• Aucun résultat trouvé

Détermination de l'activité antibactérienne des huile essentielles par la méthode de diffusion par disque (aromatogramme):

Xésultats & Discussion

IV. Etude du pouvoir antibactérien des huiles essentielles des différentes plantes:

IV.2.1. Détermination de l'activité antibactérienne des huile essentielles par la méthode de diffusion par disque (aromatogramme):

L' aromatogramme est une méthode qualitative, simple, appliquée en routine à toute bactérie considérée comme pathogène. Cette méthode permet d'explorer un grand nombre d'huiles essentielles vis-à-vis de chaque souche.

Huiles essentielles à composé majoritaire: la pulégone

Nous rapportons dans le tableau (40) les diamètres des zones d'inhibition des huiles essentielles de Satureja calamintha, de Ziziphora hispanica et de Mentha pulegium relatives aux souches bactériennes testées.

Résultats et discussion

-

Tableau (40) : Aromatogramme : Moyennes des diamètres des zones d'inhibition (en mm) des huiles essentielles à composé majoritaire à pulégone relatives

aux différentes souches selon la méthode de Vincent

Souches bactériennes Satureja calamintha (MN) Mentha pulegium (PM 5) Ziziphora hispanica (Z 1) Témoin P2 7,4 6,0 6,0 6,0 P3 7,8 6,0 6,0 6,0 KL1 11,2 9,2 8,0 6,0 KL2 11,4 9,6 8,0 6,0 L11 12,0 9,8 8,4 6,0 L15 12,2 9,8 8,3 6,0 Pr 12,6 10,0 9,0 6,0 E6 13,0 10,0 9,0 6,0 E2 13,4 10,8 9,4 6,0 E3 13,4 11,0 9,4 6,0 Ci 13,8 11,8 9,7 6,0 E1 14,0 12,0 10,3 6,0 En 14,2 12,4 10,4 6,0 St2 15,4 13,4 12,0 6,0 E4 15,8 13,8 12,4 6,0 St, 16,4 15,0 12,7 6,0 St3 16,8 15,4 13,0 6,0 SL 17,0 15,8 13,3 6,0

Légende: MN: HE de Satureja calamintha (2003), PM 5 HE de Menthapulegium (2004),

Z 1: HE de Ziziphora hispanica (2004). Le diamètre des disques est compris dans le diamètre du halo d'inhibition

Comme cela a été rapporté dans la littérature, nous avons considéré qu'une huile essentielle a une action bactériostatique si son diamètre d'inhibition est supérieur à 12 mm (Baudoux,

/ 2001 ; Sagdaç, 2003) ou à lSmm (Rossi, 2003).

'T

Ainsi, l'huile essentielle de Satureja calamintha agit de façon active sur la majorité des bactéries testées à l'exception des genres Pseudomonas, Klebsiella et Listeria qui sont

Résultats et discussion

particulièrement très résistantes. Ces bactéries sont généralement sensibles aux huiles essentielles riches en phénols (Svoboda et Deans, 1995).

Les souches de Pseudomonas aeruginosa ont toujours présenté une résistance vis-à-vis de des huiles essentielles, à composé majoritaire, la pulégone (Sivropoulou et al., 1995;

Mimica-Dukié et al., 2003 ; Salehi et al., 2005).

Par contre, l'huile essentielle de Mentha pulegium et celle de Ziziphora hispanica révèlent une faible activité vis-à-vis de la majorité des souches testées.

Par ailleurs, on remarque que les trois espèces de Staphylococcus aureus sont très sensibles à l'ensemble des huiles essentielles. En effet, la plupart des études rapportent que les bactéries à Gram (+) sont généralement plus sensible que celle à Gram (-) (Mimica-Dukié et al., 2003). Il est intéressant également de noter que l'ensemble des huiles essentielles testées est très efficace contre Salmonella typhi. I a été démontré que cette espèce microbienne manifeste une très grande résistance aux agents antimicrobiens (Mimica-Dukié et al., 2003).

L'huile essentielle de Satureja calamintha (pulégone: 3 5,5%) est nettement plus active que celles de Mentha pulegium et de Ziziphora hispanica qui révèlent une richesse en pulégone (75,8 et 77,6%, respectivement). En effet, il a été démontré que la pulégone présente une faible, voire une absence activité antimicrobienne lors de l'étude du pouvoir antifongique des huiles essentielles caractérisées par une forte teneur en pulégone, parmi elles, celle de Menthapulegium (Arras et Usai, 2001 ; Chebli et al., 2003). En outre, Flamini et al. (1999), ont testée l'activité de l'huile essentielle de Calamintha nepeta et de ses constituants majoritaires vis-à-vis de plusieurs bactéries et moisissures. Ils rapportent que seule la pulégone a une activité antimicrobienne en particulier contre toutes les espèces de Salmonella. Ceci a déjà été confirmé par Sivropoulou et al. en 1995, et rapporté récemment par Salehi et

al. en 2005. Ces derniers auteurs ont étudié l'effet antibactérien de l'huile essentielle de

