• Aucun résultat trouvé

de la Conférence ministérielle de la Francophonie

Xe Conférence des chefs d’État et de gouvernement des pays ayant le français en partage

Ouagadougou (Burkina Faso), 26-27 novembre 2004 Page 141

Rapport du Président

de la Conférence ministérielle de la Francophonie Discours de Son Excellence Monsieur Youssouf Ouédraogo Ministre d’État des Affaires étrangères et de la Coopération régionale

du Burkina Faso

Monsieur le Président de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement des pays ayant le français en partage,

Mesdames et Messieurs les Chefs d’État et de gouvernement,

Monsieur le Secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie, Mesdames et Messieurs les Chefs de délégation,

Mesdames, Messieurs,

Conformément à nos traditions, la Conférence ministérielle de la Francophonie s’est réunie en sa 20e session le 24 novembre, en tant qu’organe du Sommet, en vue de préparer les travaux des chefs d’État et de gouvernement.

Il me revient à présent l’honneur de vous présenter les conclusions auxquelles notre instance est parvenue.

Après avoir composé notre bureau et approuvé notre ordre du jour, nous sommes entrés très rapidement dans le vif du sujet, en écoutant tout d’abord le rapport du Secrétaire général, qui nous a livré les conclusions des travaux du Conseil permanent qu’il a présidés, ici même, le 23 novembre.

Ce rapport très dense a couvert tous les sujets importants de l’organisation et du contenu de toutes les instances de Ouagadougou.

Nous avons ainsi pu examiner les propositions formulées à notre endroit par le Conseil permanent relatives :

— à la composition des bureaux respectifs de la CMF et du Sommet ;

— à l’ordre des interventions à la cérémonie solennelle d’ouverture ;

— aux projets d’ordre du jour et d’ordonnancement des travaux du Xe Sommet.

Tout ceci a été pensé et structuré en tenant compte de la jurisprudence de notre organisation et dans le respect des textes et des nécessaires équilibres géopolitiques, dans le consensus le plus total.

Nous avons également été saisis des conclusions du Conseil permanent sur les projets de déclaration de Ouagadougou et de cadre stratégique décennal. Je reviendrai plus en détail sur ces deux points qui ont, naturellement, occupé l’essentiel de notre réflexion et de notre travail.

Le Secrétaire général nous a ensuite entretenu des recommandations relatives aux demandes d’adhésion ou de modification de statut, déjà arrêtées par la session du Conseil permanent de la Francophonie tenue à Paris le 1er octobre 2004. Il nous a, de même, rendu compte du consensus qui s’est dégagé au sein du Conseil permanent sur le projet de directives portant sur les relations entre les instances de la Francophonie, d’une part, les organisations internationales

Xe Conférence des chefs d’État et de gouvernement des pays ayant le français en partage

Page 142 Ouagadougou (Burkina Faso), 26-27 novembre 2004

non gouvernementales, les organisations non gouvernementales et les organisations de la société civile, d’autre part, ainsi que sur le projet de vade-mecum sur les modalités de fonctionnement des sommets de la Francophonie.

Il a également souligné que le Conseil permanent a entendu les rapports des conférences ministérielles permanentes des ministres de l’Éducation nationale, et de la Jeunesse et des Sports de notre espace ainsi que le rapport du Comité international des Jeux de la Francophonie.

À cette occasion, le Conseil permanent a apporté son soutien à la décision des ministres de la Jeunesse et des Sports de transférer le CIJF au sein de l’Agence intergouvernementale de la Francophonie, en lui conférant le statut d’organe subsidiaire de notre Agence.

Au terme de l’examen du rapport du Secrétaire général, la Conférence ministérielle a marqué sa satisfaction unanime sur toutes les conclusions auxquelles le Conseil permanent est parvenu.

Nous avons, notamment, marqué notre adhésion à la décision relative au transfert du CIJF à l’Agence intergouvernementale. Nous appelons votre Conférence à bien vouloir en confirmer le caractère définitif.

Monsieur le Président de la Conférence,

Mesdames et Messieurs les Chefs d’État et de gouvernement, Monsieur le Secrétaire général de la Francophonie,

Mesdames, Messieurs,

À la suite du travail considérable réalisé pendant plusieurs mois ici, au Burkina Faso, comme à Paris au sein de l’Organisation internationale de la Francophonie, pour mettre au point l’ensemble du dispositif organisationnel ainsi que des documents de qualité reflétant les ambitions de la Francophonie, je peux vous affirmer que, avant-hier, la Conférence ministérielle n’a ménagé aucun effort, dans un souci permanent de solidarité, pour rechercher des consensus politiques forts sur les principaux dossiers que j’ai l’honneur de vous soumettre.

Ces dossiers, Monsieur le Président, portent, d’une part sur les questions d’actualité telles que celle relative à la situation en Côte d’Ivoire, notamment après les récents événements tragiques survenus dans ce pays, au Proche-Orient, au Darfour, à Haïti, dans la région des Grands Lacs, en République centrafricaine.

Sur toutes ces situations, la Conférence a adopté un projet de déclaration, dite de Ouagadougou, que nous avons voulue très forte mais concise, et des résolutions spécifiques que nous soumettons à votre très haute considération.

S’agissant des résolutions spécifiques, elles portent sur : - la Côte d’Ivoire ;

- le Proche-Orient ;

- le Fonds mondial de solidarité ;

- le Sommet mondial sur la société de l’information ;

- l’aide aux PMA dans le domaine de la diversité culturelle.

