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Les postures théoriques et épistémologiques évoquées au cours des pages précédentes se concrétisent au sein de la méthodologie choisie pour mener à bien cette recherche sur le centenaire du Canadien de Montréal. Aspirant à la compréhension du centenaire et des pratiques de mémoire par l’interrogation de leur hétérogénéité, j’ai opté pour une pratique méthodologique qui pose la pluralité au cœur de ses préoccupations.

Analyser le contexte par la surface…

Privilégier l’examen des pratiques de mémoire à une analyse textuelle des représentations de son contenu comme le propose Grossberg (2010) ou « mapping a context » comme le suggère Slack (1996) a pour but de comprendre ce qui s’est passé à travers le centenaire, ce qu’il a rendu possible de même que ce qu’il a provoqué comme actions, rencontres, assemblages, performances, etc., à la

surface d’un contexte. Explorer le centenaire comme un élément constituant du contexte permet

ainsi d’avoir des prises singulières sur lui, de voir comment certains enjeux et préoccupations se retrouvent cristallisés dans cet événement. Comment, par exemple, certaines pratiques de mémoire advenues dans le cadre du centenaire ont-elles mis en évidence des manières spécifiques d’être préoccupé socialement à propos de la teneur des liens intergénérationnels? Ou comment certaines façons de faire deviennent-elles déclarées patrimoniales, afin de s’assurer de leur poursuite et de leur connaissance répandue? Bien qu’indéterminé, ce contexte ne m’apparaît pas comme étant « vierge » ni complétement aléatoire, mais plutôt mû, plié et déplié par des pratiques, des forces, des formations culturelles situés. Le centenaire du Canadien de Montréal, en tant que condensé de pratiques de mémoire, en tant que « vortex » médiatique (Whannel, 2002) qui était « partout et longtemps » comme je l’ai suggéré en introduction, me semble donc avoir ponctué sa morphologie, avoir fait surgir certaines saillies plutôt que d’autres. Ainsi, il m’apparaît que le centenaire se forme à partir de ce qui est déjà là, en même temps qu’il participe à sa redéfinition et à sa recomposition.

Autant pour comprendre les pratiques de mémoire que le centenaire, il ne s’agit donc pas de questionner ce que ces derniers contiendraient « profondément », ce qui seraient invisibles à nos

40 yeux et qui mériteraient par l’analyse de refaire surface. L’analyse du centenaire n’est pas non plus une analyse des voix qui ont été cachées ou tues, mais plutôt de celles qui ont fait surface, qui étaient

là et qui ont modelé celle du centenaire. J’ai recours au concept de « surface » en m’inspirant de la

manière dont Elspeth Probyn (1996) l’a utilisé pour mettre de l’avant les lignes de force qui configurent le social et les différents plans qui s’y trouvent juxtaposés. Ces lignes de force, qui sont « by their very nature deeply material and historical » (Ibid, p.12), me semblent donc affecter un contexte tel qu’on le vit et tel qu’il nous apparaît. Ainsi, aborder le centenaire par la surface signifie de ne pas investiguer la profondeur de la mémoire (réservoir) de l’équipe, ni de trouver les pourtours de celle des Québécois ou de celle des fans, mais plutôt de questionner (notamment) ces lignes de forces qui rythment leur déploiement. Structuré et organisé par elles, le centenaire me semble alors à approcher non pas par ce que l’on doit révéler, extirper, dévoiler de sa manifestation, mais bien, par le mouvement et la matérialité des pratiques qui les font être, par les lignes de forces qui lui donnent son relief, qui le travaillent et le sculptent. Sur la surface, par le déploiement et la multiplication de certaines pratiques de mémoire, des sujets, des collectifs, des enjeux prennent alors forme. Sur la surface, ces lignes de forces peuvent coexister sur un même plan, se croiser et s’articuler, et ce, comme le propose Probyn, même si elles peuvent être de force et d’envergure variées. Ainsi, concrètement, envisager le centenaire par sa surface, c’est-à-dire par ce qu’il donne à voir et ce par quoi il advient, signifie retracer les pratiques qui l’ont constitué et ce par quoi, à leur tour, elles furent créées.

