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CHAPITRE III : ANALYSE DES RESULTATS ET DISCUSSIONS

3.1 CARACTERISTIQUES DE LA PRODUCTION DU RIZ

3.1.2 Profil des riziculteurs et de leur exploitation

3.1.2.1 Caractéristiques sociodémographiques des riziculteurs

Les caractéristiques sociodémographiques des riziculteurs ont été appréhendées à travers le sexe, l’âge, le niveau d’instruction, l’origine, le nombre d’années d’expérience en riziculture et la taille du ménage.

3.1.2.1.1 Sexe des riziculteurs

La structure de l'échantillon par sexe indique que 76,7% des enquêtés sont des hommes, alors que les femmes représentent 23,3% des producteurs. Dans la zone de Gagnoa, le sexe masculin représente 81,0% du sous-échantillon dont 95,1% d’hommes en système irrigué, 86,4% en riziculture de bas-fond et 58,3% en système pluvial. En revanche les femmes sont beaucoup présentes en riziculture pluviale avec 41,7%. Dans la zone de Korhogo, la majorité des rizières sont également tenues par des hommes soit 72,6% tandis que 27,4% sont des femmes. Elles sont par contre plus représentées en culture de bas-fond avec 35,8%. Selon TOSSAVI, (2015), la faible proportion des femmes au niveau de cette activité peut s’expliquer par le fait que celles-ci éprouvent beaucoup de difficultés pour accéder à la terre. Lors de nos enquêtes nous avons aussi observé, que les femmes à défaut d’avoir leur propre parcelle de riz, interviennent pendant les activités de récoltes et de post-récoltes (ramassage, vannage, séchage…) pour apporter de l’aide soit à leur époux, soit à leurs frères ou à leur père. Elles sont plus actives en cultures maraîchères.

Dans la zone de Gagnoa, les résultats montrent que la différence du taux d’utilisation de variétés améliorées par sexe (femmes /hommes) n’est pas significative. En effet, toutes les femmes enquêtées dans cette zone (100%) utilisent au moins une variété améliorée de riz quel que soit le type de riziculture contre 95% des hommes. La différence est seulement de 5% au niveau des hommes. Par ailleurs les résultats révèlent que la majorité des hommes n’utilisant pas de variétés améliorées sont ceux qui font du riz pluvial (83,3%%) et qui ne sont pas en contact avec les services de vulgarisation (66,7%).

Dans le département de Korhogo, seulement 8,6% des femmes cultivent des variétés améliorées contre 22,7 % des hommes. La différence selon le sexe est plus observée à Korhogo qu’à Gagnoa. Ce

notamment à Korhogo. De plus, l’accès aux ressources de production telle que la terre est souvent difficile aux femmes dans cette région du fait des exigences culturelles.

3.1.2.1.2 Répartition des riziculteurs selon l’âge

La répartition des âges riziculteurs dans notre étude, s’est fait par classe d’âge. Ainsi trois tranches d’âge ont été retenues : les riziculteurs ayant entre 18 et 30 ans, ceux dont l’âge est compris entre 31 et 55 ans et les riziculteurs ayant 56 ans et plus.

Les résultats révèlent que les riziculteurs des deux zones d’étude sont relativement jeunes. Près de 68,8% des riziculteurs de l’échantillon sont des adultes avec un âge compris entre 31 et 55 ans. En revanche, les riziculteurs ayant entre 56 ans et plus, sont plus ou moins représentés avec une proportion de 24,6%.Quant aux plus jeunes riziculteurs (18 à 30 ans), minoritaires, ils ne représentent que 6,6% de l’échantillon. Dans notre cas, les statistiques sont sensiblement les mêmes quel que soit la zone et le type de riziculture. La culture du riz est une activité très exigeante et très physique qui nécessite d’être pratiquée par des exploitants d’un certain âge adulte, très actifs avec une certaine expérience.

