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Dans l'hystérie : Mary Barnes, « monstre de Kingsley Hall » et femme de Dieu

Dans le document tel-00506069, version 1 - 27 Jul 2010 (Page 120-187)

III. Le sujet dans son rapport à l'écriture

1. Dans l'hystérie : Mary Barnes, « monstre de Kingsley Hall » et femme de Dieu

a. Contexte : les livres de Mary Barnes.

Le premier livre de Mary Barnes, Un voyage à travers la folie, paru en 1971 (cf. bibliogr.), donc, lui fut en quelque sorte commandé par son thérapeute, Joseph Berke, qui voulait qu’elle écrivît sur son cas, et plus spécialement sur son enfance. Il représente la plus grande part du matériel qui a permis cette étude de cas, et malgré cet aspect de « commande », il représente à nos yeux une valeur clinique très intéressante, puisque Mary Barnes, confiant dans cette autobiographie son cheminement institutionnel, écrit sans ambages et sans artifices un texte, bien qu'emprunt d'une religiosité fervente, un texte souvent très cru, où la logique du sujet se lit comme à travers une mince feuille de papier.

Nous avons aussi utilisé son deuxième livre, Something Sacred – cf. bibliogr. – écrit en collaboration avec une certaine Ann Scott121, d’après une série d’interviews donnés par cette dernière à Mary Barnes en 1988. Ce second livre est publié en 1989, et il est le pendant du premier. Dix-sept ans plus tard, ce livre, réécrit après transcription par les auteurs, nous donne un autre versant de Mary Barnes, du moins la Mary Barnes que l'on a, les années passant, quelque peu oubliée : la star internationale, peintre, conférencière, qui fait l’objet d’une pièce de théâtre de David Edgar, de quelques reportages, d’un film avec Delphine Seyrig, et même d’un spectacle chorégraphique à Fort-de-France, en Martinique, dans les années 1990.

Ultra médiatique, donc, cette Mary Barnes que l'on a dit schizophrène, qui a su avec un grand talent se hisser sur la scène. D’ailleurs, dans un reportage à sa mémoire122, le comédien qui jouait le rôle de Joseph Berke dans la pièce d’Edgar David123, Simon Callow, raconte que Mary

121 Alors éditrice des éditions Free Association Books (FAB), équivalent britannique des éditions Odile Jacobs. On y trouve notamment pas mal de livres sur les psychothérapies, dont quelques livres de Laing et compagnie. Ann Scott est aussi l’auteur, avec Ruth First, d’une biographie d’Olive Schreiner, écrivain sudafricaine.

122 Le reportage en question est en consultation libre sur les sites officiels de Mary Barnes et de Joseph Berke, au adresses suivantes : www.mary-barnes.net et www.jhberke.com – un lien sur la page d'accueil de ces sites renvoie à la vidéo en question, Going Down and coming Up. Il s'agit d'un reportage commémoratif, donc, du passage de Mary Barnes à Kingsley Hall, avec quelques uns des protagonistes de l'expérience de Kingsley Hall entre 1965 et 1970, notamment Joseph Berke lui-même, Sid Briskin, Ann Scott des éditions FAB (cf. note 117)... Il a été réalisé par Paul Morrison, probablement peu de temps après la mort de Mary Barnes en 2001.

123 Mary Barnes, par Edgar David, Eyre Melthuen éditions, Londres, 1979.

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Barnes et lui-même se promenaient un jour dans la rue, lorsqu’ils virent un grand panneau publicitaire avec le titre de la pièce, écrit en très gros : « MARY BARNES ». Cette dernière, souriant, fit : « all according to plan » - « tout comme prévu ». Mary Barnes n’a pas été médiatisée contre son gré. Au contraire, elle voulait être célèbre, elle qui voulait devenir autre chose qu' « une femme toute simple », et elle a travaillé de concert avec les média, assez finement, afin d’y parvenir. Et en effet, rien que son premier livre, Un voyage à travers la folie, a été traduit en dix-sept langues.