Événementialiser le centenaire

Retracer les pratiques de mémoire qui ont constitué le centenaire peut se réaliser de plusieurs manières. Puisque je m’intéresse particulièrement à leur présence hétérogène, à ce qu’elles font toutes ensemble, à ce qu’elles permettent, dans leur variété, de comprendre à propos d’un contexte, aux lignes de force qu’elles font surgir, en faire le recensement exhaustif sans questionner leur mise en relation ne me semble pas approprié. Pour aborder empiriquement le centenaire par sa multiplicité et sa relationalité, j’ai adopté la procédure d’analyse d’ « événementialisation », comme la qualifie Michel Foucault (1980). Dans l’optique où « événementialiser » consiste « à retrouver les connexions, les rencontres, les appuis, les blocages, les jeux de force, les stratégies, etc., qui ont, à un moment donné, formé ce qui va fonctionner comme évidence, universalité, nécessité » (Ibid., p.23),

41 le but est d’interroger comment le centenaire s’est constitué à travers justement la singularité de ces rencontres et ces rapports de forces. Car si le rythme des pratiques de mémoire a largement été dicté par l’organisation de l’équipe et que cette dernière a exercé un certain leadership dans l’agenda des festivités, le centenaire n’est aucunement réductible à ce qui a été produit par l’équipe du marketing du Canadien de Montréal; diffuseurs télé, personnalités publiques, blogueurs, citoyens, amateurs, municipalités, artistes, etc. ont contribué à faire du centenaire du Canadien de Montréal un moment phare des années 2008-2009 et ainsi à multiplier l’événement.

C’est d’abord par un travail de décomposition et de réorganisation des pratiques de mémoire qui ont cours dans le cadre du centenaire que je compte parvenir à son analyse. Comme Foucault le souligne, événementialiser est une « démultiplication causale [qui] consiste à analyser l’événement selon les processus multiples qui le constituent ». Il s’agit donc de décomposer le centenaire par les différents processus qui l’ont créé tel qu’il a été, tel qu’il a semblé s’inscrire dans la continuité évidente de la trajectoire de l’équipe. Je décomposerai ce centenaire autour de deux fragments de l’archive, qui ont chacun mobilisé des pratiques de mémoire diverses. Le premier découpage consiste à interroger des manières de faire mémoire par la remédiation des médias de mémoire, qui implique à chaque fois des usages nouveaux et recréés. Ce découpage sera l’occasion d’investiguer les pratiques de mémoire advenues à propos de Léo Gravelle, un ancien joueur du Canadien de Montréal qui a (re)fait surface dans le cadre du centenaire. Le second découpage vise à investiguer les pratiques de mémoire de l’organisation du Canadien de Montréal advenues par la monumentalisation. Cette section recoupe des pratiques qui ont affecté et rythmé la composition du territoire montréalais par l’implantation de nouveaux médias de mémoire dans le cadre du centenaire. Fonctionnant en quelque sorte selon des « régimes » différents, il n’en demeure pas moins que ces pratiques de mémoire ont marqué de manière monumentale la ville de Montréal. Ce sont deux portes d’entrée distinctes sur le centenaire, où les gestes de l’organisation du club comme ceux des membres de la famille de l’ancien joueur sont pris sur le même plan analytique car les deux sont parties prenantes de la composition du centenaire. Ce découpage résulte d’une analyse exploratoire, à travers laquelle j’ai pu préalablement identifier plusieurs pratiques de mémoire se croisant autour du même sujet de mémoire (Léo Gravelle ou l’équipe du Canadien). Il a été approfondi au fur et à mesure de la constitution de l’archive comme de la recherche théorique. En retraçant par exemple la couverture médiatique du retrait du chandail de

42 Léo Gravelle dans sa propre résidence, j’ai ainsi découvert le site internet qui lui est consacré, qui contient plusieurs archives personnelles et médiatiques numérisées. Ce site m’a également pisté sur d’autres pratiques, comme celle de la « fétichisation » de la carte de hockey de Léo Gravelle. Ainsi, juste à travers cet exemple, j’ai été amené à fouiller la littérature sur les pratiques de commémoration, de numérisation, de « biographisation » et de fétichisation.