A Gagnoa, le taux d’utilisation de variétés améliorées est élevé quel que soit l’âge des riziculteurs. En effet, tous les riziculteurs âgés de 18 à 30 ans enquêtés, utilisent au moins une variété améliorée de riz (100%), les producteurs ayant 31 à 55 ans et 56 ans et plus, ont un taux d’utilisation, respectivement de 95,2% et de 97,8%. Cette différence selon l’âge n’est pas significative au niveau de la zone de Gagnoa. Selon les résultats, la majorité des riziculteurs n’utilisant pas de variétés améliorées n’ont pas accès au crédit et aux intrants de base tels que l’engrais et les pesticides. Cette catégorie de riziculteurs est rencontrée en système pluvial pour la plupart.

A Korhogo, le taux d’utilisation de variété améliorées est bas, quel que soit l’âge du producteur. Les niveaux d’utilisations sont pratiquement les mêmes selon les tranches d’âge donc pas significatives. Chez les plus jeunes riziculteurs (18 à 30 ans) dont le taux d’utilisation est de 17,6% essentiellement en systèmes irrigué et pluvial, sont originaires de la localité enquêtée. La majorité des riziculteurs utilisant les variétés améliorées et ayant un âge compris entre 31 et 55 ans, sont des hommes (82,6%) ayant en majorité acquis la terre par héritage et souvent par don. Les riziculteurs plus âgées (56 ans et plus) utilisant les variétés améliorées sont que des hommes propriétaires de leur parcelle.

3.1.2.1.3 Niveau d’instruction des riziculteurs

Les résultats révèlent que les riziculteurs ont en général un niveau d’instruction relativement faible. L’on constate qu’une forte proportion des riziculteurs enquêtés n’a pas été scolarisé soit 70,0%. Seulement 31% d’entre eux sont instruits dont 21,8% ont un niveau primaire et 8,2 % un niveau

secondaire et plus. Les résultats sont pratiquement les mêmes à Gagnoa qu’à Korhogo et dans tous les systèmes de production.

3.1.2.1.4 Origine des riziculteurs

La répartition des riziculteurs selon l’origine, diffère selon la région. Ainsi, dans la région du Poro,

99,4% des riziculteurs sont originaires de la zone et seulement 0,6% sont des allochtones. Ces chiffres montrent la prédominance des peuples du terroir dans les activités agricoles de la zone. En outre, la faible représentation des étrangers dans les exploitations rizicoles pourrait s’expliquer par l’accès difficile des terres aux personnes étrangères. Au vu de cela, ces derniers préfèrent plutôt s’investir dans les activités tertiaires comme le commerce. Par contre, dans la région du Gôh, 84,3% des

producteurs enquêtés ne sont pas originaires de la zone dont 39,2% d’allochtones et 45,1

%

d’allogènes (en général des Burkinabé). Les populations autochtones sont plus orientées vers les cultures pérennes telles que le café et le cacao, obtenues très souvent par héritage, constitue pour eux une source de revenus constante.

3.1.2.1.5 Expérience des riziculteurs

Nous avons reparti les producteurs en 2 sous-groupes en fonction du nombre d’année d’expériences moyen dans notre échantillon qui est de 19 ans. Les producteurs ayant une expérience inférieure à 19 ans et ceux dont l’expérience est supérieure à plus de 19 ans. Les résultats issus du tableau 15, indiquent que les producteurs ont en général (49,5% ont plus de 19 ans d’expérience) une bonne expérience de la culture du riz faisant d’eux des personnes pratiquant les techniques culturales depuis au moins 19 ans en moyenne.

3.1.2.1.6 Taille du ménage

En moyenne, un ménage compte 9 individus alors que selon le Recensement de l’exploitant et des exploitations Agricoles (REEA,2016), la moyenne nationale du ménage agricole est de 7,2 ( Ministère de l'Agriculture et du Développement Rural, 2017). La taille du ménage a été regroupée en deux classes : celle de 1 à 10 individus et les ménages composés de plus de 10 membres. Les producteurs ayant en charge moins de 10 personnes représentent 62,1% de l’échantillon et 37,9% ont un ménage composé de plus de 10 personnes. Dans la région du Poro comme dans le Goh, la taille des ménages tourne en général autour de 9 individus. Ce qui représente une main d’œuvre familiale potentielle pour l’exploitant.