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DÉVELOPPEMENT DU GOUVERNEMENT

Dans le document MISE EN GARDE (Page 84-87)

ÉLECTRONIQUE

Pour développer le gouvernement élec-tronique, il faut, bien sûr, acheter des ordinateurs, des modems, des routeurs et se connecter à l’Internet, mais ce n’est que l’aspect mécanique des choses. Le gouvernement électronique nécessite les réformes suivantes :

• former les agents,

• simplifier et rationaliser les procédures administratives,

• faire travailler ensemble des services qui s’ignorent au sein de la même admi-nistration,

• connecter les machines qui ne le sont pas toujours,

• organiser la circulation des informa-tions entre les services et les ministères en protégeant les données personnelles des usagers,

• mettre sur pied des modes de traite-ment de ces informations,

• développer des critères de qualité,

• calculer le coût des opérations de réa-lisation de projets, et

• rendre compte, assurer la transpa-rence, prévenir les besoins des usagers, traiter rapidement les demandes et les dossiers, adapter les services rendus aux besoins réels des usagers.

L’Indice de développement du gouvernement électronique (IDGE) est un composite d’indicateurs de l’utilisation des TIC par les gouverne-ments pour offrir des services publics au niveau national. Il constitue un mar-quage complet de la volonté et de la capacité d’une administration nationale à employer les nouvelles technologies dans la mise en œuvre des fonctions du gouvernement. L’échelle des points d’IDGE varie entre un maximum de

« 1 » et un minimum de « 0 » et se cal-cule de la façon suivante : IDGE(7) = 1/3 (ISL + IIT + ICH).

L’IDGE est formulé comme la moyenne pesée des points normalisés linéaires aux services en ligne (ISL), à l’in-frastructure de télécommunication (IIT) et à l’éducation (ICH). Ces sous-indices de l’IDGE sont également calculés à par-tir des différents indicateurs qui peuvent être analysés indépendamment.

Le niveau de revenu d’un pays est un indicateur général de sa capacité écono-mique et a donc une forte influence sur le développement national du gouverne-ment électronique. Même en présence d’une stratégie et d’une politique saine, l’éducation, l’accès à l’infrastructure des TIC et l’alphabétisation sont fortement liés au niveau de revenu d’un pays et leur absence pose de fortes contraintes quant à la mise en œuvre des initiatives de l’e-gouvernement. Malgré les efforts déployés dans certains pays pour offrir des services en ligne, le plein potentiel de l’administration électronique est loin d’être pleinement réalisé et exploité, en particulier dans les pays à faible revenu comme en témoigne leur piètre perfor-mance IDGE, dans le tableau ci-contre à gauche.

En 2016, les moyennes régionales de l’IDGE démontrent que les progrès RANG

MONDIAL PAYS NIVEAU IDGE INDICE IDGE

144 SÉNÉGAL MOYEN 0,3250

147 TOGO MOYEN 0,3096

148 LAOS MOYEN 0,3090

149 VANUATU MOYEN 0,3078

155 CAMEROUN MOYEN 0,2759

158 CAMBODGE MOYEN 0,2593

162 CONGO FAIBLE 0,2497

163 MADAGASCAR FAIBLE 0,2416

165 GUINÉE ÉQUATORIALE FAIBLE 0,2403

168 SAO

TOMÉ-ET-PRINCIPE FAIBLE 0,2390

173 BURUNDI FAIBLE 0,2277

175 CÔTE D’IVOIRE FAIBLE 0,2185

176 COMORES FAIBLE 0,2155

177 BÉNIN FAIBLE 0,2039

178 HAÏTI FAIBLE 0,1931

180 CONGO R. D. FAIBLE 0,1876

181 GUINÉE-BISSAU FAIBLE 0,1818

182 MALI FAIBLE 0,1817

184 MAURITANIE FAIBLE 0,1734

185 BURKINA FASO FAIBLE 0,1598

187 DJIBOUTI FAIBLE 0,1337

188 TCHAD FAIBLE 0,1256

189 GUINÉE FAIBLE 0,1226

191 CENTRAFRIQUE FAIBLE 0,0789

192 NIGER FAIBLE 0,0725

Tableau réalisé à partir des données figurant dans : UN e-Government Survey 2016, p. 154 – 158, http://workspace.unpan.org/sites/Internet/Documents/UNPAN96407.pdf (Consulté le 14 août 2016)

(suite) Indice de développement de l’e-gouvernement par pays francophone

centrafricaine et la Guinée, qui n’avaient pas de site Web gouvernemental en 2012, ont fini par en ouvrir en 2014. En plus de la planification et du déploie-ment de ces services, les gouverne-ments francophones, notamment dans les pays en développement, peuvent :

• envisager de renforcer leurs infrastruc-tures des TIC et parier sur le capital humain,

• augmenter l’étendue de l’utilisation des services publics en ligne,

• mettre les usagers au cœur de la pla-nification, de la conception et de la mise en œuvre de ces services,

• mettre l’accent sur les secteurs qui portent le plus d’intérêt aux citoyens (éducation, finance, Sécurité sociale, travail, environnement).