Comme le souligne Foucault, une telle démarche d’événementialisation implique de laisser place à la surprise et d’abandonner toute prétention à l’exhaustivité. On n’événementialise pas pour confirmer le connu ni pour chercher la reproductibilité d’une théorie. Plusieurs autres pratiques de mémoire qui sont advenues dans le cadre du centenaire ne constituent pas des pistes analytiques au sein de cette thèse. Au cœur de chacun des chapitres analytiques, j’ai retracé (et limité) les pratiques de mémoire qui étaient organisées sensiblement par un même faire mémoire, soit la monumentalisation ou la remédiation, particulier à un sujet. Mais il m’apparaît tout à fait possible de découper le centenaire selon d’autres faire mémoire; seulement, les deux que j’ai présentés me sont apparus à la suite de la constitution de mon archive comme étant les plus saillants dans chacun des cas.

À travers cette démarche, le but est alors d’explorer le « polyphormisme des éléments qu’on met ensemble » (Foucault, 1980, p.24) quand le centenaire d’une équipe de hockey professionnelle montréalaise est célébré pour interroger ce que les pratiques rendent évidentes et ce qu’elles produisent comme effet. En mettant l’accent sur les processus qui rendent intelligibles des pratiques (qu’elles soient instituées comme celles ayant trait à la muséologie ou simplement très répandues comme celles qui s’exercent par le biais de la consommation), la démarche d’événementialisation de Foucault permet de mettre en relation des éléments de natures différentes, des pratiques pouvant être étrangères les unes aux autres, mais dont la présence est manifeste au sein du même contexte. Ainsi, en s’inspirant d’une telle démarche, nul besoin de cerner et de limiter préalablement l’analyse des pratiques au type de médias de mémoire par lesquelles elles deviennent effectives (numériques, artéfacts, marchandises, textes, etc.) ni au domaine où elles sont manifestes (médiatique, artistique, domestique, citoyen, etc.) puisque se sont justement leurs co-présences et leurs croisements qui m’intéressent. Repérer les pratiques de mémoire a été la première étape de l’analyse empirique afin

43 d’interroger le contexte. J’y parviens en retraçant ce qui s’est passé, en suivant à la trace ces jeux de temporalités pour voir ce qui se fait par eux, en faisant un suivi des assemblages et des médiations hétérogènes grâce à la constitution d’une archive.

La constitution d’une archive

Les pratiques de mémoire ne se sont pas présentées par elles-mêmes, en elles-mêmes; en retraçant les différentes initiatives produites dans le centenaire, les différentes formes de commémoration, de patrimonialisation, de biographisation, etc. ne sont pas directement apparues lors de l’exploration de ce qui s’est passé. Leur repérage a d’abord nécessité une recherche et une compréhension de ce qu’elles sont, de comment elles fonctionnent, du régime qui les alimente et les structure. La constitution de mon archive se réalise donc selon ce que Vasquez (2009) qualifie de démarche abductive, où, comme elle le présente, l’emprise du phénomène à l’étude se réalise à la fois de manière conceptuelle et empirique. Inspirée par la démarche de Peirce, Vasquez estime que l’examen de ce qu’elle nomme des « faits » se réalise dans un mouvement d’allers-retours avec la théorie, entre les « règles connues et le phénomène observé » (Ibid, p.184). Ainsi, si des jeux de temporalités sont repérés à travers l’analyse des faits, leur organisation et leur structuration se produit par abduction. Comme Vasquez le soutient,

