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Chapitre 5 : Synthèse des résultats / Discussion

15. Développement des résultats en lien avec la question PICOT

15.2 Comment dépasser ces barrières ?

15.2.1 - La thérapie de groupe

Afin de dépasser un certain nombre de ces barrières ci-dessus, l’étude de

Stein et al. (2012) est pertinente. Les auteurs décrivent que les résultats de

la thérapie de groupe montrent que les UDI atteints d’hépatite C ont des

taux élevés de compliance au traitement de l’hépatite C.

La thérapie de groupe offre aux UDI la possibilité de partager leurs

préoccupations et de trouver des solutions avec les autres patients au même

point de traitement qu’eux, ou encore avec des patients qui ont terminé leurs

traitements.

Par rapport aux barrières liées à la nature des traitements, le soutien par

les pairs peut servir à aborder et atténuer les craintes des patients contre les

effets secondaires négatifs du traitement. Les patients observent des effets

secondaires similaires chez leurs pairs dans le contexte du traitement du VHC

et comprennent donc que c’est un processus normal et non pas une raison

pour interrompre le traitement.

En lien avec les barrières du réseau de soin, la thérapie de groupe peut

être particulièrement utile dans le traitement des UDI à haut risque

d'instabilité psychosociale ou psychiatrique : il permet de fréquenter les

patients régulièrement pendant le traitement par des réunions régulières,

autant par les pairs que par l’équipe médicale. Cela facilite l’évaluation des

problèmes biopsychosociaux par des professionnels, ce qui permet une

intervention rapide si besoin. Stein et al. (2012) notent que les patients qui

peuvent être socialement isolés, méfiants de la médecine et / ou ambivalents

au sujet du traitement sont rassurés par la participation simultanée de leurs

pairs.

15.2.2 - Promotion - Education thérapeutique

En lien avec les barrières des connaissances, des interventions éducatives

pour le VHC ciblées à la fois pour les patients et le personnel peuvent

favoriser une participation maximale et des résultats optimaux de traitement.

Selon Stein et al. (2012), les UDI atteints d’hépatite C peuvent être réticents

à commencer un traitement médicamenteux contre l’hépatite C par peur des

nombreux effets secondaires de ceux-ci. Treloar, Hull, Dore et Grebely

(2012) préconisent que les patients devraient pouvoir disposer d’un réseau

de soutien et d’éducation thérapeutique de la part de professionnels par

rapport aux effets secondaires avant de débuter un traitement.

Afin de dépasser ces barrières, il serait adéquat que les UDI aient accès à

des connaissances de qualité apportées par des spécialistes (médecins,

infirmiers,…) du domaine afin de diminuer leurs craintes face aux effets

secondaires du traitement. De cette façon, les UDI seraient moins inquiets

d’apercevoir certains effets secondaires et arrêteraient moins leur traitement

de leur propre gré.

Il serait judicieux d’étendre ces actions de promotion et l’activité des

centres pour les UDI à une échelle plus large, autant en milieu rural que

urbain, afin de favoriser le traitement du VHC chez tous les UDI atteints, et

ainsi diminuer la prévalence du virus. En effet, le fait d’avoir de bonnes

connaissances sur le VHC favorise le dépistage précoce par la volonté de se

faire traiter et donc un traitement peut être entrepris rapidement et ainsi

réduire la transmission du virus au sein de cette population à risque (Grebely

& al. 2009).

15.2.3 - Prise en charge pluridisciplinaire

En lien avec les barrières du manque de connaissances, il serait

primordial de former les soignants à la prise en charge spécifique de cette

population afin de comprendre leur contexte de vie et ainsi de les suivre de

manière adéquate sous un angle bio-psycho-social. Il serait donc intéressant

de promouvoir également l’importance de la prise en charge des UDI et leurs

besoins spécifiques auprès des équipes de soins afin de maximiser la bonne

prise et la compliance au traitement et de diminuer la stigmatisation de cette

population dans le traitement du VHC.

De plus, en lien avec les barrières de la nature du traitement, il semble

pertinent que les soignants devraient être en mesure d’actualiser leurs

connaissances par le bais de leur institution en lien avec l’évolution du

traitement. Actuellement, selon l’OMS (2016), les prix des nouveaux

traitements sont en baisse et les traitements seront pris en charge par

l’assurance maladie en Suisse, sans stigmatiser les usagers de drogues

injectables. Les soignants devraient être en mesure de communiquer ces

informations de haute importance aux UDI lors de leur prise en charge afin

d’augmenter leur volonté de se faire soigner.

En lien avec les barrières du réseau de soutien, Grebely et al. (2009)

soulèvent que le suivi d’un traitement de substitution aux opioïdes durant le

traitement du VHC est un élément facilitant la compliance de part une prise

en charge pluridisciplinaire mise en œuvre dans ces thérapies, autant au

niveau physique que psychique. De plus, lorsque les UDI atteints d’hépatite C

ont accès à un réseau de soutien (individuel ou en groupe) avant le début du

traitement, cela à des effets positifs sur la compliance car la personne peut

exprimer ses besoins et recevoir des informations nécessaires sur le

déroulement de la thérapie.

16 Perspectives et propositions pour la

pratique

Afin de proposer des perspectives et interventions pour la pratique et

principalement la pratique infirmière, il est pertinent d'utiliser le modèle de

soins décrit auparavant dans ce travail, « The Community nursing practice

model » (Barry & Parker, 2005). Selon ce modèle, les infirmières seraient les

premières à être sensibilisées afin de répondre à la demande de la

communauté et de promouvoir cela auprès des autres intervenants. Dans

cette recherche, il a été observé un certain nombre de barrières au

traitement de l'hépatite C pour les UDI et il s'avère que lever ces barrières

serait un besoin au sein de la communauté afin de valoriser le traitement de

l'hépatite C pour les personnes atteintes et donc de favoriser le bien-être au

sein de cette communauté en diminuant la prévalence du virus et les risques

de transmission.

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