Tout ce tapage médiatique est un peu aujourd’hui retombé dans l’oubli, le mouvement antipsychiatrique ayant périclité : Ronald David Laing, son chef de file, est décédé en 1989, et Mary Barnes elle-même a disparu en 2001. Joseph Berke, quant à lui, est retourné aux États-Unis, et a pour sa part un peu abandonné l'affaire, même s'il n'est pas près d'oublier l'expérience de Kingsley Hall, par rapport à laquelle, de son propre aveu, il ne savait pas très bien dans quoi il s'était embarqué. La Philadelphia Association, créée par Laing en 1965, cependant, existe toujours, et continue de dispenser des cours et des thérapies d'inspiration laingienne. Les structures qui en découlent, les foyer Arbours (mot biblique signifiant abri, refuge), accueillent toujours des personnes souffrant de troubles psychiques, et semblent, en tant que structure, suivre leur cours, tout en étant rattachées de nos jours aux structures psychiatriques classiques. Il s'agit de foyers d'hébergement en post-cure psychiatrique. Il ne reste cependant pas grand chose d'autre, concernant ce mouvement qui se voulait révolutionnaire, et aujourd'hui, il faut avouer que l'on n'en entend plus beaucoup parler.

Mary Barnes dédicace ce livre à son thérapeute : « for Joe », est-il écrit, en en-tête du texte.

Et à la lecture de ce texte, nous sommes en devoir d’avouer ceci : cette femme pose décidément question. Petite fille « calamiteuse », mauvaise élève, infirmière sans prétention, un peu trop conventionnelle et rongée par une culpabilité terrible, elle envoie tout promener, presque du jour au lendemain, afin de suivre ce voyage aux accents mystiques en lequel beaucoup ont cru voir une schizophrénie, mais qui, d'après nous – et nous ne cesserons pas de le souligner au cours de ce portrait – se situe sur le plan de la névrose, dans l'hystérie, très grave, certes, mais dans l'hystérie tout de même. Nous verrons que tout, des symptômes jusqu'aux motivations du sujet, et même jusqu'à sa façon de se laisser emporter par la question de Dieu, jusqu'à cette sorte de mimétisme qui lui fait endosser la schizophrénie de son frère afin d'expier la culpabilité qu'elle ressent à l'avoir « assassiné », selon ses propres termes, c'est-à-dire fait enfermer, nous entraîne à défendre ce point de vue. Les années qui nous séparent de la très grande médiatisation de cette femme en son temps, orchestrée en partie par J. Berke et par elle-même, mais aussi à la faveur d'une époque où les institutions, même en ce Royaume-Uni entaché de puritanisme, étaient fortement contestées, qui firent d'elle une miraculée de la folie, en quelque sorte, nous permettent

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aujourd'hui de lire son témoignage avec d'autres yeux ; car au fond, que cherchait cette femme, sinon une reconnaissance, celle de sa mère, de sa famille, d'une part, et d'autre part, celle de l'institution contre laquelle elle s'est toujours battue, mais aussi dans le giron de laquelle elle est toujours revenue ? Mary Barnes, en quelque sorte, c'est l'histoire d'une petite fille qui ne voulait pas grandir, et qui ne voulait surtout pas devenir femme, sinon, comme la Vierge, dans les bras de Dieu, après qui elle courait, selon ses propres dires, « comme s'il était un homme avec un pénis » (Un voyage à travers la folie, p.58). Être libre, mais ne pas grandir – telle aura été la « folie » de Mary Barnes.

