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Démarche RSE et bien-être : quand une entreprise tente de

concilier business et éthique

Le mois dernier, je ne savais pas encore que trois petites lettres se regroupaient parfois pour former un concept qui

allait m’intéresser… Si je vous dis démarche RSE, ça vous interpelle ? Il s’agit d’une notion relativement récente dans laquelle les entreprises intègrent des préoccupations sociales, environnementales et économiques dans leurs activités, avec une volonté de contribuer aux enjeux du développement durable.

On parle alors de démarche de Responsabilité Sociétale d’Entreprise (ou RSE), un terme qui est apparu dans la littérature consacrée aux entreprises en 1960 et dont j’ignorais jusqu’alors l’existence… ! Ce qui est intéressant a v e c l a R S E , c ’ e s t q u ’ e l l e t e n d à r e d é f i n i r l e s responsabilités, c’est-à-dire les devoirs des entreprises, vis-à-vis des impacts environnementaux et sociaux. On y retrouve un peu le « agir local, penser global » du biologiste français René Dubos.

Pendant longtemps, j’ai cru que j’étais née à une mauvaise époque, dans « un monde pourri, sans avenir ». Je me sentais tellement mal dans ma peau et pas à ma place que je ne voyais que ce qui n’allait pas dans notre société actuelle, m’interdisant même la possibilité de songer à fonder une famille, ne souhaitant pas imposer la vie à un petit être qui n’avait rien demandé. Et puis j’ai cheminé. Et puis j’ai commencé à voir le verre plutôt plein que vide, portée par les initiatives de personnes engagées que j’ai rencontrées.

Aujourd’hui, j’estime que de belles choses naissent chaque jour : de belles paroles, de belles intentions, de beaux projets. Certes, nous avons encore beaucoup de progrès à faire mais après tout, y a-t-il eu un moment dans l’histoire de l’humanité qui était absolument pur et parfait ? Hormis Adam, Ève et le jardin d’Eden, je ne vois pas… À chaque époque ses questionnements donc et ses problèmes à régler. Plutôt que de focaliser sur ce qui ne va pas, je me penche désormais sur ce qui va.

Récemment, j’ai eu l’occasion de déjeuner avec une jeune femme engagée dans le développement durable. Autour d’un délicieux repas à Paris, j’ai écouté son point de vue sur l’écologie mais surtout les engagements que peuvent prendre les entreprises en faveur d’un monde plus vert et plus juste, et je me suis délectée de ses mots. En effet, jusqu’alors, j’avais seulement songé aux impacts de nos choix de consommation, à nous citoyens, sur la planète et, faute de connaissances, que peu à celui des entreprises.

Ou plutôt : je boycottais depuis plusieurs années les grands groupes leaders du marché mondial, notamment à cause de leur implication dans la souffrance animale, en prenant peu en considération l’impact qu’ils pouvaient avoir sur l’écologie.

Il faut dire que l’écologie est un sujet qui m’a posé question tardivement. Je chemine depuis 2012 et j’ai mis quelques années avant de me poser des questions sur notre chère Terre nourricière. Après tout : peu importe la destination, l’essentiel est le voyage, pas vrai ? Et chacun voyage avec les bagages et le temps dont il dispose… !

Cette conversation animée en ce jour de grisaille parisienne m’a ouvert les yeux sur plusieurs choses et notamment l’importance de l’engagement environnemental et sociétal d’un groupe, d’une entreprise. Ayant mis un pied en politique lors des dernières élections législatives où j’ai rejoint les écologistes de ma région le temps de m’apercevoir que la politique ne me convenait pas, je reste persuadée que le

changement passe par des textes de lois. Désormais, je pense qu’il réside également dans des orientations plus globales que peuvent adopter les différents groupes qui diffusent les produits vers lesquels vont se tourner les consommateurs.

J’évolue dans mon cocon bio depuis longtemps et il est vrai que parfois, j’oublie qu’il n’est pas la norme. C’est pourquoi j’encourage des initiatives positives même si elles ne sont pas bio ou véganes, du moment qu’elles sont éthiques et par éthique j’entends tournées vers le bien-être de tous : humains, animaux, végétaux… N’oublions pas que nous formons un tout.