On peut commencer par des concepts, des construits, des théories, des modèles et utiliser les faits pour les illustrer. Une autre alternative est de commencer par les faits, sans aucune préconception analytique pour y chercher les détails qui construisent ces actions, l’analyse étant ici contingente et située. La plupart du temps — et c’est ainsi que je comprends l’abduction —, on se positionne, en fait, entre les deux. On se place ainsi dans une situation où l’on peut se laisser surprendre tout en ayant à notre disposition un certain bagage de concepts (de règles connues), le résultat étant l’émergence d’une nouvelle théorie, une nouvelle explication plausible du phénomène à l’étude. (Ibid, p.184-185)

C’est ainsi que le « repeuplement » des pratiques de mémoire qui ont constitué le centenaire du Canadien de Montréal advient à la fois par la recherche des propriétés qui les composent (mais aussi des limites qui les défient) et par la traçabilité des manières dont elles se sont exécutées. L’archive se compose alors d’éléments variés, qui permettent de suivre leur dynamisme et de comprendre leurs effets. Il me semblait donc nécessaire d’envisager en co-présence les articles de journaux à propos de

44 l’érection des statues, de l’inauguration d’un musée et de patinoires publiques, mais également mes propres photographies et notes d’observations à propos de ces événements. Lorsque j’ai senti qu’une pratique de mémoire était retracée, que ces liens avec le contexte étaient explicités, que les assemblages qu’elle avait créés étaient rendus présents, j’ai senti qu’une exploration pouvait prendre fin et que je pouvais ainsi passer à la suivante.

Je n’ai pas hésité à amalgamer les techniques de recherche d’archives à des notes d’observation et à une entrevue semie-dirigée. Cette multiplication des sources se traduit concrètement par l’archivage de rapports d’activités des cinq dernières années de la Fondation des Canadiens pour l’Enfance, de nombreux articles de journaux (locaux comme provinciaux) faisant mention et décrivant les pratiques de mémoire étudiées plus loin, d’une entrevue réalisée avec Léo Gravelle et son fils Denys, des captures de sites web (principalement ceux de Léo Gravelle et ceux du Canadien de Montréal), de mes notes d’observation directe lors des cérémonies officielles, du récit symphonique de l’OSM, de ma visite au musée du Temple de la Renommée des Canadiens de Montréal et de la Place du Centenaire. Cette multiplicité des types de sources et des matériaux ainsi produits permet alors d’enrichir la compréhension du phénomène dans sa circulation et son étendue. Cette manière de procéder ne hiérarchise pas la valeur des différents matériaux collectés; aucun document ne me semble plus véridique ou plus important qu’un autre. Tous ces documents peuvent servir de complément à ce qui est déjà collecté. Comme Yin le suggère à propos de la collecte de données hétérogènes19, «no single source has a complete advantage over all the others. In fact, the various

sources are highly complementary » (2009, p.101). Par exemple, l’entrevue semi-dirigée que j’ai menée auprès de l’ancien joueur du Canadien de Montréal Léo Gravelle et de son fils Denys afin de connaître comment certaines pratiques de mémoire se sont spécifiquement réalisées « en public » (que ce soit par le biais de la numérisation d’archives personnelles, la constitution d’un site internet ou leur présence auprès de certains jeunes hockeyeurs) ne m’a pas accordé un accès plus privilégié au passé de l’équipe (qui serait sans biais/médiation journalistique), ni même à l’intériorité d’un individu,

19 Yin (2009) propose toutefois ces réflexions pour penser l’étude de cas. Cette technique a des parentés avec la

démarche que j’utilise dans le cadre de cette thèse, mais ses prétentions à cerner les pourtours d’un cas ou ces aspirations à l’exhaustivité se démarquent des principes organisant de cette thèse.

45 qui se retrouve, comme je l’ai exposé plus haut, mis en forme par un discours20. L’idée n’est donc pas

de chercher quel matériau serait le plus fiable pour décrire ce qui s’est produit à travers la pratique, mais plutôt de retracer comment ils se sont déplacées publiquement et ce qu’ils ont mobilisé sur différents plans.