Joseph Berke lui même, qui a écrit quelques chapitres de ce livre, explicatifs du cas de Mary Barnes, avait bien effleuré l'idée que sa patiente fût hystérique, mais est toujours resté sur son premier diagnostic ; il faut dire à sa décharge que la femme en question était vraiment malade, oui, malade, c'est le mot, au point même de frôler la mort. De plus il n'était pas évident, pour ce psychiatre américain issu de l'université de Colombia et de la faculté de médecine Albert Einstein (New York), de voir en sa patiente, qu'il nourrissait parfois lui-même au biberon, un sujet névrosé, en raison de la gravité de ses symptômes, certes, mais aussi en raison de ses influences théoriques mêmes. Et certes, la vision de la schizophrénie par R. D. Laing, dont il met ici la théorie en application, n'est certainement pas la même que celle, psychanalytique et héritée de la tradition psychiatrique franco-allemande, dont nous nous réclamons. Utilisant la théorie de Laing, donc, ne pouvait-il de toute façon diagnostiquer autre chose qu'une schizophrénie ? De plus, comme il l'avoue lui-même dans ce livre, il ne savait pas très bien dans quoi il s'embarquait, à l'époque, entre l'expérience de Kingsley Hall et Mary Barnes, avec laquelle il a eu une relation amicale pour le moins tumultueuse, puisqu'elle n'a pas été sans heurts. Nous ne nous sommes donc pas servi de l'interprétation clinique de Joseph Berke, car cela n'aurait pas eu de sens, étant donné que nos conclusions, comme nos vues théoriques, divergent radicalement.

b. Repères biographiques.

Notons que ces repères biographiques, faute d'autres sources fiables, sont entièrement repris des deux livres publiés par Mary Barnes, Un voyage à travers la folie et Something Sacred124. Des précisions quant à l'identité de certains protagonistes et lieux ont pu être en revanche apportées grâce à diverses autres sources, que nous citons dans le texte et recensons en

124 Cf. bibliogr.

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bibliographie, ce qui a été rendu possible en raison du caractère public de ces personnes et de ces lieux.

Aînée d'une fratrie de quatre enfants, Mary Barnes naît à Portsmouth, Hampshire, le 9 février 1923. Son père est électricien dans un laboratoire, et sa mère ne travaille pas. Déjà, à sa naissance, se profilent quelques problèmes : elle est quelque peu prématurée, et se présente par le siège, après trois jours de travail.

« L'on crut d'abord que j'étais morte », écrit Mary Barnes p.19 de son autobiographie,

« mais je réagis à une gifle et me mis à respirer et à pleurer ».

Le nourrisson souffre d'anorexie, et est nourri à la pipette pendant trois semaines. Sa mère n'allaite pas, car elle n'a pas de lait. Il semble donc, dès les premières semaines de vie de ce sujet, qu'il y eût un rapport pour le moins difficile à la nourriture.

En 1925, alors que la petite fille a deux ans et demi, survient dans sa vie un événement dont elle ne se remettra qu'avec peine : ses parents l'envoient passer deux semaines chez sa grand-mère paternelle ; à son retour, un petit frère, Peter, a pris sa place dans les bras de sa grand-mère. Elle est d'autant plus jalouse des soins qui sont donnés à cet intrus à son détriment, que, Mme Barnes étant souvent malade, elle doit s'occuper du nouveau venu comme si elle était sa mère – du moins c'est ainsi qu'elle dépeint les choses. La parole tarde à venir chez cette enfant, et les parents consultent.

« Je ne voulais pas parler », commente Mary Barnes p.20 (Un voyage à travers la folie).

« J'étais réellement en colère et voulais téter tout le temps, et trouver une autre mère, et me sauver ».

Elle s'invente une autre langue, car elle ne veut pas de celle de sa mère.

En 1928, la famille Barnes déménage dans une maison avec un grand jardin, à la campagne, à une vingtaine de kilomètres de Londres. À cette époque, les Barnes passent Noël et les congés à Portsmouth, chez la grand-mère maternelle, « Nannie ». L'autre grand-mère, « Mamy Barnes », vient quant à elle deux semaines chaque été, et inspecte l'argenterie, qu'elle astique avec ardeur, avec force poudre à récurer. La mère de Mary Barnes elle-même est très à cheval sur les principes de propreté et de bonne tenue, principes qui semblent avoir été tout aussi stricts dans la famille maternelle que dans la famille paternelle, d'après ce que Mary Barnes écrit, et constitue sans doute la norme dans ces familles anglicanes particulièrement croyantes.