Il est important de noter que pour réaliser l’IDGE, les enquêteurs collectent les données nécessaires auprès de tous les États membres mais rencontrent des difficultés à collecter ces données nécessaires à leurs missions auprès des pays en développement à cause de :

• l’indisponibilité des données,

• le manque de structures dédiées au recensement et à la collecte de données en relation avec les TIC, un observatoire TIC par exemple,

• la méconnaissance ou le manque de considération pour ces enquêtes ; les négligences des indicateurs.

Ces négligences pénalisent les pays francophones en développement et contribuent à leur mauvais classement à l’échelle mondiale. 

et inégaux avec un indice de 0,2882.

L’Europe affiche le plus haut IDGE régio-nal d’une valeur de 0,7241. Pour inverser cette tendance, les pays africains fran-cophones doivent se concentrer sur le capital humain, l’alphabétisation des TIC et la construction des infrastructures de télécommunications afin d’offrir un environnement propice au développe-ment du gouvernedéveloppe-ment électronique.

Ils doivent se doter d’une stratégie, d’une vision et d’un plan de mise en œuvre sur le court, le moyen et le long terme.

Cependant, l’Afrique francophone dans son ensemble présente une fracture numérique régionale avec une concen-tration de l’activité de l’Internet et de l’infrastructure au Maroc, en Égypte, à Maurice et aux Seychelles.

L’Indice de services en ligne (ISL), autrefois connu sous le nom de « l’Indice de mesure du Web », est l’une des trois composantes de l’IDGE. Il mesure la présence des portails nationaux, des pages d’accueil officielles des gouvernements ainsi que les sites Web des ministères de l’Éducation, du Travail, des Services sociaux, de la Santé et des Finances. En 2016, le Canada (4e place) et la France (8e place) sont les seuls États francophones à figurer dans le classement des 32 premiers pays mondiaux dans la prestation de services en ligne(8). Visiblement, la France doit tout particulièrement sa progression à la qualité de ses sites officiels. Elle est, en effet, classée première au niveau mondial grâce au

2 ÉDIFIER DES SOCIÉTÉS DE L’INFORMATION OUVERTES, TRANSPARENTES ET DÉMOCRATIQUES EN FRANCOPHONIE

MOYENNES RÉGIONALES DE L’IDGE

RÉGION IDGE COMPOSANTE

SERVICE EN LIGNE COMPOSANTE INFRASTRUCTURE

DE TÉLÉCOMMUNICATIONS COMPOSANTE CAPITAL HUMAIN

AFRIQUE 0,2882 0,2567 0,1724 0,4355

AMÉRIQUES 0,5245 0,4959 0,3844 0,6933

ASIE 0,5132 0,5120 0,3730 0,6545

EUROPE 0,7241 0,6926 0,6438 0,8360

OCÉANIE 0,4154 0,2966 0,2599 0,6897

MONDE 0,4922 0,4623 0,3711 0,6433

Source : UN e-Government Survey 2016, op. cit., p. 159

site « www.service-public.fr ». L’utilité de ce site a été récemment saluée par des rapports émanant du Parlement et de la Cour des comptes. Il contient de nombreuses informations d’ordre juridique ou bien concernant des démarches administratives telles que le renouvellement de la carte d’identité, la demande d’acte d’état civil et autres démarches concernant les secteurs de la santé, de l’éducation, de l’environnement, du travail, des finances, de la protection sociale et de l’administration publique.

Pour évaluer les services publics en ligne, l’ONU s’intéresse essentiellement aux éléments suivants :

• disponibilité des sites,

• mesure du respect des normes du World Wide Web Consortium (W3C)(9) en utilisant le validateur mis à disposi-tion par cet organisme pour les pages d’accueil de chacun des sites,

• validité des liens mis sur la page d’ac-cueil et sur la page n-1 et page n-2 du site,

• vérification de la conformité du langage CSS(10) selon les normes du W3C,

• identification et description des méta-donnéesdéclarées pour la page d’accueil, après vérification de leur conformité.

Selon l’ONU, la tendance s’est pour-suivie à la hausse depuis 2003 jusqu’à atteindre en 2014 100 % de gouverne-ments ayant des sites Web en ligne.

Deux pays francophones, la République

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