C’est en discutant avec la Directrice RSE des Laboratoires Expanscience la semaine dernière que j’ai pu m’apercevoir que certains groupes avaient à cœur de modifier leur façon de faire et qu’ils sont de plus en plus nombreux à choisir un axe différent. Certaines personnes que je côtoie y voient de la part de certaines entreprises un moyen de redorer leur image, de faire ce que l’on appelle du « greenwashing », ce procédé de marketing qui vise à « blanchir » une image, d’autres se méfient mais restent optimistes. Je suis intimement convaincue que le monde n’est pas biphasé, avec d’un côté les gentils et de l’autres les méchants. Tout n’est pas blanc ou noir, bon ou mauvais. C’est pourquoi, apprendre à faire la part des choses, quel que soit le sujet, est primordial d’après moi.

Près de quinze ans après avoir amorcé un changement de cap, les Laboratoires Expanscience s’inscrivent dans un système industriel plus vertueux, respectueux de l’homme et de l’environnement. Que de chemin parcouru donc depuis la création du groupe en 1950 par le père du président actuel et son associé. Pour preuve, le programme d’engagements à 2020 en matière de RSE « Better Living Program » qui marque l’ambition du labo d’impliquer encore plus notre écosystème dans ses réflexions et ses pratiques afin de progresser. La formulation de ses produits intègre trois aspects essentiels : sécurité, innocuité et naturalité. De l’approvisionnement en matières premières à la fin de vie des produits, l’entreprise s’attache à diminuer son impact environnemental et à adopter une communication transparente sur la fabrication et la composition des produits.

Lorsque je travaillais sur la rédaction de mon dernier ouvrage, « Passionnément vegan », j’ai été en relation avec l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits

de santé à qui j’ai pu poser mes questions sur la législation de mise sur le marché des médicaments en France. J’ai eu la confirmation suivante : « les tests réglementaires non cliniques des médicaments à usage humain sont effectués pour soutenir les essais cliniques et les autorisations de mise sur le marché (AMM). Des tests réglementaires sont effectués in v i t r o , m a i s a u s s i c h e z l ’ a n i m a l p o u r d é m o n t r e r l’innocuité/sécurité et l’efficacité des produits. Les études in vivo nécessitent le recours à des animaux de laboratoire, à savoir des espèces choisies en fonction de leur similitude avec les humains. Lors de cette évaluation non-clinique, les études de toxicité notamment doivent être effectuées chez deux espèces de mammifères (pour apprécier des différences potentielles de sensibilité), dont l’un ne doit pas être un rongeur. Ces études sont conduites selon des protocoles normés et dans le respect des considérations éthiques et de bien-être animal (application de la règle des 3 R selon la Directive 2010/63/EU: Réduire, Raffiner, Remplacer). Lorsqu’elles sont scientifiquement pertinentes et validées, des méthodes alternatives à l’expérimentation animale (méthode bio-informatique, test cellulaire) peuvent se substituer à un test sur l’animal ou venir en complément pour réduire le nombre d’animaux utilisés (FRANCOPA, plateforme française dédiée au développement, à la validation et à la diffusion de méthodes alternatives en expérimentation animale). »

Ceci est valable pour les médicaments et c’est la loi. En ce qui concerne la cosmétique, la réglementation européenne 1223/2009 interdit l’expérimentation animale depuis 2004 pour les produits finis et depuis 2013 pour les ingrédients. La Directrice RSE des Laboratoires Expanscience m’a donc assuré que les produits et les ingrédients de sa marque Mustela n’étaient pas testés sur les animaux, conformément à la réglementation, et que cette tâche n’était pas non plus déléguée à d’autres (ce qui est parfois le cas ailleurs) :

« dans le cadre de notre processus d’innovation et d’amélioration continue, et puisque la sécurité reste notre priorité, nos chercheurs ont développé un modèle unique breveté d’épiderme reconstruit en laboratoire qui permet de tester la tolérance et l’efficacité de nos produits sans avoir recours à l’expérimentation animale ». Par ailleurs, l’entreprise promeut à l’échelle internationale des méthodes de test alternatives à l’expérimentation animale.

Expanscience a choisi d’implanter en France son site de

production et son centre de R&D. Depuis 1957, c’est à Epernon, en Eure-et-Loir, qu’elle conçoit, élabore et conditionne ses produits dermo-cosmétiques ainsi que ses actifs d’origine naturelle (matières premières végétales incorporées dans les produits de sa marque Mustela ou vendues à d’autres entreprises). 71 millions de produits ont été fabriqués en 2016 (48 millions d’unités de produits dermo-cosmétiques et plus de 23 millions d’unités de produits pharmaceutiques) sur ce site, également certifié OHSAS 18001 (santé et sécurité au travail) et ISO 14001 (management environnemental).