La mère de Mary Barnes est souvent malade, et garde le lit, au contraire de son père – qui plus tard, à 76 ans, d'après sa fille, joue même encore au tennis. C'est une femme fière d'être une

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femme « toute simple » (Un voyage à travers la folie, p.18), elle ne se maquille pas, a les cheveux courts et s'habille de façon très modeste – c'est son mari qui lui coupe les cheveux, et, apprenons-nous quelques pages plus loin, en retour, elle coupe les cheveux à sa fille, qui déteste cela – nous y avons vu une manière de transmission, où la Loi est pratiquée par le mari sur une femme qui par ailleurs paraît ne s'y être soumise, elle aussi, que de très mauvais gré, cette dernière la transmettant, dirait-on, par une manière de vengeance à sa fille. Par ailleurs, elle est très croyante, et se montre sévère, voire austère dans l'éducation de ses enfants. Ces derniers apprennent à devenir propres très tôt, ce qui chagrine la fillette, qui veut garder pour elle ses excréments. Peut-être en outre que cette obsession maternelle de la propreté corporelle et spirituelle, dans ce cas, est plus une particularité culturelle qu'une véritable obsession, puisqu'on la retrouve dans maintes familles pratiquantes, et qu'elle est d'ailleurs, dans la tradition biblique, extrêmement codifiée. Toujours est-il que ces préceptes moraux et hygiéniques sont d'une importance toute première dans l'histoire de la névrose de Mary Barnes, étant donné qu'ils vont sous une forme inversée constituer une composante essentielle de sa révolte contre la loi symbolique, comme nous le voyons plus bas.

Mary Barnes, donc, est une petite fille timide, qui a peur d'être laissée à l'abandon, et déjà embarrassée de symptômes :

« Parfois, il me semblait que mon corps enflait, comme si j'étais partie. Je le sentais tout engourdi et gonflé. Cela dura toute mon enfance. Cette impression d'engourdissement ressemble un peu aux fourmis dans les membres. On a plutôt un sentiment de marcher comme un homme de l'espace. À mesure que je grandissais, les choses empiraient et je me mis à marcher pendant mon sommeil » (Un voyage..., p. 20).

Elle déteste l'école, sans compter que les autres enfants se moquent d'elle, du fait qu'elle ne parle toujours pas, du moins seulement avec les mots qu'elle invente. Elle a

« l'impression d'être sur la lune, contemplant des êtres différents », « inconnaissables, inconnus » (Un voyage, même page).

Dans la cour comme en classe, elle cherche à passer inaperçue, mais n'y parvient pas. Elle a des problèmes d'élocution. L'apprentissage des différentes matières lui est ardu et l'angoisse, et elle n'arrive pas à se servir des différents outils de l'écolier.

Un jour qu'elle refuse de bouger, sa mère la force à aller à l'école en l'humiliant, puisqu'elle la sangle dans une poussette. Elle donne des coups de poing et de pied à l'institutrice afin de s'enfuir, se met à sangloter. Il y a déjà, là, dans ce refus qui la fait se bloquer littéralement, puisqu'elle ne répond pas, elle est comme absente, il y a donc déjà, pleinement installée, toute la

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formidable guerre qu'elle mènera, jusqu'à l'issue de Kingsley Hall en 1970, contre les institutions dans leur ensemble, comme héritières de la Loi et de la mère, en tant que c'est cette dernière qui, du fait de la position de son désir ailleurs qu'à l'endroit de l'enfant, transmet la première.

Très mauvaise à l'école, aussi bien en calcul qu'en dessin, en musique ou bien en travail manuel, elle sait cependant écrire correctement et se met, dès cette époque, à lire de façon assidue.

Les deux enfants, Peter et Mary Barnes, font en outre pas mal de bêtises – dont l'une consiste par exemple à tenter de fabriquer une bombe avec les produits chimiques qu'entrepose le père, bricoleur à ses heures, dans son garage – à tel point que Mme Barnes, un jour, fait semblant de partir de la maison, ce qui terrifie les enfants.