Ziziphora clinopodioides (pulégone 45,8%), ainsi que celle de son composé majoritaire vis-à-vis de sept bactéries par la méthode de diffusion par disque. Ils avancent que les 2 échantillons possèdent un même niveau d'efficacité sur les microorganismes testés, soit entre 9 et 15 mm (selon les différentes bactéries) pour la pulégone et entre 11 à 1 8mm pour huile essentielle, malgré qu'elle contienne une teneur appréciable en thymol (8%). Ils rapportent également que Bacillus subtilis, Staphylococcus aureus et Staphylococcus epidermidis sont les souches les plus sensibles, inhibées à des CMIs très importantes de l'ordre de 3800, 7500, 75 00tg/ml, respectivement.

Résultats et discussion

En outre, l'importante activité de l'huile essentielle de Saturejci calamintha est du probablement à d'autres composés présents en quantités appréciables, soient: l'isomenthone (17,2%), le néo-iso-menthol (10,0%), néo-menthol (7,1%) et le 1,8-cinéole (8,2%). Le pouvoir antimicrobien du cinéole et du menthol a été démontré par plusieurs travaux (Juven et ai., 1994; Kim et ai, 1995; Mazzanti et ai., 1998; Iscan et ai., 2002; Cimanga et ai.,

2002). En effet, il a été rapporté que le menthol et ses dérivés inhibent la réplication de

l' ADN plasmique (Scheiz et al., 2006). Carson et ai. (2002) avancent que le 1,8-cinéole réduit significativement la tolérance de Staphylococcus aureus au NaCl et peut compromettre la membrane plasmique, ce qui confirme également l'importante sensibilité des staphylocoques. La forte activité de l'huile essentielle de Satureja calamintha est du également à la présence du D-germacrène (0,8%). En effet, il a été démontré récemment que ce composé possède aussi une activité antimicrobienne (Ngassapa et ai., 2003).

Par contre 1' isomenthone a révélé, une très faible activité vis-à-vis de huit bactéries appartenant au Gram (+) et au Gram (-), lors de l'étude du pouvoir antibactérien de l'huile essentielle de Mentha pulegium à composé majoritaire: l'isomenthone (77,5%) (Sivropouiou et ai., 1995).

Enfin, bien que l'activité antimicrobienne d'une huile essentielle est attribuée principalement à son composé majoritaire, l'effet synergique ou antagoniste de chacun de ses constituants présents en faible teneur est également considéré (Paster et ai., 1995; Chang et al., 2001

Daferera et al., 2003).

> Huiles essentielles à composé majoritaire, thymol ou carvacrol

Les diamètres des zones d'inhibition des huiles essentielles de Thymus fontanesii, d' Origanum glandulosum et d'Ammoïdes verticillata spécifiques à chacune des bactéries testées sont donnés sur la figure (24) (Tableau (41), annexe II).

ri) ri) ri)

E

. - ri) N ri)

E

ri) ri) C

E

E

C cq

Résultats et discussion

Les différentes souches bactériennes réagissent de la même manière à l'ensemble des huiles essentielles testées.

Nous pouvons noter qu'elles sont très efficaces sur la quasi-totalité des bactéries testées. Cependant, elles sont inactives sur les deux espèces de Pseudomonas aeruginosa, qui se révèlent très résistantes.

Ces différentes souches : Klebsiellas, Listerias, Proteus, E. cou (E6, E3, E2) et citrobacter ont sensiblement le même diamètre d'inhibition vis-à-vis de toutes ces huiles essentielles.

Nous constatons également que la souche d 'Escherichia cou (E4) de référence reste la plus sensible parmi les souches E. cou.

De même, Les souches de Staphylococcus aureus et de Salmonella typhi sont les plus sensibles, ayant des zones d'inhibition les plus importantes.

Piccaglia et al. (1993) ont déterminé le pouvoir antimicrobien de l'huile essentielle de

Satureja montana riche en carvacrol (26 et 4 1 %), sur plusieurs souches notamment Pseudomonas aeruginosa, Kiebsielle pneumoneae, E. cou , Citobacter frundii et Staphylococcus aureus. Nous avons obtenus les mêmes résultats pour Ps. aeruginosa

T

(7.lmm) et pour Ki. pneumoneae (18.9 mm), par contre, ils ont enregistré une faible activité pour Ci. freundii (11.2 mm), E. cou (10.5 mm) et St. aureus (15.4 mm) par rapport à nos T résultats, ceci est du au fait que leurs souches sont plus résistantes que les nôtres.

-',

d1 !.

Photo VII Photo VIII

Photo VII : Aromatogramme: E. cou (E6) (huile essentielle d'Origanum glandulosum) Photo VIII : Aromatogramme: Staphylococcus aureus (St3) (huile essentielle de Thymus

Résultats et discussion

IV.2.2. Activité antibactérienne des huiles essentielles par la méthode de contact direct