Xe Conférence des chefs d’État et de gouvernement des pays ayant le français en partage

Ouagadougou (Burkina Faso), 26-27 novembre 2004 Page 143

Mais l’examen de cette actualité brûlante ne nous a pas fait oublier que le Sommet de Ouagadougou s’est donné comme mandat d’approfondir notre réflexion sur le thème : « La Francophonie, espace solidaire pour un développement durable ».

À cet égard, outre le projet de déclaration qui rend compte, de façon à la fois exhaustive et concise de notre approche originale fondée sur les cinq piliers du développement durable, la Conférence ministérielle a confirmé le consensus qui s’est progressivement et patiemment construit au cours de ces deux années de réflexion sur le premier cadre stratégique décennal de la Francophonie.

Sur ce point précis, Monsieur le Président, toutes les interventions des délégués ont montré la nécessité d’éviter que ce nouvel instrument, dont la Francophonie a volontairement choisi de se doter, ne soit qu’un texte de plus.

Le document de cadre stratégique qui vous est proposé trace donc un chemin. Il fixe des balises. Il ouvre des perspectives en affichant clairement des ambitions et des réponses authentiques francophones aux problématiques de notre temps.

Il indique, enfin, les priorités pour mieux resserrer nos actions et éviter les saupoudrages, et une méthodologie qui devra guider l’OIF, dès la fin de ce sommet, pour démarrer un exercice de programmation quadriennale réaliste et réalisable, en affinant davantage les indicateurs de rendement et de performance, et en renforçant les synergies entre les opérateurs directs.

La Conférence ministérielle a largement partagé la vision selon laquelle aujourd’hui, plus que jamais, en raison des convulsions du monde, nous devons mettre en mouvement une Francophonie encore plus solidaire, ouverte sur l’avenir et le monde, une Francophonie forte de la conviction qu’elle ne trouvera son salut qu’en bâtissant une véritable communauté de destins entre tous les peuples qui la composent.

C’est pourquoi, au-delà de l’action des gouvernements, qui doit nous permettre d’approfondir notre entreprise commune, nous devons rester attachés à la contribution grandissante, non seulement de nos opérateurs directs, mais aussi des autres acteurs organisés que sont les parlementaires, les maires, les responsables des conseils économiques et sociaux, la presse et la société civile.

En effet, au moment où les espaces et les activités se décloisonnent, la Conférence ministérielle a estimé que la Francophonie se devait de développer une vision d’espoir et une volonté ferme de transformer notre monde en un monde de paix, de justice et de progrès solidaire.

Pour ce faire, notre communauté doit accélérer la cadence de sa propre solidarité et de son propre changement, et promouvoir ainsi un véritable sursaut collectif associant toutes les ressources et expertises disponibles au sein de nos sociétés.

À cet égard, la Déclaration de Ouagadougou et le Cadre stratégique décennal expriment une ambition nouvelle que nous devons nous attacher à traduire rapidement et pleinement au plan opérationnel.

Xe Conférence des chefs d’État et de gouvernement des pays ayant le français en partage

Page 144 Ouagadougou (Burkina Faso), 26-27 novembre 2004

La consolidation de la démocratie et de la bonne gouvernance, y compris la promotion des droits de l’Homme, l’investissement dans le capital humain dont l’éducation primaire, l’assainissement des politiques macro-économiques et financières ainsi que des politiques sectorielles, sans oublier l’environnement fiscal et juridique, la valorisation de nos richesses artistiques et culturelles, dans leur diversité, facteur de rapprochement des peuples et d’exaltation des complémentarités civilisationnelles, l’acquisition accrue des nouvelles technologies de l’information et de la communication, ou encore le mandat pour un commerce international plus équitable sont autant d’éléments qui en forment le substrat.

La Conférence ministérielle a adopté le projet de vade-mecum sur le fonctionnement des instances de la Francophonie, qui constitue un cadre référentiel normatif pour le fonctionnement harmonieux et le rayonnement de notre institution.

Sur le chapitre de la diversité culturelle, la Conférence a largement pris à son compte les préoccupations exprimées par les organisations professionnelles de l’espace francophone, qui rejoignent celles de la Francophonie, à savoir, notamment, que les biens culturels ne sauraient être considérés comme des marchandises, telles qu’elles sont régies par les règles de l’OMC. Ce faisant, la Conférence a instamment demandé aux États et aux gouvernements membres de marquer un intérêt plus actif pour cette question en répondant dans les trois semaines qui viennent à la correspondance adressée par l’Unesco au sujet de la convention en cours d’élaboration.

Monsieur le Président de la Conférence,

Mesdames et Messieurs les Chefs d’État et de gouvernement, Monsieur le Secrétaire général de la Francophonie,

Mesdames, Messieurs,

En terminant cette intervention destinée à vous rendre compte des travaux de la Conférence ministérielle, qui s’est réunie avant-hier pour préparer vos délibérations, je voudrais exprimer mes plus vifs remerciements au Secrétaire général de la Francophonie, le Président Abdou Diouf, qui nous a apporté son soutien et ses conseils dans la conduite de nos débats.

Je tiens aussi à exprimer ma gratitude à mes collègues ministres et aux chefs de délégation pour leur sens très apprécié du consensus car, sans rien céder sur le terrain du débat contradictoire et du respect des opinions, nous avons su chaque fois trouver une ligne médiane au long de laquelle nous avons trouvé les solutions consensuelles à nos problèmes.

Je vous remercie de votre attention.