Issue d'une famille anglicane – peut-être de la High Church125, puisqu'elle et sa mère se convertiront plus tard au catholicisme – issue donc d'une famille anglicane très pratiquante, le sentiment religieux apparaît chez Mary Barnes dès l'enfance, puisque, écrit-elle p.23 de son autobiographie :

« Par la suite, je sus que Dieu aimait les pécheurs. Je décidai de me rallier à Dieu. Ma mère était à l'extérieur, Dieu à l'intérieur. J'ignorais que Dieu était alors aussi en ma mère ».

Témoignage qui nous permet, d'ores et déjà, d'allier la question de Dieu avec celle de la mère chez ce sujet.

La nourriture, durant son enfance, n'a pas l'air d'être son fort non plus, puisque souvent, elle refuse de manger ce que sa mère lui sert – ce dont elle éprouve de la honte ; en effet, comment retrouver sa place, qu'elle estime alors lui avoir été volée en raison de l'arrivée de son frère, en se vengeant par le refus de la nourriture, tout comme par le refus de parler la langue maternelle, c'est-à-dire par le refus du sein, qu'en outre sa propre mère, en tant que sujet, semble avoir peine à lui donner ? Comment retrouver l'amour de sa mère, et comment accepter cet amour, qu'elle qualifie, tout comme les seins qu'elle dessinait sur les murs de Kingsley Hall avec ses excréments, puis avec de la peinture noire, de « toxique » ?

Mary Barnes, aux pages 26 et 27 (Un voyage...), raconte une anecdote qui nous fait soupçonner des attouchements de la part de son père sur ses enfants. Elle écrit qu'il la

125 L'église anglicane, spécialité britannique, est divisée en trois : la Low Church, la Broad Church et la High Church, cette dernière étant très proche du rite catholique – ses différences principales étant le fait qu'elle autorise le divorce, ainsi que le mariage des prêtres. L'anglicanisme a été institué par le roi Henry VIII en 1531, après que le pape Clément VII eut refusé d'annuler son mariage avec Catherine d'Aragon afin qu'il pût épouser Ann Boleyn. La Low Church, quant à elle, est apparue au XVIIIe siècle avec le puritanisme, et, très franchement protestante, elle est d'influence calviniste ; elle ne reconnaît pas par exemple le caractère divin du Christ, ni non plus ne rend de culte aux saints (doulie) et à la Vierge (hyperdoulie), voulant ainsi se détacher des restes polythéistes du christiannisme. La Broad Church, enfin, est un mouvement apparu au XIXe siècle, et se veut une réunion des deux tendances. Les trois rites, en outre, reconnaissent l'ordination des femmes comme prêtres, au

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« chatouillait entre les jambes » pendant le bain, alors que son frère se masturbait sous les yeux du père. Elle-même commence à se tripoter : son nez, ses orteils, ses ongles..., en même temps qu'elle commence à avoir une activité masturbatoire soutenue.

C'est à cette époque qu'elle nomme l'une de ses poupées Marigold, dont nous parlons plus bas.

Il apparaît qu'à cet âge, elle est souvent boudeuse, se braque à la moindre difficulté, ne parle toujours pas correctement, et est plus que jamais jalouse de son frère, ce qui ne l'empêche pas de l'aimer, puisqu'elle fait les quatre cents coups avec lui. Sa mère lui pèse déjà, qui tente de la faire entrer dans le moule de l'austérité et de la modestie – ne lui dit-elle pas, ce que relate Mary Barnes p. 29 de son autobiographie :

« sois sage, belle enfant, et laisse l'intelligence à ceux qui en sont capables ».

Elle passe pour une enfant particulièrement bornée, au contraire de son frère, qui est considéré comme brillant, et réussit en tout. D'autres symptômes viennent s'ajouter à ceux décrits plus haut, comme l'ochlophobie (peur des foules), ainsi qu'une certaine aggravation de ceux déjà présents.

En décembre 1931, naissance de Ruth, la sœur cadette, ce qui ne se passe pas sans difficultés. Là encore, Mme Barnes n'a pas de lait. Elle confie à ses enfants que, croyant que son

En décembre 1931, naissance de Ruth, la sœur cadette, ce qui ne se passe pas sans difficultés. Là encore, Mme Barnes n'a pas de lait. Elle confie à ses enfants que, croyant que son

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