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CHAPITRE 3 : CADRE DE L’ENQUETE

1. Expérience (A) : atelier d’écriture de Abdelkader Djemaï

2.3 Le cadre général du déroulement des séances

2.3.3. Le déroulement de la séance

Le procédé de l’écriture a été le même tout au long des ateliers d’écriture, aucun documents ou polycopiés n’ont été autorisés, mis-à-part le dictionnaire, le seul support autorisé pour le participant dans le but de le rassurer orthographiquement, sans oublier les feuilles et les stylos pour écrire.

L’animatrice est le seul metteur en scène de ces ateliers d’écriture, c’est elle qui se charge de tout le déroulement de la séance. A l’exception de la séance de l’écriture du « Haïku » qui s’est effectuée dans l’espace vert du Centre Universitaire, et nous expliqueront ultérieurement la raison, toutes les autres séances se sont déroulées comme suit :

Chaque séance comporte deux consignes imposées aux participants. Tout d’abord, l’animatrice lance la proposition en l’écrivant sur le tableau magnétique de la salle. Elle insiste sur le fait de transmettre la proposition par écrit, parce que notre public vit cette expérience pour la première fois, ce qui suscite le besoin de repères, et la lecture de la consigne à maintes reprises peut simplifier sa compréhension.

Ensuite, l’animatrice introduit son commentaire personnel sur la consigne en question et donne le choix, le plus souvent, soit de la respecter, soit de la modifier. Elle répond au

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même temps aux questions des participants pour clarifier beaucoup plus la consigne et offrir aux participants des pistes d’écriture. Elle fixe par ailleurs, le temps de l’écriture, selon le genre de la proposition bien sûr. A titre d’exemple, les motivations à caractère ludique ne suscitent pas le travail dans la durée. Le temps de l’écriture, pour certains participants, est ce moment d’écriture stricto sensu. Alors que pour d’autres, il ne manque pas d’échanges soit de participant à participants, soit de participant à animatrice.

Quand les participants terminent l’écriture, l’animatrice leur demande à tour de rôle de lire leurs textes, l’obligation ne saurait être de règle au départ, au fur et à mesure tout le monde éprouvait l’envie de lire son texte.

Enfin, elle dirige les échanges de points de vue entre les participants. Ils commencent généralement à faire les retours positifs après chaque lecture, qui se basent, beaucoup plus, sur l’élément créatif dans le texte, et c’est à l’animatrice de gérer le temps et de clôturer avec le dernier mot qui valorise le texte et donne envie à l’écrivant d’écrire davantage « l’idée est très intéressante, j’ai aimé l’élément perturbateur que t’as

introduit à la fin. Je vous encourage de terminer l’histoire et d’écrire davantage, etc. »

Il est évident que, la lecture et la discussion autour des œuvres et des auteurs motivent les participants. Lire s’avère crucial dans l’apprentissage de l’écrit et vice-versa. En effet, seulement l’interaction entre ces deux procédés peut mener à l’appropriation de la langue et de sa culture. Toutefois, nos séances n’ont pas porté sur la lecture des textes extérieurs à l’atelier d’écriture pour deux raisons. Primo, l’acte d’écriture lui-même impose la lecture, il s’agit de se lire soi-même et de lire les textes des autres participants. Deuxio, il est préférable, comme le revendique Marie-Josée DESVIGNES, de lire d’autres auteurs avec un public très jeune, notamment, des élèves de primaire, pour faciliter la tâche de l’écriture et la rendre accessible à tous. Elle dit à ce propos :

Tenter l’aventure de l’écriture du centon avec des élèves de 5è, 4è ou 3è en axant la discussion sur l’intertextualité et l’idée de plagiat en littérature, avec des exemples pris également dans la peinture permet aux élèves d’évacuer très rapidement la difficulté, ils apprennent qu’ils ont le droit de copier comme lorsqu’ils s’amusent à reproduire un dessein dans un livre, ce qui est très fréquent à leur âge. Le tout étant de s’y mettre et de s’entrainer régulièrement. Il trouver cela souvent facile, le tout est de commencer. C’est une consigne qui fonctionne très bien et les productions sont souvent réussies. 266

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La lecture se fait seulement à haute voix sans voir les textes lus, c’est-à-dire l’auditeur écoute seulement le texte. Cette méthode a été mise en place car notre progression comporte vingt textes, quinze de premier jet et cinq textes réécrits. Leur écriture ne demande pas un temps assez long. Donc les textes ne dépassent pas une seule page.

