• Aucun résultat trouvé

Démarches pratiques et techniques

Pour parvenir au résultat que nous pouvons admirer aujourd’hui, il fallut entreprendre d’importants travaux de démontage et bien reconsidérer plusieurs éléments notamment le volume de l’espace, son éclairage, son chauffage indépendant, et son atmosphère devant laisser apparaître le seul Tout-Autre au milieu des priants. Pour donner à l’hostie consacrée toute sa portée, il convint donc de retirer tout ce qui Intérieur : Le mobilier a été pensé et conçu pour la tenue du corps de l’adorateur et ainsi favoriser sa prière.

De même aspect que les autres sièges du chœur ou de la chapelle du Martyre, il signe une unité non seulement visuelle, mais aussi architecturale, signe de calme et de quiétude en la Basilique.

Vue ouest : Nous apercevons ici le lieu de dévotion aux défunts reposant dans cette chapelle formé du retable des Abbés et du brûloir pour lumignons. La verrière qui ferme ce lieu a été conçue pour lui apporter sons sens propre dévolu à la prière silencieuse et à la méditation.

133 132

pouvait lui faire ombrage. Mais pour ne pas réaliser quelque chose d’inadéquat architectu-ralement au regard de l’entier de l’édifice, on choisit d’harmoniser le lieu avec l’actuel chœur de la Basilique et son mobilier, ainsi qu’avec la Chapelle du Martyre, son système de projection de la croix et son même mobilier ; c’est ainsi que l’on s’inspira de ces réalisations pour faire de ce nouveau lieu quelque chose d’inédit, certes, mais s’inscrivant parfaitement dans une ligne graphique, si l’on peut dire, qui préféra donc la reprise d’éléments déjà existants ailleurs, notamment la présence du bois, y compris au sol ; ceci afin de dégager une atmosphère homo-gène et silencieuse. Cela nécessita de laisser dis-paraître devant nos yeux les dalles du caveau funéraire des Abbés défunts. Mais nous n’au-rions su les oublier ; c’est pourquoi le retable d’autel (Willy Vuilleumier, 1963)11 évoquant le souvenir de trois saints abbés de l’époque des

origines du monastère : saint Séverin, saint Am-broise et saint Amé, est déplacé sur la droite de la chapelle où est installé, devant une plaque gravée des noms de nos chers abbés défunts, un brûloir, de sorte que les fidèles qui veulent honorer leur souvenir puissent y déposer un lumignon ou des fleurs.

Remerciements

La réalisation de cette chapelle demanda de longs mois de préparation, dans sa conception et son étude, comme dans sa phase de réalisa-tion. Une œuvre de cette envergure ne s’impro-vise pas et a demandé le concours de person-nalités compétentes et hors du commun, tant le travail architectural devait baigner dans une atmosphère spirituelle et non pas seule-ment technique.

Chapelle après la restauration: Dans son nouvel écrin de sérénité, de paix et de silence, la chapelle de l’adoration appelle au désir de la prière. Sobriété du lieu et pureté des lignes sont forces de mystère.

135 134

Nous devons donc remercier ici plusieurs per-sonnes qui ont joué un rôle déterminant dans cette magnifique réalisation :

• Le concepteur de l’ouvrage, M. Jean-Marie Duthilleul, architecte à Paris, membre ordi-naire de l’Académie pontificale des beaux-arts et des lettres, à qui nous devons la restaura-tion du chœur et la réalisarestaura-tion de la chapelle du Martyre dans la Basilique, la chapelle des Sœurs de saint Maurice à la Pelouse sur Bex et, bientôt, l’église catholique de Bex, en phase terminale de restauration complète, pour ne parler que de ce qui nous touche de près ! Son génie qui n’a d’égal que son humilité et sa gé-nérosité a permis à tous les autres acteurs de baigner dans une aventure exaltante, notam-ment son bras droit, M. Maxence Guilbert.

• Ainsi je pense aussi à l’architecte qui a suivi les travaux et leur réalisation, Mme Sandra Maccagnan, du Bureau d’architectes Fournier Maccagnan à Bex. Sa vision totalement ou-verte sur la pensée du concepteur lui a permis d’entrer dans une démarche professionnelle de haut vol, sachant considérer avec un vrai

sens du spirituel et de solides compétences l’aspect sacré de ce lieu et son côté accueillant et, osons le dire, confortable.

• On ne saurait aller plus loin dans cette liste sans nommer avec une immense recon-naissance les services des Monuments histo-riques du Valais en la personne de M. Laurent Grichting. Une pareille transformation du lieu nécessita pour lui d’entrer dans une vision ap-pelant une réelle adaptation d’esprit, d’ouver-ture, et de cœur aussi. Sa force d’écoute, son désir de comprendre, la finesse de son intérêt firent que malgré sa rigueur professionnelle, ou à cause d’elle, il put dépasser certains as-pects du métier pour entrer dans l’immatériel qui, lui aussi, se laisse sculpter !

• Et grand merci aux maîtres d’état qui ont mis les salopettes pour entamer et réaliser ce chantier, mais qui aussi ont habillé leur cœur pour que ce projet réussisse, tant ils furent partie prenante de cette réalisation.