En travaillant le centenaire du Canadien par sa surface, en ne cherchant ni le contenu caché ni celui manipulé, le but est de constituer une archive par des matériaux publics. Comme le propose Martin Lussier, l’archive est singulière, non pas parce qu’elle dévoile, mais parce qu’elle croise de manière unique des éléments ensemble :

Le matériau rassemblé n'est pas en lui-même unique ou rare : de nombreux documents sont en effet largement distribués et font partie à ce titre d'autres «popular archives» (Lynch, 1999), mais l'assemblage qui forme cette archive spécifique est pour sa part unique. En effet, ce qui est particulier de l'archive n'est pas tant son contenu, mais le problème présidant à son assemblage. (2008, p.68)

J’ai focalisé sur les matériaux médiatiques produits ou qui ont fait surface au cours du centenaire du Canadien (dont la date officielle de l’anniversaire était le 4 décembre 2009). Comme plusieurs des pratiques annoncées prenaient racines au cours d’événements précédents (ou qui au contraire, ont continué à foisonner et circuler une fois le centenaire passé), j’ai choisi de les intégrer afin justement de pouvoir tracer la connectivité des éléments et de pouvoir suivre leurs trajectoires et leurs effectivités. J’ai arrêté de chercher d’autres sources au moment où j’ai senti mon argument théorique assez développé, voire saturé d’exemples.

Penser le Canadien de Montréal de l’ «intérieur » et de l’ « extérieur »

Si plusieurs pratiques de mémoire ont émergé pendant et à la suite de la constitution de mon archive, il n’empêche que quelques-unes me semblaient « évidentes », que je les soupçonnais avant même de

20 Le choix de questions vouées à compléter les matériaux collectés dans l’archive s’inscrivait également dans

une démarche éthique envers Léo Gravelle et sa famille. En interrogeant spécifiquement ce qui était déjà rendu public (par leur site internet ou les entrevues accordées par les médias), le but était de respecter leur manière « intime » de pratiquer la mémoire.

46 réaliser l’archive. Parce que je suis fan de hockey (et spécialement du Canadien de Montréal) depuis des années et parce que j’ai réalisé auparavant un mémoire de maîtrise en sociologie à propos des forums de discussions sur le Canadien de Montréal (2009), certaines manières de faire mémoire propres à une culture de sport-spectacle me semblaient familières, connues et intégrées à mon quotidien. J’ai fait appel à ces flashs et à ces intuitions qui reposent sur un spectacle que je consomme régulièrement et à ces habitudes que j’ai moi-même acquises dans la manière d’en parler et d’y réfléchir afin d’alimenter certaines pistes (sans néanmoins m’en servir comme élément analytique ou conclusion). Comme l’évoque Lussier en citant Bennett, cette tendance à reconnaître et à recourir à un « insider knowledge » est un moteur pour déclencher la recherche:

[...] an increasing number of researchers have drawn on their 'insider' knowledge of particular regions or urban spaces and familiarity with the patterns of everyday life occurring there. As a number of contemporary ethnographic studies reveal, such knowledge of and familiarity with local surroundings has substantially assisted researchers both in their quest to gain access to particular social groups and settings and in knowing which roles to play once access has been achieved » (Bennett, 2002, p.460, cité dans Lussier, 2008, p. 72) Si le recours au « insider knowledge » permet d’accéder à des lieux privilégiés et de rencontrer certaines personnes plus difficilement accessibles, comment dans les cas auxquels Bennett et Lussier réfèrent21, cette connaissance s’avère plutôt utile dans ce cas-ci pour saisir des nuances, des

impressions, des tons et des ambiances. Ce savoir particulier permet de repérer certaines zones de la surface ou de choisir de pister certaines pratiques, certains objets ou médias particuliers, qui me semblent a priori porteurs au plan de l’analyse. Davantage de l’ordre d’une sensibilité qui s’est développée au fil du temps, cette connaissance m’a permis d’investiguer certaines dimensions plutôt que d’autres, d’en connaître les « codes » et les implications.

En même temps qu’elle repose sur une certaine familiarité avec l’objet investigué, cette thèse a également pris forme à partir d’une position « extérieure » à cette culture du hockey. À maintes