend des caractéristiques socio-économiques des potentiels adoptants, des informations qu’ils reçoivent et de comment ils les utilisent (Feder, Umali, 1993 ; Rogers, 2003) ainsi que des conditions d’accès aux ressources nécessaires. Elle dépend aussi de la structure et de la nature des échanges qu’ils ont avec leurs réseaux sociaux et de leurs interactions avec les institutions qui accompagnent les transferts d’innovations notamment la vulgarisation agricole (Rogers, 2003 ; Young, 2007 ; Monge et al., 2008 ; Ali-Olubandwa et al., 2010).

L’adoption des innovations engendre des incertitudes supplémentaires pour les agriculteurs. Plusieurs travaux ont révélé que l’aversion au risque est un frein majeur à l’adoption d’innovations dans l’exploitation agricole (ROUSSY, RIDIER et CHAIB 2015). Mais d’autres déterminants individuels de l’adoption d’ordres agronomiques, économiques ou psycho-sociaux affectent aussi le processus de décision des exploitants (Binswanger et Sillers, 1983, Couture et al., 2010 ; Marra et al., 2003).

L’adoption d’une technologie agricole est son degré d’utilisation dans l’équilibre de long terme, quand le producteur a toutes les informations sur celle-ci et ses attributs (Feder et al., 1985). C’est une mesure quantitative du degré d’utilisation de la technologie qui fait référence à une variable continue. Toutefois, l’adoption peut aussi être mesurée de façon dichotomique, c’est-à-dire, utilisation ou non utilisation de la technologie.

1.4 REVUE EMPIRIQUE DES DETERMINANTS D’ADOPTION D’INNOVATIONS