- Menuiserie, Technique de l’Abbaye, Concier-gerie : M. Jean-Émile Gay

- Électricien de l’Abbaye : M. Cyril Casse

- Sigma SA : M. Jean-Claude Coutaz

- Marbrerie du Chablais : M. Fabio Ghiringhelli - Righini SA, serrurerie : M. Marc-Olivier Dély - Sculpteur lumière : MM. Patrick Rimoux et

Shantidas Riedacker

- D’Andrès, serrurerie d’art : M. Jean-Manuel D’Andrès

- Balet peinture SARL : M. Laurent Balet - Michel Taramarcaz SARL / Revêtement de

sols : M. Gilles Maumary

- Décoration d’intérieur : M. Daniel Riethmann - Fournitures liturgiques : M. Claude Masserey

• Merci également au Chanoine Olivier Ro-duit, Procureur, et à ses proches collabora-teurs, d’une part la Commission immobilière composée de Mme Ascension Derivaz et MM. Jérôme Mariéthoz et François Boutinard Rouelle, et d’autre part de Mme Jessica Bonato, responsable de la gestion des dons, qui n’ont ménagé ni leur intérêt, ni leur enthousiasme, ni surtout leur peine pour que ce projet avance avec sagesse et aboutisse avec succès.

• Et un merci particulier à la Communauté des chanoines qui a donné son feu vert, par la voix de son Chapitre, à l’Abbé et son Conseil pour se lancer dans ce projet. Outre l’investissement à consentir, les confrères ont voulu ce lieu par-ticulier de prière pour perpétuer la louange, source de la fondation de notre Abbaye.

• Et qu’aurions-nous fait sans tous nos dona-teurs qui nous ont permis de réaliser la totalité de cet ouvrage ? Nous avons en effet bénéficié d’une formidable générosité nous permettant d’honorer toutes les factures jusqu’au der-nier sou. Sans vous, chers donateurs et amis de l’Abbaye, nous n’aurions pas pu lancer ce beau chantier. Sans doute est-ce là une petite lumière sur la place, dans cette aventure, du Saint-Esprit qui souhaitait une chapelle dédiée

à la seule adoration dans la Basilique de Saint-Maurice ; oui, il aura touché les cœurs sachant combien cette prière silencieuse en présence de Jésus-Hostie est nécessaire à la vie de l’Église et à son pèlerinage vers la béatitude éternelle.

Alors nous disons un merci du fond du cœur pour tous les dons, les petits comme les grands, et aussi les très grands qui nous ont comblés.

Nous saurons dans un avenir proche ins-crire le souvenir de toutes ces générosités.

Toutes ces compétences mises ensemble se-ront la toute première prière qui montera de ce lieu vers le ciel et nous ne pouvons que louer le Seigneur de sa grande magnanimité à notre égard. Ce n’est pas une cathédrale que nous avons faite, mais un puits de prière qui en vaut la hauteur !

+ Jean Scarcella

1 Lettre du pape Jean Paul II à tous les évêques de l’Église sur le mystère et le culte de la Sainte Eucharistie. 1980.

2 Exhortation apostolique post-synodale du Pape Benoît XVI sur l’Eucharistie, source et sommet de la vie et de la mission de l’Église. Mars 2007.

3 Lettre du Cardinal Jorge Bergoglio (futur Pape François) aux catéchistes. 2002.

4 Lettre encyclique du Souverain pontife Jean Paul II sur l’Eucharistie dans son rapport à l’Église. 2003.

5 Cf. note 2.

6 Exhortation apostolique du Saint Père François sur l’appel à la sainteté dans le monde actuel. Avril 2018.

7 Allocution prononcée par le Pape Jean Paul II lors du 45e Congrès eucharistique à Séville. 12 juin 1993.

8 Cf. note 2.

9 Exhortation apostolique du Pape François sur l’annonce de l’Évangile dans le monde d’aujourd’hui. 24 novembre 2013.

1 0 Jean-Marc Nemer, « Les disciples d’Emmaüs. Autour d’une mosaïque de Jean-François Reymond à la Basilique de Saint-Maurice », dans Échos de Saint-Maurice, n° 29, 2016, pp. 90-97.

1 1

« 20e Anniversaire de l’Épiscopat de Mgr Louis Haller », dans Échos de Saint-Maurice, tome 61, 1963, pp. 181-187.

137 136

Deux tableaux ni signés ni da-tés sont conservés sur les pa-rois latérales du chœur de la Basilique. Ils sont accrochés au sommet des lambris qui se trouvent de part et d’autre de l’ancien maître-autel. Insé-rés dans des cadres en bois sculptés et dorés dont les mo-tifs représentent des feuilles d’acanthe torsadées, on re-connaît à l’ouest une Des-cente de croix (fig. 1) et à l’est Saint Ananie de Damas ren-dant la vue à saint Paul (fig. 2).

La technique d’exécution de ces œuvres est identique.

Une préparation lipidique rouge a été appliquée sur la toile encollée. Elle forme une couche relativement épaisse sur laquelle les contours de la composition ont été placés.

Dans les zones lumineuses, les modelés ont été obtenus avec une matière picturale couvrante et opaque tandis que les ombres ont été trai-tées avec une peinture plus fluide. Ces caractéristiques

correspondent à la technique picturale traditionnelle de la peinture de chevalet des XVIIe et XVIIIe siècles. Si l’examen par réflexion infrarouge n’a pas dévoilé la présence d’un dessin à la mine de plomb, plusieurs particularités stylistiques in-diquent que les deux tableaux ont été peints d’après des mo-dèles. Ceux-ci sont identifiés.

La composition d’Abraham van Diepenbeeck

Abraham van Diepenbeeck (Bois-le-Duc 1596 - Anvers 1675) réalise La Descente de croix (fig. 3) à la fin des années 1630. Il s’agit d’une esquisse exécutée à la peinture à l’huile en grisaille. Cornelius Galle le Jeune (Anvers 1615 - ibid 1678) la reproduit fidè-lement au moyen de la tech-nique de l’eau-forte (fig. 4).

Cette composition, inversée au moment de l’impression de la gravure, est le modèle de la Descente de croix (fig. 1) conservée à Saint-Maurice.