Pour sortir du cadre habituel, la méthode de la lecture a été inspirée des stages de l’Oulipo267, nous ne désignons pas, au début, un participant pour lire. Au contraire, un volontaire prend l’initiative, ensuite, la lecture s’annonce en fonction de la place, en commençant de la première rangée à droite au dernier de la rangée à gauche. Si un des participants refuserait de lire nous passerons la parole au suivant.

Quant à l’écriture du « haïku », elle a posé problème aux participants. Ils ont montré ouvertement qu’ils n’étaient pas en mesure d’écrire un poème avec des normes si restrictives. Pour rassurer le groupe et limiter l’installation de sentiments d’incompétence, nous avons changé, de suite, la consigne d’écriture.

Il est à rappeler que la difficulté fait partie du travail scriptural et que cette consigne leur paraitra plus simple dans un cadre autre que la salle de l’atelier à l’instar des « Haïkistes ». En effet, la semaine d’après, ils ont écrit dans le jardin de la cours du Centre Universitaire, sans pour autant respecter nos étapes de l’atelier. Pas de lancement de consigne, pas d’explication. Ils ont commencé à écrire directement. Après chaque « haïku » le participant lisait, donc il y avait des allers retours entre lecture et écriture.

Nous allons ci-dessous schématiser nos séances d’atelier d’écriture, la séance du premier jet et la séance de la réécriture, selon les modèles des ateliers d’écriture de loisir

étudiés par Jacqueline LAFONT-TERRANOVA268, elle partage la séance en

évènements de communication, chaque évènement contient les échanges et les actes de communications à partir d’une proposition. L’évènement à son tour se subdivise en plusieurs séquences :

Evénement I Séquence 0 : introduction

Présentation de l’atelier

267 Pimet (O), (C) Boniface, op.cit., p.31 268

117 Séquence 1 : proposition

Présentation de la proposition d’écriture - Ecriture de la proposition sur le tableau - Description de la proposition

- Question /réponses

- Annonce du temps de l’écriture Séquence 2 : la rédaction

- Temps d’écriture varie entre ….selon le genre de la consigne - Echange participant / animatrice, participant/^participant Séquence 3 : communication et retours

- Lecture du premier jet

- Commentaire de l’animatrice et des participants

Pause : café, blague, poème, adage, proverbe (en français, en langue arabe ou en dialecte algérien)

Evénement II Séquence 0 : introduction

Présentation de l’atelier Séquence 1 : proposition

Présentation de la proposition d’écriture - Ecriture de la proposition sur le tableau - Description de la proposition

- Question /réponses

- Annonce du temps de l’écriture Séquence 2 : la rédaction

- Temps d’écriture varie entre ….selon le genre de la consigne - Echange participant / animatrice, participant/^participant Séquence 3 : communication et retours

- Lecture du premier jet

- Commentaire de l’animatrice et des participants Fin de séance269

- Saisir le texte et l’envoyer par mail à l’animatrice

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Il est à noter qu’il y a des séances de l’écriture du premier jet qui comportent deux évènements et d’autres un seul évènement, selon la nature de la consigne.

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Tableau 3: Séance de l'écriture du premier jet

Evénement I Séquence 0 : introduction

Commentaire sur la réécriture

Séquence 1 : proposition de la réécriture

- Proposer les textes pour la réécriture et donner le choix aux participants - Echange participant/animatrice, participant/participant

Séquence 2 : la réécriture

Temps de la réécriture (environ 1heure)

Pause : café, blague, poème, adage, proverbe (en français, en langue arabe ou en

dialecte algérien)

Séquence 3 : communication et retours

- Lecture des textes réécrits

- Expliciter les changements effectués et déclarer les difficultés

- Commentaire de l’animatrice et des participants

Fin de séance

- Saisir le texte sur ordinateur et l’envoyer par mail à l’animatrice

Tableau 4: Séance de la réécriture

Il est à noter qu’en vu d’obtenir un texte plus long, le procédé de la réécriture est réalisée en un seul évènement pendant toute la séance de l’atelier d’écriture.

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