Expanscience emploie 700 salariés, sur les 1000 que totalise l’entreprise, sur le territoire français. Elle n’est pas cotée en bourse et souhaite continuer à évoluer selon un principe d’actionnariat indépendant.

Pendant plus d’une heure, j’ai pu m’entretenir au téléphone avec Karen Lemasson, la Directrice RSE et Open Innovation de la société. Passionnée par son métier, elle m’a expliqué son histoire, son fonctionnement, ses objectifs sur le court et le moyen terme. C’est en échangeant avec elle sur le challenge que représente le développement d’une entreprise de manière réfléchie que j’ai saisi l’ampleur du travail ! Car il faut tout penser : de la conception du produit à sa mise en flacon, son acheminement, sa commercialisation et sa mise en avant, le recyclage de ses packagings… Sans oublier l’approvisionnement en matières premières, la consommation de gaz/électricité/eau, les salariés, les partenaires… Assurer sur tous les fronts, c’est du boulot !!

Comme beaucoup de personnes, dès que j’entendais le mot

« labo » auparavant, je bondissais. Je me rends aujourd’hui compte que j’étais victime de préjugés, que je condamnais sans savoir, tout comme je gobais le résultat d’opérations de greenwashing ou encore n’importe quel message porté sous couvert du label « bio », sans remettre en question, sans chercher à en savoir plus. La réalité est cependant toute

autre ! Car si nous faisons parfois confiance aux produits estampillés « bio » sans guerre fouiller, nous nous méfions de la même manière de groupes et d’entreprises sans creuser. Or, rien n’est tout noir ou tout blanc, une fois de plus…

Les Laboratoires Expanscience sont membre de l’Union pour le Bio Commerce Ethique (UEBT) depuis 2011. L’UEBT est une association internationale à but non lucratif qui promeut des pratiques éthiques d’approvisionnement en ingrédients issus de la biodiversité, avec des critères stricts à respecter, en lien avec la préservation de la biodiversité. L’entreprise a également signé le Pacte Mondial des Nations Unies en faveur de l’environnement et s’est engagée à respecter les 10 principes du Pacte en matière de Droits de l’Homme, de conditions de travail, d’environnement et de lutte contre la corruption. C’est un vrai travail de changement qui a été a m o r c é d e p u i s 2 0 0 4 a v e c u n e v o l o n t é d ’ i n n o v a t i o n , d’accompagnement des clients, de naturalité, de santé, de sécurité, d’environnement…

Certes, il est plus facile pour une petite marque de cocher les bonnes cases, celles que l’on a définies pour labelliser une entreprise d’éthique, cependant il est rassurant de savoir que des groupes plus gros, installés dans l’univers commercial depuis des décennies, ne se repose pas sur ses lauriers et prend en compte la durabilité dans la conception de ses produits et la gestion de son entreprise. Le but de mon article n’est pas de faire l’apologie de telle ou telle société, mais plutôt de laisser la porte ouverte à la bienveillance dans ses choix de consommation. Et plutôt que de catégoriser les marques et les personnes (et même le monde entier !!) en deux colonnes BIEN / PAS BIEN, d’aller au bout de sa démarche, de demeurer curieux et objectif, de ne pas se laisser influencer par la publicité ni par les affirmations de ses collègues, de faire ses propres choix parce qu’ils correspondent à ses besoins, et de ne pas juger avec sévérité ceux des autres qui n’ont pas le même recul que nous, ni les mêmes envies ou préoccupations.

D’après moi, l’acception (et le lâcher prise qui en découle) est la chose la plus difficile qui soit. Acceptation de ce qui est, acceptation de ce que les autres sont, même quand ils ne correspondent pas à nos attentes, même quand ils n’agissent pas comme on voudrait qu’ils agissent. Ceci est valable dans tous les domaines, dans tous les aspects de la vie.

Si j’ai été rémunérée pour vous parler de la démarche RSE des Laboratoires Expanscience, je n’ai cependant pas été guidée dans mes propos, je n’ai pas été influencée dans mes opinions.

J’aurais même pu, si j’avais voulu, si telle avait été ma pensée profonde, vous parler de l’entreprise de façon négative. Mais cela aurait été vous mentir. Je suis réellement convaincue que cette dernière marche dans la bonne direction, fait du business tout en prenant en compte les attentes de ses clients, de ses salariés et de ses partenaires, dans une conduite de mieux vivre, mieux faire, avec certes des progrès

à réaliser, encore et toujours, après tout, la perfection n’existe pas, mais avec le maintien d’une volonté forte et marquée d’œuvrer pour le bien-être et la santé de tous, petits et grands.

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